ton sourire en écho reste là sur ma peau. (nessa)

traits de caractère / un caractère de feu. toi ce qui t'intéresse, c'est le goût prononcé pour l'interdit, pour l'inaccessible. t'as la malice, l'espièglerie au fond de tes yeux, mais aussi la ruse pour arriver à tes fins. tu sais que tu plais et t'aimes attirer les regards. tu n'hésites jamais à user de tes charmes pour manipuler les hommes et obtenir absolument tout ce que tu veux. l'impudeur, toi, tu connais, tu as l'habitude de dire absolument tout ce que tu penses sans retenue au grand désarroi de ta famille. tu es un petit bout de femme effrontée, totalement dévergondée, qui ne se laisse pas faire. les règles ne te suffisent pas, tu as besoin de passer outre. cette particularité t'attire bien des ennuis. tu es une personne férocement confiante, tu as cette assurance certaine qui suscite l'étonnement, l'admiration ou encore l'agacement. avec ton impulsivité, tu voyages sur l'ascenseur émotionnel constamment. tu n'es pas facile à vivre. tu es orgueilleuse, bruyante et emmerdante. à ronchonner pour tout, chiante pour rien. c'est amusant, parfois, c'est embêtant. tu es sacrément culottée sous couvert de mauvaise foi évidente. fainéante sur les bords, tu as drôlement du mal à garder un boulot très longtemps. égoïste dans l'âme qui fait toujours passer ta petite personne avant le reste. tu te reposes beaucoup trop sur les membres de ta famille en particulier ton grand frère qui gère tout. parfois, il explose contre toi, une gamine incapable comme il aime te surnommer. t'as beau lui lancer ton regard suffisant plein d’insolence, sans lui, tu ne ferais pas long feu. trop entêtée, face aux mots si bien aiguisés de ton frère, tu n'as pas envie de lui faire entendre raison. tu fuis les responsabilités comme la peste. toi, t'as le goût pour l'aventure avec cette curiosité inassouvie. tu vis de la beauté de l'instant et d'adrénaline à gogo.  

Il est dix-huit heures. L’hiver est arrivé sur New York, les trottoirs sont remplis de neige. En bas de ton immeuble, des adolescents ont des bombes de peinture en main et couvrent les murs d’insultes à l'encontre des forces de l’ordre. Ils allument un joint et ils te saluent rapidement au moment où tu passes devant eux. Ils te connaissent depuis toujours, toi, la petite Nessa, t'as toujours vécu dans ce quartier malfamé. Tu t’engouffres dans l’ascenseur et montes rapidement dans l'appartement. Quand tu pousses la porte, tu vois, ta mère qui vient sûrement de rentrer de son travail où elle nettoie les bureaux des buildings de Manhattan. Elle est sur le canapé en train de feuilleter des papiers. Elle te lance un regard mauvais quand tu jettes ton sac dans l'entrée. « Nessa, j'ai reçu tes notes et c'est mauvais. Il faut que tu travailles davantage à l'école, si tu veux pouvoir intégrer une bonne université et obtenir une bourse. » Tu lui lances un regard provocateur. « Et sinon, quoi ? » Elle te fait un signe avec sa main en direction de la fenêtre. « Sinon tu finiras comme eux, à passer tes journées à trainer au pied des immeubles. » Tu lui ris nerveusement au nez, prêt à cracher tout ton venin. Ton père, comme à sa grande habitude, n'est pas là. Tu sais qu’il a une maîtresse, une autre femme avec qui il partage ses nuits. Celle-là même qui lui sert des bières dans son bar miteux après ses journées à l'épicerie. « C’est peut-être mieux que de trimer du matin au soir pour un salaire de misère, n’avoir aucune reconnaissance et de savoir que son mari alcoolique baise avec une barman. » Ta mère te regarde choquée, elle s'approche dangereusement de toi et sa main part d'un coup sur ton visage. Ton père a oublié ses belles valeurs, tout ça, c'est du passé. Maintenant, c'est trop tard, les vices de cette nouvelle vie en Amérique ont pris du terrain. Il boit sans arrêt, il pensait que venir dans ce grand pays qu'est l'Amérique aller le sortir de la misère, ce fut l'inverse. Il s'est laissé abattre face à cette fatalité. Tu le détestes pour ça, il a brisé ta famille. Tu es parti en claquant la porte de ta chambre que tu partages avec ta sœur qui te lâche, elle aussi, un regard mauvais, pour avoir osé dire ce que tout le monde pense tout bas. Quelques années plus tard, ton père a disparu sans jamais donner de nouvelle, ta mère est tombée en dépression et ton frère à peine âgé de dix-huit, s'est retrouvé à devoir quasiment tout gérer en plus de l'épicerie familiale. Ta grande sœur, c'est la seule qui a un minimum réussi en allant à l'université. Toi, t'as finis comme ta mère l'a prédit, tu traînes partout sans être capable de garder un travail. T'es tout le temps plein de magouille. D'ailleurs, charmer des hommes riches pour mieux les voler, c'est ta spécialité.

