y. rose soletear 1185 2742 28 paradis d'anthologie souillé par satan. vengeresse viscérale promise à celui qui l'a rendue monstre. fantôme ambulant qu'on déifie. se dévêt sous les néons et fait ouvrir les cuisses d'une autre à sa place. traditionnel
la nuit dérive quand scylla appelle au secours. les aiguilles trouent vivement les trottoirs, impatientes de retrouver le plancher familier, perforent l'asphalte avec l'espoir d'un intact. elle s'empresse, la noctambule. s'imagine qu'un être agit sur la pureté de sa poupée. il suffit d'un client impudent, d'un ami indécent de crépuscule - n'importe quel aliéné pourrait avoir forcé son entrée. n'importe quel obsédé pourrait l'attendre chez elle, avec des menottes, une capote ou un flingue. n'importe quel escroc, pourrait la cogner pour fuir avec le mobilier cambriolé. le monde est fait de fous qui le sont moins qu'elle. mais elle redoute, nikita, qu'on lui vole ne serait-ce qu'un morceau de sa nymphe. alors son ombre voltige de croisements en façades, filante comme une étoile. elle en oublie la crasse en ses entrailles, les restes d'amour vendu qui subsistent parce qu'elle s'est envolée de chez son acquéreur avant de se purifier. elle en oublie même la gratuité du pochon qu'il lui avait promis si elle restait demi-heure de plus. depuis la supplique, elle ne s'entête qu'à retrouver scylla. demeure sale pour s'assurer de son intégrité. se passe d'argent et de came pour servir ses invocations. dérangée par l'idée seule qu'on puisse l'altérer, et que ces perversions ne proviennent pas de ses propres intérêts. quand elle arrive, niki est prête à tout. le cerveau se crispe d'abord, soucieux de ne pas la retrouver devant l'entrée comme elle le lui avait demandé. les scrupules renaissent en nombre. mais elle n'a pas le temps de sécuriser sa déficience morale. alors elle a le regard qui se vivifie d'un éclat bilieux, le venin sur les lèvres, emprunt à mordre un corps étranger. un infecté qui ne peut s'interférer entre leurs sangs scellés. il peut surgir un fauve, qu'elle persisterait carnivore. il peut surgir un monstre, un sbire ou un truand, qu'elle ne ploierait pas. qu'elle ferait tout, pour préserver scylla. le silence qu'elle découvre en sillonnant le couloir bourdonne, ordonne plus forte ébullition en ses veines. « scylla ? » apostrophe-t-elle, disposée à tomber sur un qui l'aurait bâillonnée. mais quand elle entre dans le salon, la lumière l'aveugle. elle voit trouble. scylla n'a jamais été aussi affranchie. libre du moindre de ses actes, là, les écouteurs dans les tympans et les mains dans une pâte à sucre. la confusion entre le sentiment de soulagement et l'irascibilité découlée du canular est déconcertante. la connexion de leurs regards traîne, retarde l'extériorisation de l'implosion de la dévouée. parle, scylla. t'as qu'à me mentir à quel point j'ai eu raison d'accourir pour toi.
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nikita - freddie - kurtis - zym - you?
