enfants terribles (silas)

traits de caractère / papillon de jour attiré par la noirceur, silas s'annonce comme le fugace mirage qui reste sur les lèvres. adrénaline. vi(ce) astronomique coincé sous un parfum de chair, vide mélancolique qu'elle tente d'effacer à s'enfumer, à s'briser le crâne contre les murs trop blancs, à crier (le prénom du défunt) comme une putain de délivrance. extrême toujours trop fort, toujours trop vite, toujours trop enfouis. silas, c'est l'extrême dans chacun de ses pas, chacun de ses regards emplis d'une animosité à faire pâlir les joues les plus laiteuses. enfant ténèbre, y'a plus de lumière dans son frêle être, l'aura dorée s'est envolée, ce jour où lui a disparu. et rien que d'y penser, ça lui foutrait la nausée.

la haine,
la haine lui ronge le myocarde.
ronge son être tout en entier
la haine, la haine, la haine
mais pour qui?

la douleur ronge. se fait amorphe lorsque l'on tente de l'attraper. la douleur érode.
les yeux aqueux, la respiration contrôlée
(j'veux pas pleurer, j'peux pas)
les lèvres mordues pour atténuer cette souffrance; oh aujourd'hui silas vient de perdre son frère.
et elle en crève. ça aurait dû être elle. pas lui. et ce jour là,
elle a vu. elle a vu dans les yeux des berzins qu'ils le pensaient tout bas.
arme plantée dans le myocarde. et les mots qui se perdent en chemin.
et ce jour là, elle n'a même pas daigné lever son regard sur jordan. tout s'est détruit. de leurs fautes, il s'est éteint. foutus gamins, foutus gamins qu'elle s'est répétée en boucle.
f o u t u s
gamins.
(cercle, carré vicieux)
et le seul apollon de sa vie s'en est allé. et silas ne l'a pas retenu, a pensé trop de fois à le rejoindre. mais il faut bien quelqu'un pour tenter de recoller les dommages c o l l a t é r a u x.




et tout tourne
retourne
aux mêmes sujets
la vie misérable
les remets sur son chemin
injustement







elle s'souvient plus exactement du moment où elle l'a revue. seulement quelques bribes, malheureusement
tout n'a pas été effacé de sa mémoire: c'est le pire;
c'est le pire de ne pas savoir où placer sa haine, sur soi ou sur les autres.
c'est le pire d'hésiter à sauter en voyant un pont, c'est le pire d'y penser
systématiquement. (ce deuil)
oh, silas s'est anesthésiée, (pour un temps) et toutes ces folies se sont envolées.
vide, vide, ô vide sont ses sentiments, gamine de glace
gamine de l'iode, pas de la mer non;
de ses larmes.
maman a dit: dieu l'a rappelé près de lui
mais silas, elle avait ce rictus près des lèvres, mauvais rictus, celui qu'on a après avoir perdu son innocence. celui qu'on a quand on est désespéré et qu'on essaye à tout prix de faire croire l'inverse;
le jeu peut être mauvais même si les acteurs sont bons.
non maman, dieu n'a rien à voir dans cette histoire. parce que si il avait dû rappelé quelqu'un; c'est sur moi que ce serait tombé.
et puis y'a jordan, jordan, jordan, son prénom s'impose trop souvent dans la tête de silas
c'est jordan, mais justement C'EST jordan. y'a plus que de la haine à son égard, une rancoeur accrochée aux tripes. échec.
c'est arrivé quand déjà, qu'les mots heurtent plus que les coups?