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 Soûler étoiles (Sage)

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Malik Al Tahir;

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Malik Al Tahir



Adil Ali Noor
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Célibataire méfiant et défiant. Allergique à la mièvrerie et vacciné contre toute forme d'engagement. L'art de la démerde étant en soi un full-time job, il n'a absolument pas le temps pour ces marivaudages. Ni pour se poser les bonnes questions quant à ses nouvelles appétences et attirances, qu'il tente de refouler en bloc.
Etudiant en cinquième année d'Astrophysique, qui s'improvise ouvreur la nuit au D-Light, quand il ne la passe pas le nez en l'air à lorgner sous les jupons scintillants de ses amantes astrales.
Un modique appartement partagé en colocation dans le magma consumériste du Queens Commercial.


"I'm gonna reach for the stars. Although they look pretty far"

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Message Sujet: Soûler étoiles (Sage)   Soûler étoiles (Sage) Empty Lun 11 Oct - 19:14

Soûler étoiles

There's a time for everyone if they only learn, that the twisting kaleidoscope moves us all in turn. There's a rhyme and reason to the wild outdoors. When the heart of this star-crossed voyager beats in time with yours.



Manhattan, Samedi 7 Mars 2020


Après trois heures passées à jouer les larbins, auprès de la condescendante élite de New-York, dans la fournaise apocalyptique d’une salle de réception de haut standing ; il est, aux yeux de tout être humain normalement constitué, une récompense pour laquelle même le plus fervent des saints serait prêt à tout pour se damner. La douce et fraîche atmosphère d’une nuit printanière. Trop impatients de franchir le pas de la porte des cuisines donnant sur l’extérieur, les phalanges de l'obligé s’empressent de desserrer le nœud-papillon lui étranglant la glotte. Une moue mêlant malaise et colère peinte sur les charnues. Froidement - et paradoxalement divinement - accueilli par une brise badine, le gamin dégaine du petit compartiment pectoral de son gilet de pingouin, le gadget sine qua none pour mettre le feu aux poudres et embraser le vice coincé entre les commissures. Un vice, entendons-nous bien, parfaitement légal. Du moins, sur certains plans.

Le pouce d’une main faisant rouler la pierre du briquet, tandis que la seconde s’improvise paravent de fortune, afin que l’alchimie entre la flamme et le papier opère. Les toxiques envahissent les bronches et la tête accuse un basculement en arrière. L’épuisement et le soulagement s’unissent pour engendrer un panache de nicotine s’envolant vers le très-haut. "Oh arrête de faire cette gueule ! On voit bien que tu n’as aucune idée d’à quel point c’est difficile d’arrêter cette merde. Ni de ce que c’est que d’avoir à supporter tout ces richards et leurs caprices. Ouais, bah on en reparlera demain avec ton pote l’Imam.", dit-il, à l’attention de celui qu'il appelle "le Grand Patron", en fixant le velours des cieux. Malik a toujours eu un rapport à la religion bien singulier. Allah, c’est avant tout celui auprès de qui il s’épanche sur ses problèmes et ses états d’âme. Faute de pouvoir en parler auprès de ceux à qui il tient, par crainte de les ennuyer ou de les inquiéter.

Oui, Dieu est un psy des plus charitables et qui a la bonté de ne pas lui facturer ses séances. Parmi toutes les valeurs de l’Islam que ‘Umi s’est efforcée de lui inculquer, il en est une à laquelle le rat de bibliothèque croit dur comme fer. Celle voulant qu’aucun pêché n’est irrémissible, et que "le Grand Patron", dans sa grande miséricorde, peut tout pardonner. A condition de se repentir et de s’employer pour faire amande honorable. Alors, si une visite hebdomadaire à la mosquée, quelques courbettes et une flopée de salêt déblatérés mécaniquement tel un automate, sont le prix à payer pour dédouaner sa mauvaise conscience des incartades commises … alors l'homme à tout faire consent de bonne grâce à s’en acquitter. Finalement, c’est peut-être ça ses honoraires au Tout Puissant. Au regard des tarifs pratiqués par ses confrères terrestres, il faut bien avouer qu’elles sont loin d’être exorbitantes. Le serf des temps modernes profite d’avoir le nez levé vers le firmament, pour lorgner sous les jupons scintillants des ses amantes astrales.

