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 cri des loups (leo)

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Josie Kerns;

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Josie Kerns



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célibataire, en proie à une langueur qu'elle embarquera dans la tombe. elle vit d'aventures d'un soir, d'autant plus débridées qu'elle leur écarte si peu souvent les cuisses.
danseuse au new york city ballet, prête à écraser les autres jusqu'à décrocher l'étoile. à moins que ce ne soient ses propres secrets qui ne causent sa chute, alors que la nuit, c'est sur les scènes de strip-clubs qu'elle délie ses courbes.
contemporain le jour, effervescent la nuit, pour une double vie.
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Message Sujet: cri des loups (leo)   cri des loups (leo) Empty Jeu 8 Juin - 0:22

cri des loups
@Leandro Valarese  

intense est la présence, et inaperçue l'absence ;
la scène est ingrate,
et les hommes aussi.

interchangeables. sous les néons les corps sont tous les mêmes. des fantasmes ambulants. des courbes exquises, sans visage. des alias jetés dans une foule sourde au début du show, pour seule identité. des nymphes à qui l'on jurerait fidélité, à genoux, pour une poussière de poitrine effeuillée ; avant de lui arracher l'impie serment pour l'offrir à la suivante, et à celle d'après. les promesses, elle en rigole, rosa. du moins, celles qu'elle devine dans les obsidiennes dévalant sa chute de reins ; celles qu'elle ne laisse jamais s'oraliser, disparue sitôt la lumière éteinte, pour échapper aux serres affutées et aux paroles trop belles pour être vraies. effrayée de sa propre faiblesse, de la vitesse à laquelle elle accueillerait le pire des vicelards en son giron, s'il avait le malheur de s'improviser poète.

faveur rendue au public, sa coutume est de laisser son regard glisser sur eux sans s'y arrêter, sans leur faire l'honneur de déceler une quelconque humanité entre les traits ébahis. pourtant, depuis l'estrade où on l'a jetée en pâture, devant les crocs luisants des carnivores affamés, la biche s'est découverte prédatrice ; pour la première fois depuis longtemps, peut-être pour la première fois, tout simplement. visage démarqué parmi les esquisses floues, réminiscence improbable, impossible. aveuglée alors par le besoin de voir juste, elle n'a dansé que pour lui. pas pour attiser son désir, elle qui ne souillerait pour rien au monde la pureté qu'il est seul à lui avoir offerte, quand bien même lui l'aurait trahie ; simplement pour qu'il la remarque.

regarde-moi,
montre-moi que je suis encore un peu la même

la patience est reine, quand tapie dans l'ombre à l'entrée, elle attend. s'il l'avait seulement regardée – regardée elle, elle et non pas la danseuse étêtée muée en un amas d'arabesques mouvantes –, s'il avait seulement hoché la tête en sa direction, peut-être serait-elle partie en paix. la reconnaissance aurait-elle suffi ? l'assurance de le savoir vivant, de le savoir à rôder à nouveau dans le coin, s'en serait-elle contentée ? pourrait-elle accepter de le laisser partir à nouveau, sans aller le tourmenter pour l'avoir laissée ? attend, presque méconnaissable. pas tout à fait la rosa qu'il a vue onduler sur scène, alors que rouge à lèvres et fard déjà se dissipent ; pas non plus la gamine qu'il a peut-être oubliée, la blondeur pureté étouffée par une perruque d'un noir corbeau, et par la sensualité exhibée pour quelques billets, l'innocence sacrifiée sur l'autel de la perversité monnayée. elle crèverait de le voir indolent devant ses traits désespérés, pourtant ne peut exiger qu'il reconnaisse la gosse morte et enterrée. est-elle si distante, la voisine délaissée dans l'escalier, capable de tenir des conversations sans queue ni tête pour couvrir de sa voix trop tôt éraillée les gémissements échappés du bordel servant de foyer ? tandis qu'elle joue les retrouvailles dans sa tête, tout lui revient ; envolés, l'adrénaline et l'aplomb de la scène qui éveille l'animalité, ne restent que le mépris, la honte, la pulsion d'ailleurs. tracer et partir loin, oublier la crasse qui colle au derme, là où personne à part elle ne saura s'en rappeler. elle pourrait encore le faire, à cette heure obscure où l'absence ne se remarquerait pas ; pourrait se libérer, au lieu d'attendre, à ses souvenirs enchaînée. mais enfin, quand tout espoir s'est tu, la trogne blafarde passe la porte – et elle surgit, brunette mystérieuse et mensongère, achevant autour de lui sa toile.

campée face à lui, elle aimerait hurler la douleur, mais les iris pleurent à l'envers. les larmes remontent vers la source, et ça ne pleure qu'à l'intérieur. la façade n'offre à l'oeil aiguisé qu'une lèvre tremblante, comme seul indice du trouble d'être si proche de lui, à nouveau. il n'a pas l'air de comprendre. pas l'air d'y voir clair. après tout, elle n'est sans doute qu'une vulgaire strip-teaseuse, à ses yeux. c'est elle qui l'aborde, comme ç'aurait pu être celle d'avant, ou bien celle d'après. elle n'est pas la plus remarquable, mais compte bien être la plus incisive. un fantôme qui fait la fermeture d'un strip-club. on aura tout vu. et ma voix, dis-moi, est-elle encore la même ? ou l'as-tu aussi jetée dans les abysses de tes synapses ? la mort te va bien au teint, leo. délie le prénom lentement, comme si elle avait tout son temps. car elle l'a, désormais, avec ce mot magique invoqué comme un miracle.

je ne suis qu'une danseuse parmi les autres,
mais combien savent quel nom hurler ?

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Message Sujet: Re: cri des loups (leo)   cri des loups (leo) Empty Ven 9 Juin - 11:26


cri des loups
She gives them butterflies
Bats her cartoon eyes
Josie, silhouette blonde dans ses souvenirs, petite tête à couettes, l'oeil sombre et le sourire blanc.
Josie, fine et fluette, gamine à peine, môme en peine.
Josie, comme ces photos qu'on garde contre soi alors qu'elles s'altèrent, couleur ou sépia, tendre repère.
Ou Jo, comme il avait l'habitude de l'appeler.

