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 cri des loups / dante

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Message Sujet: cri des loups / dante   cri des loups / dante Empty Ven 16 Oct - 18:04

Des certitudes, il y a longtemps que Vixen n’en a plus. Elles ont été balayées par les années, écorchées vives, détruites devant ses yeux comme un bâtiment désaffecté qui dérange. Quand elle y pense, elle se dit que peut-être, peut-être qu’elle n’en a jamais réellement eu, que tout ne tenait toujours qu’à un fil et qu’elle tentait seulement de ne pas tomber, de se raccrocher à s’en brûler les mains, parce qu’elle est juste incapable de lâcher, même quand tout lui hurle d’abandonner. Des certitudes, elle n’en a plus – sauf une. Blaise aurait pu l’emporter avec lui, mettre ses griffes dessus et la gâcher à jamais, mais elle reste. Vi ne sait pas bien si c’est elle qui s’y accroche ou l’inverse. Quoique soit la réponse, la boxe reste sienne, comme intouchée, immaculée, préservée des malheurs du monde, du sang qu’on fait couler sur le béton armé et des larmes qui creusent les joues. Sur le ring, improvisé ou non, elle se sent complète, tous les morceaux de son identité se mêlant, s’entremêlant, ne faisant qu’un à l’instar de deux âmes qui se connectent. C’est pour ça qu’elle revient, Vixen. Pour ça qu’elle débarque à n’importe quelle heure de la journée, enfile des gants et se défoule sur un sac de frappe avant qu’on ne l’invite sur le ring et ne lui rappelle le vrai sens de la boxe, celui que Blaise avait tenté d’effacer, de façonner à son image toutes ces années. Puis un jour, c’est pour cette même raison qu’elle accepte le job de coach qu’on lui propose. Chaque moment de libre est passé ici, entre ces murs placardés de posters de boxeur.ses professionnel.les et d’affiches en tout genre. Vixen s’y sent à sa place, se demandant parfois comment elle a pu faire pour en rester loin tout ce temps. Ici, on apprend d’elle autant qu’elle apprend des autres. Ici, on n’attend rien d’elle que ce qu’elle est déjà. Alors, toujours, elle revient.

Nombreux sont les visages qu’elle voit passer, venir et repartir, mais certains la marquent plus que d’autres. Pour une raison qui lui échappe, le sien reste gravé dès leur première rencontre. Dante est silencieux, détaché, comme venu d’un autre monde. Il est tout ce que Blaise n’a jamais été et c’est peut-être ça qui lui fait dire qu’il n’est pas là pour la blesser, pas là pour la contrôler, la rabaisser ou l’humilier, peut-être ça qui lui fait penser que ce qu’elle voit dans ses prunelles à lui n’a rien de cruel. Ils ne parlent pas beaucoup, tellement peu qu’il leur a fallu plusieurs rencontres avant que leurs prénoms ne glissent hors de leurs lèvres, et c’est loin de déplaire à Vi. Elle apprécie le mutisme qui n’est brisé que par le bruit de leur respiration saccadée et des gants abattus sur la chair. Parfois, Vixen se surprend à sourire, désirant presque en arracher un à Dante. Elle n’y arrive pas, mais ne baisse pas les bras pour autant. Ce soir, comme tous les vendredis soir, Vi l’attend. Elle se bande les mains en silence, ses prunelles rivées sur le ring devant elle. Son collègue lui fait un clin d'œil, elle y répond par un doigt d'honneur et le rire du concerné résonne. Il y a un sourire qui s'étire sur son propre visage, sourire qui disparaît un instant quand la porte du club s’ouvre et qu’elle ne sait tout d'abord pas à qui elle a à faire. Une alarme sonne au fond de sa boîte crânienne, puis s’arrête brutalement qu’elle se rend compte que devant elle se tient Dante. Son rictus reprend sa place et elle se décale du mur pour marcher dans sa direction. — Dante ! Elle exclame son nom comme celui d’un vieil ami, gardant tout de même un peu de distance entre eux, consciente qu’il est important pour Dante d’avoir son espace. J’pensais que vous n'arriveriez jamais. C’est faux, évidemment. Elle sait qu’il viendra, à chaque fois, comme il peut être certain qu’elle ne manquera aucun de leurs rendez-vous qui n’en sont pas vraiment.  

