Ils sont entassés dans cette petite maison pavillonnaire de Corona, trois gamins turbulents aux mines revêches, gavroches, merdeux prolétaires, gamins bruyants et sectaires, ça se voit qu'ils ont été élevés dans l'idée qu'ils n'avaient pas à l'être. Éduqués, je veux dire. Parce que y'a que les bourgeois qui peuvent se payer le luxe de donner de l'attention à leurs gamins, de les refourguer à des professeurs particuliers, les caser dans des écoles privées. De toute manière, l'époque plébiscite la brutalité, et c'est au moins un truc que leur abruti de père a compris ; étant donné le milieu duquel ils venaient, ses rejetons ne survivraient qu'à la condition qu'ils le pigent aussi.
Leo est celui du milieu, ni le premier ni le dernier, celui qui porte les vieilles fringues de son ainé pour pas gâcher, qu'on laisse grandir un peu tout seul parce que de toute façon, qui a du temps à consacrer à ses gamins, quand on cumule deux jobs sur la journée ? Il traine dans la rue, sèche l'école pour jouer aux grands, se fiche des raclées qu'il pourrait prendre. Mauvaise graine dès le début, on pourrait le dire ; à croire qu'il avait décidé dès le début de tout gâcher, ou qu'il avait réussi à comprendre très tôt que rien ne l'attendait avec un nom comme le sien. Pourtant, il est observateur, le gamin ; il pige vite les enjeux du monde qui l'entoure, apprend à être méfiant avec ceux qui paraissent lui tendre la main.
La générosité n'existe pas, je ne sais pas ce qu'on a pu vous raconter.
Des trois mioches, il est sans doute le plus silencieux. Il l'a toujours été. Mais c'est pas forcément pour ça qu'il s'est payé la place de petit chouchou familial, parce qu'il a beau s'abstenir de gueuler dans la baraque comme son frère a l'habitude de le faire, il est celui qui se fait le plus souvent convoquer par le directeur de son école. Et ça, croyez-bien que ça emmerde ses parents, d'être obligés de quitter le travail pour aller récupérer un mioche qui n'a même pas la politesse de répondre quand on l'engueule. Je crois que c'est ce qui insupporte le plus les figures d'autorités autour de lui ; ce regard qu'il avait toujours eu l'habitude de poser sur eux lorsqu'ils s'évertuaient à le sermonner. Placide et noir, l'indifférence érigée comme une gloire. On aurait voulu le gifler, juste pour lui faire payer de ne pas sangloter, ou au moins de mentir en disant qu'il était désolé. Non, Leo se contentait d'attendre que ça passe, il prenait son mal en patience. Le regard droit, désincarné, ils prenaient tous ça pour de l'insolence.
À cette époque, leur oncle Joe passait souvent à la maison pour le café.
Joe, c'était le genre de fils de pute qui l'ouvrait toujours pour ne rien dire, étalant pendant des heures des opinions vaseuses et consensuelles auxquelles personne n'en avait rien à carrer. Surtout que si le bonhomme en question avait eu une quelconque conscience politique ou rien qu'un gramme de libre-pensée, ça se saurait, et il se contenterait pas de ressasser en boucle les conneries qu'il entendait au JT. Encore qu'il était pas le pire. Y'avait des gars avec lesquels trainait son père qui frappaient sur leur femme et qui en riaient le jour d'après comme de la meilleure blague de l'année ;
faut dire qu'elles sont sacrément connes aussi, et après elles voudraient plus d'égalité ? Ces gars là, ils étaient à gerber. Parce que voilà, ça arrive à tout le monde d'être violent, de se laisser aller à un petit coup d'sang. La vraie connerie, c'est quand ça devenait sélectif. Juste les femmes. Juste les gosses. Là, les gars devenaient de vraies ordures, pas juste des petits connards du dimanche. Des pourritures qui jouent aux durs pour oublier qu'ils ont un bide à bière et une tronche ravagée par l'alcool, un boulot de merde et des gosses qui n'en ont rien à taper d'eux, qu'ils ont raté leur vie, mais que les quarante ans qu'il leur restaient seraient sûrement les plus humiliants, les plus douloureux à encaisser. Qu'ils n'étaient rien, sans leurs putain de poings.
L'époque plébiscite la brutalité, eux aussi l'avaient pigé.
