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Jolene Weisz;
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| Sujet: cri des loups (ismaël) Mar 28 Sep - 9:34 |
| les rétines remplies de sérotonine, le cœur se fait plus léger, presque absent, inexistant entre les mains de ces charmeurs illicites. des promesses qu'on lui a fait, peu ont été tenues, trop abîmées par jo et ses envies furies, de celles qu'on tait secrètement, de celles qui saccage le crâne et se délient violemment. elle s'est noircie jo, ce soir, elle s'est enfoncée dans les abysses, oh, elle ne cherche plus à le cacher. ce soir, jo, elle s'abreuvera de la haine qui grandit à l'intérieur de sa chair, insatiable appât de l'oubli qui la tourmentera jusqu'à ce que ses poumons nicotine lâchent leur dernier souffle. comme à son habitude, la gamine s'est noyée sous quelques substances illusoires, s'est mis du noir sous les yeux en espérant cacher les cernes violettes qui trahissent la fragilité de son âme. (elle a rendez-vous ce soir) le joint a glissé entre ses doigts, remède miracle prétendu, c'est ce qui la fait tenir lorsque les nuits se font insomnies, se font cruelles et tordues, remplies de souvenirs que le myocarde aurait dû supprimer. appuies sur le bouton reset, jo. fais-le. ce soir, c'est décidé, elle oubliera tout, s'annihilera de quelques lignes vites prises par le nez en espérant que son cerveau s'apaise, qu'il arrête d'appuyer sur les cicatrices qui commencent à se rouvrir, à moisir.
dix-neuf heures trente. c'est le temps qui vient lui rappeler qu'elle n'est que mortelle, qu'un frêle être entouré de corps célestes, qu'elle crèvera un jour, seule sur la chaussée, qu'elle ne sera qu'un souvenir que les autres se forceront à oublier, peut-être même que c'est déjà le cas. peut-être qu'elle est déjà oubliée. déjà morte. sans le savoir.
mais ismäel ne l'a pas oubliée. (du moins, il le prétend) les vieux amis ne s'oublient pas, surtout quand ils se ressemblent, quand ils ont cette même fascination malsaine pour la cocaïne. elle sait jo, sourire tordu aux lèvres, que si elle n'en a pas, lui, il en a. la chimère se sert des autres êtres aussi perdus qu'elle, moue carnassière, pourtant, elle ne leur donne jamais le coup de grâce. tout pour ce putain de vide, tout pour le ressentir, se détruire à cause de lui. il le sait, ismaël, s'en doute sûrement, que jo n'a toqué à sa porte pour se décharger du malheur qui l'accable, deux ans que leur amitié fonctionne, avec des fissures, des trous béants, ceux de deux personnes qui ont été blessées par cette foutue vie. arrivée à l'heure, elle l'attend, cigarette allumée, entre les lèvres bleutées par le froid, avec ce goût amer qui se dépose en travers de la trachée. le voilà. il est là. ça faisait longtemps. il n'a pas changé. elle non plus. alors, les revoilà, comme avant.
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| | | Ismaël Sartier;
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| Sujet: Re: cri des loups (ismaël) Mar 28 Sep - 20:52 |
| ça faisait longtemps. ses yeux rivés sur sa montre -lui indiquant son retard- dérivent sur le visage de jolene, il peut y lire la même fatigue que sur le sien. se dit aussitôt qu'il a choisi la meilleure option pour terminer sa soirée et faire disparaître ses obligations naissantes. jo, une autre revenante. huit mois, ou un an, n'est-ce pas ? qu'il prononce tout en prenant place à ses côtés. ismaël n'admire même pas la vue que leur offre le rooftop, son cerveau anesthésié depuis des lustres à tout ce que l'argent peut offrir. des lieux comme celui-ci, au plus beaux paysages du monde. sa vie est ainsi faite, de belles choses à volonté qui ternissent beaucoup trop vite pour un adulte désabusé.
