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 brooklyn/ oblivion

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Lù Paxton;

-- le petit prince --
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Lù Paxton



dickinson.
waldosia (ava), sial/vocivus (sign)
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bête de foire des désillusionnés, chiard paumé qu'on sait pas aimer.
prince de la voltige, dompteur de lion, l'art de faire vivoter l'étincelle sous le chapiteau.
SONNY ; OKSANA ; AVA

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Message Sujet: brooklyn/ oblivion    brooklyn/ oblivion  Empty Mar 14 Juil - 21:47

Partout, le silence d’une illusion qui s’achève,
de prestidigitations qui n’ont su troubler le réel,
et s’en sont retournées vers la nébuleuse,
froissées dans une constellation d’rêves.


Le cirque s’est assoupi, le môme y est étreint par la pénombre. Elle, aux bras forgés dans l’immensité, qui caressent la trogne préoccupée. La paume froide, fugitive. Il n’y a que le bruit des feuillages qui se frottent à l’acier des cages. Entre ses crocs, l’étincelle gesticulante d’une torche darde les verrous sur lesquels il tire pour s’assurer qu’ils soient scellés. Les chaînes tremblent et crissent en collision avec le métal.

La lune grimace, l’oeil à demi-clos,
fauchée de son repos.
Puis s’endort,
aux ombres nouvelles saisissant le dehors.


On entend encore l’échos des fusibles ployant sous ses doigts, vaincus jusqu’à l’aube. Dans ce linceul d’obscurité, le vague sentiment que cette parcelle de terre n’existe plus, rasée par extinction.
Il éteint la torche.
Les pas dans un entrelacs de tamisé, puis de noir profond. Il a le regard captivé par la pensée, sans égard pour les vers qui gondolent sous l’humidité quand il les dépasse, ni pour la plante de ses godasses écorchées par les cailloux.
C’est un point de clarté, une lueur à travers la carrosserie longtemps enténébrée qui chasse la torpeur. Les parois retiennent un chaos étouffé, un vacarme réduit au silence des invisibles. Et cette carcasse inhabitée qui tressaille tout à coup, s’auréole de suspicions.

Il y a longtemps qu’elle vivait là,
faisait germer ses noisettes sous ses eaux à lui.
Elles roulaient derrière la membrane,
ou étaient vides de tout,
de Lù.


Sceptique.

Pas envie d’croire qu’elle s’était extirpée du noir,
avait rejoint l’dortoir.


Tout au bout du silence.

Il s’approche. Ce n’est pas le courage, c’est la faute à son visage à elle. Qu’il voudrait voir réapparaître sous les ampoules, pour s’évaporer alors sans se faire de tort. Il pénètre la brèche qui n’a pas été soudée. Il a peur, finalement, qu’on vienne dévorer les miettes d’elle qu’elle a pu laisser.

« Qu’est-c’que tu fais là? »

Toison de jais,
l’iris impénétrable,
le cuir poupesque,
ses tâches de rousseur, des petites épées.


C’est elle, mais les lieux ne lui appartiennent plus, ne reconnaissent plus cette filante.
Peut-être n’a-t-elle jamais figurée sur cette toile-là.

« Il est tard, Sonny. Et les gens pensaient qu’tu t’étais barrée pour de bon »

Fais-moi une fleur,
et si t’étais le fruit de mon imagination?




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Un peu de nuit
pleure doucement d'entre
les cils d'un pinceau.
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Sonny Roth;

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Message Sujet: Re: brooklyn/ oblivion    brooklyn/ oblivion  Empty Jeu 16 Juil - 2:17

