oh, the misery (samaël)

traits de caractère / en cours.

y a pas d'recette, pour supporter les épreuves
remonter les cours des fleuves, quand les tragédies pleuvent
y a pas de recette, pour encaisser les drames
franchir les mers à la rame, quand le rêve te fait du charme
y a pas de recette, quand t'en avais pas non plus
personne ne t'avait prévenu, tu t'es battu comme t'as pu
y a pas de recette, quand l'enfer te serre la main
(grand corps malade)

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l'opulence. le paraître. tu as baigné dedans, sans jamais y adhérer. seulement, dieu sait que les apparences sont trompeuses. riche famille de la côté ouest, on t'a enfermé dans cette cage dorée. ta conception jusqu'à ta venue au monde n'a desservi qu'un unique but : ta sœur. ta grande sœur. l'être de lumière déifié en proie à la déchéance. le cheveu brun qui tombe du haut de sa tête, la malade qui la ronge. peu à peu, chaque jour. il fallait faire quelque chose alors qu'aucun des deux parents n'était compatible à une greffe. sauver les apparences à tout prix. tu es, ce que l'on peut appeler communément, un bébé-médicament. sombre malédiction pour certains, miracle pour d'autres. ça aurait pu être beau, un nourrisson. non. ton enfer sur terre, la prison de chair. une enfance de privation pour toujours être prêt à la moindre transplation ou don de sang. « je t'ai dis quoi ? bon sang, jamais de sucre ! » elle n'a jamais su rien faire d'autre, injonctions quotidiennes et sermons absurdes. ta génitrice a fait bien pire. aller pester violemment contre l'infirmière de l'école pour t'avoir donner un antalgique pour des maux de tête, diable que le sang contaminé selon ses mots. tarée de la haute. tu ne l'as jamais guère considéré plus haute, elle non plus d'ailleurs. un outil qui allait simplement aider son rayon de soleil à vivre plus longtemps. seulement, il y a bien longtemps que son sort était scellé mais le tien ne pouvait se résumer à une vie d'asservissement. tu le savais. tu le sentais. alors, tu as commencé à devenir violent, depuis tout petit. volcan de colère en fusion qui menace d'exploser à tout instant, déversant son flot de haine face à cet iceberg d'injustice qu'à été ton enfance. la seule échappatoire à tes yeux ? regarder l'avenir à travers des barreaux.

tu as quitté une cage pour en retrouver une autre. un braquage juteux, des vols et quelques bagarres ont suffit à t'envoyer en cellule. la faute à la récidive. tu es à peine majeur et ton palmarès est déjà édifiant. il te fallait te sortir de là, de l'enfance chaotique que l'on t'a enduré. un rein en moins, des séquelles comme des plaies béantes mais une colère qui semblait s'être quelque peu étouffer. malgré tout, tu étais libre. loin des chaînes que l'on t'a forgé. il ne te reste qu'une longue page vierge à écrire, d'où l'on laisse couler le temps comme l'encre la plus indélébile. tant de possibilités, de voies qui semblait s'offrir à toi. à ta sortie, après plusieurs mutations de prisons à ta demande pour éviter que l'on ne piste ta trace, tu as changé d'identité. adieu le point d'ancrage. tu es devenu samaël. l'ex-taulard sans le sous en poche, juste assez pour un trajet avec ton sac sur le dos : new-york.

tu es arrivé avec une idée dans la tête. tenace. folle, même quand on y pense. te ranger. avoir accès à une formation. une vie que l'on peut qualifier de sans histoires. seulement, tu avais trop besoin d'argent. la survie plus que la vie. tu as squatté à droite, à gauche, sans jamais savoir où tu allais dormir le soir venu. la nuit tombée, la cancéreuse aux lèvres, tu t'es laissé abordé alors que le brouillard embuait ton esprit. « pssst, mec. t'as l'air complètement à la ramasse, bordel. t'as b'soin d'quoi ? d'fric ? » tu le considères enfin. un drogué, sans le doute. pourtant, il te sort une énorme liasse du dollar vert qu'il évente sous tes traits marqués. « casse-toi, j'ai b'soin de personne. » tu lui tournes le dos mais par quel sortilège, il sort les mots qu'il faut. « attends, mon gars, excuse-moi. j'voulais pas t'brusquer, j'veux juste aider parce qu't'as l'air sacrément dans l'besoin et quand je peux recruter du monde, j'le fais. » tu fronces les sourcils et tourne les yeux vers la frêle silhouette. « recruter ? » curiosité piquée à vive.  « quoi ? tu connais pas les red wolves, l'ami ? » quand on a mis les doigts dans le pot de miel, on y est englué pour l'éternité. t'étais foutu, samaël. dans l'embarras jusqu'au cou. dans le passé, tu as goûté à une convoitise de plus maudites : l'argent facile. les rouages venait de s'enclancher ou alors, l'étaient depuis bien longtemps. selon le point de vue de chacun. toute la haine emmagasinée dans sous tes rudes épaules pouvait enfin s'exprimer, arabesques sordides. violents. électrisants. tu as rejoins les red wolves, après t'être fait passer à tabac. tradition de la maison, comme ils disaient. t'as rendu des coups alors que tu devais simplement les encaisser. le pire, c'est que tu as aimé ça. « j'serai le plus meilleur d'entre vous ! » que tu te souviens avoir hurler. chien fou et enragé, enivré par l'adrénaline d'un pouvoir que tu venais tout juste de goûter. effectivement, tu as été brillant. loyal sujet, presque bras droit du joyau de la couronne. tu as gravi les échelons un par un, pendant des années dans la sueur, le sang que tu as fait couler. plus rien ne semblait arrêter ta course effrénée. tu allais mourir jeune, tout le monde te le disait. pas l'once d'un doute. tu étais sortir des bas-fonds de la jungle urbaine, tu avais maintenant une vie correcte. plus de doutes, carrière criminelle toute tracée. à moins qu'une éclaircie vienne tenter de percer l'épais manteau de noirceur qui cajole ton existence.

deux émeraudes discrètement maquillées. une soyeuse toison auburn qui caresse ses lombaires. un hâle des pays d'amérique latine et cet accent des plus charmant. elle s'appelait nieve.

en cours.