il ne lui faut pas longtemps pour héler un serveur tiré à quatre épingle, auquel il commande le cocktail le plus cher de la carte, laissant à son invitée le loisir de choisir ce que bon lui semble. une cigarette entre les lèvres, il se tourne vers elle, un fin sourire sur le visage. il pourrait lui demander ce qu'elle lui veut, ce qu'il lui a vallu un message après des mois de silence. mais il le sait déjà. la réponse se trouve dans la poche intérieure de sa veste. des rêves pour ceux qui ne savent plus le faire. le poison pour rencontrer l'éternité avant l'heure. alors il ne dit rien. la regarde attentivement et pour la première fois depuis tout ce temps quel peut bien être son âge. c'est que si l'on retracé leur rencontre, sartier n'en aurait pas le moindre souvenir, tout ce qu'il se rappelle d'elle, se résume à leurs nuits penchés sur une table basse. leurs conversations jusqu'à l'aurore et quelques bribes de vie partagées. t'es sûre que t'es en mesure de te mettre la tête à l'envers ? tu vas pas m'claquer entre les mains ? qu'il demande, l'air trop sérieux pour que cela soit réel.
ismaël s'est si rarement soucié de son prochain que l'idée même parait impensable. mais en prononçant ces mots, c'est surtout à lui qu'il parle. en est-il capable, ce soir ? de s'enivrer jusqu'à ce que tombe le jour ? ne partirait-il pas en vrille en un claquement de doigts ? qu'est-ce que tu as envie d'oublier, ce soir ? donne moi un peu de ta souffrance, peut-être que je te livrerai la mienne. |
| | | Jolene Weisz;
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| Sujet: Re: cri des loups (ismaël) Jeu 30 Sep - 10:26 |
| elle se meurt la chimère. joue sa vie contre le temps qui la nargue, contre les derniers songes qui peuplent son myocarde devenu acide. les mensonges comme arsenal, la vérité est souvent niée, rejetée d'un revers de la main, les phalanges sont déjà assez rougies par les fantômes du passé. c'est eux qui hantent, eux qui laissent des plaies qui s'érodent avec les jours, leur faute d'avoir disparu sans trace. mais jo, c'est les amas d'amertume sur sa conscience qui la tue, les sinistres d'une animosité soudaine qui l'abîme, la ronge, comme de l'ammoniaque disposé sur tout son être. jo n'est plus qu'un simple simulacre, l'érinye venu venger ceux qui sont partis trop tôt. (se venger d'elle même. s'auto-abîmer) le palpitant semble s'être désintégré depuis la perte de silas, pourtant, c'est toujours ce coeur qui s'affole et rougit les joues de la môme lorsque l'agonie se fait trop pressante, violente, déchirante. aussi tranchante qu'un morceau de verre qu'on aurait disposé sur le sol, et dont jo se serait approchée d'un peu trop près. une aversion malsaine pour ce qu'il l'abîme alors les psychotropes sont servis comme un remède miracle, la solution pour réparer les dernières brèches qui sévissent. je crois. peut-être même plus. il est là. le voilà, ismaël, et dans son regard, elle aperçoit une envie d'oublier (presque) aussi forte que la sienne. la gamine a gagné, se réjouit de cette victoire, le crâne se délecte en pensant à ce qu'il a apporté. c'est maladif, c'est une envie passionnelle, s'amocher encore un peu plus, jusqu'à que rien ne suive, jusqu'à ce que le corps lâche et l'âme avec, le rejoindre dans les étoiles, devenir une constellation de plus. les lippes s'étireraient presque dans un sourire carnassier, ces sourires qui ne présagent rien de bon. il commande le cocktail le plus cher, et jo quelque chose de plus simple, de moins cher. (c'est à dire que chercher l'oubli est payant) j'pourrais te dire la même chose. mais t'en fais pas, aujourd'hui ne sera pas le jour où je crèverai. elle lui sourit, tente de le rassurer, et puis après tout, qu'est-ce que ça ferait? il n'a pas changé, comme figé dans le temps, les mêmes expressions, on dirait presque un fantôme du passé, lui aussi. pourtant, les dernières fois où ils se voyaient, c'était simplement pour partager des lignes. tout, qu'elle répond en portant une cigarette entre ses lippes. et toi alors, qu'est-ce qui a fait que t'ai envie d'oublier? quelle sirène te hante?