Cassiopée et ses courbes en W aguiche sa rétine. Shedir fait sa belle, et s’efforce de voler la vedette à ses sœurs, en luisant d’un éclat sans pareil. Preuve de l’arrivée imminente de l’équinoxe de printemps. Des pas mélangeant légèreté, colère et agacement contestent le silence nocturne et mettent un terme à la contemplation du songe-creux. Les pieds – ou plutôt la tête – ramenés sur terre, le rajah du prolétariat plisse les yeux afin de mieux apprécier dans la pénombre, les lignes de ta silhouette élancée et drapée mise en exergue par une élégante robe satinée lavande. Une étole jetée sur le grain hyalin de tes petites épaules dénudées et un tantinet voûtées vers l'avant. Tes ailes frêles de cygne endêvé rageusement croisées sous une poitrine joliment taillée. L’âme probablement aussi orageuse et noire que du naphte. Inutile d’être grand clair ou d’avoir BAC+8 en perspicacité, pour deviner que tu fulmines du haut de ton mètre soixante-quinze surélevé et hardiment cambré par le concours d’escarpins griffés.  

"L’entée des stars, c’est de l’autre côté.", t’informe-t-il en désignant la façade opposée du bâtiment, à l’aide de l’amas de cendres rougeoyantes. La voix probablement un zeste trop sèche, rude et sarcastique, pour s’attirer ta sympathie et trôner d’entrée de jeu dans tes bonnes grâces de sylphide du beau monde. Ce qui, soit dit en passant, s’avère en l’espèce le cadet de ses soucis. Un reniflement de soudard apposé en guise de ponctuation, et illustrant à lui seul le gouffre de classe vous séparant. Lui, le loufiat dédaigné. De toi, la rani esseulée aux météores mordorés.

Trait d’esprit mis de côté, il va s’en dire que le manant a parfaitement conscience de ne rien faire d’autre qu’enfoncer des portes ouvertes et d’énoncer une lapalissade, à travers cette succincte prise de parole. Nonobstant, le taiseux qu'il est n’a hélas rien trouvé de mieux en guise d’accroche à lier à ce rustre accostage. En plus de ne guère avoir le choix. Le chef de la brigade des serveurs, qui se révèle accessoirement être son supérieur, a de facto été on ne peut plus clair. "Je n’veux voir aucun nabab aux abords des cuisines. Tant à l’intérieur du bâtiment, qu’à l’extérieur. Ai-je été assez clair ?". On ne peut plus, chef. Et c’est pourquoi votre fidèle subordonné s’improvise guide. T’aiguillant ainsi, ô chérubin égaré, sur l’Elysée huppé où ambroisie et nectar te prémuniront des affres de la précarité. Là où toute une procession de vaniteuses déités prospères, doivent sans conteste se languir de ton absence. Car sous la rogne assombrissant tes traits de madone, tu es de celles que l’on remarque et ne peut oublier. Une apsara qui s’incruste et s’imprime dans la rétine. Et devant laquelle l’intouchable effronté, devrait en toute logique courber respectueusement la tête et plier l’échine. Sous peine que la rose froissée ne flagelle le malotru d’une volée d’épines.


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Message Sujet: Re: Soûler étoiles (Sage)   Soûler étoiles (Sage) Empty Dim 23 Jan - 1:09