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Cillian Murphy
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Célibataire mais gardant toujours des liens avec ses amantes, parfois il rit quand il se fit polygame. Heloïse aura eu une mauvaise influence, elle assumait parfaitement son polyamour, cause de la séparation, Virgil, de mauvaise foi, lui reprochait incessamment. Mais lui aussi multiplie ses aventures et cumule les amours.
il arbore sagement une posture d’intellectuel quand il sillonne les couloirs de l’université de la New York université, on le salue, bonjour monsieur, directeur du département de philosophie.
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Message Sujet: Re: cri des loups / dante   cri des loups / dante Empty Sam 24 Oct - 9:16


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Chaque histoire possède son monstre, qui les a rendues dures plutôt que courageuse, et alors elles ouvrent leurs cuisses plutôt que leur coeur, là où est blottie et cachée la petite fille du passé

  Dante a le regard perdu entre le sol et le plafond ; les rideau sont fermés sur l’inconnu, ces paysages de verres et de fer, ces personnages qui œuvrent pour maintenir une société inégale sur les rails de la déchéance, il a dans le coeur l’émotion funèbre de l’intransigeance, l’angoisse dans les veines. Marie-France, sa fidèle assistante, est partie, laissant Morante dans le souk de son dérangement psychique. Les dossiers traînent sur la longue planche de bois, le bureau d’ébène laqué, objet de standing pour un juge apprécié et connu. Il s’occupe de ses affaires comme d’une guerre et le capitaine se blesse à l’absence de l’ombre qui dirigeait le rangement. Il aimerait bien, inconsciemment, appeler Césaire, hurler sa détresse, et moi je vais faire comment maintenant, comment je vais faire ? Et les pensées tournent, tournent, tournent. Il se tourmente et rumine. Et beaucoup lui ont dit qu’il devrait aller voir un psy ; ne m’en voulez pas de mes mots abrupts, mais, parfois, vous avez comme des troubles autistiques, à rester focalisé sur une obsession, votre hypersensibilité, et puis… je n’ose le dire mais vos relations. Dante, toujours dans la lune, n’a pas écouté, dans le coin de son esprit a refoulé les critiques, elles sonnaient mal dans le cerveau, grinçaient comme griffes sur un mur de macadam. Il reste assis sur le siège de son bureau, en cuir et confortable, en oublie le temps, les minutes se chevauchent, l’homme erre dans son imaginaire, noir et horrifique, des corps de jeunes hommes, des charognes d’enfants, puis ce visage d’une fillette de cinq ans, puis cette Messaline, Honorine, Victorine. La dernière résonne, sauveuse, il se remémore ses yeux d’ange auréolés de cils romantiques, cette beauté taillée dans le marbre d’un calme et d’une empathie. Mais tout cela, Dante le brasse. Les pensées ne se collent pas à la rétine, il accumule les introspections, l’organe tourne à vide. Alors il se secoue, se lève, ferme la porte sans emporter de dossier, sur sa montre est affichée le retard constant, il se sent déjà coupable.

Il adopte la marche rapide d’un militaire se dirigeant sans se promener, valser avec la beauté de la nature, la beauté de l’architecture, Dante aime à rêver quand il flâne, mais coupable de retard, il a abandonné l’idée du songe en mouvement. La salle de sport arbore une placidité mêlée des effluves de sueurs, les narines repèrent les élans corporels décelant une énergie et des émotions agressives, il a constaté depuis des années que les boxeurs frappaient pour maîtriser la rage qui boursoufflait leur âme. Et Dante ne sait pas. De ces moments où les poings obéissent à l’instinct, s’ourdissent de fiel, ces instants de transe sur le ring, ces rites de virilité ne lui ont jamais plu, jamais déplu. Il entend la voix qu’il reconnaît – Dante récupère les détails des sons, chaque voix a une âme – de cette femme dont il ne sait rien en dehors du rendez-vous quotidien.  « J’arrive toujours en retard. » Dit-il, le dépit dans le chuchotement. Les excuses ne viennent pas, elles sont déjà ancrées dans la constatation. Le corps fin et sec se déplace jusqu’à l’espace d’exercice ; Dante observe. Toutes ces silhouettes et ces odeurs et cette lumière et cette transpiration, ses sens en saturation. Mais pourquoi est-il ici, dans ce lieu qui lui offrait, autrefois, un gage d’expression ? Qui, maintenant, l’oppresse. Peut-être que les jeux de violence ne lui conviennent plus, lui qui, déjà, se noie toute la journée dans l’horreur que peut commettre l’humain.  « Vous avez passé une bonne journée ? » Politesse inutile mais code pour fonctionner et paraître dans la société, Dante s’y plie avec suspicion comme un bon élève.