Il l'avait connue toute môme, pas plus haute que ça, une, deux, trois pommes. Gamine du voisinage qu'il voyait parfois passer, gambader, sans tellement s'y intéresser. Elle s'était vite empressée de grandir, pourtant, bien obligée ; il parait que c'est ce qui arrive aux gosses avec qui la vie n'est pas si douce, ils courent vers la vie adulte comme des dératés, quitte à déraper, claquent la porte de l'enfance plus vite qu'ils n'auraient dû le souhaiter. Jo était de ces gamines-là. Lorsqu'il l'avait vue la dernière fois, elle était à peine adulte, s’accommodait de ses pattes trop longues et d'un corps qui pousse trop vite ; des garçons qui jouaient à faire tomber les filles amoureuses, du coeur comme un poids dans le corps dont on ne sait que faire, des désillusions et des rêves que l'on fait doucement grandir. Et puis elle s'est mise à crécher chez lui, quand la mère l'a foutue dehors ; il l'a connue comme ça, Josie – pardon, Joyss : petit à petit, à tâtons, comme on approche un chaton. Carnivore. La confiance s'est construite à pas de loup, coincés entre les quatre murs de cet appartement qui n'avait jamais été fait pour deux. Elle lui racontait des histoires, Jo, fragments de trois fois rien, fringales de quotidien. Des phrases pleines de ratures, des ratés pleins de murmures, parfois des fêlures, des fissures, des souillures. Des souvenirs. Des mots. Par dizaines, emmêlés, plus ou moins longs, mots-violons. Des maux. Verts, jaunes, roses, parfois moroses, des mots-ecchymoses.
D'une tendresse capitale, Josie – pardon, Joyss –, d'une douceur écorchée par la vie.

Et puis elle a fini par se débrouiller, quitter le tissu miteux de son canapé. Les visites se sont espacées, il a voulu croire que c'était une bonne chose : ce devait-être que les choses s'arrangeaient chez elle, se recadraient. Peut-être qu'il s'est douté à certains moments que chez elle non plus, tout n'était pas rose – quand les mots perdaient de leur couleur, comme si elle s'était toujours efforcée de lui épargner les plus gris. De lui cacher les noirs.
Après tout, la distance a un prix.

Finalement, le lien entre eux s'est délité : c'était quelques temps avant qu'il ne se retrouve en taule. Mais Leo s'est dit que c'était normal, parce que Jo ambitionnait de devenir étoile. Et je ne sais pas ce qu'on a pu vous raconter, mais il n'y a pas un seul astre qui s'amuse à regarder la boue à ses pieds. C'est pas un truc dont il aurait pu lui en vouloir, juste une fatalité, quelque chose de tout à fait naturel avec lequel il fallait composer : après tout, il avait été élevé dans l'idée que les relations ne naissaient que pour mourir, tristement péremptoires. Autant s'en accommoder.

Mais aujourd'hui, l'étoile n'est plus si diurne – tombée aux pieds du sapin, dans la crasse des caniveaux. Il ne s'était tellement pas attendu à la voir ici qu'il a fallu attendre qu'elle se plante devant lui. Josie, Joyss, ou peut-être encore une autre. Mais toujours Jo, sûrement.

Jo, silhouette nette de ses souvenirs, chevelure nocturne, l'oeil sombre et le regard franc.
Jo, fluette et fine, plus si môme, plus si gamine.
Jo grimée, peinturlurée, fardée. La lèvre qui tremble comme un fardeau, la fierté comme seul radeau – je veux dire, face aux larmes.
Ce soir, elle ne rendra pas les armes.

Il n'a pas le temps de la reconnaître qu'elle l'a déjà interpellé, déjà prononcé son nom. Et il existe une seconde où il ne saisit pas, où il ne sait que faire du visage qui le lorgne avec tant de frontalité. Puis, la seconde d'après où il retrouve parmi les artifices, les vestiges de l'adolescente qu'il avait connue : l'étoile parmi les grimages, sous la perruque et le maquillage. Quelque chose ne colle pas. Parce que Jo, elle ne devrait pas être .

Jo ?

Il le sait très bien, qu'il doit avoir l'air d'un con. À articuler son seul prénom, à la dévisager comme si c'était elle, qui avait passé cinq piges à l'ombre. Un abruti sans mots, incapable de piger comment elle a fini dans cet endroit, de tisser un lien entre la gamine et la stripeuse. Ou peut-être qu'il finit par réaliser, mais que c'est trop tard : il a déjà l'air d'un imbécile.

Alors sa main se lève, hésite à peine, frôle une mèche de sa perruque. Il la frôle sans la regarder comme pour la reconnaître, parce qu'il parait que les doigts ont une mémoire que les yeux n'ont pas. On y noue des souvenirs de douleurs, de douceurs, le velours des instants passés, la soie des secondes qui ont trépassé. On les cherche lentement, à tâtons, et peut-être oublie t-on un peu de penser. Mais ce n'est plus important, car dans le ballet des sens qui se cherchent et se retrouvent, seule compte la valse tremblante de cette mémoire partielle, immensément fragile, que l'on apprivoise par frôlements.

Les doigts retombent et le silence est de plomb.

Putain, mais tu fais quoi ici ? Lâche t-il alors.

Il le sait très bien, qu'il doit avoir l'air d'un con. À l'interroger comme une coupable, à la dévisager comme si c'était elle, qui avait passé cinq piges en prison. Le reproche comme une défense naturelle face à l'incompréhension, face à l'encombrement de retrouvailles improvisées : il n'avait jamais été doué pour gérer la rudesse des souvenirs, et lorsque ceux-ci se faisaient trop intenses, Leo ne pouvait faire que ce qu'il avait toujours fait. Mordre. Pour se défendre contre le nœud dans le ventre, pour se dédouaner lorsqu'il était déstabilisé. Mordre. Foutu clébard qu'il était, il l'a regretté à la seconde même où il s'est entendu le faire ; alors il s'est vaguement ravisé, cherchant rapidement quelque chose à ajouter pour adoucir l'amertume de sa question.