Sujet: Re: effet d'ésope (scylla) Mar 26 Oct - 1:56
EFFET D’ESOPE
She rings like a bell through the night And wouldn't you love to love her? She rules her life like a bird in flight And who will be her lover? All your life you've never seen Woman taken by the wind Would you stay if she promised you heaven? Will you ever win? @Nikita Aleïev --
suivre une recette de cuisine est définitivement quelque chose de compliqué. assise en tailleur sur le comptoir de son appartement la môme tente de déchiffrer tout un charabia qui lui paraît bien étranger. rien que le nom des ustensiles pour commencer. la tête penchée sur le côté, elle sonde les pages d’un air sérieux et concentré. la plupart du temps la brune se contente de commander. véritable catastrophe sur jambes elle a déjà atterri aux urgences après s’être brûlée avec l’eau des pâtes qu’elle tentait d’égoutter. irrévocablement pas douée. après de longues minutes passées dans le silence, scylla décide de s’y mettre sérieusement et tant pis si son appartement ressemble à un champ de bataille après. c’est qu’elle veut faire plaisir à nikita, égayer un peu sa fin de nuitée en lui préparant un bon petit déjeuner. c’est pas un truc dont elles ont l’habitude mais la gosse veut bien s’y essayer. après tout eden est tout ce qu’elle a de plus cher, l’unique personne sur qui elle peut vraiment compter. elle est la sœur que l’univers lui a donné. son morceau de paradis dans son existence embrumée. bancale et chaotique à souhaits. les écouteurs dans les oreilles, la tatouée s’active comme une fée du logis le ferait. elle mélange les ingrédients en tentant de ne rien oublier. elle se l’est promis, ce gâteau sera le meilleur qu’elle n’ait jamais préparé. sa mine est ravie, malgré la tâche de chocolat teintant l’une de ses joues comme une preuve du combat qu’elle vient de livrer. scylla chantonne, se déhanche tout en maniant le fouet avec dextérité. elle n’a pas calculé les messages de niki, morte d’inquiétude après la petite mise en scène de l’encrée. fin stratagème mit en place afin de s’assurer de sa venue car sinon elle se serait sûrement défilée. trop fatiguée ou bien trop occupée. alors oui la môme a joué sur les sentiments c’est vrai. mais promis qu’elle se fera pardonner. tout en finissant de préparer son gâteau, elle se retourne afin de jeter un dernier coup d’œil aux instructions données. au lieu de ça elle sursaute et manque de tout renverser lorsqu’elle tombe nez à nez avec une nikita prête à bondir pour l’étrangler. « surpriiiiiiise! » qu’elle gueule sans même s’entendre à cause de la musique résonnant encore dans ses tympans. le sourire de la brune s’étant et illumine son visage alors qu’elle sautille jusqu’à son invitée comme une enfant. « je t’ai préparé le petit déjeuner regarde c’est un fondant au chocolat ça t’plais? j’sais pas si ça s’ra forcément bon mais j’y ai mis tout mon petit coeur dedans. » que scylla ajoute en battant des cils innocemment. certes d’un ton toujours trop élevé ce à quoi elle remédie tant bien que mal en se débattant avec tout son merdier. écouteurs enlevés, elle se débarrasse ensuite du saladier. cela relève quand même de l’exploit qu’elle n’ait rien fait exploser là eden aurait eu une raison valable de râler. la gosse se dirige vers cette dernière qu’elle serre dans ses bras comme si elle ne l’avait pas vu depuis des années alors qu’elles se sont vues la veille et ont passé ensemble une partie de leur journée à tapiner. la tatouée pousse un soupir de soulagement lorsque la chaleur de celle pour qui elle est prête à tout vient la réchauffer. à cet instant précis le sol pourrait s’écrouler qu’elle se sentirait quand même en sécurité.
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Sujet: Re: effet d'ésope (scylla) Ven 12 Nov - 14:12