La première fois qu’il a fait connaissance avec la violence, il avait treize ans. Ça faisait un moment que la tranquillité du quartier s’était envolée ; à l’aube du nouveau millénaire, le maire avait changé, et le nouveau se foutait pas mal que les écoles soient surchargées, les salaires miséreux, ou que les routes doivent être réparées. Il s’en foutait pas mal de leur dignité. Alors on avait foutu des grilles devant les portes, histoire d’éviter de se retrouver avec des serrures forcées et des économies volées. Y’avait d’abord eu les bagnoles qui brûlent, sortes de grandes torches dans la nuit qu’on retrouvait le matin, calcinées et noires comme des fleurs flétries. Puis c’était les coups de feu, qui étaient devenus pluie. Le fils Santos, il astiquait parfois les voitures du voisinage pour se faire un peu de blé avant qu’on ait la drôle d’idée de les réduire en fleurs ; et c’est comme ça qu’il s’était fait abattre un matin, juste devant ses yeux à lui. Un instant, il agitait la main depuis le trottoir d’en face pour lui faire signe – il se rappelle. Il se rappelle, parce qu'il s'était dit qu'il accepterait peut-être de lui prêter son skate pour qu'ils fassent quelques figures, l'après-midi. Mais l’instant d’après y’a une bagnole qui passe, s’arrête, et le descend sans chichis. Repart.
Il se rappelle.
Santos était en train de crever sur le trottoir, et tout ce qu’il avait réussi à se dire c’est qu’avec tout ce rouge, il ressemblait à un coquelicot.
Il a la gueule qui frôle le bitume, les paumes qui brûlent mais l'oeil grand ouvert. Le sol est si proche que lorsqu'il halète, son propre souffle lui revient immédiatement.
Il a l'odeur âcre du sang.
Leo crache avec hargne, quelques gouttelettes carmines se projettent sur le macadam. Mais la vue de cette couleur ne le tétanise pas : elle l'électrise. Y'a un sourire qui tord sa belle gueule, un sale rictus de grand malade, et s'il pouvait se voir, putain il est certain qu'il se ferait lui-même peur, avec ses dents rougies et son oeil au beurre noir. Charmante palette de couleurs – chapeau, l'artiste.
D'une pression soudaine sur ses paumes, il se redresse et se remet debout, un peu titubant, un peu vacillant. S'il n'avait pas la gueule si amochée, on pourrait presque le croire ivre ; mais s'il l'est, ce n'est que d'adrénaline, que de cette brutalité féroce et vorace qu'il cherchait lorsqu'il cognait ces types. Un peu plus loin, une bagnole dérape sur la route, et il se rappelle que le monde autour de lui existe. Il a tendance à l'oublier, à oublier jusqu'à la présence de son propre corps, à diluer sa propre douleur, sa propre souffrance dans l'ivresse de la violence, à écraser l'idée de l'humain, de l'être, de l'âme. Pour combattre, il faut arriver à nier le concept d'esprit pensant, ou l'on n'arrivera jamais à frapper assez fort ; il faut se mettre dans la peau du bourreau qui n'agit pas parce qu'il souhaite la souffrance de sa victime, mais simplement parce que celle-ci l'indiffère.
Comment un homme pouvait-il être à ce point insensible à un autre ?
Avant, Leo n'aurait pas été en mesure de répondre à cette question. Puis, il était devenu chien galeux des hellhounds, vulgaire chair à canon, barbaque à broyer. Mais tout ça, il avait eu l’audace d’y prendre goût. S’accoutumer à la mort et sa continuelle présence, nouer un pacte avec la violence. A tel point que même lorsqu’il a pris du gallon et eu le choix de se ranger dans un rôle qui l'exposerait un peu moins, il n'a pas cessé de retourner dans la rue qui broyait sa carcasse décharnée. Goût du sang ou penchant indécent ? On ne saurait le dire, mais il s'est forgé une petite réputation Leo, du genre à être au sein des hellhounds, un membre plutôt exemplaire. De cette mauvaise graine qui traîne dans les bas fonds, qui exécute le pire sans poser de question. On peut pas dire que jusqu'à ce qu'il goûte à la taule, le vice ne se soit arrangé.
Wolf. Le loup. Plus que
celui qu'il est, c’est
ce qu’il est. Plus qu’un surnom, il en a fait l’allégorie pour justifier ses pétages de plombs. Une excuse à la violence, aux nuits carbonisées, chairs abandonnées, traces dans le nez, nez fracturés, réveils défoncés, sépulture d’une existence qu’il ne finit pas de profaner par tous les moyens qu’il trouve.
