t r o u b l e m a k e r -- a d e s

01. oh mama ; Tu étais déjà, une étrange créature pendue à ses bras. Ta mère t’accueillant contre sa clavicule, le souffle coupé par tant d’efforts, t’étais ce qu’on appel un enfant programmé. Des mois durant ils ont essayés, essuyant les échecs, alors contre les parois de leur crâne, t’étais déjà l’enfant parfait avant même de pointer le bout de ton nez. Ils t’imaginaient sublime et sage, ton prénom soufflé avec une tendresse débordante, bordé dans le plus beau berceau du monde, caché derrière les murs de leur richesse. T’étais le petit garçon légèrement surprotégé qui savait comment alarmer ta mère, tu savais comment faire pour la rendre mièvre quand de tes grands yeux noires tu l’observais avec l’idéalisation que seul un enfant possède dans le fond de ses pupilles. Et, tu ne saurais dire quand tu as véritablement changé, sans doute lorsque t’as ramené un chat errant, du haut de tes quatre ans et que tu ignores encore aujourd’hui ce qu’est devenu la bestiole. Tu te remémore parfois le regard alarmé de tes parents, le dégout qui déformait les traits de leur visage. T’étais trop jeune pour comprendre que les gens de ta caste n’étaient pas comme les autres, ça c’est à ta dizaine que t’as pigé que t’étais inadapté, quand t’as ramené le pauvre mioche qui se faisait cogner par son père que tu l’as compris. Les rideaux de ton tombeau qui se fermaient, et les regards de tes parents qui se détournaient de ce qui te semblait vrai, la crasse, la violence, et surtout la pauvreté. Ton adn te rappelant à l’ordre puisque n’est pas Leigh n’importe qui. Ce qui est fort dommage, parce que toi, t’as juste eu envie de tout casser dès ton premier âge, te jouant de tes nourrisses et les séduisants de tes charmants sourires d’enfants pour te faire pardonner. C’est qu’en grandissant tu t’es décharné de toute ton innocence pour devenir le r e n i é .

02. troublemaker ; Ce que tu retiens de tes années lycées, ce sont les hématomes qui venaient cajoler ton visage, comme le ferait un pinceau sur une toile. Le regard excédé de ta mère quand tu haussais les épaules, te délestant de ton sac à dos, tes cheveux noirs toujours en bataille et ton regard qui était un jet de flamme. Un zippo toujours entre tes doigts, même ton père venait à craindre tes actes de rebellions, ils ont pourtant essayé, de t’envoyer vaguement à l’armée, l’idée soufflée lors de l’un de ces dîners desquels tu rêvais de t’échapper. Et toi, t’as ri à gorge déployée, soufflant de ton air dédaigneux qu’ils te renverraient, avec de l’argent en plus. Et c’est là, que ta mère a compris que t’étais une cause perdue, toi qui était l’opposé de ton homologue, Ares, te fichant bien de recevoir une quelconque reconnaissance parentale. T’as compris ce soir là, que ça ne te touchait même pas, ces regrets ancrés contre leur rétine, ceux d’avoir donné la vie à un désaxé, tu culpabilisais même pas de déposer une pierre de plus sur les épaules de ton cadet. Ce gosse que tu ne savais pas aimer, qui te désolais quand tu l’entendais chantait les louanges de ce monde privilégié dans lequel tu grandissais. Ça te démangeait les phalanges de lui fracasser le nez, de l’attraper et de lui foutre la vérité sous les yeux. look, that’s the cruel world , celui des gosses qui hurlent à la famine, ces mioches que t’aidais déjà à l’époque. Ça te fatiguait, de débattre jusqu’à l’aube, tu faisais tâche sur l’arbre généalogique que t’observais toujours avec un sourire tissé et dédaigneux sur les bordures de tes lèvres, tes parents plus accroché au passé qu’à l’avenir décousu et incertain, celui vers lequel tu volais à t’en bruler les plumes. T’as jamais été aussi déterminé que ce soir, ignorant la dépression silencieuse et profonde qui serpentait dans les entrailles de ton cadet, ta clope coincée entre tes lippes, tu te lèves, fait racler la chaise contre le marbre sous tes pieds. Ta gestuelle portée par l'envie, unique, secouer le monde du haut pour le tirer vers le bas, ton silence comme unique réplique, et le regard de ton cadet qui se déporte sur ta carcasse. « — You’re a mess… » qu’il te souffle, et si t’étais pas autant aveuglé par le dégoût de ce monde là, tu l’entendrai, la pointe d’inquiétude que le plus jeune te lance. Mais, non. Ades, tu préfères renier tout ce qu’il est, ton sourcil qui se arque, cet air arrogant que tu maintient comme le miroir de ce qu’ils représentent. « — You’re a fucking coward, so don’t blame me for that, little one. » que tu répliques, le sarcasme qui vient entaillé les parois de ta gorge. Tu regretterai presque, si tu n’étais pas convaincu que lui plus qu’un autre, méritait mieux que ça. Mais Ades, tu ne sais pas comment faire. Tu ne sais pas réparer, tu ne sais que casser.


