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 Bang bang i shot you down (Orphée)

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Message Sujet: Bang bang i shot you down (Orphée)   Bang bang i shot you down (Orphée) Empty Sam 15 Aoû - 20:11

bang bang i shot you down
Orphée & Misha

« You can say anything you want cause I've heard it all before. All you can do is pray for a quick death, which you ain't gonna get. »
Il n’avait suffi d’un rien pour que tout n’explose, tonne et tempête. Balayant les quais déserts d’autant de carcasses fumantes lorsque l’entrepôt prétendument abandonné fut avalé par la chaleur des flammes fulgurantes. Misha avait à peine eu le temps de s’y engouffrer et d’en ressortir, un téléphone oublié dans l'habitacle de la berline comme l’appel d’une chance ou d’un ange gardien rédempteur. Cela lui avait sauvé la peau, de perforer son esprit de cette minime omission puis de tourner les talons derechef. La détonation avait enflé dans son dos, le projetant lourdement au sol sous les gravats et la poussière. Il s’était relevé mollement, la gueule endolorie mais intacte, accompagnant ses râles des gémissements de ses compagnons. « Les gars. Vous allez bien ? » Misha s’enquiert de ses soldats, s’assure que la faucheuse ne les a pas percutés dans le sillage de la déflagration. Derrière eux les flammes ont l’appétit vorace comme elles avalent l’entrepôt de leurs ventres insatiables. Il sent les muscles tendus, perclus d’une douleur vive, les articulations en branle comme il se relève. Bien chancelant, mais bien vivant. Le regard de charbon percute la silhouette de la bâtisse en flammes, incendiée à dessein, et c’est un courroux qui grogne dans l’estomac, attaque les flancs, s’enroule bien autour des viscères. Il gueule, Misha. Vitupère, tempête, jure. N’a de réponse à la violence que sa brutalité sous les blasphèmes de ses comparses qui se déploient tout autour, flingues en main, prompts à descendre les ombres ennemies. Mais Misha a le premier accroché les silhouettes belligérantes détalant trop vite sous la pupille tranchante, il a dégainé son flingue, en a abattu un de sang froid. Les deux autres, ainsi délestés de leur comparse de fortune ont continué la course et c’est ainsi mû par une ire impérieuse que Misha s’élance à la poursuite. Au loin grondent les litanies des flammes et la voix inquiète d’Aleksandr gueulant son nom, l’enjoignant à revenir. Mais Misha a la faim qui le tenaille, la volonté d’en découdre, la colère vengeresse fracassant son thorax, ses poumons, son cerveau. C’est qu’il a le pas vif, la course rapide. Réminiscences de son passé de délinquant, lorsque le délit de faciès s’imposait à toutes les rues. Dmitrov, reviens ici fils de pute ! Les flics gueulaient au loin jusque dans le sillon de ses ouailles, jamais foutus de le rattraper.

Il a couru trop vite, n’a pas anticipé assez tôt l’angle mort de la plaque de tôle derrière laquelle lorgnait le poignard lui perforant le ventre. Un coup n’a pas suffi à contenter le rival ; il s’est fendu d’une deuxième salve, s’assurant de planter bien loin l’acier dans la chair. Voir le môme de Grisha tomber à genou, la gueule crachant l’hémoglobine, ça lui a presque foutu la trique. Dommage que les chiens de Orlov aient réagi trop vite ; il s’est fait perforer le crâne d’une balle bien sentie avant même de pouvoir jouir de l’agonie du gamin.

« Sergueï ! Il est là ! » Les soldats ont eu le réflexe véloce, bien décidés à ne pas le laisser crever c’est le geste lourd de brusquerie qu’ils engoncent Misha dans la berline. Le môme a souillé tout le cuir couleur crème avec son sang bien visqueux, d’un rouge rubis imprégnant la chemise. Lorsqu’il dégoise ses injures, pas bien foutu de la fermer même aux portes de l’Enfer, Aleksandr a le sourire heureux, le soulagement en bord de lippes. Sa faculté à enrager demeurant intacte, c’est qu’il peut encore passer la nuit. Alekansdr a la pupille vissée dans le rétroviseur comme il dégaine son portable sous les crissements de pneu d’une voiture démarrant en trombe. Au bout du fil, Hyacinthe a le timbre placide faisant écho à la quiétude contrôlée d’Aleksandr. Et entre deux questions, les bougonnements intempestifs de Misha s’étranglant de courroux, de douleur et d’hémoglobine fraîche.

« Ouais doc, on a un problème. C’possible de venir genre maintenant chez M’sieur Orlov ? »
«  Putain, non. Y a Orphée là-bas. »
«  Finalement directement chez vous, c’possible ? Trop loin ? Chez M’sieur Orlov alors ? »
«  J’AI DIT NON ! Aïe putain de merde ! NON PUTAIN VA TE FAIRE FOUTRE ! »
«  Doc ? Misha il est pas très très chaud. Ah oui vous l’entendez aussi ? Bah, c’est qu’il préfèrerait pas trop... Ouais… OK …. Bien reçu… On arrive, à tout de suite. »

Lorsqu’il se retourne c’est pour mieux lorgner la mine pâle de son patron, arborer une moue empathique imprimant sa douleur puis conclure : «  Le doc nous retrouve chez ton père. » L’invective a attisé les jurons de l’estropiée d’une langue rapidement rabroué par les pleins déchirements d’une douleur vive.

