||what am i doing wrong||

traits de caractère / Vous avez déjà eu quelques aperçus significatifs, mais on peut ajouter les points suivants. Etre un Chevalier Lunaire d'1m40, sous les accessoires extravagants d'un artiste underground, c'est un peu compliqué au quotidien. Tout est dans les non-dits, les silences, les sourires volés. Liant, aimant, ami fidèle, excellent interlocuteur autour d'un verre, Jan n'en est pas moins légèrement méfiant dans ses interactions sociales. Il ne s'affiche pas timide mais il l'est, son coeur porte déjà tellement de balafres. Il ne montre pas ses craintes mais il en a. La mort par étouffement en fait partie, il s'est habitué à ressentir les contacts avec la réalité comme des coups, mais ça, manquer d'air, ça ne lui ressemblerait pas. A propos, l'alcool doit bouffer son cerveau ou alors c'est un trait de racisme involontaire, mais parfois les New-Yorkais se ressemblent tous. Il aime les gens qui ont un bon gros signe distinctif, parce qu'il peut les reconnaître même quand le monde est devenu flou. Envieux aussi : ceux qui peuvent se permettre de faire de la moto, de monter à cheval, de se battre, de danser jusqu'au bout de la nuit. Il les admire courtoisement, mais si on creuse tout au fond, il aimerait leur arracher leur peau et se sauver avec. Les siens, il les aime, ils l'aiment, ils ne le diront pas, ils se charrient gentiment sur des points de détail. Ils sont étranges, il en a conscience, et après ? C'est sans doute ce qui lui vaut d'être si facilement accepté, alors il ne va pas s'en formaliser. Et puis, la famille Addams aussi est étrange, et c'est parfait ainsi. Ses goûts en matière d'art ? L'underground qu'il pratique le séduit aussi chez les autres, mais honnêtement il mange de tout, même ce salaud classiciste de Bouguereau trouve grâce à ses yeux. Parce qu'au fond, l'art montre toujours des gens, et les gens, il ne le dira pas, mais il les aime tous. Il se doute qu'il ne restera pas en leur compagnie aussi longtemps qu'il le voudrait.

Et puis, il est né.
Enfin.
Le messie, celui qu'on attendait. Une énième copie qui, contrairement aux autres, a pris racine sur Terre. Il a été choyé, adoré et investi de toutes sortes d'espoirs. Et il a failli se briser, dès son entrée dans le monde. La première chose qu'il a vue en ouvrant les yeux a été la main de sa mère, tendue à travers la membrane de la couveuse, pour tenir la sienne. Puis, au-delà de la vitre d'aquarium, il a distingué son visage. Elle aurait pu arborer bien des expressions, mais elle souriait. Et lui aussi, il a souri. Plutôt du soulagement que de la joie, sans doute, mais l'important c'était de sourire, comme dans la chanson de Charlie Chaplin. Il devint un de ces gamins qui se blessent tout le temps et qui ne pleurent guère, tenu à l'oeil et entouré de soins, mais pas surprotégé.

Ses parents étaient deux extravagants sous leurs vernis de distinction, les chiens ne font pas des chats. Ils voulaient qu'il expérimente les beautés et les sensations de la nature, autant qu'il en manifesterait l'envie. Ils l'emmenaient à la plage, au zoo, en randonnée à travers les bois et les champs. De retour chez eux, quand personne ne les observait, son père et lui se déguisaient avec tout ce qui traînait dans la maison, tandis que sa mère pratiquait la méditation sur des mélodies new age, au milieu de cercles de bougies parfumées. Et ils lui répétaient qu'il deviendrait tout ce qu'il voudrait. Il aurait exactement l'avenir dont il aurait envie. Cosmonaute ? Oui, pourquoi pas cosmonaute ! Les jeux vidéo de simulation l'aidaient à rêver en toute sécurité.

De cette bulle utopiste, il sortit en entrant à l'école. Mais pas vraiment. Il emmenait sa bulle avec lui, comme un joli chapeau. Il était très chapeaux, il fallait expliquer aux camarades taquins et aux enseignants sceptiques que sa fontanelle ne s'était pas correctement refermée, et qu'il en avait besoin pour tenir son crâne solidement clos autour de son cerveau. C'est d'un casque qu'il aurait eu besoin, mais les chapeaux le ravissaient. Il tombait amoureux trop facilement, il disait tout ce qu'il pensait, il dessinait dans la marge. De petits heurts qui ne blessaient finalement personne. Une inadéquation douce, qui lui donna la meilleure des leçons : être le gars bizarre du groupe, c'est déjà faire partie du groupe. Et puis, un jour, son squelette se stabilisa un peu. Un peu trop. Toujours fragile, mais il ne grandissait plus.