soûler étoiles

sur le carrelage en marbre résonnent les éclats de talons insolents des plus immodestes bêcheuses, perchées, pour certaines, sur des louboutin hors de prix ; pour d'autres, sur un égo vertigineux entretenu de mille-et-uns éloges et autant d'hypocrites flatteries. celles-là s'en venaient de ceux qui, de leurs épaules conquérantes, contrefaisaient un charisme pourtant piteux.
de toute part, les ports de têtes se font altiers. les gestes se veulent classieux, la verve grandiloquente.
ne se distinguent que classe et outrecuidance au sein d'un climat sciemment pompeux dans lequel la navrante bourgeoisie aimait à se vautrer, non sans feindre, pourtant, le désintéressement le plus élégant.
elle n'était que tâche, sage, au milieux des sourire fallacieux - n'avait aucune attache envers les faux-jetons convoiteux.
elle était là, invisible à l'oeil de celui qui briguait la grandeur ; minuscule dans leur immensité - un peu trop petit, un peu trop modeste, un peu trop vraie.
dans leur ombre, celle qui était leur égale se sentait pourtant imposture, engoncée dans une robe trop chère et l'ampleur de leur ego qui achevait d'accaparer son air. elle se sent étouffer, presse son ventre de la paume de ses mains comme pour l'aider à expulser le peu qu'il lui restait encore.
mais elle a grillé toute patience sage
l'a consumée comme une feuille de journal dans un feu de cheminée
comme un cigare au bec d'un accro à la havane.
alors elle file là où ses pas la mènent, traverse le hall, le grand couloir, puis les cuisines, jusqu'à rejoindre l'arrière-cour où seuls les employés avaient d'ordinaire le loisir de mettre les pieds.
« l’entrée des stars, c’est de l’autre côté. »
la poupée abandonne l'idée d'un accueil plus chaleureux en même temps que celle de ne rejoindre que la solitude. et elle prend la peine, sage, de suivre du regard la direction que lui indique le jeune homme, comme si elle espérait découvrir une brèche qu'elle ne connaissait pas encore, et avec elle, l'espoir d'une échappée.
« c'est précisément la raison pour laquelle je suis ici. »
elle marque un arrêt avant de forcer un sourire.
« à vrai dire, je cherchais plutôt la sortie. n'importe laquelle. »
le visage jusqu'alors baissé, elle se permet un regard vers le ciel qui avait manifestement su attirer celui de l'homme avant le sien.
« ma simple présence vous incommode-t-elle à ce point, après quelques secondes à peine ? »
elle martèle le sol de ses talons en s'approchant un peu plus, flagelle le silence de mots âcres mais pourtant sans haine.
« peut-être n'auriez-vous pas dû accepter de travailler ici si vous êtes si facilement indisposé par l'idée-même de partager votre espace personnel avec quelqu'un comme moi. »
- quelqu'un comme moi.
mais elle n'était pas eux.
la voyait-il seulement aussi bien qu'il voyait les astres ?
m o r t s
à l'état de poussière derrière un éclat déjà éteint,
à des années-lumière.
trop loin de ceux qui n'avaient plus besoin de rien parce qu'ils étaient déjà tout ; elle avait tout, mais n'était pourtant plus rien - n'avait peut-être jamais été que ça.
elle avait le dégoût, sage, de leurs analogies. elle qui les avait pourtant chéri, poncé les privilèges et empoigné chaque aubaine à pleines mains. aujourd'hui, elle vomissait tout.
et l'inconnu, aveuglé par l'éblouissante lueur de celles qui, là-haut, étaient sans doute ses plus proches répliques, ne la voyait pas comme il le devrait.
alors, comme pour s'affranchir de la grandeur qu'il lui avait prêté trop vite, elle se débarrasse de ses escarpins qu'elle couche sur la crasse d'un sol qui n'avait probablement vu passer que semelles grossières et ordures.
« monsieur... ? »
elle hausse le menton, lui adresse un regard interrogateur dans l'attente d'une présentation, même la plus informelle.
quelque chose comme « je suis celui qui ne possède rien mais qui, dans l'ombre d'un monde cupide,  sclérosé par un orgueil féroce et une insatiable présomption, pourrait un jour devenir celui qui aurait tout. »

-- enchantée monsieur,
j'aimerais être comme vous.


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Malik Al Tahir;

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Message Sujet: Re: Soûler étoiles (Sage)   Soûler étoiles (Sage) Empty Jeu 10 Mar - 10:10

Soûler étoiles

There's a time for everyone if they only learn, that the twisting kaleidoscope moves us all in turn. There's a rhyme and reason to the wild outdoors. When the heart of this star-crossed voyager beats in time with yours.


La solitude. Une exquise compagne, à l’ombre de laquelle le petit loufiat aime à se blottir plus que de raison. Et dont il se morfond, tel une sirène – ou plutôt un siroi - alanguie sur la lagune, sitôt que son absence s’appesantit. Pourquoi ? Oh, par où commencer … ? Pas sûr que la nuit lui suffise, pour brosser de manière exhaustive le portrait des plus flatteurs, de ce que d’aucuns considèrent comme une hantise ou un fléau. Bien que parfois aussi capricieuse et versatile que la rose du "Petit Prince" de Saint-Exupéry ; Dame Solitude est de ces quelques rares fidèles, qui sont toujours là et savent répondre présents. Celles et ceux qui restent auprès de vous. Dans les joies et les peines. Les doutes et l’allégresse. Jamais elle ne suivra la débandade des rats quittant le navire. Préférant rester. Même dans l’œil du cyclone et au plus fort de la tempête. Elle est là, au rendez-vous. Indulgente, compréhensive. Vous prêtant ses oreilles, pour vous donner le loisir de vider votre sac, vous épancher et vous délester de ces maux qui vous pèsent. Vous rongent et vous assassinent à petit feu.