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| | | Ismaël Sartier;
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| Sujet: Re: cri des loups (ismaël) Ven 1 Oct - 13:18 |
| je crois. peut-être même plus. il pourrait être plus précis s'il le désirait, c'est le déni qui le pousse à faire comme s'il ne se souvenait pas de leur dernière entrevue. quelques jours avant qu'il ne se fasse descendre au beau milieu de son appartement. à son compteur, une mort évitée de justesse et des nouveaux mois d'enfermement au sein d'un hôpital et depuis ce jour, le temps semblait lui filer entre les doigts. inarrêtable, irrattrapable. les journées s'étaient succédées sans qu'il ne puisse rien y faire, cloitrer dans ce corps, spectateur d'une vie qu'il ne désirait plus. la sollicitation de jolene avait eu l'effet d'un nouveau souffle. j'pourrais te dire la même chose. mais t'en fais pas, aujourd'hui ne sera pas le jour où je crèverai. ce sera peut-être son cas, à lui. victime d'une énième trace, le sourire aux lèvres d'avoir cru encore pourvoir rêver.
le brun se fait curieux. la réponse ne lui convient pas et il le montre en expirant la fumée dans un souffle agacé. tout, ça ressemble au rien. tout, ça le ramène à lui, l'oblige à se plonger dans les méandres de son cerveau. mais il sait jo secrète, peut-être trop pour un animal comme lui qui ne sait pas gratter gentiment à la porte. à sa question, il hausse les épaules avant de se laisser tomber contre le dossier de la banquette. ses sourcils se font plus sévères alors qu'il se met à penser à sa vie avant son propre meurtre, puis il ricane tant ses souvenirs lui paraissent absurdes. il n'y avait rien de bon avant, encore moins maintenant. des abus troqués contre l'ennui. peut-être que je ne veux pas oublier finalement. qu'au contraire, j'veux me rappeler. et qu'il n'y a que comme ça que j'y parviens.
les verres arrivent très vite, la brûlure de l'alcool arrête un instant la tempête cérébrale. à quoi bon vouloir à tout prix effacer le passé. j'suis la preuve vivante qu'il finit toujours par nous faucher en plein vol. la tristesse se dessine une seconde sur ses traits, effacée en battement de cils par la colère. la cigarette finit de se consumer entre ses doigts alors qu'il reste figé, les yeux au néant. surtout ne te prive pas, tout est à mes frais ce soir.
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| | | Jolene Weisz;
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| Sujet: Re: cri des loups (ismaël) Dim 3 Oct - 19:13 |
| les bouffées de cigarettes se font de plus en plus délirantes, acides et délurées, abîment les cellules à chaque inspiration, enfument l'atmosphère aux couleurs âcres. les regards se font fumeux, presque translucide des pensées aux mille visages qui les habitent, des fantômes du passé qui sont revenus, vengeurs. avec l'ambition de les détruire, une fois pour toute; de faire d'eux des poussières. (qu'ils les rejoignent, comme un tas de cendre) solaire serait la solution, éphémère, pour ceux qui s'octroient à penser que le mal se suit du bien, qu'il s'efface. il ne s'envole pas pourtant, reste logé dans les entrailles, dévore de l'intérieur, ne laisse plus que des squelettes aux mouvements robotiques. jo en est l'un deux, endeuillée, se prendrait avec violence pour atlas portant le fardeau du monde. jo et ses écorchures, jo qui se pare de noir pour prouver les ressentiments sévères qui se cachent sous le myocarde. (faire comme les autres) mais la môme reste secrète, verrouille son crâne à triple tour, pourchassée par ses idées funestes. cadenassés les sentiments, refoulés comme des êtres impropres, indignes de vivre dans un coin. te rappeler de celle qui t'as tiré dessus? ça vaut pas la peine. elle s'indignerait presque la chimère, un demi-sourire aux lippes, provoquant, le daignant de ne pas céder à la vision de sa semi-mort. de la succube, inhumaine, qui a tenté de prendre la vie d'ismaël, tentatrice mirage auquel il a cru. elle voit à présent jo, liseuse d'âmes à temps plein, qu'il se fait plus sombre, que la colère s'infiltre en lui comme de l'humidité dont on ne revient pas. concentrons-nous sur le présent. t'es vivant. t'es là. qu'elle tempère jo, (elle ne t'as pas pris, regarde) d'autres n'ont pas eu cette chance, se sont écrasés en plein vol. mais le destin, si futile mais si imprévisible, les a laissé érodés, avec la sentence de ceux qui ont vu la mort d'un peu trop près, qui ont croisé ses rétines malicieuses. rabatteuse d'oubli distribué en paquet, elle le sort, le fameux, la poudre magique qui détruit les derniers cauchemars. j'en ai pris. sers-toi pour une fois. pour une fois que je ramène quelque chose, oublie, oublie tout, je regarde. les regards se basculeront peut-être dans leur direction mais les gamins savent se faire discrets quand il s'agit s'écraser leur lucidité.