niki se statufie. les souliers s'enracinant sur le parquet et qui l'empêchent de faiblir de stupeur face à la liberté de scylla, ou de se ruer à son cou, quoique, à sa gorge. scylla, et ses airs d'avoir sept ans, scylla vivant dans son ère bondée d'esprits d'inconscients. la belle vie. c'est une putain d'adulte controuvée, mûre de sourires et de sucreries. « surpriiiiiiise ! je t’ai préparé le petit déjeuner regarde c’est un fondant au chocolat ça t’plais? j’sais pas si ça s’ra forcément bon mais j’y ai mis tout mon petit coeur dedans. » scylla, mûre de tendres absurdités que la pute a du mal à avaler. les pointes se lancent et lacèrent le canal aérifère. la trachée fouettée par la lame de l'âme d'une candide. et l'innocence fait souffrir. est une arme contre les conscients et les coupables. un fusil en fleurs pour les fous fanés. une raison qui rappelle à la réalité. et s'il n'y avait rien de plus simple, que petit-déjeuner avec une amie aux aurores pour oublier les accrocs d'une nuit ? et s'il n'y avait rien de plus sensible ? malheureusement, le bonheur pour eden ressemble d'avantage au charbon qu'au chocolat. le drame, le chaos et la crève lui servant d'allégories. la démesure dans le sang, le plomb dans le crâne, les cendres scellées à ses ailes. bonjour, ma poupée. ton ignorance m'soulève le cœur. tu m'rends malade à la simple force de ton être. niki jeûne toujours jusqu'à midi. mais ce matin, elle a faim. de vengeance. veut punir l'irréflexion d'une femme qu'elle voudrait contrôler. sévir sur sa légèreté jusqu'à lui avorter les élans de ses petits bonds infantiles. jusqu'à lui réaliser un portait sur toile, fait des arrachements de ses cils, ses cils qui battent un peu trop. qui narguent, parce qu'ils sont allègres, eux. et qui rabaissent. parce qu'elle a accouru, eden, pour eux. pour rien. pour deux yeux qui n'ont pensé qu'à eux. et pourtant d'ordinaire, c'est l'aînée, l'égoïste. l'opératrice pernicieuse de l'ombre. mais là. là, il ne lui manque plus qu'un tatouage welcome home de courbé sur le nombril pour se sentir pleinement paillasson. elle est piétinée, eden, par l'ardeur de scylla. alors elle la trouve aussi monstrueuse qu'elle. à tant cracher sur sa vie et insulter son amitié. à tant se jouer d'elle et de sa dévotion. à tant la dévaloriser. parce que niki, de ses yeux de grave et de came, elle ne voit que la méprise dans les regards de scylla. n'interprète que le dénigrement dans la chaleur de son étreinte. une chaleur qui étouffe. « tu peux pas m'faire ça scylla. » elle amorce, se détachant d'elle dans la douceur d'une aube qui couvre son aigreur. ses billes d'azur se plantent sur les siennes, et ses traits de visage se structurent par froissements, de sorte à illustrer ses émotions. « je me suis trop inquiétée, j'ai cru que t'étais en danger. » elle insiste, dans l'expression de son désarroi. alors elle place deux doigts sous sa poitrine pour mesurer son rythme cardiaque. « j'sens encore mon cœur qui explose. » c'est faux. mais personne ne peut le savoir. son cœur, il ne bat juste pas. secrètement, ses phalanges ne reçoivent aucune vibration myocardique, tandis que son visage fait tout pour persuader de l'inverse. « tu t'rends pas compte. t'as pas le droit d'appeler au secours juste parce que t'as pas envie de petit-déjeuner toute seule. » elle le pense au plus profond d'elle. t'as pas le droit, scylla. au premier sens strict du terme. et il vaudrait mieux que tu n'enfreignes pas encore les lois.
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nikita - freddie - kurtis - zym - you?
Sujet: Re: effet d'ésope (scylla) Mar 1 Fév - 15:14
lorsqu’elle atteint le cou de nikita, la môme a su qu’elle avait merdé. les bras ne se sont pas refermés autour d’elle comme à leur habitude, le corps de l’âme frère n’était pas aussi chaud et accueillant qu’à l’accoutumée. peut-être aurait-elle dû l’appeler? ne pas faire l’enfant et se contenter d’un message simple d’emblée? scylla est une adulte qui n’en est pas vraiment une, c’est une femme enfant qui s’assume depuis des années. incapable de vieillir ou de laisser la vie abîmer son âme et sa naïveté. c’est son plus gros défaut comme sa plus belle qualité. la gosse peut sentir que quelque chose ne va pas, qu’elle a sûrement dû à nouveau abuser. sans s’en rendre compte, en dépassant les limites imposées. elle s’est réjouit de la chaleur de son amie avant qu’elles ne se détachent froidement. les deux femmes se connaissent