J'veux dire... Je pensais pas te voir là, Ajoute t-il en laissant ses prunelles détailler chaque centimètre de son visage fardé. « Le ballet paie si mal que ça ? 
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célibataire, en proie à une langueur qu'elle embarquera dans la tombe. elle vit d'aventures d'un soir, d'autant plus débridées qu'elle leur écarte si peu souvent les cuisses.
danseuse au new york city ballet, prête à écraser les autres jusqu'à décrocher l'étoile. à moins que ce ne soient ses propres secrets qui ne causent sa chute, alors que la nuit, c'est sur les scènes de strip-clubs qu'elle délie ses courbes.
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Message Sujet: Re: cri des loups (leo)   cri des loups (leo) Empty Jeu 22 Juin - 23:30

cri des loups
@Leandro Valarese  


une seule seconde pour l'embrasement de tout un corps dans la haine – et dieu sait qu'en elle, l'hostilité se distille par vagues furieuses, voraces à n'en rien laisser derrière elles. l'amour n'existe plus, sacrifié pour le bien-fondé de la survie, dans l'angle mort des malheureux vendant jusqu'à leur âme pour s'attarder quelque peu sur les sols damnés avant de voir qu'il ne leur reste rien pour justifier les ultimes errances erratiques. ainsi est la dame de fer, qui a tout jeté sur le bas-côté, même ses fringues, pour s'en tirer ; alors que rien ne l'attend au sommet, ni même dans l'ascension. le vide abyssal, longtemps mépris pour une illusoire liberté, s'incarne dans les obsidiennes inexpressives. il aura suffi d'une seconde pour qu'il comprenne enfin. et une seconde pour la faire fulminer. alors qu'un peu de douceur aurait pu taper dans le mille ; mais joyss ne sait plus que brandir les canines. cette mue, leo en a vu la genèse, mais le terme s'est imposé en dehors de sa vigilance.

et voilà que la gamine ne sait plus qu'hurler ;
et voilà que la gamine n'est plus.

au fond de la gorge, un murmure espère encore ; à l'affût du bon moment, se languissant d'acquiescer au surnom enfin esquissé. et le visage s'affaisse, imperceptiblement. elle en perd de sa superbe, josie, sans ces barrettes d'aplomb pour tirer ses traits. on ne sait plus vraiment si c'est elle, qu'on a vu s'effeuiller sous les lumières crues. plutôt une jumelle ; plutôt son ombre. tire-moi de là, pourrait-on lire en langage des yeux ; un appel à l'aide inconscient, passé à son insu par l'échine courbée, par l'intériorité meurtrie. mais pour elle aussi, la faiblesse ne dure qu'une seconde. regarde-moi, tu me dois bien ça. la reine exige, enfin, lassée d'attendre ce qui lui revient de droit. frustrée au-delà des mots que tout ce qu'il trouve à effleurer soit synthétique. alors qu'elle est là, de chair et d'os, tout en satin diaphane sur la rondeur des joues et en larmes de miel – mais seule cette perruque qui ne lui appartient pas capte les prunelles. comme si la persistance à l'ignorer leur rendrait la gosse délaissée.

s'abat, le couperet, et sévit. l'incompréhension, elle pourrait l'entendre. mais pas ce travestissement auquel il s'adonne, pitoyable à se réinventer juge, pour fuir l'immondice qui a pris racine dans son absence. je suis les traces de maman. foutue génitrice, jamais appelée ainsi en sa présence. n'l'aurait sans doute pas toléré, d'ailleurs. foutue sandy. prénom qu'on éructe et sur lequel on crache, une fois emprisonné dans le goudron. un sujet de moquerie, désormais. une prière désespérée. ou peut-être que c'est le contraire. après tout, vous n'avez pas le droit de nous toucher. vous, les hommes puants venus vous repaître des carcasses dénudées en mal de liasses et de regards ; nous, les ingénues qui nous prêtons à votre jeu, qui méprisons votre perversité sans cesser de la nourrir.

alors qu'elle parle, elle s'éloigne, et empoigne le rideau en aile de corbeau qui lui irrite la nuque – non sans un regard vers les alentours, pour s'assurer que sa blondeur sacrée échappe à l'indiscrétion d'impies oeillades. je déteste cette perruque. j'ai envie de la brûler, depuis que tes doigts l'ont frôlée. elle veut qu'il suive, elle veut que cette nuit lui appartienne, à elle toute seule, elle qui n'a jamais rien tenu entre ses paumes. et qu'ils aillent n'importe où, tant qu'il la laisse mener la danse. parce que tu t'imagines que moi, je pensais te voir là ? chien de la casse, je te rendrai chaque morsure. tu sais ce qu'on m'a dit ? que tu n'étais plus là. voilà, juste ça. ils étaient tellement émus, chez toi, impossible de savoir si t'étais parti aux bahamas ou si t'étais mort. j'en ai tiré mes conclusions. c'est toi qui devrais t'expliquer, pas moi.

alors, contentons-nous d'être deux fantômes, ce soir,
lassés d'encenser cette vie qui n'est qu'un mouroir

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Message Sujet: Re: cri des loups (leo)   cri des loups (leo) Empty Ven 23 Juin - 17:49


cri des loups
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Cynisme mordant des regards qui se rencontrent puis s’échappent, des lèvres qui forment des noms oubliés, symboles de rancoeur, de tout ce qui écœure. Ou ce qui l’avait un jour fait. Le visage de la mère, distillé sous les mots de Josie, dessiné à grands gestes rageurs pour en tirer des ressemblances, des correspondances. Quelques années plus tôt, elle aurait détesté. Il le sait ; il se rappelait d’elle, de la répulsion initiale exprimée à son égard, celle qui l’avait un jour fait échouer sur son canapé. La persistance à ne pas y être comparée, le lien de famille que l’on détisse, brin par brin, minutieusement. Artisanat majeur auquel elle s’était dédiée chez lui, tout en tressant les ébauches d’un lien fraternel avec lui. Pour équilibrer, sûrement : parce qu’il est dit que nul cœur ne tient debout sans être soutenu par de telles cordes. Celles auxquelles il se tient puis se pend, celles qui l’enlacent et l’étouffent, fil du funambule, toile de l’araignée. Arrêtons la métaphore : Jo n’a rien d’une arachnée. Plutôt caméléon ce soir, aux joues peinturlurées pour se fondre entre les murs et les néons, Jo qui se nie, avec violence ou plaisir, douleur ou revanche. Revêche ; il n’en sait rien. Il a essayé de lui poser la question, mais il n’était pas certain de vouloir entendre la réponse. Alors il a bien mérité celle qu’elle lui a donné, il a bien mérité le cynisme qu’elle recrache, la moquerie sans bienséance. Le pourquoi était imbécile dès le début.

Parce qu’il est de ces rétrogrades, de ces âmes encore trop peu ouvertes pour accepter qu’une fillette puisse grandir, changer, que la ballerine soit en réalité un papillon de nuit prêt à se déhancher. Parce que trop difficile, de se dire que Jo soit l’une de ces créatures nocturnes, arquées contre le métal et le bois de la scène ; les mêmes qu’il lui arrivait d’idolâtrer avec distance, avec toute la tristesse noir de son désir.
Trop difficile de se dire que Jo n’est plus, où que Jo est autre : que le temps a filé, et qu’il n’en a rien remarqué, enfermé derrière des barreaux solides d’une taule de malheur. Une demie décennie, c’est presque un monde ; sept nouveaux modèles d’iPhone, une pandémie, un nouveau président et la libération de Britney. Imaginez. C’est fou, tout ce qu’il a pu manquer.
C’est fou, ce qu’elle a pu lui manquer. Même si face à elle, ses lèvres restent scellées.