Ecoutant avec une patience de sainte. Sans jamais vous contredire, ou vous interrompre. Car elle - l’amie des poètes et autres artistes tourmentés – peut tout entendre, et est avant tout tolérance. Griefs, jugements et reproches, sont autant de choses qui lui sont totalement inconnues et étrangères. A aucun moment, l’isolement ne vous traitera de "putain de bougnoule" ou de "sale arabe". Non … . Douce solitude vous aime. Tel que vous êtes. Avec vos torts et vos travers. Vos défauts et vos sales manies. Qu’importe. Elle n’en a cure et vous accepte. Dans toute votre complexité, votre entièreté et votre singularité. Sans chercher à vous changer en une soi-disant meilleure personne. A faire de vous ce que vous n’êtes pas et ne serez jamais. Le mal fait – sciemment ou involontairement – les eaux troubles où vous traînez, la liste des forces qu’il vous reste, les failles et les faiblesses … .

Absolument rien dans votre essence ou vos agissements, ne saurait la décevoir. Exactement comme pour les étoiles. De luisantes amies, à qui le gosse - molesté, rudoyé et montré du doigt par une horde de tyrans des bacs-à-sable, pour avoir le malheur d’arborer une peau basanée – a très vite ressenti le besoin viscéral de donner rendez-vous tous les soirs. Quittant sa couche pour s’approcher à pas feutrés de la fenêtre. La pointe du nez et les petites phalanges appuyées sur le carreau. Quand les billes de jais se perdent dans le velours scintillant du firmament. Sourire candide étirant les commissures, et voile de chaleur apposé sur le palpitant pleurant et peinant à panser ses plaies. Des amies très vites devenues amantes. Et à qui l'oriental, continue aujourd’hui à faire du plat, tout en se rinçant copieusement l’œil sur la pureté de leurs formes. Une tasse de thé, aux volutes lui chatouillant le museau, calée entre ses pattes. Quand il ne s’agit pas d’un fumeux vice cancérigène à base de nicotine. Ou d’un splif, selon les jours et ses humeurs.

Au cours des vingt-quatre heures jalonnant ses uniformes et monochromes journées, il est deux moments bien précis où le pakistanais n’admet que rien, ni personne, ne vienne troubler la quiétude de ses tête-à-tête avec sa chère et tendre solitude. L’heure méridienne. Où il vient trouver le silence de cathédrale régnant au sein de la bibliothèque du campus, pour relire ses fiches et potasser ses cours, entre deux cuillerées d’une pitance froide gisant dans un tupperware. Et celle de son appréciable – et tant escomptée – pause au turbin, synonyme pour lui d’intermède clope. Préférant de loin faire bande à part, plutôt que d’avoir à souffrir des conversations plates, des cancans et autres fadaises, dont se gaussent ses collègues et compagnons d’infortune. Un entracte d’autant plus sacrée, puisque l’opportunité lui est donnée de le savourer sous la voûte céleste sertie de sequins stellaires. Alors, oui … quand cet ourson hargneux, vous a entendu toi et ta démarche empestant l’humeur massacrante à des kilomètres à la ronde … sa trogne s’est rembrunie en un tourne-main.

L’exaspération difficilement endiguée à l’aide d’un broyage des joues par ses molaires. Pas spécialement connu pour son tact et sa délicatesse légendaire, c’est un rien sec que le serveur t’a alpagué et s’est adressé à toi. Ce qui ne t’a, de toute évidence, clairement pas plu. Ni une, ni deux, voilà que tu remets ce malotru à sa place en le renvoyant sans ménagement dans les cordes, de ta voix légèrement grave et aussi acérée qu’un poignard. Légèrement grave, mais pas suffisamment pour permettre au pseudo bad boy, d’affirmer avec certitude que tu es un de ses congénères masculins ou une personne du beau sexe. Quittant la pénombre, ta silhouette, au gabarit ne souffrant d’aucune imperfection s’avance rageusement vers ce dernier. Désarmé par la beauté, la finesse et harmonie de tes traits, il faut encore quelques secondes à la bouture de Lahore pour réaliser que tu es une femme. Un femme de caractère. Revêche et ayant la répartie aussi cinglante que rapide. Efficace. Ciselée dans le diamant. Bien troussée. Des paroles qui le bercent et l’hypnotisent. Tant et si bien qu’il ne perçoit désormais plus qu’une onde sonore. Le sens et la teneur des propos lui semblent lointains. Comme un écho qui se réverbère et agonise avant de mourir. Une apostrophe interrogative soufflée par tes charnues glossées. Un titre qui extirpe le scélérat de sa transe. Lui qui s’acquitte de quelques infimes mouvements de tête, pour se reconnecter à l’instant présent. Soupir défait de soldat vaincu à l'appui.