depuis un sacré paquet de temps. la tatouée aime à croire que rien ne saura défaire ça jamais. pas après ce qu’elles ont vécu, pas après tout ce qu’elles ont traversé. les familles d’accueil, la violence de la rue, le tapinage et les clients pourris sur lesquels elles sont tombées. elles ont souffert, elles ont prit des coups et sont sûrement plus qu’abimées. fissurées, sur le point de s’effondrer. l’habitude est sûrement ce qui continue de les porter. qu’est-ce qui peut bien être plus dur que tout ce qu’elles ont déjà dû affronter? qu’est-ce qui peut être plus dur que leur passé immonde qu’elles n’ont pas mérité? il n’y a qu’à regarder scylla pour se rendre compte qu’elle n’est qu’un déchet. une pute camée parmi tant d’autres qui s’anesthésie pour ne pas avoir à trop penser. qui se contente de soupirs d’inconnus pour se sentir exister. voilà le maigre réconfort qu’elle chérit et qui lui permet de continuer. de ne pas se laisser ronger par les démons qui menacent de venir tout ébranler. elle évite les voix dans sa tête qui lui répètent qu’elle ne s’en sortira jamais. elle ferme les yeux lorsque les ombres sont trop imposantes, menaçant de la dévorer. la gosse vit avec des œillères qu’elle ne sait enlever. préférant croire aux fées qu’à la noirceur de l’âme humaine qu’elle a maintes et maintes fois rencontrée. les opales d’eden sont froides et percutent celles ombrageuses de l’encrée. sa voix est aussi froide que ses iris couleur océan aux rageuses marées. les traits sont durs et fermés. jamais son visage n’a paru aussi autoritaire comme si elle était sur le point d’imploser. scylla se tait. se mord la lèvre et écoute silencieusement les reproches qui lui sont faits. elle comprend qu’elle n’aurait peut être pas dû jouer. pas de la sorte et qu’elle n’aurait pas dû la déranger. elle ouvre la bouche puis la referme aussitôt avant de sortir une ânerie plus grosse qu’elle ne l’est. les larmes lui montent aux yeux, faut dire que la gosse a toujours eu un soucis avec l’autorité. elle s’en veut, dans sa tête les mots cognent comme dans un vieux flipper abimé. les yeux sont baissés, le silence s’est imposé une fois que nikita eu terminé. les écouteurs de l’encrée balancent encore de la musique bien trop enjouée pour l’heure qu’il est. tranchant avec l’atmosphère pesante régnant à présent dans les quatre murs sur le point de s’effondrer. « pardon, j’voulais pas. pas que t’aies peur comme ça. » ses papilles peuvent détecter une nuance de rouille tant la morsure est persistante. son coeur bat tellement fort que sa carcasse est presque tremblante. assaillie par la culpabilité et un sentiment de stupidité. scylla voulait faire plaisir et c’est tout le contraire qui est arrivé. une énième catastrophe à ajouter à sa longue liste de ratés. ça a toujours été comme ça entre elles, nikita l’adulte, la plus forte puis la gosse qui manque de tout faire capoter. « j’me disais qu’on travaillait dur et que t’avais peut-être besoin de manger. mais c’est pas grave je vais tout ranger. » aussi bête que ça en ai l’air voilà ce qui est arrivé. car personne ne se souvient d’elles, les raclures de la société. « j’suis désolée de t’avoir inquiétée tu dois être crevée. tu peux rentrer ou squatter le canapé. j’vais pas te déranger. » personne n’est là pour les putes sans familles tout juste bonnes à errer une fois la nuit tombée.
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dans une autre vie, une où elle aurait été bonne, niki aurait apprécié partagé un petit-déjeuner aux aurores avec une amie comme scylla. une histoire aussi pareille à la sienne, un ectoplasme aussi proche du sien. elle se serait assise, aurait débranché le fil des écouteurs pour amplifier la musique jusqu'aux enceintes, aurait impatiemment attendu le service du mets puis l'aurait savouré de la moindre lippée, jusqu'à dévorer les morceaux de cœur qu'elle y aurait mis dedans. elles auraient partagé un festin, qui leur aurait replacé les couronnes sur les têtes juste après avoir ployé les deux genoux cette nuit pour s'incliner devant la souillure d'avares. elles auraient ri aux larmes en révélant leur