Parce qu’elle le tient à distance. Clebard de plus, loups affamé qu’il est, dans la meute de tous ceux qui venaient pour la lorgner, pour s’enivrer de leur toute-puissance. Elle le place ailleurs, dans la horde des hommes qui raclent les profondeurs de la nuit, qui se gavent de leur propre paresse face aux corps dansants, face à la luxure et l’illusion des caresse. Il fait partie des vous. Des vous qui les écœurent, des autres, parias, sans-cœur.
Il ne fait pas partie de son monde, et il le comprend immédiatement. C’est quelque chose qu’il a lu dans ses yeux : il ne les avait jamais vus aussi francs.

Félicitations ? Fait-il alors simplement, d’un détachement de fortune. « Je suppose.

Il n’avait pas su quoi dire d’autre. Si Jo se bordait de cynisme, il ferait la même chose.
Alors elle s’éloigne, chevelure artificielle empoignée pour changer de peau – damné caméléon. Elle ressemble plus à Jo, comme ça. Quelque chose dans ce geste le rassure, le pousse à la suivre lorsqu’elle s’éloigne, l’air de rien. Peut être que le contexte les étouffe tous les deux, qu’il leur faut aller autre part, en terrain neutre, pour arrêter de mordre. Ou peut-être que ça n’a rien à voir : parce que de nouveau, Jo accuse, Jo raconte l’absence, le soupçon, l’hésitation. Le deuil, aussi – le sien. Pour elle, il avait été mort. Façon de dire qu’il l’était sans doute encore un peu ; aussi loin qu’il se rappelle, elle n’avait jamais vraiment cru aux résurrections, alors pourquoi commencer maintenant ? Comme s’il suffisait de se pointer devant son nez, et d’affirmer avoir été vivant tout ce temps.
Même Jesus n’aurait pas osé.

Mais Leo n’aime pas être attaqué. Ou plutôt, il ne sait pas comment réagir convenablement, lorsqu’il l’est : il a toujours été habitué à partir au quart de tour, à contrer, contre-attaquer. Peu importe, que l’autre puisse avoir raison ; ça ne fait pas partie de l’équation. Ce doit être sa putain de fierté. Ou ce genre de décalage social, de n’avoir jamais appris comment être un type compréhensif, patient, ou bien élevé.
Alors même s’il devrait lui accorder un point, il préfère le garder pour lui – pour l’instant, du moins. Y’a ses lèvres qui frémissent, le coin qui se tord en un pli ironique : une expression défensive, de cynisme pur.

Pardon, j’ai pas pensé à t’envoyer une carte postale de Rikers, Lâche t-il, en un souffle railleur. « J’devais être trop occupé : les plages sont exceptionnelles, faut dire.

Il a cet air arrogant qui ne lui va que trop bien, drôle mine d’ange désabusé, que tous les saints auraient un jour renié. La gueule d’un tableau de la Renaissance, les paroles d’un enculé. Trop habitué à se vautrer dans sa suffisance, dans la noirceur de son orgueil pour penser à en changer. Sûrement.
Ou alors, il est fatigué d’avoir déjà essayé.
Les doigts tâtonnent dans une poche de blouson, à la recherche d’un paquet de cigarettes. Nicotine coincée entre les lèvres pour se donner une substance, garder sa superbe face à l’étrangeté de la situation : car dérangé par son incapacité à gérer celle-ci, sûrement se doit-il d’adopter les gestes idoles d’une tranquillité illusoire.

J’me suis fait épingler et foutre au trou, Qu’il finit par ajouter dans un nuage âcre de fumée. « Pas vraiment des vacances, si tu veux savoir.

Le regard est morne, lorsqu’il se tourne vers elle. Le mercure des lampadaires lui dévore le visage : pourtant, Jo n’a jamais été autant elle qu’ainsi. Silhouette fantasque et muette, sans la nuit.
Quelque chose dans cette image lui a serré le cœur.

Je t’aurais bien prévenue, mais j’avais plus rien de toi, Jo. Pas une adresse, et le mauvais numéro.

Et puis des mots. Coincés dans le cœur et dans l’esprit, des mots qui mordent, regrets sans mépris. Assez pour lui faire craindre la manière dont elle le lorgnerait, si elle l’apprenait : oui, peut-être Leo avait-il, à ce moment là, eu un peu honte de lui.
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Message Sujet: Re: cri des loups (leo)   cri des loups (leo) Empty Mar 18 Juil - 12:08

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elle jauge, du bas d'un regard qui ne flanche pas. elle défie, aussi. veut savoir si, désormais, elle aurait le pouvoir de le forcer à la haïr, ou bien à la mépriser, elle et ce que les années insidieuses en ont fait ; et surtout si lui saurait encore s'accrocher assez pour claquer la porte à ses propres lubies, pour cesser de calquer ce qu'il attendait sur ce qu'elle est devenue dans à un cruel jeu des différences, morcelant l'innocence remémorée par fragments, auquel il semble s'adonner sans entrain, pour renier enfin la facilité avec laquelle il pourrait tourner les talons et la sentencier à jamais à l'abîme néonisée d'où elle vient tout juste de s'élancer. les entrailles tordues par le besoin viscéral de ranimer la fraternité zombifiée, aux mains de la mort ou de l'abandon sacrifiée, comme elle l'avait si longtemps supposé. animée par la même urgence qui l'avait poussée à toquer à sa porte, moins à la quête d'un abri que d'une présence passablement attentive, quand sandy avait préféré jeter l'éponge. tu peux te les garder. moins acerbe, plus résignée, fous-toi donc de ma gueule, je l'ai bien mérité. l'orgueil immiscé en travers de la défense instinctive de l'honneur éraflé fait passer sa précieuse obscénité pour une fierté ; mais comment revenir sur les propos, sans s'effondrer ? sans nommer la honte qui s'agglutine dans la gorge à la sortie, à l'en étouffer, cette même honte qu'elle tente vainement de faire passer pour une insolente verve, juste pour ôter à leandro le pouvoir de la retourner contre elle. mais je danse encore. au ballet, entend-elle. insinuant au passage, à celui qui saura lire entre les lignes, que ce qu'elle offre sur les parquets de bave et de sueur abreuvés ne mérite pas d'en porter le nom, brillant seulement d'indignité, là où l'art est censé n'être que beauté. comme s'il y avait réellement deux danseuses. deux femmes. joyss et rosa, siamoises infernales. c'est tout ce qui compte, non ? pour ça, tu devrais me féliciter. et derrière l'effronterie qui lui va si bien, certainement trop belle pour être vraie, c'est l'impitoyable envie de se voir louée qui s'immisce en coups de dague, partout et nulle part à la fois. n'est-ce pas pour cela qu'elle s'est trouvé un frère ? pour quémander, en un regard, en une supplication silencieuse, un peu de cette tendresse déniée par les liens du sang.