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Une constatation que je peux vérifier, à mon grand regret, à chaque instant : seuls sont heureux ceux qui ne pensent jamais, autrement dit ceux qui ne pensent que le strict minimum nécessaire pour vivre. Emile Cioran
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Message Sujet: Re: cri des loups / dante   cri des loups / dante Empty Dim 25 Oct - 23:39

C’est cette anonymité presque intacte, cette certitude qu’il n’y a rien, rien de plus que ces rendez-vous improvisés dans ce bâtiment où Vixen n’avait jamais mis les pieds avant son retour, que cette camaraderie née de ces silences qui calment les battements éreintants du cœur, qui la pousse à l’apprécier, lui et son aura si particulière, différente de toutes celles qui les entourent et émanent de chaque homme qui croise son chemin. Elle ne retient pas son souffle lorsque la présence de Dante se fait sentir, que ses prunelles azurées se mêlent aux siennes, qu’ils s’affrontent sans vraiment s’affronter, chacun faisant usage de la boxe pour des raisons qui divergent sur certains points, convergent sur d’autres. Vi ne cherche pas non plus à lui plaire, pas plus qu’une adversaire avec qui on s’entraîne, pas comme avec ces hommes qui ont le malheur d’être assimilés à des symboles de rédemption, des pères oubliés et retrouvés, là pour combler le vide de son âme calcinée, pour l’aider à se racheter auprès d’elle-même, de cette petite voix qui lui hurle que tout est de sa faute, tout, jusqu’à son propre abandon et les années à pleurer, le nez enfoui dans son oreiller pour couvrir les bruits s’échappant de ses lèvres tremblantes, à presque prier un Dieu dont elle n’a jamais cru pour avoir une famille, une mère, surtout un père sur lequel elle pourrait se reposer et qui l’envelopperait de ses bras protecteurs, ses doigts perdus dans ses cheveux pendant qu’il murmurerait qu’il l’aime. Non, Dante est de ces hommes qui n’attirent pas son regard par besoin viscéral d’être aimé et d’éclipser Blaise de son esprit, de son cœur, de son corps sur lequel elle peut toujours sentir ses mains parfois douces, mais trop souvent d’une rudesse qui lui arracherait presque encore des larmes, de son âme où son nom est gravé comme des lettres d’or dans le marbre d’une pierre tombale. Il lui inspire la sérénité, le calme qui n’annonce pas la tempête, mais rappelle juste que la vie ne devrait pas être un de ces combats qui usent le corps et l‘esprit jusqu’à ce que la terre ne fasse de nous que des tas d’os dans un cercueil payé une fortune.

Vixen fait mine d’impatience pour le taquiner, espérant secrètement voir un sourire s’étirer sur ses lèvres si souvent jointes en une ligne verticale. Aucun n’apparaît sur son visage. Le sien fait le travail pour deux, éclairant ses traits éreintés, harassés par le manque de sommeil, les nuits d’insomnie passées sur son balcon à enchaîner cigarette sur cigarette, à parfois rêver d’un rail dans le nez ou d’un cachet sur la langue pour se détendre et espérer s’endormir, mais à toujours refuser de contacter de vieilles connaissances. — J’arrive toujours en retard. — C’est faux, qu’elle lui offre, les sourcils légèrement froncés, donnant à Dante l’image parfaite d’une Vi faussement concentrée. Vous êtes arrivé pile à l’heure il y a deux semaines. C’était même un vendredi, pour être plus exacte. Les détails sont souvent négligés, à l’instar de ce qui se lit entre les lignes d’un livre ou d’une lettre, mais Vixen retient tout. Elle imprime jusqu’aux derniers des gestes, capable de l’étudier des heures durant pour y déceler le moindre danger. Sa mémoire lui fait parfois défaut sur les moments importants, les souvenirs qui doivent marquer une existence, comme si son cerveau faisait le choix de garder ça, de jeter ci, ça aussi, ah non, on le reprend, et de toujours conserver éléments que beaucoup qualifieraient d’accessoires de sa vie quotidienne. Et à moins qu’elle soit mauvaise observatrice, il lui semblerait que ce genre de détails ne semble jamais anodin pour Dante non plus. C’est pour cette raison qu’elle laisse les mots glisser hors de ses lippes, loin d’être effrayée par la possibilité que sa remarque soit reçue comme la confession d’une pathologie obsessionnelle.

Vi le suit silencieusement, ses doigts s’affairant à resserrer les bandes autour de ses mains, avant de se reposer nonchalamment sur une colonne à quelques mètres. — Vous avez passé une bonne journée ? Dante demande. Vi lève les épaules. Sa journée ? Banale. Pas de combat de rue prévu à vingt-deux heures, ni de Blaise pour lui répéter que si elle foire, ce n’est pas que du fric qu’elle va perdre, encore moins de rencontres hasardeuses en plein milieu de son salon, de flingues autour de la taille ou de liasses de billets passées de main en main dans la cuisine. Banale, certes, mais elle ne l’échangerait pour rien au monde. — Oh, vous savez. Elle était ennuyeuse à mourir, mais j’me plains pas. La vôtre ? Elle déteste ça, les questions qui ont à voir avec la vie quotidienne. Il est bien trop facile de laisser glisser quelque chose qu’on ne voudrait pas. Cependant, les éviter en dit peut-être bien plus, alors elle s’oblige à y répondre. Qu’est-ce que ça sera aujourd’hui ? J’peux enfiler des pattes d’ours si vous souhaitez travailler sur vos coups ou on reprend le sparring où on l’avait laissé la semaine dernière ? Vixen enchaîne, un sourire aux lèvres, parce que c’est la seule manière qu’elle a trouvée pour se sauver.