sorgue par détails, auraient comparé les abus des uns aux amoralités des autres. et, entre deux éclats égayés voués à musser leur tristesse, se seraient rappelées les premières caresses consenties de clients cléments. plus tard, énumérer leurs preneurs serait devenu ennuyeux, alors elles auraient rêvé. en commémoration de leurs bermes, se seraient félicitées de ne pas s'être noyées dans leurs larmes ou de ne pas avoir cadavéré dans la vase d'un fossé. leur prospérité véreuse les auraient encouragées à écourter leur conjoncture leurrée d'espoirs vains, et alors eden lui aurait pris la main pour aller mourir au soleil. peut-être sur la cime d'une falaise, leur aurait donné l'opportunité de jeter leurs cendres en lui jurant qu'une fois tombées en bas, elles y feraient des fleurs. sûrement qu'elles auraient hurlé à s'en fêler les cordes, auraient serré leur cinquième doigt pour sacraliser leur évasion. des trottoirs au pouvoir, scylla. viens, que je t'emmène flâner sous les étoiles qui ne dorment pas. partons briller, astrales, sur le nombril du monde, à la source de l'univers qui devient notre père. allons lui montrer, comme ses créatures vivent. comme elles aiment peu importe la couleur du ciel. faisons-nous filles noctiluques sur les terres qui portent l'ombre, mais courons toujours à l'étincelle. dans cette vie, il demeurerait à eden une infime sensibilité, une esquille d'hédonisme. mais l'infâme a tout balayé de ses poussières ingénues. la liberté ne saurait même l'affranchir. alors elle s'abdique. et condamne scylla à s'entomber avec elle. « pardon, j’voulais pas. pas que t’aies peur comme ça. » s'accuse-t-elle, les phalanges frissonnantes et la culpabilité lui ternissant ses coquilles noisette. la gamine s'en veut, d'avoir ambitionné le bonheur. et eden se rend bien compte, que de sa poupée, elle fait ce qu'elle veut. « j’me disais qu’on travaillait dur et que t’avais peut-être besoin de manger. mais c’est pas grave je vais tout ranger. » s'enfonce l'ange dont le seul péché a été d'imaginer un matin qui ne serait pas un fléau. « j’suis désolée de t’avoir inquiétée tu dois être crevée. tu peux rentrer ou squatter le canapé. j’vais pas te déranger. » conclût-elle en commençant à réparer son désordre. eden la fixe un instant avant de soupirer en retirant ses talons qu'elle laisse rouler au sol. une cigarette allumée à la bouche, elle inspire calmement. « il y a des façons pour faire les choses, tu sais. » amorce-t-elle, le ton plus tendre. « crier au loup, c'est ce que font les enfants. mais tu n'en es plus une, scylla. il faut que t'apprennes à te mesurer. que t'apprennes à contrôler toutes ces émotions là, qui ravagent ton intérieur. » elle pointe son buste d'un coup de tête, crachant sa fumée. « t'as plus l'âge des caprices. à cause de ça, si tu t'fais agresser sur ton propre matelas et qu'tu te retrouves avec une lame pointée sur tes lèvres, t'auras beau m'appeler à l'aide je ne te croirai sûrement pas. » inculpe-t-elle, lui laissant croire qu'elle finirait inerte pour avoir préparé un petit-déjeuner surprise. « la prochaine fois, envoie un texto "brunch ?" comme tout le monde. mais ne mens pas, ma louve. sinon c'est ton homologue qui t'avalera. » la bergère avorte sa clope dans l'évier, embrasse le front de scylla en lui passant devant puis l'abandonne de sa présence pour aller prendre une douche. c'est peu de temps, juste suffisamment pour se purifier des débris humains qu'on lui a laissé entre les reins. elle ressort en lingerie, s'étant simplement habillée d'un tee-shirt de l'italienne. en revenant dans la cuisine rangée, elle trouve son amie déconfite, la cuillère dans son fondant au chocolat. « allez.. » revient-elle, lui passant derrière pour poser ses mains sur ses articulations. « t'aurais pas quelque chose qui ressemble à de la neige bien poudreuse, ou à des bonbons colorés comme ceux qu'on volait chez l'épicier de la rue bleecker ? » demande-t-elle alors que ses cheveux à peine essorés font écraser des gouttes sur les épaules de la camée comme elle. parce que maintenant, il n'y a plus que comme ça, qu'elles s'autorisent à rêver.