r i k e r s. y'a un ricanement qui flotte, sous l'impulsion du nom et de ses violentes promesses. même pas une moquerie, quoiqu'il pourrait prêter à confusion. plutôt un soulagement. déplacé, mal exprimé. pas pour lui, bien évidemment. ça reste une île. file l'ironie, peut-être bien jusqu'au point de non-retour. l'on aurait tort de penser inoffensives cette joutes verbales, quand tant s'y joue. toute une relation tenant en quelques mots, équilibriste à tout moment prête à tomber d'un côté ou de l'autre de son fil. vers la réconciliation, ou bien l'oubli. un seul vent contraire, et c'est la fin. tourmentée par l'euphorie lassante des retrouvailles, et par l'effet de surprise savamment brandi, elle l'oublierait presque, josie, que tout cela ne tient qu'à un fil. que si elle se plaît allègrement à chercher le point de rupture, il se pourrait bien que rien ne lui plaise, dans le peu qu'il y a à trouver. tu t'es fait épingler pour quoi ? au risque de meurtrir l'ego adverse, la piste de l'innocence ne voit pas le jour une seule seconde. elle sait, josie. pas tout, mais bien assez. elle y a grandi, entre ces tours de béton où les rêves se meurent. elle se sait exceptionnelle, de s'en être sortie sans perdre une plume - et affligeante d'avoir trahi sa fortune, pour quelques seringues d'adrénaline glissées entre les billets. elle sait qu'ils vivent tous à crédit, ceux qui ne quittent pas leur mouroir natal, qu'alors qu'ils entrevoient une indolente dolce vita lorsque les paupières sont closes, ce sont les barreaux qui les attendent, tôt ou tard. et maintenant ? tu t'es rangé, ou t'attends qu'ils reviennent toquer à ta porte ? vas-tu déjà disparaître, sitôt revenu ?

menton hoché, quelque peu apaisé par le malheur pudiquement décelé. n'est-elle que cela, une harpie aux lèvres craquelées, repues seulement par quelques larmes versées ? eh bien, tu sais où me trouver, maintenant. tu sauras qu'il te faut te cacher la yeux, dorénavant, lorsqu'ils appelleront rosa. car nul artifice ne saura la cacher ; et personne ne veut voir un ange ainsi souillé. tu m'en passes une ? gesticule déjà en direction des cigarettes, elle aussi ayant besoin du tuteur nicotiné en guise de contenance ; sans même se demander si elle fumait déjà, à l'époque, ou si cette nouvelle poussée de croissance le choquera. elle n'y voit là qu'une manière d'enterrer la hache de guerre, en somme trop facilement.

et on sera quittes ;
vois le peu de valeur que je lui accorde,
à mon pardon.

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Message Sujet: Re: cri des loups (leo)   cri des loups (leo) Empty Dim 30 Juil - 22:15


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Elle danse encore, qu'elle dit. Sûrement veut-elle dire par là qu'elle n'a pas délaissé l'Opéra, qu'elle s'en fait toujours petit rat, sans ratures – qu'elle n'a pas tout sacrifié de son futur. Bien. Il pourrait même hocher la tête, l'enculé, comme si ça avait été à lui de la juger pour les choix qu'elle faisait, comme s'il avait eu la moindre putain de leçon à lui donner. Dans le genre, il avait rien à lui dire ni à lui apprendre, étant donné les décisions merdiques qu'il s'évertuait à prendre depuis qu'il avait poussé ses premiers cris. Manquerait plus qu'il se fasse juge des existences autour de lui ; encore qu'il avait toujours eu du culot, Leo. C'était un truc connu, chez lui – l'audace avec laquelle il parvenait parfois à se faire arrogant, formulant un avis qu'on ne lui avait pas demandé précisément lorsqu'il n'en avait aucun droit, se plaçant exactement là où on ne le voulait pas. Emmerdeur. Peut-être, oui ; pourtant cette fois, il se tait. Ce doit être l'étrangeté de la situation, qui lui cloue le bec : Alleluia.

Ou alors, peut-être que c'est plutôt ce truc-là, l'étincelle qu'il devine au fond des yeux qu'elle pose sur lui ; parce que derrière toute cette effronterie sur-maquillée, y'a quelque chose de la petite Jo qui  lui hurle de la regarder, qui s'efforce de montrer à grands gestes qu'elle n'est pas que ça. Parce qu'il avait jadis été celui qui avait pris, sans trop s'en rendre compte, la responsabilité immense et absurde de faire mieux que celle dont elle partageait le sang. De mieux soutenir, de ne pas abandonner, de ne pas trahir ou juger. Après toutes ces années, il saurait pas trop dire à quel point il avait réussi à le faire ; mais toujours est-il qu'il devait rester quelque chose de cette proximité presque fraternelle, de cette promesse tacite de ne jamais mépriser celles et ceux auxquels il se retrouvait lié. Tout ne pouvait pas avoir été piétiné par le temps ; ou alors, plus aucun orgueil ne vaudrait le coup d'être vaincu, et nulle tendresse d'être vécue.

Leo ne dit rien, lorsque le souffle ironique s'envole dans la nuit. Après tout, c'était lui qui avait commencé à faire de Rikers une dérision. Plus qu'une torture, un objet de provocation ; à peine une  destination paradisiaque, type Bahamas ou La Havane, c'était lui, qui avait commencé à en faire une vanne. Sûrement que c'était la seule façon, pour en conjurer l'horreur, pour ne pas être obligé de raconter, pour éviter les questions. La vérité, si puante soit-elle, c'était qu'il était pas vraiment certain de comment il réagirait s'il se mettait à en parler. Alors valait mieux tordre la vérité, la faire putain vulgaire au service de ses mots – ou plutôt de ses maux.
Mais surprise, voilà la question qui se lance, la curiosité qui pointe, se devine en filigrane de la nonchalance modelée sur les traits grimés ; Jo s'intéresse soudain à ce qui l'avait fait disparaitre, même si elle garde l'air de celle qui n'en a rien à faire. Grand bien lui fasse, il jouerait le jeu – et garderait la face.

Trafic et possession d'armes sans autorisation, Répète t-il machinalement en portant la cigarette à ses lèvres, avec le même entrain que s'il avait causé météo.