Aujourd'hui, il se fait croire qu'il les méprise tous ; la faute à un énième règlement de comptes. La vérité, c’est qu'il se rappelle même plus la raison qu'il avait trouvé pour leur fracasser le nez, cette fois-là. Il se rappelle même plus pourquoi il est en colère contre le monde entier, à part peut-être que ça l’a tellement usé de voir les gens canner sur les trottoirs qu’il a fini par trouver ça normal. Vendeur de coquelicots et de coquards, Leo devient dangereux, loup carnassier à bien des égards ; le rouge sous les ongles et le blanc dans le nez, il fait comme s'il avait des principes,
le crack ? T’es malade, jamais j’y toucherai. Mais plus qu’à la came, c’est de l’inconscience de lui-même, qu'il n’arrive pas à décrocher : de la légèreté de l’être, de la nonchalance de soi, de la formidable violence qui consiste à pouvoir détruire, et puis en rire. Flinguer les autres au passage, dégueuler sur ceux qui veulent bien faire avec la condescendance de ceux qui sont trop lâches pour encore essayer. Loup solitaire, au service d'une meute qui ne demande qu'à l'épuiser.
« On a essayé de te joindre, enfoiré. Papa a contacté Ittorno, il a dit qu’il savait pas où t’étais, encore moins où tu créchais en ce moment, et on a fini par croire que t’avais quitté la ville. J'suppose que t'étais encore casé avec ces timbrés que tu considères comme tes potes, ou à te défoncer dans une de leurs piaules miteuses.
Non, ta gueule, laisse-moi parler : t'es un putain de merdeux, t'entends ? J'veux plus entendre parler de toi, Leo, parce que t’aurais dû être là. T'as qu'à crever de tristesse, ça te fera les pieds : parce qu'
elle est morte, et que tu la reverras pas. »
Il a laissé les bleus et la blanche au placard, revirement soudain à s’en faire tourner la tête, à faire croire à un genre d’illumination divine. C’était ce que lui avait dit Luis, lorsqu'il avait refusé une trace pour la première fois :
il te prend quoi, Leo ? T’as vu Jésus, ou quoi ? Jésus, ou lui. Bêtement.
Ça avait pris le temps. Se voir comme il était vraiment, borderline, raclure des profondeurs, marquis des trottoirs écroulés, ange blond aux jointures et aux narines écorchées. Un jour il s’était vu, et il s’était fait flipper. Ça avait pris du temps, mais il avait recommencé à parler à son père, à ses frères. Et puis peut-être qu'il était toujours en colère, Leo, toujours cloué par cette rage substantielle qui ne le laissait jamais en paix ; mais il a fini par piger que s'il continuait à être loup affamé, c'était lui qui finirait par se faire bouffer.
Alors il a fait profil bas, rien qu'un peu ; sans lâcher les hellhounds, il a commencé à superviser plus qu'à intervenir, à prendre de la distance avec le goudron. De toute façon, sa sale réputation faisait bien l'affaire, même en se payant le luxe d'une semi-rédemption.
Isis. Mordue par les néons, vêtue de dix-huit nuances de noir, ensorcelante, tentante, vénéneuse assurément, obsession seule connue des frustrations.
Isis. Un carré qui frôle la mâchoire, coupé au millimètre par des ciseaux aiguisés. Scandale ou dédale, la beauté comme un cri de corbeau.
Massacrante.
La première fois qu'il l'a vue, Isis, il s'est demandé ce qu'une nana comme ça pouvait bien foutre ici, au milieu de la crasse et des putes. Elle n’avait pas la dégaine, elle était trop – ou pas assez. À en faire peur, la démarche comme une danse, chantante ou charnelle : dès la première note, il n'avait aucune chance. Il se rappelle : l'air détaché, elle avait rajusté la mèche de cheveux qui était venue caresser sa pommette, à l’exacte seconde où elle l’avait traité d’enculé. Ses ongles rouges hémoglobine – teinte numéro six – jouaient avec mépris dans sa chevelure trop lisse ; elle lui a demandé de foutre le camp, mais il a refusé. Juste par principe. Alors elle a décidé qu’elle le détestait, et lui aussi.
C’était un bon début.