***

« Aide-moi à le poser sur la table. » Sergueï a pâli sous la froideur qu’il a senti du bout des doigts, mais c’est le timbre résigné qu’il invite Aleskandr à hisser le blessé sur la table en beau chêne du salon. Ils ont balayé le vase qui s’est fracassé à terre, y ont étendu Misha dans l’attente du médecin. Bien décidé à ne pas attiser son inquiétude, Aleksandr tente de polir sa langue de boutades auxquelles Misha ne semble pas réceptif. Il a beau grogner son mécontentement sans jamais se plaindre, le teint blafard qu’il arbore leur fait craindre le pire. Ainsi et dans l’attente du dévoué médecin, Aleksandr engage la conversation avec un Sergueï aux pommettes livides.

« Du coup j’ai contacté M’sieur Orlov, il devrait pas tarder. J’voulais savoir s’il connaissait le groupe sanguin de Misha, histoire d’aller plus vite. »
« Ca j’sais bien, crétin, j’conduisais quand tu l’as appelé… Du coup, il est pas AB+ ? »
« AB +, c’est pas quand on peut donner son sang à tout le monde ?  »
« Non, ça c’est A+, j’crois. »
« C’est O -. » La voix traîne ses derniers râles à grand peine. « Orphée, merde, va t’coucher. »

Sur le seuil s’est découpée la silhouette de la jeune femme, le regard contrit de douleur à la vue des géhennes flairant le sang, le fer, la poudre et la sueur. Elle a toisé Misha allongé sur la table, les mains crispées tout contre le ventre. La voix d’Aleksandr, résignée à ne pas fagoter l’ambiance de trop de lourdeur, a percuté les murs. « J'ai rien suivi. T’es AB + ou t’es O - du coup ? » La question a arraché un soupir puis un rire du concerné, crachant les quelques caillots lui grattant la gorge.

(c) DΛNDELION ; @orphée lessing
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Elle vogue, libre et sereine. Dans le coeur, elle a tissé le garçon aux cheveux de lin et aux orbes protectrices.
Elle reprend les cours de fac, reconversion, elle bifurque et rejoint les livres de contes et d'histoire.

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Message Sujet: Re: Bang bang i shot you down (Orphée)   Bang bang i shot you down (Orphée) Empty Sam 15 Aoû - 20:53

BANG BANG I SHOT YOU DOWN
Orphée & Misha & Grisha

   Elle a passé des jours de langueur et des jours de douceur, des jours d’ennui et des jours terribles dans le vide de son lit, elle a parlé, un peu, pendant les séances de sa psychothérapie dans le bureau de la maison où elle vit, Grisha avait les expressions fugitives et la carrure imposante, impressionnante. Que fait-on de la maison Orphée ? Ta maison ? Elle avait haussé les épaules, sûre de l’attention et de l’intérêt niché dans les prunelles chrysanthèmes du psychiatre, il souhaitait qu’elle la vende et elle ne voulait pas. Elle sortait tous les jours, tous les après midis mais détectait des voitures toujours dans son dos qui roulaient, certainement que je m’angoisse et que je m’invente des scénarios digne des films de Tarantino. Et le soir elle s’allongeait sur le canapé, le silence rôdait et les souvenirs des charognes s’épaississaient.

 La nuit englobait les meubles, les habillait de charbon, seul l’écran de la géante télévision diffusait les images et le son imprégnait l’espace des couloirs, de la cuisine du salon. Orphée se lève, danse sur la musique Be a man, Mulan la princesse guerrière, son chapeau sur ses cheveux bouclés et la voix qui pérore et qui chante, qui hurle avec les personnages dessinés, animés. Be a man ! Elle poste une photo instagram, où les lunettes cerclées d’étoiles amusent le visage de la jolie. Be a man ! Par les fenêtres elle aperçoit la voiture de Misha, prête à venir l’embêter, la nuit, elle se sent si seule ! Be a man ! c’est les voix d’Aleksandr et de Sergueï puis les jurons et les mots que l’on dit en colère. Curieuse, elle accourt, mais discrètement afin de surveiller sans se faire attraper, trop tard pourtant puisque Misha, la récupère de l’oeil et lui assène le même ordre. Va te coucher Orphée !  « Arrête Misha tu deviens vieux là ! Regarde t’as des rides qui te poussent déjà sur le visage ! » Mais elle n’a pas le coeur à rire puisqu’elle constate la blessure, profonde et suintante, l’hémoglobine arrosant la chemise et l’odeur de sueur et de suie, l’odeur de feu et la colère transpirant sur le derme des hommes. Orphée écoute le débat, Sergueï et Aleks se disputent gentiment sur le groupe sanguin de Misha et ce dernier n’a pas l’air de vouloir répondre à la question. Les pas furtifs, rapides, volant, les pas de la danseuse qui fouille dans les tiroirs d’un bureau qui ne lui appartient pas pour récupérer le carnet de santé et le groupe sanguin. Elle prend soin de ranger à sa place le butin avant de faire un tour dans la pharmacie, de prendre le minimum, des bandages et de l’antiseptique. Le pire serait le tétanos ou la septicémie.