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| | | Ismaël Sartier;
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| Sujet: Re: cri des loups (ismaël) Lun 4 Oct - 0:06 |
| te rappeler de celle qui t'as tiré dessus? ça vaut pas la peine. un regard mauvais se tourne jusqu'à elle, suivit d'un sourire qu'il ne peut réprimer. s'il faisait parti du commun des mortels, il trinquerait à ses dires. enverrait valser d'un geste les souvenirs douloureux pour engloutir d'une traite le cocktails posé devant lui. il jetterait au feu les dernière images qu'il a d'elle, se débarrasserait du poids des sentiments pour tirer définitivement un trait. mais il en est incapable ismaël, puisque quand il ferme les yeux ce sont les derniers jours qui lui reviennent en mémoire. le fantôme a retrouvé son enveloppe charnelle, s'est immiscé une nouvelle fois, plus profondément. elle, ou une autre. la conviction manque à ses paroles, concentrons-nous sur le présent. t'es vivant. t'es là. physiquement ça ne fait aucun doute, il est là. vivant, ou presque. oui, oui, je suis là. cracher pour ne pas s'éterniser sur les raisons de sa survie qu'il ne comprend pas. l'agacement le gagne et il écrase le mégot à même la table, récupérant au même temps les rêves poudrés qu'elle lui tend. aucune précaution n'est prise quand il verse la poudre à même le dos de sa main pour s'imprégner de béatitude. le poison n'a rien d'une délivrance, l'électrochoc n'est pas suffisant, alors il réitère dans l'espoir de faire taire les voix qu'il abrite. l'habitude se porte presque avec fierté, pourtant le sourire qui nait au coin de ses lèvres est crispé, semblable à celui d'une poupée en porcelaine au bord de la fêlure. ismaël se met à observer le monde qui les entoure, ces unes et ces autres qui eux aussi, tentent d'épuiser leurs temps. entre les corps et les rires, il la cherche malgré lui, s'épuise de ne pas poser ses yeux sur l'objet de ses désirs. contre la cuisse de jolene, il laisse la came s'échouer. sent les iris qu'elle pose sur lui. j'sais pas ce que tu regardes, ni ce que tu y cherches, mais crois moi, tu seras déçue. parce que sonnera l'heure ou je perdrai tout mes repères. ou ton visage se confondra aux autres et tu deviendras ennemie.