03. oh brother ; «  You’re brother isn’t fine Adryen… » la phrase tourne en boucle, ricoche comme des balles le feraient contre tes hémisphères. Ça te hante dans tes songes, cette voix brisée, et tu te revois mioche d’abord, repousser le cadet d’un revers de bras, tu te revois t’échapper de cette demeure qui t’étouffait pour aucune autre raison que les tiennes, incompréhensibles. T’étouffes dans ton costume, t’es pas toi, tes obsidiennes n’ont plus aucun filament vital, et aucune once de provocation ne vient acidifier ta langue, t’es juste là sans être là. Et ce depuis le moment où il t’a pris en otage, que ses jambes se sont accrochés à la fenêtre, et qu’il ne reste de lui, que le bruit de ses os qui se fracassent contre le bitume, et ta main, unique fois , tendue vers lui. Dans tes nuits les plus sombres, celles où l’alcool ne suffit plus, pas même les petits excès d’à côté, substances illicites que tu te risques à ingurgiter pour oublier, rien ne s’efface. Et tes cris sont étouffés, tout est bloqué, tu demeure dissocié de la réalité, cette fois-ci, la présence de ta bande ne suffit pas, parce que tu ne les vois pas. Non, toi t’es hanté par ce qu’il t’a fait, par la mort qu’il s’est donné sous tes yeux, t’es même pas en colère, contre tes parents. Tu sais qu’ils ont essayés là où tu n’as même pas osé regarder, et quelque part tu te dis, en suivant tes géniteurs jusqu’à l’intérieur de leur bâtisse, que s’ils ont eu autant de difficulté à procréer c’est qu’il y avait une raison à ça. Que leur génétique était condamné à générer des désaxés qui finiraient enterrés avant eux. Andrew le premier à sauter le pas, et toi, qui finirait par crever de tes excès. T’es plongés dans tes pensées, debout et aussi inerte que l’est le cadavre que vous venez d’enterrer, quand la paume de ta mère vient te réveiller de tes hallucinations silencieuses. La claque est plus douloureuse que ce que tu as pu connaître jusqu’à présent, tu la regardes et pour une fois, t’encaisse en silence, sa douleur, ses hurlements qui forment des mots et des phrases que tu n’entends qu’en bruit de fond. Tu ne dis rien, tu ne sers même pas les poings quand ton père tente de la raisonner. T’as pourtant envie de lui crier de la laisser faire, que tu le mérites, et elle s’échappe. Ta mère, ne t’a jamais paru aussi minuscule que lorsque ses poings viennent s’acharner contre ta poitrine, sa souffrance venant réveiller tes os, ça ricoche sous ta chair et plus que jamais tu saisis, que tu n’as rien à faire ici. « I wish it was you !!! » Qu’elle hurle, comme si ça pouvait te réveiller de ton état neurasthénique. Comme si ça pouvait déterrer le cadavre qu'elle pleurait. i Wish too que t’aurais aimé lui rétorquer, tes mains alors viennent stopper l’acharnement des siennes. Et tes yeux belliqueux deviennent humides au rythme du ruisseau de ces larmes qui mangent les joues de ta mère. « You’re not my son, He was my son ! disappears and never comes back to us !! » T’encaisse la haine qu’elle te carbonise à la gueule. T’encaisse et tu dis rien, tes doigts cajolant ses poignets. T’aimerai la serrer contre toi, être le fils qu’elle s’était imaginé quand ses doigts caressaient son ventre rond. Mais, t’as conscience que tu ne le serais jamais, quelques jours peut-être pour donner l’illusion, mais rien de plus profond que ce que lui avait offert Andrew. Alors, t’accepte ton exile, te retourne sans même un regard, t’efface leur nom, leur histoire, et tu deviens a d e s , les poings et les mots plus violents qu’ils ne le seront jamais.