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Sujet: Re: effet d'ésope (scylla) Jeu 22 Sep - 1:46
scylla regarde ses pieds. l’enfant reconnaît son erreur et sait qu’une fois encore la faute ne sera pas partagée. son myocarde rate un battement. se met à sonner de façon disproportionnée, bizarrement. c’est qu’elle est encore trop pure, trop enjouée. combien de fois la vie devra l’amocher avant qu’elle ne comprenne que cette dernière regorge de dangers? le danger, notre douce catastrophe s’en contre-fous. sans aucunes peurs elle brave ces derniers jusqu’au jour où elle s’en attirera le courroux. la catastrophe qui hurle au loup. voilà que charybde en deviendrait presque jaloux. la môme s’est rendue compte de son erreur aussi vite la nymphe maudite eut rejoint ses côtés. il ne lui fallu pas grand choses, juste sa mine décomposée face à cette tendresse immonde face à laquelle le jardin d’eden était confronté. beauté froide et amère que l’univers s’est mit en tête d’écorcher. d’aussi loin que velcoro s’en souvienne aleïv a toujours supporté les coups sans broncher. le destin n’a pas été des plus doux avec nos deux âmes errantes. l’une trop douce pour ce monde, l’autre bien trop lucide aux plaies béantes. dis, nikita, que j’aimerais pouvoir un jour panser tes plaies. que j’aimerais te montrer à quel point le monde peut être beau lorsqu’on se trouve à tes côtés. la mine de la pute est déconfite alors qu’elle dans ses bras sa jumelle elle serre. la colère divine ne tarde pas à tomber, sombre est la mine de l’âme frère. elle réprimande durement. essaie de passer un savon à la tatouée qui s’évertue à agir comme un enfant. l’éclair tombe et la foudroie sur place laissant la brune presque paralysée. le muscle cardiaque endolori, respirer lui semble soudainement compliqué. sa lèvre inférieure se retrouve kidnappée, maltraitée jusqu’au sang. il faut quelques secondes avant que scylla ne retrouve son soprano, nettement moins enjoué qu’avant. elle s’active machinalement. tourne le dos pour ne pas avoir à affronter l’orage de ses yeux. la musique hurle encore dans ses écouteurs pendant tout contre sa poitrine resserrée. que ferait l’encrée si son paradis l’abandonnait? si elle le perdait à nouveau de vue, si le destin s’entêtait à vouloir les séparer. eden se délaisse de ses chaussures, inspire lentement. la cancéreuse entre ses lippes continue de se consumer alors qu’elle expose la dureté de la réalité à laquelle elles sont confrontées constamment. la rue, les dealers, les clients. le sermon se termine finalement sur un baiser. velcoro oublie encore une fois de respirer. manque de devenir bleue et n’inspire qu’une fois le dos de sa nymphe tourné. ses opales sombres fixent tristement ses mains encrées. mais si jamais moi je vieillis nikita, qui viendra enchanter tes journées? est-ce à ce point si mal de croire aux rêves ainsi qu’aux fées?
le tintement de l’eau contre le carrelage de la salle de bain se met à résonner. maintenant assise en tailleur sur le sol, scylla se venge sur le chocolat qu’elle ira sûrement vomir un peu plus tard pour se vider. la scène reste cocasse, dans le fond qui imagine la vie privée des putes de bas quartiers? elle se contrefout bien de ce que les bonnes gens peuvent penser. elle ne les jalouse pas non plus, ne leur voue aucune haine cachée. la vie donne ce qu’elle donne à chacun ce n’est pas un secret. peut être qu’à la distribution de chance elle était partie se caler une trace sous le nez. la moue toujours sur le visage, elle lève les yeux tristement vers une nikita fraîche et plus apaisée. pendant combien de temps était elle restée la cuillère à la bouche perdue dans ses pensées? à peine de retour eden se place derrière la tatouée lui murmurant des mots bien plus doux, qui pourraient presque la faire frissonner. « j’ai bien cru que tu demanderais jamais! » qu’elle ronronne en embrassant sa joue tendrement. c’est sans attendre qu’elle confie son fondant entre de bonnes mains et se relève subitement. fouille dans son vieux perfecto tout abîmé et en ressort leur saint graal très théâtralement. « j’ai croisé le vieux rivers cette nuit, il m’a dit que ça venait tout juste d’arriver. de la végétale pour la neige et… » la voilà qui se met à tambouriner sur sa cuisse enjouée comme si rien ne s’était passé. un autre sachet, rempli de pilules violacées vole en direction de niki contre qui elle vient se lover. tout contre ses hanches les bras de notre douce catastrophe viennent se nouer. « je sais que c’est tes préférés. ça part vite d’ailleurs putain j’ai dû négocier. mais bon il a pas franchement résisté… » scylla fait toujours ce qu’il faut pour la récré. pour ce petit moment de répit qu’elles s’autorisent et partagent depuis des années. une fine trace blanche se dessine sur le dessus de sa main, qu’elle offre à sa belle volontiers. « tiens prends la première moi je l’ai déjà goûtée. » la môme dont le regard pétille d’amour et de malice tend le poignet. le parfum naturel de l’âme frère lui chatouille les narines de par tant de proximité. que son paradis sent bon, qu’il lui semble frais alors que la pointe de ses cheveux humidifie le teeshirt trop ample de la tatouée. eh, niki, et si on restait comme ça pour l’éternité? loin du trottoir, du monde et sa cruauté? loin du froid, de la galère et des billets? parfois j’en rêve secrètement tu sais.