Reprendre les affaires familiales ? Etrangement ça ne l'intéressait pas, après avoir vu ses parents chercher à fuir dans tous les loisirs par tous les moyens. Et puis, il était doué. Sa mère, une femme de tête, lui assura qu'il serait le meilleur dans tout ce qu'il ferait : artiste, pourquoi pas, et lors d'une énième hospitalisation, elle lui offrit sa première tablette graphique. Ce fut un coup de foudre. Une adolescence sous le signe des muses. Les études n'étaient pas sa méthode. Il dessinait en extérieur, les gens, les bêtes, la foule, la fête, les choses qui bougent, il disait : dans les cimetières au moins ils tiennent la pose, mais je ne vais quand même pas peindre des cimetières !

C'est alors qu'il tombe amoureux d'une photo en noir et blanc d'Antonin Artaud, âgé de la vingtaine, déjà usé par la syphilis héréditaire, dans son rôle muet du Gringalet. En se renseignant à son sujet, il apprend qu'à cette époque, dans les années vingt, le poète écrivait sous le pseudonyme d'Eno Dailor. C'est le nom qu'il prend pour publier sa première fanfiction, une histoire médiévale fantastique, basée sur une pièce où Artaud devait jouer Charlemagne. L'aventure lui prête une liaison secrète avec le roi de féérie Aubéron, son voisin de la dimension d'à côté. Fils de César et de la fée Morgane, c'est un tout petit homme très beau et doté de toutes les qualités chevaleresques. Allez savoir ce que Jan avait en tête...

Il fait alors deux découvertes importantes : personne n'a ses références, et ce n'est pas grave parce que tout le monde apprécie son art érotique, élégant et humain, et non moins torride pour autant. En cachette de ses parents, dès quinze ans il avait une petite réputation en ligne. Il illustrait ses propres fanfictions et celles des autres, et il se livrait en esprit à tous les fantasmes qu'il n'oserait jamais expérimenter, ou auxquels son corps frêle n'aurait jamais survécu. "Un homme d'esprit", voilà comment il se décrivait. A dix-sept ans, il publia son premier comic, à mi-chemin entre le manga érotique d'inspiration mythologique et la saga de super-héros. La sécurité employée par ses parents décela cette arrivée d'argent et alerta la famille. Après une phase d'inquiétude et de conflits, ils constatèrent avec objectivité le succès de cette oeuvre underground.

Entretemps, Jan avait quitté la demeure familiale et vivait en colocation avec d'autres artistes à Broadway. C'était la grande aventure, même s'il était un peu effrayé. Sa célébrité a rapidement explosé, ses productions infatigables lui ont apporté une notoriété qu'il n'attendait absolument pas et sa famille a reconnu qu'il pouvait se débrouiller honorablement, sans être entretenu. Ses amis ont amplement bénéficié de sa générosité. Il a traversé les premières amourettes concrètes en tâchant de préserver ses sentiments, en particulier en s'en tenant à des relations tarifées. Il profite également de ces relations sexuelles codifiées pour faire attention à son corps et au corps de l'autre, en explorer et en préserver les limites, et parfois les dépasser, prudemment. Avec le temps, en réalisant qu'il n'est pas aussi fragile qu'on le lui a répété, il s'en impose de moins en moins. C'est un de ces artistes insupportables qui dessinent au lit au lieu de faire autre chose, mais il est mignon et il paye bien, alors on ne lui en veut pas.

Sa conscience aiguë de sa différence lui évite d'être classiste, ou autres travers partagés dans l'élite où il a grandi. Il a développé une inclusivité affirmée vis-à-vis des minorités, qui lui ont souvent offert cette compagnie sexuelle dont il avait besoin avec le moins de jugement. Mais il reste aussi compréhensif envers ses pairs, et fait avec plaisir le portrait des uns ou des autres, gratuitement quand c'est demandé gentiment. C'est aussi ce qui lui a valu de rencontrer Ash-Amalia, une adorable drag queen d'origine égyptienne, aux cheveux flamboyants et aux rêves de grandeur dignes des plus illustres divas. Elle est devenue sa première muse, sa Flamme comme il la nommait. Elle n'avait pas le sou et elle rêvait de le mettre tout entier dans sa poche. Il fut forcé, au bout de quelques années, de lui prouver qu'il n'était pas si petit que ça. Aujourd'hui encore, il regrette cette rupture, l'une des plus douloureuses de sa vie.

Mais il avait pris des habitudes avec elle. Réaliser les affiches pour ses spectacles, designer ses costumes, peindre les décors de scène. Il avait rencontré du beau monde. Il s'était aperçu que son art  allait très bien avec les longues chevelures rouges. Et c'est grâce à elle qu'il décrocha son premier contrat relativement stable, auprès d'une compagnie qui publie des nouvelles interactives, comme illustrateur récurrent. Son style coloré très reconnaissable et ses mises en scène audacieuses captent le regard et contiennent souvent une part d'humour, notamment de petits détails cachés, indices ou easter eggs. Et il y dissimule aussi les échos de sa vie.