  « Il est A+ mais bon, à ce stade ça ne sert à rien. » Elle ne comprend pas Orphée pourquoi trois hommes ont envahi la table sur laquelle repose le corps d’un ami. Il gît mais crie, il est vivant et c’est cela qui importe. Sourire au coin des lippes, elle ne l’entend plus, cela l’inquiète. Qu’à cela ne tienne alors, le bisou sur la joue le fera gueuler encore plus. Et les mots fracassent, Misha au bord de la mort trouve le courage de jurer bien comme il faut contre le bisou d’Orphée.  « C’est bien Misha, continue à gueuler, et surtout ne t’endors pas. » L’enfant n’est plus, il y a la femme qui apparaît, se penche sur la pharmacie, repense aux multiples discours de son frère infirmier, normalement quand un homme se fait poignarder il faut compresser le point de l'ouverture, donc les bandages ne servent à rien mais Orphée est un peu paniquée, c’est méthodique qu’elle retire son gilet et qu’elle le roule en boule et qu’elle le met sur la blessure sanglante.  « En vrai Misha… je veux pas dire... » Le sourire espiègle et l’air fabriqué de la joie, c’est pour le faire parler, pour le secouer un peu.  « Aleks… il s’est passé quoi ? Invente moi une histoire, une histoire bien chiante pour que Misha puisse grogner, moi j’aime bien quand il grogne ! » Et toujours les deux mains qui maintiennent la blessure jusqu’à l’arrivée des secours.

@Misha Orlov

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vent d'est, vent d'ouest
Si la solitude sépare, elle tranche bien des liens qu'on ne coupe qu'à regret, mais elle permet de plonger des racines dans ce qui est essentiel. Delacroix
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Message Sujet: Re: Bang bang i shot you down (Orphée)   Bang bang i shot you down (Orphée) Empty Sam 15 Aoû - 22:29

bang bang i shot you down
Orphée & Misha

« You can say anything you want cause I've heard it all before. All you can do is pray for a quick death, which you ain't gonna get. »
Dans ce tumulte perpétuel, Misha s’est contenté de crisper sa douleur sans émettre de plaintes languissantes. Ne pas faire tâche dans le décor en se féminisant, ne pas gueuler sa souffrance, ne pas dépérir, surtout. Aleksandr s’est fendu de grands laïus dans l’espoir d’égayer le faciès inquiet de Sergueï, il a déblatéré sur les groupes sanguins en connaissance de cause, convaincu que son bavardage évincerait les inquiétudes du comparse tout en saisissant l’inutilité de la tâche. Lorsque Orphée lui a rappelé que leurs échanges demeuraient stériles, ça l’a ainsi fait sourire. Mais moins encore que le baiser qu’elle vole à la joue de Misha et qui lui arrache autant d’agacement : « Tu crois vraiment que c’est l’moment de s’bécoter ? » Qu’il clame en se tenant le ventre, le visage blême de trop endurer mais les lèvres bleues de grognements. Son sale caractère, imbuvable jusqu’à la lie, le maintient, le soulève, le sauve. Orphée l’a bien saisi comme elle en joue, aidant comme elle le peut dans l’attente d’autres mains salvatrices. Misha a beau l’infantiliser encore, la malmener et la repousser comme il sait si bien le faire, elle se drape dans les nippes d’une femme sagace, lucide en dépit des inquiétudes et du sang n’en pouvant plus de jaillir. « Aleks… il s’est passé quoi ? » Les deux hommes s’échangent quelques regards sous la coupe d’une moue hésitante et le silence s’éventre sous la résignation du concerné. Aleksandr, du haut de son visage faussement débonnaire, a le sang froid des cadors. Bien loyal et bien droit, certes pas le cerveau le plus secoué de synapses, mais il a l’intelligence de la quiétude. L’ardeur de rassurer les troupes.

« Il est tombé. »
« Aleks... »
« Bah quoi. C’est vrai. J’sais pas trop pourquoi il a voulu visiter la Trump Truc. »
« Trump Tower. »
« Voilà. Mais bon, l’problème c’est qu’avec sa gueule de russkov et sa dégaine de racaille, il a fait peur aux vigiles. »
« Vos gueules. »
« Du coup ben, il s’est cassé en courant. Il est tombé. Ca a dégénéré. Le taser c’est moins drôle qu’un foutu couteau rouillé quand même. Ah, M'sieur Orlov. »

Le timbre faussement jouasse s’est fardé d’une déférence à l’arrivée de deux silhouettes s’avançant à pas lestes. Misha a l’envie, tout contre la lippe, de congratuler le père avec taquinerie. Salut p’pa. Qu’il ne clame pourtant pas, par lucidité et volonté de ne pas trop user de salive comme d’énergie.

(c) DΛNDELION ; @orphée lessing
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Grisha Orlov;

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Grisha Orlov



Mads M.
WALDOSIA (ava)
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(Veuf) Agnieska la femme, l'unique. Tuée sauvagement par la loi du Talion, fameuse, cruelle, elle a laissé dans un dernier soupir les souhaits pour sa fille, mais de cette dernière le corps aussi retrouvé.
Il se présente psychiatre pour toutes personnes naïves, psychiatre à temps partiel, de l'autre côté du miroir l'homme poli se transforme en tyran, il gouverne de ses doigts meurtriers un vaste empire où règne désolation et despotisme. Père de la mafia Romashka, c'est à lui qu'on loue allégeance et qu'on ploie les genoux.