Après quelques verres, tu as la désagréable impression d'étouffer. Instinctivement, tu trouves la sortie du bar et comme si tu n'en avais pas eu assez, tu plonges ta main dans ta poche à la recherche de ton paquet de cigarettes. Le vacarme des fous du volant et des travaux s'est essoufflé pour laisser place au bruit sourd de la vie nocturne. Le dos collé au mur, tu recraches des nuages de nicotine entre tes deux lèvres rouges en regardant l'horizon. L'obscurité est tout ce que tu vois. La sonnerie de ton téléphone vient briser le silence qui enveloppe la rue sombre. Tu t'empares de ton portable pour voir de qui il s'agit. Ce n'est qu'autre que ton grand frère. Tu n'as aucunement envie de lui répondre, quand tu vois qu'il insiste fortement, tu te décides finalement à décrocher au bout de la quatrième sonnerie. Tu as à peine le temps de parler que tu te fais directement agresser. « T'es ou bordel ? » Tes sourcils se froncent légèrement, ça t'agace qu'il s'entête à te parler comme une enfant. C'est plus fort que toi, tu ne peux pas le laisser te parler sur ce ton. T'es obligé de répliquer même si ça risque d'empirer la situation. « Déjà, je t'explique, tu vas vite te calmer et me parler sur un autre ton ! » Tu distingues du bruit en arrière-plan du combiné puis le calme revient comme s'il avait changé de pièce. « Putain, Nessa, t'avais promis que tu serais là, bordel, on ne peut vraiment pas te faire confiance à toi ! » Là, tu sens le malaise t'envahir, vraiment, tu te sens bien bête à ne pas savoir de quoi il parle. Tu as beau faire marcher tes quelques méninges pour essayer de te souvenir, rien à faire, ça ne te revient pas, pourtant, tu fais mine de rien. « Mais n'importe quoi, je suis juste coincer dans les bouchons. » Tu l'entends soupirer bruyamment pour te faire comprendre qu'il ne croit pas une seule seconde à ton mensonge pourri. Toi, habituellement, tu maîtrises dans l'art du mensonge. Cette fois-ci, il t'a clairement pris par surprise. « Mais bien sûr, fou toi de moi ouvertement en plus. De toute façon, comme d'habitude, on ne peut pas compter sur toi, je parle de ce dîner depuis une semaine, mais t'es même pas capable de faire l'effort de t'en souvenir. » Soudainement, quand il parle de dîner, ton esprit fait tilt, d'ailleurs, tu ne sais même pas comment t'as pu oublier maintenant que tu y penses. « Putain, je suis désolé, je te jure que j'arrive... » Tu te sens mal quand tu réalises que t'es même pas foutu de te souvenir de la soirée de fiançailles de ton frère. Là, c'est clair qu'il va t'en vouloir à vie. Il y a un silence puis soudainement, une voix en arrière-plan se fait entendre. Tu reconnais la voix de sa fiancé qui semble énerver contre ta personne. Tu sais bien qu'elle ne peut pas te voir en peinture et sûrement encore plus à cet instant. De toute façon, toi aussi, tu ne l'apprécies pas, tu ne sais vraiment pas ce qu'il lui trouve à cette pimbêche. Une gosse de riche qui croit être une rebelle parce qu'elle va à l'encontre de ses parents en épousant ton frère. Soudainement, tu es prise d'un sentiment de culpabilité envers ton frère qui dure moins d'une seconde et ton culot légendaire reprend rapidement le dessus. « Non mais je rêve, elle se prend pour qui celle-là ? Elle fait la maligne dernière le téléphone, mais en face il y a plus personne. » Tu es en tord et comme a ton habitude, tu trouves le moyen de râler quant même. « Tu sais quoi, nessa, laisse tomber... » Face au ton qu'il a employé, tu comprends que tu l'as énormément déçu. Cette fois-ci, il n'a pas même pas haussé le ton et c'est mauvaise signe. Visiblement très remonté contre toi, il ne te laisse même pas le temps d'en placer une qu'il t'a déjà raccrochée au nez. « Eh, merde. » Comme souvent, t'as tout gâcher avec ton frère et cette fois-ci pas qu'un peu. big time. Il va falloir sortir les rames pour te faire pardonner d'autant plus si sa stupide de fiancé est derrière son dos.