Quelques années plus tôt, il aurait sans douté éludé, esquivé, maquillé les faits. Plus maintenant, parce qu'il le voyait bien ; qu'ils étaient tous les deux abimés, et qu'il ne servait plus à rien de faire comme si le monde n'était pas une horreur ambulante. Une horreur, dont ils étaient deux assidus acteurs. À tel point qu'il ne pourrait pas jurer de sa propre rédemption, promettre avoir un jour quémandé le pardon ; peut-être s'était-il efforcé de faire profil bas – du moins un peu plus qu'avant sa sortie – mais il n'avait pas tourné le dos aux Hellhounds pour autant. Fidèle clébard qu'il était, il s'était contenté de retourner vers sa meute sans apposer le moindre doute à sa décision. Difficile alors de répondre à l'interrogation formulée par Jo, sans paraître d'un cynisme brutal.

Il faut bien bouffer, Jo, Qu'il élude d'un haussement d'épaules, comme si l'affirmation avait été capable de tout expliquer.

Prononcer le prénom lui fait bizarre, entre les lèvres. Lui filer une clope aussi. C'est comme causer avec une étrangère, à qui on apposerait le nom d'une sœur oubliée ; vouloir coller des blases et des habitudes sur ce qui n'est plus, et se bouffer le décalage en pleine gueule. Il a du mal. Alors, il l'observe, parce qu'il se dit qu'il n'y a que comme ça qu'il risque de s'y faire : à Rosa, Jo, Joyss, peu importe la façon dont on l'appelait maintenant. La môme est morte, et c'est sans doute très bien comme ça ; mais il doit se rappeler de pas se comporter comme un con, comme s'il savait tout d'elle. Il ne sait plus rien de sa vie, et il faut bien admettre que ça l'emmerde. Alors il hésite une seconde, fait mine de jouer avec sa clope, de fixer un truc sur le lampadaire mercuré au dessus d'eux. Sûrement qu'il cherche un moyen de pas la laisser filer, parce qu'il sait bien que ça tient à pas grand chose : dans trois secondes, le malaise entre eux sera devenu si béant qu'elle va l'interrompre. Il peut pas lui en vouloir ; à sa place aussi, il se serait pas emmerdé à faire des familiarités avec un ex-taulard, sous prétexte qu'elle avait un jour squatté les coussins de son canapé. Admettons.

On va boire un verre ?

C'est sorti comme ça, comme une armistice, une proposition à la con. Surtout qu'à cette heure-ci, il doit plus y avoir que des bars à afters miteux, remplis de crackheads défoncés. Tu parles d'un plan en or. Mais c'est la seule façon pour eux de continuer à jouer à ce petit jeu, celui auquel ils se targuent d'être si doués : juré, je serai pas le premier à avouer que tu m'as manqué.

Dash a toujours un bar dans le coin, ou les flics ont fini par capter ce qui se passait dans la cave ?

Et peut-être, oui peut-être, une pointe d'humour. L'ombre d'un sourire – pardon, d'un pli contre la commissure. Peut-être une trêve chez les terreurs – mais rien n'est moins sûr.
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célibataire, en proie à une langueur qu'elle embarquera dans la tombe. elle vit d'aventures d'un soir, d'autant plus débridées qu'elle leur écarte si peu souvent les cuisses.
danseuse au new york city ballet, prête à écraser les autres jusqu'à décrocher l'étoile. à moins que ce ne soient ses propres secrets qui ne causent sa chute, alors que la nuit, c'est sur les scènes de strip-clubs qu'elle délie ses courbes.
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Message Sujet: Re: cri des loups (leo)   cri des loups (leo) Empty Jeu 16 Nov - 12:28

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l'approbation attendue se laisse désirer, jusqu'à la fatalité de comprendre qu'elle n'arrivera pas. elle est mordante, cette déférence, car malgré elle, la gamine espérait un peu de reconnaissance. comme un frère, comme un père. et c'est en s'en trouvant privée qu'elle voit à quel point cela aurait compté. foutue gosse, qu'a voulu prouver qu'elle est une dure - une gangster, comme les tristes modèles qui l'ont forgée – et jouer dans la cour des grands, foutue gosse à la lèvre qui tremble, pourtant. elle pensait s'être aguerrie, en cinq ans. surtout à cause de lui. comprenant enfin, avec son départ, la crue vérité que sa présence avait voilée ; les gens comme eux n'ont personne sur qui compter. rien que des piliers branlants, illusions au loin, si vite abattus par les balles du destin. sa mère avait bien tenté de le lui inculquer, l'amour dur – peut-être sans amour.
et maintenant, josie songe qu'elle aurait mieux fait de retenir la leçon, au lieu d'aller chercher, à la porte de leo, un ersatz d'affection.
de toute façon, elle s'est habituée aux silences ; au moins peut-elle les assortir, dans ses pensées, d'une mutique fierté. et qu'importe, s'il ne ressent rien de tel. tant que ça l'aide, elle, à trouver le sommeil. elle est douée, josie, pour se faire miroiter monts et merveilles.

mh. pas très original. t'aurais pu aller chercher plus loin. ces mots, elle les avait trop de fois entendus. au détour d'une ruelle, en sortant de chez sa mère, ça s'demandait ce qu'était devenu untel, et c'était soit la mort, soit la prison ; avec, toujours, ces mêmes chefs d'accusation, que personne ne questionnait. on aurait pu la bercer aux trafic de drogue, détention d'arme, la gosse. que ce soit ce qui avait perdu leandro est d'un manque de panache criant, mais comment le lui reprocher ? même dans le méfait, leur quartier ne les enjoint pas à rêver. les arnaques grandiloquentes – détournements de fortune, recel de diamants et j'en passe – sont pour les ambitieux : mais on ne tombe que pour avoir vendu trois grammes au mauvais acheteur, et pour un flingue au ceinturon, dans leur queens crasseux. maudits qu'ils sont par le pragmatisme des miséreux, l'obsession de faire de l'argent vite et bien, à moindre risque. le plan aurait été infaillible, s'ils n'avaient pas été les cibles idéales des flics trop zélés. pour s'en sortir, il fallait être né autre part. ou s'être extirpé, au plus vite, de leurs rues gangrénées. leo n'avait fait rien de tout cela ; il était resté, et, pire encore, était revenu. prêt à se jeter, encore, dans la gueule du loup hurlant.
josie ne se fait pas d'illusions, sur ce qui l'attend.
se contente donc d'espérer que lorsqu'à nouveau, leo tombera, elle se tiendra loin de leur queens décadent.