oblivion

elle suivait ses envies comme les pétales suivent le vent.
parce que sonny était enfant des roses - le cuir délicat écorché par la perfidie d'une beauté qu'on oublie de craindre pour trop l'aduler.
elles avaient de commun le rose perlé, arraché de leurs tiges, qui lui rappelait le nacre qu'elle déposait parfois sur le bombé de ses yeux clos et la couleur qui habillait chaque jour les pommettes qu'elle ne réhaussait que trop rarement sous des sourires.
et avec ça, elles avaient de commun le désir (in)conscient de s'envoler.
mais sonny, elle aimait à parler d’odyssées plutôt que de fuites, simplement pour se donner le droit de ne pas se sentir lâche, ni égoïste.
pour nier la peur, faire abstraction des vains espoirs qui la menaient toujours à quitter le port - qu'importe, elle y revenait toujours.
alors, elle retrouve à la nuit tombée ce quelque part où personne ne l'attend.
la silhouette fend les ombres jusqu'au repaire, remplit de son corps frêle la maison de fortune à l'espace étriqué, imprègne de nouveau ses parois de l'essence de son âme fantasque et de son esprit torturé.
et, quand l'oeil s'attarde un instant vers la fenêtre et que les étoiles clignent comme autant d'iris enchantés, elle se dit que le message est passé : sonny est rentrée.
mais petite solitude devient vite immense quand l'atteignent les ovations chaleureuses à quelques pas d'ici, sous le chapiteau majestueusement dressé. de la musique entêtante qui traîne son écho jusqu'à elle, elle se souvient de toi.
mais l'évagation est brève ; soudain tout se tait.
le monde retourne à son néant
sonny retourne à son tombeau.
c'qu'elle a trop vite oublié, c'est que même les morts se font visiter. mais, lorsque ta voix éclate contre les cloisons de bois, elle sait qu'elle ne dort pas. parce qu'on lui a souvent dit à sonny que, pris dans un fléau sans sommeil, les morts ne rêvent plus.
« qu’est-c’que tu fais là ? »
« je te retourne la question. »
quand de tes pas impertinents tu empiètes sans vergogne sur son minuscule univers, c'est toi le môme perdu.
« besoin de reprendre racine pour ne pas m'envoler. » (définitivement).
gamine fait la tête, te tourne le dos, refuse de te regarder trop tôt.
en son sein, elle tente pourtant de redessiner la finesse de tes traits.
et c'est facile, presque immédiat.
l'orgueil vivement touché, elle s'en veut de ne pas percevoir l'ombre d'une hésitation.
« il est tard, sonny. et les gens pensaient qu’tu t’étais barrée pour de bon. »
« s'il est tard, alors il est tôt pour quelqu'un quelque part. »
gamine rit.
dans son esprit trop singulier, le temps n'avait jamais fait de sens.
pourtant, elle lève les yeux, s'aveugle de la lueur laiteuse qui pâlit les carcasses à travers la fenêtre et trahit les heures.
t'as raison lù ; il est tard. bien trop tard. trop surtout quand mère lune avait vu passer des nuits d'éternité à attendre son retour. combien ? elle n'en sait rien. et elle se fiche bien, sonny, de la quiétude perdue de ce monde qui prétend si mal se soucier d'elle.
« les gens ? ou toi ? »
elle te toise, ravale par décence le sourire narquois qui titille la commissure de ses lèvres. poupée garde en elle combien elle aimerait t'entendre le dire ; que tu voudrais qu'elle reste un peu plus longtemps, parfois. pourtant, elle se serait tirée quand même, avec les mêmes bagages, le même creux au coeur - mais partiellement plein, cette fois, de la naissante jouissance intérieure que lui aurait procuré l'idée que tu pourrais manquer d'elle.
« un jour, je partirai lù. » qu'elle échappe, les épaules mollement réhaussées.

-- un jour, tu sais, la nuit m'avalera.
je me perdrai dans les ombres des sorgueurs et des filles de joie,
dans la foule de ceux qu'on damne et qu'on condamne.
les marginaux, les incompris.
les morts de coeur, les morts d'esprit.

et elle regrette presque de s'imposer un non-retour, pour le bonheur qu'elle pourrait un matin toucher du doigts.
mais c'est quand il se rapproche qu'elle a peur, sonny.
c'est quand t'es là, lù, qu'à l'aube d'un idéal sans plus aucun prix, la môme s'enfuit.