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| | | Jolene Weisz;
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| Sujet: Re: cri des loups (ismaël) Dim 10 Oct - 19:32 |
| ils sont comme des blessés de guerre à s'octroyer tous les malheurs de ce bas monde, à s'enivrer faussement pour ne pas tomber contre le macadam, pour ne pas livrer quelques de leurs erreurs à d'autres êtres, à avoir arrêter de vivre comme les autres. à se parer de leurs écorchures rouges, de ces sourires qu'on lance sans les croire, de ces mots tordus qui sortent de leurs lippes, on y croyait, y'a un temps. on y a cru. c'est à elle que tu penses, je sais. qu'elle soupire, presque agacée par les pensées de ceux qu'elle ne contrôle pas, de ces âmes qui sont imperméables à ses paroles, il ne l'écoute pas, on le lit dans son regard trop absent, à ismaël. pourtant jo, se fait si égoïste, si imbue de ses propres sentiments qu'elle ne peut qu'espérer que la cocaïne les anesthésie tous les deux, abrège leurs pathétiques souffrances tant elles sont récurrentes. que le silence prenne place dans leurs timides encéphales, qu'ils s'arrêtent, ne serais-ce qu'un court instant. tout est précieux chez les meurtris, même leurs pulsions de vie artificielles, de celles dont on devient dépendant, qui électrisent les cœurs et s'en vont instantanément. le frisson de la faucheuse qui pourrait se rapprocher, si souriante, faire valdinguer leurs espérances creuses, se les approprier comme jolene se nourrit des âmes de ceux qui moisissent. la mort se ferait tentante, aux lèvres rougies. la poudre vient s'échouer contre sa cuisse, et tout l'être s'emballe, frissonne de la décharge qui épousera son crâne, alors, elle est vite aspirée, vite prise. vite, fais effet. elle s'agace jo, funeste jo, enfant tempête à la naïveté chancelante, presque disparue dans toutes les dernières prises, les derniers bleus. on est foutus. qu'elle lâche, comme si une révélation soudaine venait de s'échouer dans ses pensées, un éclair mortel dans les plis du regard. regarde ce qu'on est devenus. le sourire se fait nostalgique des derniers mois, risible tant la vie les a amochés, laissés pour mort. c'est le cas de le dire. |
| | | Ismaël Sartier;
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| Sujet: Re: cri des loups (ismaël) Dim 17 Oct - 20:12 |
| c'est à elle que tu penses, je sais. ismaël ne se pensait pas si lisible. est-ce parce qu'ils possèdent les mêmes blessures ? ce même creux au milieu de la poitrine, celui qui les rend si fatalement semblable. les êtres bousillées s'aident les uns les autres ou à leur image, se poussent vers les tréfonds plus encore. s'endormir les sens pour quelques secondes de liberté mentale, c'est ce qu'ils pensent, sans même se rendre compte que leur accoutumance éteint leurs espérances. tu as raison, c'est à elle que je pense. comme tout les jours depuis deux ans. et ça. d'un coup de menton c'est la drogue qu'il désigne, celle qu'il s'enfile en guise de repas du soir. ça ne fait que me rapprocher davantage d'elle.
un peu plus proche de la mort de jour en jour. un peu plus proche de l'amour. entre ses tempes les souvenirs frappent aussi fort que la décharge de la poudre dans son organisme. le monde tourne plus vite, les secondes défilent et il semble mal supporter le fait d'être en dehors de sa vie. il lance la balle dans le camp de jolene, qu'elle s'intoxique, elle aussi. qu'ils s'enfoncent dans leurs idées noires à la recherche d'une issue de secours qu'ils ne trouveront pas.
on est foutus. ça sonne comme une sentence irrévocable. tout deux menottés à un passé qui ne désire pas les laisser fuir. ses yeux clairs se tournent vers elle alors qu'il tient fermement dans sa main son cocktail. il aimerait répondre non. non. mais il reste silencieux, presque captivé par ce qu'il aperçoit de l'âme fragilisée de jolene. regarde ce qu'on est devenus. des morts vivants, tout au plus, qui déambulent dans une existence teintée de gris. pourtant les larmes ne coulent pas sur le visage de la jeune femme, c'est un sourire qu'il aperçoit, un sourire sur lequel il vient déposer son pouce, sa main entière englobant le bas de son visage. le toucher est rustre, comme s'il souhaiter le lui arracher pour se l'approprier. parce que tu as la chance de pouvoir dire, qu'avant, tu étais quelqu'un de bien ? tu étais meilleure que tout ces autres ? ce n'était pas son cas, à lui, la bonté n'a jamais émergé de ses entrailles, si l'on lui ouvrait le ventre, on ne trouverait que de la pourriture. j'étais déjà comme ça avant, j'étais même pire. aujourd'hui la force lui manque, le feu n'est plus aussi féroce.