Elle allait détruire sa vie, mais il n'en avait aucune idée. Jusqu'à présent, les femmes c'était un passe-temps, une curiosité, des peaux à parcourir et caresser, des bras avachis sur l'oreiller, des mélopées rauques dans la nuit, des compagnies pour tromper l'ennui. Qu’il payait parfois avec cynisme, juste pour assassiner le romantisme noir des amours perdues, jamais trouvées. Les femmes, il lui arrivait de les désirer ; mais il les désirait toutes de la même façon, de manière accidentelle, comme si elles n'avaient été qu'un pluriel. Isis avait éclipsé les autres d'un sourire mordant – le premier qu’elle lui avait offert.
Façon cri de corbeau.
Ils l’ont coffré au saut du lit, genre six heures du mat à peine passées, avant même le premier café. Le premier flic a pas fait dans la dentelle pour lui passer les bijoux au poignet – une clef de bras rapide pour lui coller la gueule contre l’évier de la cuisine. Ça avait réouvert l’écorchure à l’arcade qu’il s’était fait deux jours avant, et qui avait pas encore eu le temps de cicatriser ; alors il a rapidement eu la gueule en sang, et il s’est demandé s’ils l’avaient fait exprès – histoire qu’il ait un peu plus la tronche de l’emploi, et qu’il se fonde dans le décor, une fois au trou.
Il se rappelle qu’il a pas eu peur, qu’il s’est contenté d'attendre que ça passe, de prendre son mal en patience alors qu’on l’emmenait à Rikers.
Le regard droit, désincarné, ils ont tous pris ça pour de l'insolence.
Il avait pas mal de potes qui avaient fait un tour sur cette île de malheur : ils en revenaient tous en disant que c’était l’enfer au delà des terres, que survivre était une horreur de chaque instant. Leo, il les avait toujours écoutés avec un dédain distant, en se disant que ça pouvait pas être si pire. Qu’il suffisait de serrer les dents.
Il aurait dû les écouter vraiment ; parce que Rikers, c’était un putain de mouroir. Le berceau de la violence à l’état pur, pas celles qu’on trouvait dans la rue, mais la
vraie. Celle qui était utilisée lorsqu’il ne restait plus rien à défendre ou à espérer, puisque la vie elle-même s’était faite liberticide. La violence, seulement préférée au suicide.
Là-bas, on pouvait pas commencer la journée en étant sûr qu’on en verrait la fin, ou en tout cas qu’on finirait pas assommé entre les murs crasseux de l’infirmerie. On y perdait ses sens un à un, aussi : la vue, à force de se faire boxer les globes oculaires et d’enchainer les coquards, l’odorat en respirant les odeurs de merde humaine toute la journée. Puis le goût, pour la terre qu’on leur faisait grailler, l’ouïe à cause de tous ceux qui gueulaient à la mort, lorsque venait la nuit. Enfin, le toucher. Le toucher qui n’était plus ; parce que là-bas, on ne faisait que cogner. Corps devenu insensible ou hypersensible, il ne sait plus trop – le toucher maudit, comme une
maladie.
Il a vu un paquet d’horreurs. Des types qui ne cherchaient qu’à le buter, des potes de cellule qui ne reviennent pas de la promenade, des gueules massacrées, éclatées au sol. Il ne compte plus les peurs qu’il a au compteur. Un peu anesthésié, sûrement. Il paraît que c’est un mécanisme de survie bien connu : s’infliger soi-même cette desinhibition partielle, pour être en mesure de continuer à regarder la terreur en face, à tutoyer le malheur. Ou alors seulement la nuit, au gré des songes morbides qui le hantent et qui reviennent, comme de terribles ritournelles. La nuit, les hurlements lui vrillent les oreilles, mais juste en rêve. Peut-être que c’est pire. Ou peut-être que le pire n’a plus de visage, après tout ce temps.
Et puis un jour, Luis est venu au parloir pour lui dire :
«
C’est cette pute qui t’a vendu, tu sais ? »
Ittorno a eu le temps de faire deux mômes, quand il était au trou ; mais entre les deux, il a quitté Chiara pour une autre fille. Il a dû lui dire son nom, mais il a pas pensé à le retenir. Son père a pris sa retraite, aussi ; maintenant, il passe la plupart de son temps le cul collé au canapé, devant la télé. Il marmonne en italien quand on lui pose une question, fait croire à des problèmes de surdité pour s’éviter l’ennui de répondre.