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Message Sujet: Re: brooklyn/ oblivion    brooklyn/ oblivion  Empty Lun 20 Juil - 23:05

Elle a les yeux qui murmurent.
Qui disent qu’ici, il est pareil à la pluie au milieu de l’attente interminable d’un été qui ne vient pas. Qu’il empêche les bourgeons d’éclore et les pétales de faner, puis que pour tout ce qui est déjà mort, les gouttes du torrent sont une ancre inespérée.
Et il les entend ses murmures, parce qu’ils lui parviennent par ce corps détourné et indomptable. En haut des marches, le garçon observe la désinvolture cachée derrière la vitre immuable qu’elle a érigée entre eux, impuissant jusqu’à l’épuisement.

« J’ai cru que quelqu’un s’était introduit »

Quelqu’un,
qu’on ne connait pas.
C’est quelqu’un comme elle;
un inconnu, un anonyme.
Ce qu’ils sont l’un pour l’autre,
sous ce toit.

Quelqu’un s’est introduit, mais je n’ai trouvé que toi.


« Ça sert à quoi de prendre racine là où tu finiras pas les arracher? »

Elle est mauvaise joueuse. Il est mauvais perdant. Sonny rechigne à jouer par les règles, et Lù compte les minutes avant de balancer les pions et disparaître, ébranlant le jeu.
Il couche son épaule sur un mur, croise les bras contre son torse, toujours incapable de dévorer la frontière pour avoir déjà savouré l’infranchissable. L’éphélidée s’amuse de quelques sornettes sur le temps, puis fait rugir un rire précieux, d’une curieuse rareté, dont il intercepte chacune des décibels. L’oeil distrait, son attention est happée à la fois par la fatigue et les traits du minois qu’elle fait émerger. Il hésite, se demande si elle existe, cette fille. Et se ravise enfin, le doute étant moins pénible que le verdict.
La nymphe lui avise finalement un regard, fait des mêmes lueurs qu’elle lui servait avant de partir s’exiler. Il s’y agrippe et le pénètre d’indifférence.

« Qu’est-ce que ça peut bien m’faire à moi, que tu sois là ou pas, que tu reviennes ou non, ce n’est pas à moi que tu paies un loyer »

Lù feint que l’absence de la gamine a fait son oeuvre, qu’il n’y plus de traces d’elle dans son esprit, ni même ailleurs. Affuté par les souvenirs claudicants de son instabilité, il refuse de faire l’erreur d’admettre à nouveau qu’elle pourrait lui manquer. Par le passé, maintenant, et les jours d’après.

« un jour, je partirai lù. »

C’est un battement de coeur,
perdu à jamais,
disparu dans la naphte de ses songes trompeurs.
Saccagé de l’intérieur,
elle n’a laissé que des battements titubants.


« Et t’irais où? »

Ils sont où les endroits,
qui veulent de toi plus que moi?


Il ne devine pas, Lù, qu’elle voudrait partir pour nulle part, partir tout court et à jamais. Vers ce lieu qui n’existe pas, et pour s’y perdre indéfiniment. La pensée qui s’exempte, s’occulte, couverte d’aspérités.

« Peut-être que j’serai le premier à partir »

Et alors, ça te ferait quoi à toi, d’être celle qui reste? Celle que l’absence piège? Est-ce qu'y'a encore un peu de moi dans ta cervelle à toi?



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Message Sujet: Re: brooklyn/ oblivion    brooklyn/ oblivion  Empty Jeu 23 Juil - 3:44