on est d'accord. ça sonne comme une trêve. loin de là. donc, pour manger, t'as le droit d'écouler ta merde dans tout le quartier, mais moi je ne peux pas danser ? fallait bien s'y attendre, à ce qu'elle remue le couteau ; saisie par l'injustice – et, surtout, la morsure à l'ego – de le voir la juger sans vergogne, tandis que lui peut empoisonner leurs rues en toute impunité – enfin, l'on s'entend : jusqu'au coup de filet. que dieu le préserve d'une femme qui dispose de son corps. ah, ils ont du mal avec cela, les mâles alphas ; elle ne s'en rendait pas compte, quand elle était petite.
peut-être que c'est elle qui le détestera la première, en fin de compte.

mais, à trop vouloir lui imposer le ridicule de sa posture, la voilà qui s'en fait complice ; car elle sait, au fond, qu'elle se rabaisse, en montant sur scène. qu'elle se gaspille. alors elle n'insiste pas, dans la crainte, aussi, de lui donner l'arme qui manque, pour lui refaire mal, avec ses mots trop transpirants de véracité. elle s'en fiche bien, d'ailleurs, qu'il se trimballe les poches pleines de came ; pour un peu, elle exigerait même qu'il lui fournisse ses précieux médicaments – non, c'est trop tôt, pour cela. la cruauté n'a d'autre portée que de témoigner – sans le dire, évidemment – qu'il l'a blessée. qu'il lui a manqué.
l'amour dur.

merci. poussant le vice jusqu'à lui faire allumer la cigarette, babines pincées sur le papier à brûler alors qu'une flamme danse entre eux, elle se plaît alors à l'observer. l'impassibilité est de mise, mais elle se demande si ceci aussi le dérange. c'est qu'on ne l'aurait pas entendue réclamer du tabac, il y a cinq ans. tout juste tirer, du bout des lèvres et en secret, et puis en toussant, aussitôt recracher la fumée. moi aussi, elle me manque, cette gamine-là, crois-moi.

c'est donc cela, un au revoir en bonne et due forme ? des langues desséchées qui ne savent plus se parler, noyées dans des volutes âcres ? des supplications taiseuses, retiens-moi encore un peu ? elle n'a jamais fait ses adieux, josie. honneur dérobé à sa mère, et volé plus tard par leo. ne sait pas comment s'y prendre. devrait-elle simplement se détourner, sans un regard ou bien avec une larme de regret ? le prendre dans ses bras, en vertu du passé partagé ? attendre que lui la soulage de ce fardeau dont ils sont tous deux affligés ?
mais il pousse encore un peu leur chance, lui proposant un verre, comme un répit. peut-être un dernier avant la fin de leur monde – ce minuscule univers tissé entre eux, ténu, fragile, mais à eux. bonne idée. l'acquiescement jeté du tac au tac, un peu vite, peut-être. par peur qu'il ne se volatilise à nouveau, si elle témoigne la moindre hésitation. ouais, il est toujours là. si les flics savent, ils sont certainement les premiers à s'y faire plaisir. leur quartier tient son lot de pourris – profiteurs des crimes qu'ils investiguent, protégés par l'uniforme étoilé. l'équilibre tient à un fil, entre la loi et le désordre, un fil vite tranché d'un couteau dans le dos, mais tous le savent, tant que les policiers s'abaissent aux manières des brigands, ces derniers peuvent s'efforcer de subsister. personne ne s'enfonce dans leur enfer sans y laisser une part d'âme ; même les plus droits y ploient, tenant le coup avec des lignes et des filles de joie, quitte à abandonner leur foi.

yeux baissés, elle évite soigneusement les regards. de la chair fraîche, ça n'abonde pas, dans ce bar. si l'heure n'était pas à la paix, elle questionnerait le choix de leo de l'y jeter en pâture, guère mieux considérée là que sur les scènes obscures. prends ce que tu veux, c'est pour moi. trêve de façade, les petits jeux se poursuivent en coulisses. regarde avec quel argent je nous régale ; les quelques billets sortis sont évidemment ceux du strip-club, petit secret entre les deux, alors qu'elle les tend au barman qui, lui, ne s'interroge pas sur la provenance de son pécule. un bloody mary pour moi, relevé. elle observe leo, d'un œil en biais. ouvertement, maintenant qu'il y a de la lumière pour creuser les traits émaciés. serait-ce vexant d'avancer qu'il a une sale tête ? la belle botte en touche. t'es sorti depuis quand ? et la liberté, c'est comment ?
c'est cruel, peut-être, de le lui demander ; car leo a plutôt l'air de quelqu'un qui s'est déjà, à nouveau, constitué prisonnier.
si les chaînes ne sont plus les mêmes, les hommes comme lui ne s'en échappent jamais.

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Message Sujet: Re: cri des loups (leo)   cri des loups (leo) Empty Dim 24 Déc - 12:21


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Et d'une langue-vitriol, Jo souligne son manque d'originalité. La vérité est crasseuse, léchée de contours brusques et évidents ; ils se comportaient tous comme s'ils avaient été les premiers à avoir l'idée de cracher à la gueule des règles et de la société, se pavanaient tous avec leurs petits statuts de barons de la came comme s'il avaient inventé la joie de la jungle. Ils ne seraient ni les pionniers de l'affaire, ni certainement les derniers non plus. Et le pire, c'est que personne ne se rappellerait jamais d'eux ; à peine des proches, des voisins de pallier pour lesquels ils avaient été des silhouettes passantes, bercées par la nuit. Des ombres dont on s'inquiète après minuit, parfois aussi des frères ou des mecs pour lesquels on se fait du souci. Mais ils ne résisteraient pas à la postérité, c'était une certitude ; le mieux qu'il pouvait leur arriver, c'était de claquer d'une manière un peu spectaculaire – de laisser une grande flaque de sang sur le bitume que personne saurait jamais nettoyer, de quoi donner aux gamins du quartier une ou deux histoires à raconter.
Le truc, c'est qu'il avait jamais cherché à se démarquer des autres, Leo. Pas vraiment. Tout ce qu'il avait toujours voulu, c'était de trouver une manière de se débrouiller dans le merdier où il était né. Ces guerres de position et d'influence, ça avait jamais été sa came ; il n'était qu'un suiveur, n'avait jamais été autre chose, et il s'en accommodait parfaitement. Pendant longtemps, il s'était dit que c'était peut-être ce qui lui éviterait la taule – parce que les flics s'intéressent davantage aux têtes pensantes qu'aux mains armées ; mais il avait oublié que lorsque la frustration de n'attraper aucun gros poisson devient trop grande, ceux-ci n'ont aucune pitié à s'intéresser aux plus maigres filons. Une caste dont il avait jadis fait partie, et qui avait fini par lui faire cocher la case prison.
Alors il n'en prend pas vraiment ombrage ; il savait parfaitement qu'il était pas plus malin que tous ceux qui l'avaient précédé, et certainement pas plus unique. Que s'il avait fallu qu'il reste là bas pour une décennie de plus, les autres n'auraient eu aucun mal à le remplacer – et le monde ne se serait pas gêné pour tourner. Il n'était pas irremplaçable : une leçon qu'il avait pigé assez tôt pour faire en sorte d'être assez loyal pour qu'on ait la drôle idée de le garder dans le creux de sa paume, parmi une armée de clébard enragés. Il n'était pas irremplaçable, et certainement pas pour elle non plus ; en cinq ans, elle avait dû se trouver d'autres liens à tisser et à détisser, d'autres frères de substitution à imaginer. Rien qui ne justifie le moment absurde qu'ils partageaient à l'instant, à se lorgner comme s'ils avaient attendu que celui-ci ne s'achève pour pousser un soupir de soulagement.