04. marauders ; Tu ne sais pas trop où situer le point de départ. T’as juste trouvé le frère que t’as jamais eu dans le premier, ce dernier amouraché de la seconde. Cette dernière vous présentant au troisième. Au début c’était ça, et puis t’as récupéré l’avant dernière. Et puis tu t’es dit que t’allais protéger la dernière. Une belle bande de myocardes désossés, et chacun de vos regards portent des stigmates que vous connaissez. Le silence devient parfois vos plus belles conversations, certains sont plus violents que d’autres, certains sont solaires. Mais tous, vous formez une sorte de complémentarité, et tu le sais Ades, que s’ils n’avaient pas croisés ton chemin, tu te serais flingué un matin. Dans la continuité tragique de ta lignée. Tu le sais qu’au-delà de tes magouilles et de ta violence verbale et physique, que t’entretiens au quotidien, ils sont ceux qui te maintiennent en vie. Ares ce frère de toujours, cet homologue aussi différent qu’il t’est similaire. L’étoile contraire qui le suit comme son ombre fait parti du tableau. Gideon et cet amour fraternel que vous partagez dans vos excès de violences, la catapulte de ce que t’as jamais été pour ton propre frère qu’il te renvoie au visage, mais pour lui, t’es là, à ta manière, celle qu’il comprend tu le sais. Ivy cette âme brisée que t’as pas envie de réparer, que t’as envie d’endurcir pour qu’elle prenne sa revanche sur le monde, tu ne le lui avoueras jamais cependant, lui martelant à quel point l’avoir à tes côtés est une plaie, mais ce n’est pas vrai. Ça ne le serait jamais. Et puis, elle plus que les autres, Ophélia tu pourrais écrire sur elle, des poèmes entier si t’étais doué, la vérité, c’est qu’elle a mis en éveille ce que tu pensais anesthésié. Elle insuffle la vie en toi, simplement en accrochant ses orbes aux tiennes. Et tu les aimes, sans doute un peu maladroitement, toi qui blesse par tes mots et tes poings, tu ne les remerciera jamais, de te supporter, là où, d’autres t’auraient abandonnés.


05. ( s a r c a s t i q u e ) -- ( c u i r ) -- ( v i o l e n c e ) -- ( f r a n c h i s e ) -- ( a r r o g a n c e ) -- ( c i g a r e t t e s ) -- ( s i l e n c e ) -- ( i s o l a t i o n ) -- ( d a m n é ) -- ( b a r b a r e ) -- ( p y r o m a n e ) -- ( i l l é g a l i t é) -- ( m a n i a q u e ) -- ( g é n é r o s i t é ) -- ( o i s e a u d e m a u v a i s a u g u r e )