MISHA OKSANA BARBIE
MEDEE SAHEL JAMES

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Message Sujet: Re: Bang bang i shot you down (Orphée)   Bang bang i shot you down (Orphée) Empty Sam 15 Aoû - 23:37

bang bang i shot you down
Orphée & Misha

« You can say anything you want cause I've heard it all before. All you can do is pray for a quick death, which you ain't gonna get. »
Dans les vertiges du début de la nuit qui absorbe et qui noie, les portes s’ouvrent et présentent le Orlov habillé d’un costume trois pièce, crème et argent, une cravate pour parfaite le costume de bon hôte accueillant les clients, dans cette maison au silence qui suinte l’atrocité, Hyacinthe ouvre les portes et laisse pénétrer les vieux, riches, politiques, impunis. C’est déjà l’argent qu’ils donnent en chèque ou en liquide. Et celle que l’on disait… vendu. D’un sourire diplomate, un verre de brandy dans la main, puis un verre de vodka dans un verre de cristal, dans ce salon aménagé où les écrans dévoilent les coulisses, les deux hommes discutent. Grisha aime à surveiller cette poule aux œufs d’or, la tranquillité des bois alentour, ce n’est pas tant une maison close banale, puisque celle ci héberge six petites locataires.  « Il serait grand temps de trouver la septième et ils posent des questions sur ta jolie Orphée. » Un bras sur la banquette, Grisha se détend. « Misha n’est pas au courant, il a l’air de l’apprécier beaucoup. » Calme et autorité de voix grave. Hyacinthe se déplace, le téléphone en main, à travers les enceintes, la douce musique de Debussy qui tourne inlassablement, pour apaiser les perles qui tremblent entre d’autres mains. « Grisha, ton fils. » Hyacinthe s’empare du manteau et Grisha se pare de ses gants de cuir, Fiodor remplacera les deux ombres qui se faufilent sans un bruit dans la berline.

 Les clés dans la serrure, il entend les voix dans la cuisine, le spectacle ne l’affole pas. Grisha ; ses yeux de loup inspectent le tableau, Aleksandr, Sergueï… Orphée qui ne devrait pas être là. Elle a les mains sur la blessure, l’enfant femme qui se pare de beauté et de naïveté, de curiosité et de joie encore, rien ne la dépasse puisqu’elle a la résilience dans le sang. Vraiment dommage pense-t-il. Dix mille dollars de perdu, chaque nuit car, il le sait, Orphée serait sa perle, sa star. Lui qui projetait en elle l’image de sa fille disparue, l’image oubliée quand il s’agit de richesse et de pouvoir, s’il n’avait pas vendu la petite dernière, appâté par la somme, quatre vingt dix mille… Il avait signé le contrat sur le champ. En attendant Hyacinthe de ses orbes enflammés maintenait les trésors en bonne santé. « Orphée, il est temps d’aller se coucher ma puce. Je t’accompagne. » Dit-il le timbre chaud et sympathique quand il l’entraîne dans son sillage. Il attend, encadre la porte, puis jusqu’au lit, soulève les draps afin que l’enfant vienne s’y installer, mais elle a le défi dans les prunelles et les questionnements au bout des lèvres. D’un froncement de sourcils, un mouvement de tête, Grisha fait comprendre qu’il ne tolérera rien. Et de jour en jour, il serre la vis, discrètement afin que la vision de la fillette de change pas et toujours la préserver de ses vices.

 Revenant dans la cuisine, les voix se taisent. Charisme oblige, le Orlov n’est pas bavard ce soir et impose sa fatigue aux autres soldats. C’est menaçant qu’il prépare déjà l’arme qu’il retire du plus haut meuble de la cuisine. Hyacinthe couture le fils quand Grisha s’assoit sur une chaise. « Aleksandr, Sergueï. » Je vous écoute. Juste les noms et les deux gardes s’exécutent, prêts à raconter l’histoire. Et, quand il entend, l’air d’angoisse se mue en colère. En russe et toujours très calme… d’un calme de glace. « Misha, courir après des abrutis ne fait pas de toi quelqu’un d’invincible. » Qu’il lâche. Et, dans la psyché les tournesols de sang, il connaît les tactiques, signature d’un petit gang ennemi. « Hyacinthe, penses-tu qu’un bain nous ferait du bien ? Je ne voudrais pas te laisser de côté mon fils, malheureusement, vu l’état dans lequel tu te trouves je préfère que l’on te porte dans ton lit. » Le cliquetis du beretta qu’on charge a l’air sinistre d’une préparation à la tuerie sanglante, réponse de mafieux à la santé nécrosée de syndrome d’hubris.  

L'italique marque les dialogues en russe


(c) DΛNDELION ; @orphée lessing

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‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾
Que m'importe que tu sois sage?
Sois belle! Et sois triste! Les pleurs
Ajoutent un charme au visage,
Comme le fleuve au paysage;
L'orage rajeunit les fleurs. Baudelaire
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https://savethequeens.forumactif.com/t7947-furiosa-grisha
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Message Sujet: Re: Bang bang i shot you down (Orphée)   Bang bang i shot you down (Orphée) Empty Dim 16 Aoû - 23:28

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Orphée & Misha

« You can say anything you want cause I've heard it all before. All you can do is pray for a quick death, which you ain't gonna get. »
Les voiles se sont abattues sur les esgourdes de l’estropié comme un écho lointain. Monceaux de palabres déblatérées sans qu’il ne s’y accroche et sans s’y forcer, Misha renverse le crâne contre la table, pétri d’une douleur tue. La voix nasillarde d’Aleksandr s’épanche en explications rompues par les trémolos des steppes, saveurs glacées de Russie lorsqu’il parle et lorsqu’il assène : “ils étaient au moins six, M’sieur Orlov. Misha en a descendu un, d’une balle bien figée entre les omoplates. Et le second… Bordel on en a descendu qu'deux. Le second, ce fils de pute, on lui a bien explosé l’crâne après qu’il ait planté Misha.” Les soldats ont évoqué l’incendie de l’entrepôt à dessein, celui d’occire le fils de l’empereur dans la fureur des flammes. Et dans ce fatras de confessions qui se fracassent contre la volute de sa conscience, dans ces palabres qui s’envolent et agressent ses synapses, Misha a le grognement à peine audible lorsque le médecin lui charcute les flancs. Attendre simplement que cela ne passe, cette sale boucherie, comme un hiver, puis déglutir à grand peine sous les réflexions poisseuses du patriarche. « Misha, courir après des abrutis ne fait pas de toi quelqu’un d’invincible. » Le gamin s’est fendu d’un rire narquois savamment bien retoqué par le karma, puisque le ricanement a éveillé les douleurs des chairs avant même d’éclater sur la lippe. Il a fini par se taire, sceller la babine sous les râles subissant l’opération des scalpels et des aiguilles. Il a fini par la fermer sous la sueur des tremblements mais a rouvert bien grand sa gueule dès lors que les comparses ont tenté de le soulever. Allez, au lit. Ca a claqué contre les tempes comme un défi crasse. Ainsi vêtu de sa virilité absurde, celle de ne pas vouloir se faire soulever vers sa paillasse comme une gonzesse, Misha s’est péniblement redressé, les pectoraux contrits par l’effort, puis sous les jambes qui vacillent s’est avachi au sol. La gravité a achevé de brocarder l'ego.