oblivion


sonny, elle a une ombre un peu trop noire et puis l'iris un peu trop éclatant. elle a le verbe velouté et puis les mots mordants.
sonny elle est comme ci, un peu comme ça, aussi, et elle se sent intruse la môme, en marge de la vie et en marge des autres - même en marge de tout ce qui lui appartient.
peut-être qu'au fond, elle ne possède rien.
« j’ai cru que quelqu’un s’était introduit »
elle regarde autour d'elle comme si elle n'avait pas compris que c'était elle l'intrus qui, de tes mots négligeants, ne devenait plus qu'un "quelqu'un" dénué de sa plus belle singularité. ça lui rend la minute qui suit un peu plus pénible, mais elle maintient ses épaules à hauteur de sa fièrté, croit presque te rassurer quand elle évoque les ailleurs dont elle revient.
mais c'est après coup qu'elle flanche.
« ça sert à quoi de prendre racine là où tu finiras pas les arracher ? »
elle pourrait se détourner de la fenêtre, détailler enfin ce visage qu'elle imagine contrarié. mais elle n'en fait rien, parce qu'elle a la trouille, sonny ; elle a la trouille que les traits soient aussi durs que les mots qu'elle entend déjà comme un adieu anticipé -
comme un "casse-toi sonny, personne t'attend ici".
« ça m'aide à croire que quelque chose me retient quelque part. »
elle ne sait même pas à quel point elle aurait eu envie de parler d'un quelqu'un, sonny.
pauvre ignorante, gamine nie le déni.
« qu’est-ce que ça peut bien m’faire à moi, que tu sois là ou pas, que tu reviennes ou non, ce n’est pas à moi que tu paies un loyer. »
elle se retourne enfin et observe ton allure de ses yeux assombris par la fronce de ses sourcils.
« ce n'est pas aux autres non plus. »
alors rien ne fait plus de sens lorsque ta phrase tourne et retourne dans son esprit troublé.
« le monde se fiche que je ne sois pas là. personne ne pleure la lune quand il fait jour. personne ne pleure l'hiver en plein été. »
parce qu'ainsi vont les cycles, ils reviennent toujours.
comme elle.
pourtant, elle garde au milieu de ses certitudes celle qu'un jour, le voyage serait sans retour.
« et t’irais où ? »
elle laisse naître, cette fois, le sourire qui menaçait depuis quelques secondes déjà, tandis que ses yeux se plissent sous le regard attendri.
« c'est drôle, t'as pas compris. »
le visage recroquevillé oppresse et étouffe le murmure déjà presque inaudible. tu ne comprends pas, mais elle ne veut pas que tu comprennes.
sonny, elle sait que les secrets sont faits pour être gardés.
sonny reste muette, ne sait plus hurler ; il n'y a bien que le criard de l'écarlate qu'elle sache encore dompter du bout de ses pinceaux qui remplacent alors les fouets.
car les sentiments sont fauves,
et les maux de leurs crocs se défendent dès qu'elle tente (en vain pourtant) de les réprimer.
« t'aurais pas envie de me chercher si tu le savais. »
elle prend conscience, la môme, que derrière les mots qu'elle s'autorise se cachent ceux qu'elle ne dit pas ; qu'elle nourrit l'espoir insensé que tu pourrais avoir envie, un jour, de la retrouver. dans sa douce naïveté, elle ignore que le vide qu'elle laisse ne sera jamais aussi grand que celui qu'elle porte en son sein et emporte à chaque fuite. si seulement on lui avait dit que personne ne court après le néant.
elle aura beau se retourner sonny, pas même son ombre ne la suivra.
c'est comme ça.
elle est seule dans sa tête, seule sur sa terre, se pense aussi la seule à pouvoir quitter celle qu'elle foule chaque fois pour revenir jusqu'ici.
comme si dans ce siècle moderne, elle était l'unique ulysse.
« peut-être que j’serai le premier à partir. »
le coeur se glace, transforme la poupée en statut de givre.
il lui suffit d'une seconde pour t'en vouloir de ne pas suivre les règles de son jeu.
dans celui-là lù, t'es pas celui qui part.
« ce serait tricher. »
parce que sonny, elle ne veut pas avoir le choix de te retenir.
alors si t'es le premier, elle sera la seconde (mais jamais celle qui reste).

-- et quand tu partiras à gauche lù, alors j'irai à droite
ça me donnera pas l'air de courir après toi
les jambes à mon cou, le coeur après nous
et même si j'creuse la terre
sous chaque caillou, sous chaque strate,
je trouverai même pas l'courage, tu verras
de te jurer qu'un jour, on se retrouvera.
(pourtant lù, on se retrouvera).