Ce gentil militaire qui s'est mis à le dessiner en retour, tout en s'excusant de n'être pas doué. Immense émotion pour l'artiste. Et qui a envoyé un jour deux potes auxquels il avait prêté des uniformes, qui ne leur allaient même pas, pour annoncer sa mort et se débarrasser de ce romantique de Jan. Bon public, il a versé une larmichette, mais surtout parce qu'on le prenait pour un imbécile.

Cet admirateur anonyme qui lui écrivait sur internet, amoureux d'Eno Dailor, pas de lui. L'IRL leur a été fatal. Mais c'est dans ses habitudes : il parle longuement en ligne avec les escorts qu'il engage, pour s'assurer que le rendez-vous sera parfait. Depuis cette histoire, il essaie de se passer de ces précautions, d'être plus spontané.

Ce médecin du centre LGBT voisin qui lui a fait des avances en consultation, l'a invité au restaurant, puis à l'hôtel. Jan était charmé. C'est devenu beaucoup moins charmant quand le médecin a déménagé subitement à l'autre bout du pays, parce qu'il était soupçonné d'avoir fait la même chose avec tous ses jeunes patients. Jan était le seul du groupe à être majeur. Il a pris la cuite de sa vie ce soir-là, il avait quelque chose à prouver.

Ce chorégraphe de Broadway qui faisait des arts martiaux et lui avait promis de lui apprendre. Jan s'est blessé, l'homme ne l'a plus recontacté. Un coup au coeur, l'horreur d'avoir déçu par sa faiblesse. La pensée d'unir danse et combat a finalement fleuri sous forme d'un personnage de comic : "Mogador" est un danseur étoile et doubleur hollywoodien, qui affronte les criminels grâce à ses techniques de scène.

Ce cousin éloigné, le frère de celle qu'on lui destinait en mariage. Lui aussi a mal tourné, du point de vue des ancêtres aux sourcils froncés. Il dirige un groupe écoterroriste au Laos, et Jan a joué les hackers pour le contacter anonymement. Il lui envoie de l'argent pour soutenir ses actions, en particulier la destruction de fermes d'ours au fond de la jungle, et la réhabilitation vétérinaire des animaux. Ils ne se sont jamais rencontrés face à face, et il se laisse imaginer comme un businessman new-yorkais charismatique, avec tous les clichés physiques qui accompagnent cette notion. Plus l'homme semble s'attacher à ce mirage, plus Jan en souffre.

Et cette personne au genre ambigu qui lui compose ses cocktails favoris, dans un bar à l'ambiance rétro où il passerait ses soirées. Même les soirs sans, où il sait qu'il ne tiendra pas l'alcool, un certain cocktail absinthe/cognac arrive toujours à le faire craquer, surtout depuis que le barman a donné au cocktail le nom de Dearly en référence à son premier comic. Ses médecins l'ont prévenu qu'un de ces jours, il risque de faire une mauvaise chute dont il ne se relèvera pas, ou pas entier. Mais pour Dearly, cela en vaut la peine.

Homme de coeur. Homme de plume. A coups de pinceau, de couteau parfois – couteau d'artiste exclusivement – il couche les autres hommes sur le papier.
Et il peut se raconter qu'il les a tous inventés.

ça y est, le queens est tout à toi !  ton personnage est fin prêt à jouer les cartes que le destin lui a distribué. et nous, nous attendons avec impatience de pouvoir jouer avec toi.

les liens utiles / le temps est venu de te rendre dans les fiches de liens [✩] pour te construire un beau petit entourage et faire des rps à gogo avec les relations que tu auras créées / les recherches [✩] sont également là pour toi si tu es en quête de rps ou que tu souhaites proposer tes propres contextes de folie / si tu es plutôt timide, les mini-floods [✩] sont idéals pour papoter au sein d'un petit groupe. néanmoins, si tu n'as pas peur de sauter dans le grand bain, nous t'attendons de pied ferme dans le flood général [✩] ainsi que dans les jeux [✩] pour un maximum de délire !

les activités permanentes / pour essayer de gagner des points, tente ta chance grâce au tirage de cartes [✩]. si tu fais partie des plus frileux, fais péter le compteur du système de points classique [✩].
si tu souhaites écrire pour toi-même sur des thèmes divers et variés, des writing prompts sont mis en place régulièrement rien que pour toi [✩].

les choses en cours actuellement / il y a quelques mois, un event solo a été mis en place et est toujours exploitable. un indice sur cette animation ? la couleur des émotions. si tu fais partie des curieux, tu trouveras toutes les explications nécessaires dans la catégorie "new-york et le reste du monde" en cliquant sur les différentes coloяrooms mises à votre disposition [✩].

le petit mot de la fin / nous avons déjà hâte de partager cette superbe aventure à tes côtés. alors à ton clavier, c'est parti pour de l'amusement à la pelle !  bon jeu parmi nous.