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Sujet: Re: effet d'ésope (scylla) Ven 13 Jan - 17:46
les deux nymphes ancrées au sol sont l'œuvre d'une vie qui ne saurait mieux faire que les condamner au parterre. soumises à la gravité, nombreux sont les reliefs qu'elles ont déjà foulé. planchers, trottoirs, bitumes, asphaltes, pavés. aucun n'a jamais été trop sale pour décourager leurs talons aiguisés. chaque nuit, leurs crocs se trouvent à leurs souliers, et leurs sourires alors ne deviennent plus qu'arme de beauté. dociles telles apprivoisées, elles abandonnent les aboiements et morsures aux couchers de soleil, enterrent leur sauvagerie le long des routes qu'elles bravent avant les liaisons aigres. les sœurs ni nonnes ni chiennes, sont louves flanquées en cage, celles qui se dressent et s'apprennent seules à faire les belles pour des récompenses en billets. elles n'obéissent qu'à leurs espoirs, aux rêves qu'elles sacrifient un temps en imaginant les réaliser plus tard. un jour, qu'elles se promettent, souvent aux aubes qui font renaître le monde comme si la veille n'avait jamais été. un jour, les louves deviendront phénix, oiseaux de feu dont les ailes seront encore plus belles après les flammes. royales de rouge et d'or, elles plumeront les avians les plus odieux et fuiront, battant du cœur, jusqu'aux jardins en fleurs. dans mon cimetière à moi, nous sommes deux, scylla. puisque je trouve toujours un morceaux de toi sur les débris de moi. alors je te promets d'essayer de faire rayonner ton sourire là-haut à la lumière des astres, tu sais celle qui ne traverse jamais la tourbe de nos tombeaux.
scylla est de ces femmes auxquelles on aimerait promettre l'utopie sélénite. la paix sans déclin, les chemins sans cratères. de celles qu'on voudrait faire rêver, à hauteur de la féérie qui l'anime, et qui l'élance, au-delà de son adversité contre l'abîme, au travers de calvaires fétides et de bagatelles insipides. de tout conte absurde, elle en est la merveille, l'étincelle éveillant les desseins vains, la mélusine, fausse serpente aux pouvoirs féminins. magicienne inhibée ne se connaissant qu'enfant mijaurée, faisant du monde son terrain de jeu et de niki sa néréide. mais le paradis perdu est las des inepties fabuleuses, il y a bien des ans qu'elle ne s'amuse plus des mêmes routines. la dernière pratique dont elles jouissent encore ensemble ne concerne qu'un voyage dans une réalité parallèle. une odyssée hallucinogène, la seule à même de les rendre mythiques et légendaires. papillonnantes. sur le fil d'un balisong.
« tiens prends la première moi je l’ai déjà goûtée. » se sacrifie la vendue. et puisqu'eden ne remet plus rien au ciel sinon sa mort, elle ne se fait pas prier. elle se penche, douce comme une élue, appelée par les monts opalins qui se sont édifiés sur le poignet de la chrysalide. une inspiration suffit à abattre les sommets, mais la camée tire tout de même la langue sur la peau de l'offrande pour se délecter des restes éparpillés. elle se redresse, étirant ses lèvres dans un sourire de malice. « ça, c'est un petit-dej' qui vaut le coup d'arriver en trombe. » se satisfait-elle sans compatir une seule fois au don de soi que ces drogues ont exigé de l'acheteuse. enfin, l'égoïste sent son corps abandonner les tensions, et son cœur palpiter non loin des énergies enchanteresses. « et ça alors ? » fait-elle en secouant le contenant des pilules violacées, l'autre main effilant les cheveux fins de l'italienne. « c'est du nouveau aussi ? » qu'elle demande, ouvrant le plastique avec les dents. elle observe peu de temps, amenant déjà la dragée face aux lèvres de sa paire pour l'inciter à avaler. « allez, prend, et raconte-moi tes dernières folies. » il fait bon à l'aube, scylla, dès lors que l'on consomme pour étirer les nuits et pervertir le temps. regarde-nous, divines à en éclipser les célicoles vénérés, fourvoyées oubliant tout de nos vies de putains.
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Sujet: effet d'ésope (scylla) 
Jeu 21 Oct - 1:09