Spoiler:

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Message Sujet: Re: brooklyn/ oblivion    brooklyn/ oblivion  Empty Sam 15 Aoû - 13:15

Les pupilles se dilatent aux portions de Sonny qu’il grappille à travers chacun de ses mouvements, puis chacune de ses articulations. Il fouille en elle parmi les souvenirs-fossiles d’un ovale mutin à l’expression tirée par les diables mélancoliques, et ne trouve rien que des bribes. La somme désastreuse de tout ce qu’elle est prête à offrir, encore moins que des miettes et sans être tout à fait de la matière; un legs abscons qui ne veut rien dire et ne reflète plus grand chose. Un amas de rien qui lui donne subitement envie de partir, lassé par les recherches insensées d’elle.
Ça le frappe. Brutalement. Cette réplique incisive qui ne parle de personne, porte toute l’importance à un quelque chose. En même temps, c’est à la fois ce qui retient ses traits fermement moulés dans le marbre, condamnant depuis longtemps les espoirs venimeux qu’offrent la sémantique fantaisiste de la gamine. Combien de fois les sentiments ont-ils buté sur les faux-semblants qu’elle dissémine comme grains de sable au pied d’une mer.
Ça lui échappe, à Lù, les libertés qu’elle fait prendre à son coeur jusqu’aux entraves.

Ses yeux sont une arme,
qui sert à décortiquer l’âme.
Elle perce ce qu’il reste,
à lui qui tend tout ce qu’il s’est déjà amputé,
juste pour elle, qu’elle se devine aimée.


“le monde se fiche que je ne sois pas là. personne ne pleure la lune quand il fait jour. personne ne pleure l'hiver en plein été.”

Il aurait dû discerner le sentier de sa parole, ce qu’elle finirait pas admettre l’instant d’après dans un flot clair d’intentions: qu’elle partirait, sans ambage, sans détour, et résolument sans retour. Mais la lune promettait toujours de revenir, en même temps que l’hiver, puis tout ce qui se jure éphémère avec eux revenait. Alors il a fait comme le monde et s’en est foutu, du début qu’elle prendrait ailleurs pour revenir dans ses nippes de gamin du cirque, quand bien même ne reviendrait-elle plus, et jamais contre lui.

“C’est pas le monde qui s’en fiche de la lune, de l’hiver. C’est eux qui se retirent sans que le monde puisse y faire quelque chose, tu retiens comment la lune ou l’hiver hein?” - c’est comment, qu’on te retient toi?

Du reste, il demande quand même où est-ce qu’elle et tout ce beau monde se retirent quand ils ne sont plus là. Partis indéfiniment, certains pour toujours. En guise de réponse, Sonny fait jaillir l’éclat d’un sourire qu’il dirait compatissant si toutefois il n’était pas emprunt de sa réplique moqueuse et placide. Du rond de ses azurs qu’il a déposé sur ses railleries, le garçon dévoile l’attente obstinée de la vérité. Du bout de ses lèvres finalement, elle dit qu’il devrait laisser tomber, qu’on demande pas à lune, pas plus qu’aux saisons où est-ce qu’ils s’en vont parce qu’en réalité, ils s’en vont pour se cacher. De quelque chose.  

“J’en sais rien si j’voudrais venir te chercher, tu me laisses jamais le choix.”

Il énonce en reproche, s’avoue à reculons.
Comme s’il était capable de résoudre l’insoluble, le noeud de Sonny qu’elle porte dans sa crevasse, des cordes de souffrance qu’il ignore encore, mais dont il peut voir qu’elle n’essaie point de se défaire. Elle y enchaîne sa carne pour que les filets n’attrapent personne d’autre qu’elle. Prompte à appeler triche, l’imprévu, les écarts de la destinée.

“Alors reste. Parce que si tu pars encore… Parce que si tu pars encore, à ton retour il n’y restera que le vide.”

Lù hésite à l’admettre damnée dans sa solitude éternelle, il hésite à lui dire pour buter encore. Mais ses mots portent la fatigue, d’une chamade dirigée vers le néant, celui qu’on appelle Sonny.


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