Lorsqu’il a rouvert les yeux, alité dans sa chambre, le silence a percuté le crâne et lui a foutrement fichu la trouille. Misha sent la culpabilité rouler contre la gorge, celle de ne pas s’être fondu dans leurs sillages lorsqu’ils sont partis achever le bétail. L’envie furieuse d’en découdre et de mandater la vendetta. Sa faiblesse soudaine lui pète à la gueule, contractant la mâchoire et la fierté. Mais la douleur le tempère ; Misha a posé lourdement la tête sur l’oreiller dans un soupir avant de lorgner sur le seuil de la porte. Il a senti une présence, menue et curieuse, se découper non loin de lui. Une paire d’yeux inquiets matraquant son lourd corps en rémission. « Hey, Orphée. » Misha s’est redressé péniblement sur les coudes comme il a toisé la jeune fille. Le regard de charbon a pris la couleur des poudrières envoûtantes. De celles qui séduisent pour mieux obtenir. « J’ai besoin d’un r’montant. Sois un amour, » Prémices de sa manoeuvre aux saveurs mièvres, « Tu peux me ramener une bouteille de vodka ? Y en a une dans le congélo. » Pourvu qu’elle ne lui accorde grâce de son imploration, pourvu que la faveur soit accomplie.  « S’il te plaît. » Il eut fallu que Misha ait besoin de son ivresse matraquant la douleur pour se montrer si complaisant.

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Elle vogue, libre et sereine. Dans le coeur, elle a tissé le garçon aux cheveux de lin et aux orbes protectrices.
Elle reprend les cours de fac, reconversion, elle bifurque et rejoint les livres de contes et d'histoire.

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Message Sujet: Re: Bang bang i shot you down (Orphée)   Bang bang i shot you down (Orphée) Empty Mar 18 Aoû - 1:32

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Orphée & Misha & Grisha

  Il avait la voix du père et le charisme du patriarche, quand Grisha l’a accompagné dans sa chambre Orphée n’a rien dit, elle a obéit, en prise avec le désir d’aider, d’observer et de comprendre ce qui se passait ; elle a cerné les frustrations et la colère, la colère monumentale et les représailles dans l’oeil du psychiatre, elle a aussi cerné l’expression de convoitise apparaissant parfois dans le regard, le temps qu’il puisait à contempler son visage. De ces moments partagés seule avec Grisha, elle tremblait, il avait une aura particulière, une aura mangeuse d’enfant s’était-elle dit. L’homme s’amalgamait dans son esprit et prenait la forme d’un loup aux crocs d’acier, il prenait sa voix séductrice et, comme une proie, se sentait acculée, de plus en plus fort et de plus en plus loin. Elle s’était plongée dans son lit, sagement, comme une enfant, fatiguée et apeurée, angoissée à l’idée de la mort, toujours qui rôdait. Et ses rêves lumineux se transformèrent en cauchemars malheureux. Peut-être… Peut-être que Misha… Elle a guetté les pas, les quatre chaussures qui disparurent dans la nuit, le bruit d’un moteur que l’on démarre. Et, doucement, s’enfuit de son lit. Elle a besoin de savoir, besoin de voir, besoin de constater la vie, le coeur qui bat, même faiblement, même malade, mais pourvu qu’il ne meurt pas. Dans les couloirs, elle utilise sa lampe de téléphone pour cheminer jusqu’à l’ouverture de la porte, elle y observe la forme du corps du boxeur, lessivé, esseulé, la silhouette qui, doucement se tend. Sois un amour s’il te plaît. Première fois qu’il utilise la supplication pour obtenir ce qu’il désire, une bouteille de vodka dans le congélateur. Mais Orphée hésite, réfléchit quelques instants, instants de trop quand le garçon amorce un geste afin d’y aller lui même et chute.

Elle galope ; dans les escaliers évite de tomber, jusqu’à la cuisine s’empare d’un verre, de la bouteille tant convoitée, fait un détour dans la salle de bain, prend un gant de toilette et remplit un bol d’eau fraîche avant de revenir et de s’installer près de lui. En silence, elle redresse le dos du compagnon afin de replacer les oreillers, doucement elle le déplace, évitant les mouvements brusques, concentrée, elle devient infirmière. Nul bruit, nul parole ne transpercent ses lèvres livides, un peu gercées par les morsures, elle serre ses lippes, le regard perdu dans le lointain de ses souvenirs. S’il te plait, ne meurt pas, voudrait-elle dire. Elle a les larmes dans le fond de son myocarde et les sanglots pour le frère décédé. Elle a la solitude frissonnante, cette solitude gigantesque, gargantuesque, celle qui ravage l’âme, parce qu’elle a connu la mort à l’âge tendre de dix sept ans, perdant sa mère, son père, son frère. Et Misha… s’il meurt… Moi je deviendrais plus rien. Le deuil. Le soin d’un esprit atrophié par le manque. Misha est pour elle cet homme à l’allure de mystère, ce garçon, ce Peter, roi des enfants perdu et des ordres qu’il aimait donner, naturellement. Elle l’a dessiné, dessiné son visage afin de mettre des mots sur ses émotions, il comblait le vide de ses vertiges brûlants, de sa maladie, stress post traumatique Orphée. En cela elle revivait quotidiennement le choc de la perte. Elle tend un premier verre remplit de l’alcool, patiente qu’il se vide dans la gorge de l’homme trempé de sueur.

