Kemen Herrera;
-- all we have is now -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
alejandro speitzer. waldosia. kaan. 3552 1109 30 libre comme l'air, à la recherche d'une nouvelle âme à sauver. gérant de ta propre boîte d’événementiel. et boxeur en salle à tes heures perdues. au creux du traditionnel. inés - larissa - shaye - you ? - you ?
| Sujet: oiseau de nuit (larissa) Sam 26 Fév - 11:12 |
| oiseau de nuit
la nuit arrivait, recouvrant new york d'son manteau sombre. enveloppant les derniers rayons du jour dans un cocon réconfortant. pour toi, ce n'était pourtant qu'le début d'la soirée. l'coup d'envoi d'une réception à l'envergure non dissimulée. parce que ce n'était pas qu'une célébration, c'était un nom que l'on saluait. honneur marqué à un homme qu'le pays adulait. pris à parti, tu l'avais été, quand c'était à ta société que l'on avait confié les préparatifs. tu n'pouvais pas cracher dessus, pas sur une mise en avant qui servirait tes intérêts. qui apporterait une corde de plus à votre arc, vous élevant un peu plus haut dans les sphères d'la grosse pomme. tu prends l'privilège sans qu'ça t'monte à la tête. t'es d'ceux qui savent qu'on peut redescendre aussi vite qu'on est monté. toujours les deux pieds bien ancrés sur terre. t'arpentes la salle, échangeant quelques banalités en tout genre avec ceux qui avaient été à l'initiative d'cette soirée. ceux qui l'avaient rendu viable. et les invités, venu en nombre. proches ou simples connaissances de monsieur vanderbilt. tu n'connaissais pas grand chose d'ces chefs d'oeuvre, de ce qu'il avait fait pour être ainsi couronné. tu n'en savais que c'que les magazines aimaient en raconter. les gros titres et les tabloïds qui l'glorifiaient puis l'écrasaient. t'enchaînes les sourires, tu serres des mains, jusqu'à c'que ton regard percute la femme en noir. l'élégance du corbeau, la magnificence de la colombe. la silhouette hypnotique auréolée d'un air, tantôt présent, tantôt absent. tu l'avais souvent vue, remarquée dans l'ombre des salles. elle, la femme derrière l'homme. elle, la femme qui l'rendait sans doute plus digne d'confiance. elle était la discrétion dans son exubérance. elle était la sincérité dans ses propos d'beau parleur. elle était toutes les qualités d'ses défauts. et là où comme tant d'autres, elle aurait pu s'rassasier du prestige et d'la renommée, elle semblait au contraire s'en éloigner. tu n'savais rien d'elle, qui parfois faisait semblant de n'même pas exister. mais t'avais envie d'gratter la surface pour laisser apparaître tout ce qu'elle pouvait cacher. tes iris la fixent de loin. t'hésites à perturber son échange avec quelques personnalités. tu manques de légitimité pour venir l'importuner. pourtant, tu n'en feras cas qu'un court instant. te décidant à avaler la distance jusqu'à celle qui dans l'noir, brillait encore davantage. tu t'avances, et comme un mauvais vent qui bousculerait les existences, c'est l'homme d'la soirée qu'tu viens à retrouver. celui qui, au bras d'sa femme, venait d'se glisser. monsieur et madame vanderbilt, j'espère que la réception saura répondre à vos attentes et ravir vos invités. ta politesse enserrant chaque mot passant la barrière d'tes lèvres. tu les regardes tour à tour, les gratifie d'ton intérêt. la presse ne devrait pas tarder à entrer, j'attendais votre feu vert pour donner l'mien. la sécurité était sur l'pied d'guerre, attendant les instructions que t'allais leur souffler. chaque arrivée était filtrée, la liste des invités scrupuleusement décortiquée. aucun faux pas n'devait venir enrayer les festivités. et si tout fonctionnait comme prévu, peut-être arriverais-tu à isoler l'mari pour mieux t'enticher d'la femme. |
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