Pourtant elle reste, Josie. Et puis lui aussi. Elle reste même en continuant à lui cracher à la gueule, comme pour lui faire comprendre que tout a changé. Fair enough, il avait commencé à capter. Elle dansait dans des clubs, fumait des clopes sans s'en excuser, et puis sans doute aussi qu'elle devait se taper certains de ces types dont il s'était à l'époque mis en tête de la préserver. Le mode de pensée est bancal et périmé, il l'a bien pigé ; Jo n'a plus quinze ans, il n'est plus qu'un vieux con – faut juste qu'il prenne le temps de digérer.
Il s'était demandé si elle allait finir par perdre patience face à cet échange en demies-teintes, parsemées de morsures désavouées ; mais elle a toujours eu la dent dure – comme la peau. Alors bizarrement, elle trouve que poursuivre le moment est une bonne idée, elle est même la première à se mettre en marche. Peut-être pour s'éloigner du strip-club en question, retrouver un lieu plus neutre, plus convenable à ces retrouvailles improvisées. Encore que qualifier l'établissement de « convenable » avait tout de la mauvaise blague ; c'était de ces repères de testostérone entassée, aux néons blancs criards qui hurlaient à tous ceux qui n'en étaient pas habitués qu'ils n'avaient rien à y foutre. Les visages y paraissaient tous laids, creusés et trop vrais – à se demander pourquoi les gars du quartier continuaient de s'y réunir. L'habitude, on disait. Ou peut-être ne se sentaient-ils réels que sous ces lumières cruelles.

Il a failli protester, quand elle a avancé qu'elle payait la tournée ; réflexe d'ainée, grognement qu'il retient de justesse, arrête, c'est pas à toi de payer. Mais il se doute qu'un mot de travers suffirait à la convaincre de se barrer, et il n'en a pas envie. Il voudrait savoir avant ce qu'elle est devenue, Josie, avant qu'elle ne disparaisse encore dans la nuit. Parce qu'elle le ferait, que les ombres sont périssables et les cœurs encore plus. Que les liens se détissent à l'envi, que les cages se referment sans qu'on ait la chance de dire au revoir : il avait peur de la quitter, ce soir. Alors il ferme sa gueule, Leo, et il la laisse commander ce qu'elle veut, chargeant la note d'une simple bière. Il lorgne les biffetons qu'elle agite devant le nez de Dash, et puis il capitule ; de toute façon, il avait jamais été très porté sur la galanterie. Il allait pas commencer ce soir, juste pour le plaisir de la faire chier.

— Ça fait un mois, Qu'il balance pour toute réponse, en baissant le nez vers le comptoir où tapotaient ses doigts l'un après l'autre. « Ou une minute, je sais plus trop, Ajoute t-il avec amertume, grattant de l'ongle une trace de ketchup séché.

C'est qu'il ne sait pas vraiment quoi répondre à l'autre partie de sa question. C'est comment la liberté, hein ? Il voudrait dire que c'est fantastique, que c'est une renaissance. Il voudrait louer le plaisir qu'il a eu à retrouver celles et ceux qui lui avaient manqué, décrire à la perfection le plaisir de courir, de prendre une bagnole et de conduire à cent-cinquante sur l'autoroute. Il voudrait dire qu'il n'a jamais été plus heureux que depuis qu'il l'a retrouvée, cette liberté ; la vérité, c'est qu'elle lui est toujours étrangère, et qu'il est toujours un peu là-bas, Leo.
Parce qu'il se réveille encore la nuit, qu'il passe pas un jour sans craindre qu'on lui tape dans le dos pour lui défoncer la gueule ; parce qu'il se méfie de tout le monde, et que tous les visages sont devenus laids, déformés à en crever. Qu'il est en colère contre l'univers tout entier, et qu'il avait beau être sorti, sa rage était la seule vraie cage dans laquelle il tournait.
Il voudrait bien lui raconter à Josie, ce que c'est d'être libre. Mais il n'est pas certain qu'il le saura un jour ; car la liberté était un privilège dont on ne palpait les contours qu'une fois l'avoir perdu à tout jamais.

Je sais pas, Hésite t-il en redressant un œil morne vers son visage. « Je suis pas sûr que j'sois vraiment capable de réaliser. Alors pour l'instant, ça ressemble un peu à la même chose que là-bas, version édulcorée.

Il a marqué un temps de pause, et il s'est demandé si c'était ce qu'elle voulait entendre ; si sa tirade avait quelque chose de pitoyable, et qu'elle s'était mise à le dévisager comme tous ces déchets de la société qu'ils avaient un jour tous lorgné de haut, sans se soucier de ce qui les avait détruits en premier lieu. Ça lui a flanqué la nausée.

Les cheeseburgers en plus, évidemment, Qu'il lâche avec ironie, en jetant un coup d'œil au barman qui revenait avec les boissons commandées.

Ces dernières sont alors déposées devant eux, et ses doigts s'enroulent autour de la bouteille de bière  tout juste décapsulée. Là, le regard se redresse vers le visage familier de la petite danseuse, et la boisson s'agite machinalement pour en accompagner ses paroles :

On trinque à quoi ? Flanque t-il avec nonchalance. Donne-moi un truc qui s'est passé pendant ces cinq dernières années qui mérite qu'on le fasse.

Dis-moi que ta vie à toi n'a pas été aussi gâchée, que quelque chose est encore digne de voir des verres s'entrechoquer.
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And I've seen him with girls of the night
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