Front contre front, le derme contre la peau de soie, pour s’informer de la fièvre qui bat contre les tempes. De gestes maîtrisées et si tendres, elle l’oblige à s’allonger, déplace le verre jusqu’au bureau, la bouteille aussi. Et s’agenouille devant lui le gant humide sur le visage, les épaules, les bras.  « Laisse moi prendre soin de toi, s’il te plaît. » Chuchote-t-elle dans l’obscurité de Nyx. Les caresses de l’eau sur le front, les joues, le cou. Lentement pour rafraîchir et baisser la température qu’elle sent brûlante. Misha a été poignardé par deux fois, il aurait pu mourir, gisant sur la table de la cuisine. Il aurait pu s’écrouler et rejoindre le trépas. Elle arbore toujours ce visage inquiet, penché sur ses propres souvenirs, sur sa propre douleur. C’est espiègle et chaleureuse, pourtant, qu’elle avoue.  « Tu as de très beaux tatouages. Très complexes aussi. » Et, du bout des doigts, trace le sillon des lignes. Elle s’imagine que ces symboles lui procurent la force de survivre, de se blinder face aux multiples douleurs, des tatouages au goût de virilité, des rites de la rue, pour se sentir appartenir à un groupe, une nouvelle famille. Orphée admire, et retire ensuite le gant qu’elle range sur la table de chevet.

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Message Sujet: Re: Bang bang i shot you down (Orphée)   Bang bang i shot you down (Orphée) Empty Jeu 20 Aoû - 13:08

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« You can say anything you want cause I've heard it all before. All you can do is pray for a quick death, which you ain't gonna get. »
L’entreprise du soiffard amorçant le geste achève de la convaincre ; Orphée s’est précipitée hors de la chambre sitôt confrontée à l’opiniâtreté du russe, volontaire dans son dessein tenace d’aller quérir le butin lui-même. Mais la jeune fille se vêt des oripeaux de l’altruisme, l’inquiétude dans le regard, la clémence dans sa promptitude. Elle a laissé à Misha ce moment d’accalmie, entre l’éveil et la douleur, terrassé par la fatigue lourdée de fièvre il a posé la tête sur l’oreiller dans un soupir se mêlant au grognement. Sa faiblesse le pique, comme un estoc, crève la fierté de ses assauts qu’il rabroue en silence. Le désir furieux de poser pied à terre imprègne son être à grand renfort de vanité crasse en dépit de son hésitation. Son malaise de tout à l’heure a gratté l’ego mâle et viriliste, si bien que l’indécision s’est fondue dans ses réflexions. Et puis la fatigue, et puis l’éreintement. Ce corps perclus par les plaies et les échecs. Il a accueilli le retour d’Orphée par un soupir de soulagement outrepassant les lippes sèches, a avalé le contenu du verre d’une traite. Ses palabres râpeuses butent contre les lèvres qu’il scelle néanmoins, trop échiné pour la piquer de ses taquineries. C’est qu’il aurait préféré boire à la bouteille à grandes lampées. Sentir l’alcool embraser son gosier, ankyloser la chair, juguler la fièvre. Pourvu que son crâne et son esprit assènent d’autres coups à la réalité.

« Laisse moi prendre soin de toi, s’il te plaît. » C’est affolant comme elle l’épaule. La douceur qu’elle déploie pour le cracheur de fiel. Misha a tourné vers Orphée sa pupille fauve, a dessiné les contours d’un visage inquiet, sans trop comprendre. Ca se voit, qu'elle porte vers lui les gestes désintéressés de la bonne plèbe. Qu’elle se farde d’appréhension lorsqu’elle le toise. Cette tendresse silencieuse le secoue comme il se remémore ses premiers instants avec Grisha. Le premier à ne pas avoir feint de s’en foutre, l’intérêt sincère dans la pupille à l’encontre du gosse des rues. La fraîcheur du gant le rappelle à lui sous couvert de frissons agréables - à moins que la douceur du geste n’enjoint Misha à ramollir et émousser son agressivité patentée - puis l’intimité se resserre. « Tu as de très beaux tatouages. Très complexes aussi. » La pupille du garçon n’a pas cillé, figée sur le faciès de la soignante inopinée, Misha se questionne. Ce qu’elle attend de lui, ce qu’elle en pense, ce qu’elle ressent. Orphée lui délivre trop de gestes affables, inconnus à l’épiderme et au cerveau. Et si la lippe demeure mutique, la main s’empresse de parler ; Misha glisse ses doigts autour de son poignet et en recueille le pouls. Y décèle les battements frénétiques de l’inquiétude. Pour lui. « Pourquoi tu fais ça ? Tu m'dois rien. » L’étonnement sous la paupière lorsqu’il questionne.