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Message Sujet: Re: cri des loups / dante   cri des loups / dante Empty Jeu 12 Nov - 10:30


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Chaque histoire possède son monstre, qui les a rendues dures plutôt que courageuse, et alors elles ouvrent leurs cuisses plutôt que leur coeur, là où est blottie et cachée la petite fille du passé

  Petit dans cet immense espace, Dante âgé de quarante six années ne cesse de trembler en son intérieur fragile. L’on dit des hommes de sa carrure et de sa beauté que la force s’enflamme dans ses veines, il est vrai que la violence sommeille, bien vite éteinte lorsque ses yeux se posent sur les phrases enchantées des romans qu’il lit, grâce à cette jeune libraire aux longs cheveux de lin, il a découvert l’horizon de la fiction, il avait lu les prouesses de l’imaginaire, comme un soin, une thérapie afin de taire les pensées. Dans cet immense espace, l’odeur l’assaille, les lumières bien que douces le pénètrent, l’agressent. L’homme ferme ses paupières, respire. Cela aussi se l’est-il accaparé, d’abord méfiant envers ces sciences méditatives – pourquoi croire à ces flopées marketing vantant les bénéfices d’une respiration contrôlée – il eut bientôt constaté que fermer son esprit l’instant d’une seconde lui fit un bien colossale. Il ne se permet pas d’errer dans le bâtiment, de laisser voguer ses iris océan sur les murs tapissés de peintures industrielles. Il se souvient de son arrivée dans cette salle, quelques fidèles se partageaient des moments intense de combat amicaux, s’enjoignaient à progresser. Dix ans, tous les jeudis. A cette question dont il ne voit pas le sens, la compagne lui répond comme pour se débarrasser des politesses. En réalité, Dante aurait voulu voir dans ses yeux un élan de joie face à cette… Finalement, il se demande si la politesse n’équivoquerait pas à la vacuité d’une vie communautaire. S’intéresser au vide plus qu’aux sujets passionnants ; se connaître. Profondément. Et la pensées, fugitive, je perds mon temps ici, éveille la lassitude.

 « Je pense bien que c’est mon dernier moment dans cette salle. Je ne la reconnais plus. » le froncement de sourcils puise dans l’expression toujours neutre du juge, le regret dans la voix s’épanouit dans le silence bruissant des sons de gorge et de l’effort. Il s’avoue enfin que sa carrière militaire disparaît de ses exigences, ce lien qu’il voulu garder afin de rassurer l’angoisse permanente de son esprit déjà ravagé par les trop nombreuses pensées, son plus grand obstacle. Il se fait vieux, il l’était déjà depuis son adolescence, toujours on le considérait possédant une grande maturité. Dante se confie à cette femme qu’il côtoie depuis quelques années, lui présente ses futurs projets de quitter la salle, pour mieux fuir, certainement, pour se noyer dans les livres, un autre pas dans une autre dépendance. Préserver les habitudes, en enlever certaines, mais naturellement, pour ne pas fabriquer les peurs éreintantes.  « Je crains fort de ne rien faire aujourd’hui. Veuillez accepter mes excuses. Je crois que j’ai besoin de fumer. » D’un mouvement leste, souple, se dirige vers la terrasse attenante.

Dante se penche à l’envers, vers le firmament d’un crépuscule baigné de noir et de suie. Les étoiles ont disparues de la surface des cieux, recouverts de la pollution, de ce mirage de la survie, le noir absorbe, avale les dernières beautés lumineuses. La cigarette à ses lèvres – il est rare que l’homme s’adonne à l’eugénisme de la nicotine – il observe le néant, le contemple et l’envie.  « Qu’est-ce qui vous plaît dans le fait de vivre ? » Il ne connaît assurément pas les codes d’une bonne conversation, ce qu’elle se doit d’être, superficielle. Dante, dans sa naïveté, son intérêt pour l’autre, dans son besoin d’être stimulé, questionne. La métaphysique s’harmonise avec son désir de la beauté, de l’ordre, de la clarté, nuancée par les réponses dont il n’attend rien. Par là, il montre sa considération à cette femme qu’il scrute, bienveillant.  

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