"Euh ... M-Malik. Ca suffira. J'm'excuse, j'voulais pas ... . On peut faire comme si c’qui vient de se passer n’avait jamais eu lieu, et que tout commence à partir de maintenant ? C’est bon, tu peux rester. Mais si quelqu’un déboule ou sort des cuisines … au choix, tu te caches ou tu décampes. Sinon, ça va me r’tomber dessus. Ok ?", te rétorque-t-il d’une voix dénuée toute animosité, et s’ingéniant à être lénifiante. Dérouté, piteux et désarmé devant autant d'affabilité. De déférence exempte de mépris. Ses iris sombres cherchant à capturer dans la nuit tes gemmes d’opales circonspecte. Un sourire – se voulant un tant soit peu avenant et chaleureux – timidement gréé sur les babines.

La paume hésitante qui se risque finalement à alunir gentiment sur ton épaule dénudée. Soucieux d’essayer de te rassurer, et te tranquilliser quant à l’élan d’irascibilité qu’il t’a un peu plus tôt témoigné. L’esprit échauffé du fier représentant de la classe ouvrière parachève son apaisement. Les dernières scories de pression irrigant son hémoglobine se dispersent, à la faveur des secondes qui s’effeuillent dans la nuit printanière. En son for intérieur, l’immigré de la seconde génération croise les doigts, pour que personne ne vous rejoigne dans les backstages à ciel ouvert. En particulier son boss, qui ne bouderait pas son bon plaisir à remercier l’impertinent qu’il est. Pour manquement à ses attributions, non mise en application des consignes émanant d’un supérieur ou Dieu sait quoi encore. Et … aussi trivial cela puisse-t-il être, le manant a désespérément besoin du fric qui l’attend au sortir de cette ronflante réception, réunissant la fine fleur des engeances. Quelques pas sur la droite réalisés. L’indigent de confession musulmane - et estampillé, n’en déplaise aux xénophobes, U.S.A – s’assied sur une pyramide brinquebalante de cageots, ayant abrités une profusion de fruits et légumes à la primeur défiant toute concurrence.

"C’est si horrible que cela de l’autre côté du miroir, pour que tu viennes te réfugier dans les coulisses avec les "p’tites mains" ?", te demande-t-il, le ton monocorde, morne et exprimant ton sauf l’interrogation. La ponctuation du propos apportée dans un succinct haussement des sourcils. Allié à une lueur, un zeste curieuse, qui adoucit la sévérité intrinsèque de ses mirettes fuligineuses. Le crédit à la mort de trois minutes reporté à la bouche.

Inspiration. Quelques secondes de battement où plane le silence. Nébuleuse de fumée expirée. Non sans omettre de lever le chef. Afin d’orienter le nauséabond brouillard vers les nues, et ainsi ne pas se rendre coupable de tabagisme passif. Mégot calé au coin des lèvres, l’homme biberonné aux préceptes coraniques gesticule, pour exhumer de la poche intérieure d’un smoking de location, son paquet de réconfort néfaste. Couvercle cartonné ouvert d’une pichenette du pouce, avant de te présenter la saloperie encrassant les bronches. Sa manière un peu gauche, emprunté et maladroite de faire table rase et d’enterrer la hache de guerre. Et par la même quémander ton pardon. Lui, le cynique vaguement inadapté socialement, qui tente à sa façon bien à lui, de te faire comprendre qu’il regrette d'avoir montré les crocs et sorti les griffes. Un geste. Une armistice. Pour remettre les pendules à zéro. Et repartir sur le bon pied. Si toutefois tu y consens … .


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