Au fond, y’a pas grand chose qui a changé.
Les bagnoles brûlent toujours, finissent en fleurs séchées le long des routes. Les petites frappes se font fleuristes de quartier, collectionnent les coquelicots du bout des doigts. Rien ne bouge. Mais lui, il a l’impression que le monde qu’il connaissait avant est sans dessus-dessous.
On lui a volé un petit bout de lui, là-bas, et il le sait très bien. Rikers Island faisait pas que vous prendre des années : elle prenait des morceaux d’existence entier, des fragments d’âme à collectionner pour les mêler aux graviers. Légende urbaine, la seule à laquelle il acceptera de croire : il le sait, il l’a vécu. Il sursaute pour des conneries, se réveille en hurlant la nuit. Il manque de fracasser ceux qui le bousculent sans faire gaffe, juste parce qu’il a intégré qu’à chaque seconde, on pouvait vouloir le planter. Il a les mains qui tremblent, quand il les laisse immobiles ; et surtout, il ne sait plus trop combien de colère il a en lui. Pour tous ceux qui étaient restés dehors tout ce temps, pour le monde qui avait fait de lui une bête déchaînée, puis enchainée, enfermée dans une cage minuscule avec d’autres bêtes, plus carnassières encore. Pour les monstres qu’il y avait croisé, pour les crocs qui l’avaient mordu ; pour l’époque surtout, qui plébiscitait la brutalité.
Pour
elle, qui l’avait vendu.
Elle avait détruit sa vie, sans même qu’il ait pensé à se méfier. Jusqu'à présent, les femmes c'était un passe-temps, une curiosité, des peaux à parcourir et caresser, des bras avachis sur l'oreiller, des mélopées rauques dans la nuit, des compagnies pour tromper l'ennui. Les femmes, il lui arrivait de les détester ; mais il les détestait toutes de la même façon, de manière accidentelle, comme si elles n'avaient été qu'un pluriel. Isis avait éclipsé les autres d'un aveu mordant – le premier qu’elle leur avait offert.
Façon cri de corbeau, ou poigne de fer.
— MISCELLANEOUS
☾ deux bagues aux doigts de la main droite, habitude prise à l’origine pour que les coups laissent des marques, puis gardée depuis qu’il s’est rangé
☾ Pizza qu’il peut grailler à tous les repas de la journée, même au petit déjeuner
☾ Acouphènes chroniques, suite à la rencontre entre son crâne et un bout de trottoir, il y a quelques années de ça ; irritabilité à la fois face au bruit, et au silence total
☾ Dialecte italien causé avec la famille seulement, mais qui déborde lors des coups de sang ; tient les meilleurs jurons de son paternel, très créatif sur le sujet.
☾ Cigarette arrêtée, puis reprise, puis de nouveau arrêtée, finalement retrouvée avec résignation.
☾ Nervosité absente des regards, concentrée dans les mouvements de doigts qui tapotent, griffent et pianotent.
☾ Café noir, serré, de la taille d’un dé à coudre.
Ristretto, comme ils disent.
☾ L’eau en répulsion, la crainte des vagues qui chahutent et de l’idée même de l’océan : la nage est maladroite, à peine plus évoluée que celle d’un enfant. Evitée, donc, la plupart du temps.
☾ Cynisme mordant, collé sur le bord des dents, cousu d’une certaine facilité aux accrochages verbaux. Le théâtre lui aurait sans doute convenu, mais il a préféré user de ce talent pour mordre les conversations jusqu’au sang.
☾ Allergie aux chats, matous évités lorsqu’ils peuvent l’être, et lorgnés d’un œil méfiant.
☾ Aussi matinal qu’on puisse l’être, précédant souvent le soleil sur le cadran horaire – peu importe à quel point la nuit ait pu être courte.
☾ Dentition rendue imparfaite par une dent ébréchée pendant ses jeunes années ; les rumeurs disent que c’est la raison pour laquelle les sourires sont devenus si rares, puisqu’il nourrirait un certain complexe à ce sujet.
☾ L'orthographe parfaite, malgré le manque d'assiduité à l'école qu'il s'est rapidement lassé de fréquenter – une solide mémoire visuelle en faute ; mais l'écriture manuscrite illisible, comme pour compenser.
c. ---- / 25 ans ---- / rpgiste