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Message Sujet: Re: Bang bang i shot you down (Orphée)   Bang bang i shot you down (Orphée) Empty Jeu 20 Aoû - 16:33

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    Et si tu meurs je me retirerai dans mes méandres d’Ariane, j’ai gravé dans mon cœur le sourire et la joie afin de ne pas pleurer lors de terribles désillusions que l’existence, prompte à retirer, condamne de sa main omnisciente et cruelle ; j’ai gravé dans mon cœur la pluie de mes espoirs afin de toujours regarder au loin. Et si tu meurs, que deviendrais-je ? Toi qui a su retirer le voile de mon insignifiance, j’étais cette gamine bourgeoise qui ne connaissait rien mais qui palabrait, confiante parce qu’éduquée dans l’amour et la sécurité. Et si tu meurs, je ne serai rien qu’une ombre, dans l’emprise de la terre et de la société, elle ne donne rien mais elle prend, elle vole, et boit dans le suc de ses enfants les richesses créées pour les privilégiées. Je me sens coupable Misha, mais ce n’est pas la culpabilité ni la honte, je m’obstine à prendre soin de toi car tu as ouvert le jour qui s’attardait dans le refoulement de mes traumatismes, tu as ouvert la fenêtre afin que je m’y envole et que j’y déploie mes ailes. Ce n’est toujours pas pour ça que je désire prendre soin de toi, blessé comme tu l’es. Je manque d’intérêt, l’on me dit naïve, trop candide, enfantine. On me dit sérieuse mais volage, mais trop heureuse, mais idiote parfois. Laisse moi prendre soin de toi car j’ai dans le cœur un élan d’amour pour tout ceux que je croise. Parce que l’amour que l’on donne éclate les frontières de la violence, j’ai dans l’âme une ardeur, celle de s’intéresser à mes proches, leur donner et ne rien réclamer. Je m’occupe de moi-même, comme je le peux. C’est peut-être égoïste, bien chiant aussi. Je suis peut-être imbue, narcissique. Mais je le fais, gratuitement, sans me pencher sur les commandements hypocrites de notre religion puritaine, je le fais car j’ai envie de le faire.

Ces mots, elle tait. Agenouillée sur la moquette de cette chambre à l’ombre d’une heure tardive, deux êtres se contemplent. Elle frissonne lorsque la main masculine vient enquêter les battements de son pouls, sa respiration assourdie par les inquiétudes, par la litanie de la mort qui jamais ne s’oublie ; elle perçoit la méfiance, suintante, poisseuse, les questionnements dans l’iris, l’interdit ; car on lui a montré un monde d’absurdité, un monde où les poings et les poignards s’éventrent dans la chair, un monde où le masculin domine sur le féminin, et les côtés du silence, de la discrétion, de la douceur, ce côté de la féminité se perd dans les refoulements de la virilité. Elle a vu et continue à voir, cette posture de mâle, cet orgueil trempée dans les affres de la rue, elle voit quand elle se promène, les gangs de garçons, jamais une fille n’avait été acceptée au sein de leur groupe. Parce que là-bas, ce lieu qu’elle ne connaît pas, là-bas, croulent des morceaux de perte, chavirent des lambeaux de quiétude. Là-bas, sur la planète de Misha traîne des cadavres éclopés et des plantes carnivores qui dévorent le miel de l’innocence. Pourquoi tu fais ça, tu ne me dois rien. Dit-il. Perturbé par le geste de guérison de la petite femelle. Elle pense, ses yeux tournés vers la réponse. Jamais encore n’avait-elle eu besoin de réfléchir profondément, n’avait-elle eu besoin de ne pas brusquer un autre. Et pourquoi ? Pourquoi suis-je si maladroite ? Si emplie de désire de vivre et de me brusquer à toute autorité ? Pourquoi, maintenant, joue-t-elle le rôle de la sagesse, celle qui rassure, celle qui soigne ? Elle qui ne se souciait de rien, abreuvée d’un organe chatoyant, le monde elle le possédait, avant la chute.  « Je ne veux pas... » C’est rare, elle hésite.  « J’ai peur que tu meurs. Ce n’est pas une question de te devoir quelque chose, une question de morale. Je le fais par égoïsme parce que je tiens à toi. Je ne veux pas que tu meurs. » Elle a lâché le cri de la détresse, le hurlement de l’effroi et, dans ses paroles bienveillantes, l’aveu de l’affection. Jamais elle ne cache, mais ne pense jamais à l’exprimer, ces mots pour l’autre, pour les proches, un « je t’aime » ou un « je t’estime », un mot pour valoriser, pour montrer.

Orphée s’est dirigée vers le bureau, remplit un second verre qu’elle tend aux lippes du convalescent. Désœuvrée, figée, elle s’occupe les mains en froissant son pyjama. Elle remarque les tremblements de ses doigts, l’effondrement de ses larmes invisibles. Elle s’est détournée, le dos offert pour la contenance, elle n’a pas grand chose à faire de pleurer devant lui, mais il n’accepterait pas, lui, l’homme qui jamais n’a du verser une larme, bien trop arrosé de cyanure et d’amertume. Il va me considérer comme une fillette, faible. Si je pleure devant lui, cela risquerait de réveiller son agressivité ou sa froideur.  « Si tu veux je te laisse tranquille. Je t’ai assez dérangé. » La voix aux envolées de colombe chuchote, alors qu’elle aimerait s’endormir à ses côtés, sur le canapé, pour surveiller sa santé.

