(nihjee) youngblood

in your eyes
dans ses yeux à lui, il pense briller, nihjee. il se dit, papa, je suis comme toi ! et il y croit avec insouciance. comme si le monde était juste ainsi.
si simple.
son modèle à lui, celui qui ne courbe jamais l'échine, qui s'évertue encore et encore - jusqu'à ce que tout soit parfait. et le gamin marche dans ses pas, là, juste derrière lui. bombe son petit torse pour jouer au grand. les pupilles scintillent, font la fierté de maman, aussi.
en apparence, parce que personne ne s'attend à ça.

gambling school
aisance à l'école sans pourtant être surdoué.
les notes parlent d'elles-mêmes, enfant qui s'applique à être similaire à cet homme qu'il admire avec une effervescence irréelle. plus tard, il songe, nihjee, à être un modèle à son tour. à pouvoir guider avec cette aura si puissante.
rêve de se montrer important sans trop savoir pourquoi. ni pour qui.

can't you see me
ça s'écrase et ça ricoche.
les maux.
contre les portes ouvertes du coeur. engrangent la douleur de l'incompréhension qui nourrit bientôt la rancune et la rancoeur. acte insensé, acte qui échappe. abandon. quand les poings s'affaissent, cognent plus fort. plus fort. plus fort. huit ans. il n'a que huit ans, nihjee.

dance like no tomorrow
les muscles se délient, les bras s'étirent et les jambes entraînent.
le visage semble se détendre lorsque les paupières se ferment, se laissent bercer, guidées, par la mélodie. la silhouette, gracile, s'élance dans la pièce vide, dans l'obscurité de ses songes. et elle danse. danse, danse. avec naturel, même si la douleur est pesante - écrasante dans son coeur. compresse sa poitrine. elle l'expire au moins un peu, la danse.
le coeur aux abois, l'art est sûrement encore plus beau. rend ces instants surnaturels. et il s'est promis, nihjee, de toujours se relever.
les mains et les genoux écorchés des premiers essais, la cheville et les poignets brisés. enchaînés.

take me home
évidente complicité malgré les différences. sourires qui ne trompent pas, façade ébréchée des deux côtés. miroir qui reflète les épaules trop lourdes, chargées de tout ça qui n'aurait pas dû les affaiblir si tôt.
chien et chat pourtant inséparables. les couleurs paraissent plus belles avec tôma. nihjee l'entraîne, l'emporte, n'a pas honte de se montrer tout cassé devant lui. parce qu'il sait qu'il l'est.
tu fais pitié.
ça, c'est parce que tu ne t'es pas vu.
alors ils finissent par fuir. par s'envoler à l'autre bout du globe en espérant y trouver ce qui leur a toujours manqué.

bottom of the ocean
bilinguisme atteint durant ses années d'études, gourmandisme accrue quand les effets de l'alcool s'estompent, verres levés un peu (beaucoup) trop facilement, dépendance certaine, cellule de dégrisement plus d'une fois, tôma qui paye la caution, tendresse effective pour tous les chats errants un peu comme lui, colocation pas toujours évidente, clameur des lendemains, passion de la danse à travers la musique, les rêves espèrent être réalisés, dégoût de l'humanité autant que de lui-même, sens aigüe pour faire sortir tôma de ses gonds, besoin d'être vu, tendance au shopping inutile, courir pour décompresser, coucher pour oublier, boire pour tenter de ne plus suffoquer, crainte du rejet, ambiguité sévère, mère laissée derrière avec ses regrets, peur de tant de choses. nihjee.