Nikita Aleïev;
-- satan's whore -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
y. rose soletear 1185 2963 29 paradis d'anthologie souillé par satan. vengeresse viscérale promise à celui qui l'a rendue monstre. fantôme ambulant qu'on déifie. se dévêt sous les néons et fait ouvrir les cuisses d'une autre à sa place. traditionnel
| Sujet: alter natif (cez) Sam 22 Jan - 17:55 |
| il la regarde comme si elle n'existait pas. la regarde, de ses yeux ternes, comme une insipide qui ne vaudrait rien. comme le fantôme qu'elle pensait ne plus pouvoir être. alors qu'elle sait, eden, qu'elle est tout, ce soir. la sirène, la danseuse, la réelle. la putain exclusive à dieu qu'on a plus souillée depuis des jours. la femme a la chair blanche qui n'a plus été rougie par la honte, celle à la peau hydratée de salives d'hommes qui ne payent pas. elle est la belle. la vierge. a retrouvé ses dessous de satin, ses courages sanguins, ses mensonges d'excellence. son soupirail. vue sur l'amer. elle est elle. de son presque mètre quatre-vingt qu'on ne mesure plus. de son existence qu'on ne sait plus traiter de pute, camée, infirme, déchet. elle est elle, de ses fluides multiples, mouvants, endémiques et envoûtants. aimant à lumière. les néons giguent par-dessus ses courbes nouvelles. et rien qu'elle danse, sybarite, téméraire. le vivant ferré à sa carne. le cœur qui bat partout sous l'épiderme et jusque ses yeux qui invitent au voyage. les déhanchés coulent en sensualité, les traits se ferment pour élucider la prestance. la confiance. toutes ses qualités oubliées à mesure qu'elle s'est étouffée de granules bigarrées, celles qui poncent les hommes jusqu'aux os, et sans leur céder une trace, une poudre de ce qu'ils étaient. mais l'amnésique n'est plus quand la vocation ressuscite. elle danse, nikita, danse. jusqu'à ce que ses mains brûlent, jusqu'à ce qu'elles cloquent à force d'empoigner le fer, jusqu'à ce que sa peau régénère. elle mue contre la barre. déleste ses écailles pour redevenir céleste. se shoote au venin qui ravive son cadavre, qui s'extravase même à ses lèvres originellement blêmes, pour de nouveau rendre ses morsures vipérines et ses lippes poison, comme avant. la tentatrice fait du podium son vivarium. longtemps. et longtemps, il la regarde. toujours pareil. toujours comme rien. et ses trous mornes appellent aux abîmes, dénigrent ses avidités, déprécient son cachet juste retrouvé. la reptilienne s'irrite, et alors rampe jusqu'à sa prise. un homme habillé en cendres. « salut. je me permets, t'as l'air de passer une bonne soirée. » elle amorce, tant sardonique qu'érotique. elle s'assoit tout proche de lui sans même le toucher. et à ce moment, voudrait plusieurs choses. son argent, d'abord. danser pour lui, en conséquent. et puis, connaître la couleur de sa peau couverte sous le mont de ses tissus noirs. elle doit être aussi crayeuse que la sienne, pour qu'il la regarde comme ça. comme celle qu'elle ne veut plus être, aussi sûrement celle qu'elle sera toujours. elle doit être sacrément sénile, sa peau, pour qu'il l'éteigne d'un regard quand elle ose enfin revenir sous la lumière. « journée difficile ? » entreprend-t-elle, l'air détaché pour ne pas transgresser l'intimité. et pourtant, elle pense à une semaine difficile, un semestre difficile, une vie entière. comme toute âme fidèle à son dam. tu portes sur ton visage l'empreinte sépulcrale des parias, étranger. et je me vexe de voir dans tes yeux tout ce à quoi je n'échapperai jamais. @cez blackbird
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