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Message Sujet: Re: Bang bang i shot you down (Orphée)   Bang bang i shot you down (Orphée) Empty Sam 22 Aoû - 19:47

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« You can say anything you want cause I've heard it all before. All you can do is pray for a quick death, which you ain't gonna get. »
La hantise de la faucheuse a perlé sur ses lèvres pieuses lorsqu’elle s’est confessée à son chevet. Orphée s’est fardée de sincérité vacillante, prompte à ouvrir les portes de l’intime en dépit de la méconnaissance de l’autre. Les intrus se sont apprivoisés, soumis à la contrainte du même toit, avec tant d’aisance et de désinvolture que la spontanéité de la jeune fille a rompu les dernières digues de Misha. La propension à la rudesse du garçon a lâché sous l’impertinence de la môme. Mais il ignorait pourtant qu’elle tenait à lui de cette façon. La peur du vide, l’horreur de l’abandon. Je ne veux pas que tu meurs. Le russe n’est pourtant pas moribond. Il n’est pas le crevard que l’on laisse agoniser dans le fossé. La douleur vive le rappelle à la vie sans trop de supplices. Orphée cogne tout contre le crâne les dernières ombres de sa famille assassinée. Elle a sous la paupière les fantômes endormis d’un passé qui se bouscule, puis la crainte que le présent ne réitère son tourment ; s’attacher puis laisser partir.

Les phalanges tremblantes ont attisé la pupille du mafieux observant la houle de ses inquiétudes lorsqu’elle lui a tendu un second verre. L’alcool est un affranchisseur, dédouane les esprits. Misha en a avalé le contenu d’une traite comme un contrepoison, bien déterminé à ignorer les tremblements sourds de la demoiselle. La déférence en étendard en dépit de sa froideur. Et comme elle se lève, lui tournant le dos. Comme elle l’esquive de crainte de s’effondrer. Comme elle s’excuse dans ce fatras d’émotions. Misha l’interpelle.  « Hey. » La pupille brûle l’omoplate, observe le creux d’un dos que l’on contracte. « J’vais pas crever, tête d’ampoule. On t’a jamais appris que c’était les meilleurs qui partaient en premier ? » La volonté farouche de la rassurer non sans se draper d’impertinence, Misha désigne le sol de ses yeux de charbon. De son front suintant l’usure. « Arrête ton char, amène ton duvet. » Qu’il clame, impérieux et entier. Le désir sourd de la rassurer elle, puisque sa dose de vodka lui promet l’étreinte chaude et moite de la torpeur comme du repos.

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Message Sujet: Re: Bang bang i shot you down (Orphée)   Bang bang i shot you down (Orphée) Empty Sam 22 Aoû - 21:36

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    Il y avait les embruns du souvenir, dans sa tête la lourdeur de la mort, elle répète, inlassablement, la litanie de Thanatos, elle confond ; Misha, Misha, mais qui es-tu, pour moi ? Perdue dans les méandres de ses questionnements, l’incompréhension d’une vie, l’on donne du sens pour apprécier, pour continuer, à soulever le poids de la fatalité sur son dos, sur ses épaules et l’on continue à grimper les vertiges des montagnes, parfois ils chutent, les plus faibles, d’autres atteignent le rivage. On nommait le paradis le pays de cocarde, en route vers l’utopie. Orphée fabrique ses joies, mains de fée peignant d’or et de lune toutes ses fantaisies, mais aujourd’hui la gosse ressemble à l’ectoplasme de Marie, la tête d’une béguine affamée par la souffrance, pour la soigner, pour la remplir de satin et de soie. De dos, elle épouse les larmes, discrètement les essuie et, d’un hochement de tête se culpabilise. Le ridicule ne tue point. La sensibilité n’est point appréciée par le peuple, elle renverse les principes de fierté mal placée, elle bouleverse les codes de rationalité. Hey ! Misha l’interpelle, d’une boutade tente de la rassurer. Elle prend son temps pour se tourner, ses agates s’enracinent.
Ses yeux se plantent
Dans les masculines
Tracent un serment latent
Une promesse inconsciente
Non vraiment, il n’y a rien, juste l’abnégation et la terreur, la soumission de la féminité face à cet homme blessé, il n’y a rien puisque ce dernier semble tenir si fort à sa virilité. Et il y a, la flamme et l’effort ; de cet ordre donné, une surprise dans le sang. Orphée, grâce à ses analyses, ne se trompe pas. Misha, le silencieux, celui que l’on ne dérange pas, ordonne. Orphée sourit mais d’une réponse s’agite.  « Je n’ai pas de duvet. » Elle ment. L’enfant femme. Elle ment maladroitement, murmurant cette phrase, en haut de l’armoire traîne une couverture et un oreiller. Ses cheveux se relèvent, suivent le mouvement gracieux des épaules. A chacun sa croix, son fardeau et le désir de ne pas froisser ni déranger.  « Je voulais voir comment tu allais. Je viendrai cette nuit, vérifier, si tu dors, si tu respires aussi. Mais j’ai besoin de m’isoler. » Elle impose ses lois, pour se sentir bien l’enfant a besoin de métamorphose, l’adulte s’accapare la petite et la voix grave se répercute sur son chant de moineau, Orphée semble l’éclatante femme dans l’indépendance elle chatoie. Le coeur ne tremble pas, décidé à affronter ses démons, seule, et superbe. Puisque la vie est une série de désillusions et de merveilles, Orphée a combattu avec son épée de bois ses traumas, elle continuera.
Dans un rire
Elle s’approche
De lui
Sur les lèvres
Un baiser fugitif
Elle s’enfuit.
 « Bonne nuit Misha. Tâche de faire de beaux rêves. Tu en as besoin. Qu’ils apaisent ta nuit de violence. » Dit-elle en fermant la porte.

@Misha Orlov

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