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| | | Jolene Weisz;
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| Sujet: Re: cri des loups (ismaël) Lun 1 Nov - 21:10 |
| jolene n'est plus que le reflet de ses états d'âme, rejetés dans une silencieuse valse à l'amertume certaine. la peau semble ternie et les iris se sont éteints, ont laissé place à la violence d'une perte qui s'octroie son être depuis quelques mois, c'est le rouge qui prend place dans l'esprit, le rouge du sang et des regrets. ils n'ont plus que l'apparence des vivants et des pensées fantomatiques, amochés par le gris de la ville qui se dessine sous leurs yeux, si méprisante, puisqu'elle ne vacille pas avec eux, tant elle s'abreuve de leurs coma désirés, puisqu'elle se fait hôte de tout ce que l'on leur a pris. peut-être qu'eux-mêmes se sont ôté la vie. peut-être que ce sont eux les fautifs, ceux à blâmer, les non méritants au cœur déprécié, les créateurs de leur propre chute, sans même vouloir le savoir. mais déplacer sa faute sur les autres reste plus facile. alors, ils n'ont plus que les paradis artificiels, les sursauts de cocaïne et l'épuisement de la morphine pour se redonner un semblant de vie, une pulsion qui calmera leur colère ardente pour quelques temps; pour recommencer par la suite et s'anesthésier encore un peu plus. l'encéphale ne demanderait plus que ça, l'oubli et les sensations perdues, la peau de ceux qu'on aimait y'a un temps, les regards qui vibraient en se rencontrant. tu l'as revue? qu'elle demande pendant que le dos de sa main vient rencontrer son nez, expédiant la blanche. liseuse d'âme, jo recherche les failles de ceux qu'elle rencontre, pour les attirer plus bas que terre, pour qu'ils se déconnectent avec elle, peu importe le prix, tant que la solitude ne se fait pas maître. pourtant, jamais elle n'a osé s’immiscer dans les fissures que porte ismaël, elle les regarde simplement de loin et les compare aux siennes. elle est dans l'coin? c'est l'effet de la poudre qui s'infuse dans le sang, qui dilate les pupilles, l'égoïsme de ses malheurs qui semble s'en aller, vengeur, alors jo se tourne vers lui, curieuse. jolene ne se fait plus que spectatrice de cette soirée, qu'une môme qui n'sait pas comment se perdre un peu plus, qu'une drôle de chimère qui sert à tourmenter les autres. alors un sourire, presque nostalgique vient se fondre sur ses lèvres, s'empare de son corps défoncé, et ismaël pose sa main dessus, semblant vouloir se l'approprier, avoir le même, aussi tordu que celui qui s'est logé sur les lippes de jo. non. qu'est-ce que tu crois? qu'elle annonce, les sourcils relevés, sois pas naïf, regarde moi. elle n'a toujours été qu'une croqueuse d'âme, de chair, une créatrice de péchés, une envieuse des heureux, un corps sans vie. avant et après la mort de silas. tu devrais faire comme moi. croire que t'étais mieux avant. que t'étais quelqu'un de bien. qu'elle soupire. le déclin paraît plus facile. moins douloureux, qu'une simple descente qu'on remontra un jour, et non pas la perte définitive de toute l’entièreté qu'ils sont. t'auras l'impression que tu pourras devenir comme eux. les autres. ceux qui n'ont pas ou plus de trou béant dans la poitrine. tu devrais aller voir ta demoiselle, peut-être que les retrouvailles en vaudront le coup. elle sourit jo, elle sourit des inepties qu'elle commence à balancer, de ces mirages qui traînent dans son crâne, de cette réalité à laquelle elle n'appartient plus. si ismaël peut se sauver, qu'il le fasse, qu'il s'échappe de cette noirceur, même partiellement. et c'est la poudre qui délie sa langue, qui fausse son sourire, alors elle aspire une autre ligne, et défie ismaël de ne pas adhérer à ses paroles. @ismaël sartier désolée du retard |
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| Sujet: Re: cri des loups (ismaël) |
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