Tu es là, assise sur un rocher, tu regardes ce qui s’étend autour de toi. Les écouteurs accrochés aux oreilles, tu te laisses importer par la musique. Ici, tu oublies tout, tu fais le vide dans ta tête, tu regardes la nature et t'as l'impression de t'évader d'être loin de tout. Tu ne penses à rien, tu te contentes d'admirer simplement la vue. Tu te retrouves rapidement avec une clope au bec. Cette putain d'habitude est ancrée en toi, tu ne peux pas vivre sans fumer. Tu fermes les yeux, ton esprit vagabonde loin d'ici, sans réaliser qu'une personne vient de s'installer à tes côtés. Tu le réalises au moment où on te prend ta cigarette de la bouche. Tu tournes la tête en sachant pertinemment qu'il s'agit d'Elliot, ton meilleur ami. Il n'y a que lui qui sait que tu viens ici quand t'as besoin d'être seule. C'est bien la seule personne que tu tolères dans cet endroit secret que tu ne partages habituellement avec quiconque. « T'es trop chiant, comment tu m'as trouvé et rends-moi ça, putain ! » Il me recrache la fumée de la cigarette en plein visage. Tu as encore plus envie de l'envoyer chier quand tu croises son immense sourire qui étire ses lèvres. Pauvre con. Tu vas lui faire bouffer, son sourire débile.  « Ne fais pas genre, je sais que je t'ai manqué. » Tu lèves les yeux au ciel en tentant vainement de retenir un sourire du mieux que tu peux pour éviter de lui donner raison aussi facilement. « Tu confonds tes rêves pour la réalité mon pauvre. » Tu l'entends s'étouffer en tentant de ne pas rire face à ta remarque, tu ne vois vraiment pas ce qui est si drôle, mais tu préfères l'ignorer. « Moi aussi, j't'aime, ma nene. » Tu abats ta main sur son torse dans le but de lui faire mal. « Arrête de m'appeler comme ça ! » Tu retins un juron, t'étant fait plus de mal à toi qu'à lui, ne faisant que rajouter à son hilarité. « Sinon quoi, nene ? Qu'est-ce que tu vas me faire ? » Tu lèves les sourcils. C'était tout le temps comme ça entre lui et toi. C'est ton meilleur ami depuis presque toujours. Elliot aime te taquiner même si parfois, tu le prends mal enfin ça dure jamais bien longtemps. Elliot et toi, êtes inséparables. Tu es sur le point de lui passer un savon, quand une lueur de défi éclaire tes prunelles. D'un coup d'un seul, tu te jettes sur ton meilleur ami qui prit par surprise ouvre seulement les bras pour ne pas te faire mal. Tu atterris sur le torse du jeune homme, ne pouvant t'arrêter de rire. Elliot referme alors ses bras autour de toi, t'empêchant de partir. « Et maintenant qu'est-ce que tu vas faire, nene ? » Tu passes tes mains dans son dos, attrapant les siennes, tout en rigolant. « Tu vas me prendre les mains ? Très bonne technique… Quoique. » Il pouffe à son tour de rire alors que pendant ce temps, tu attrapes les pouces d'Elliot, les tordant dans tous les sens, ce dernier fut obligé de lâcher prise et tu te relèves d'un bond. « Alors, toujours aussi nulle ma technique ? » Tu lui offres un petit sourire satisfait alors que celui-ci fait une moue boudeuse.


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