(ewa) how can emptiness be so heavy?

( écoute, écoute
ici ou le vacarme n'existe pas
là ou le silence est une mélodie
peut-être même un paradis )

tu déambules entre les rangées de livres
à la recherche d'une autre vie à vivre
trouver refuge entre quelques pages
bien qu'elles ne soient que mirages

l'école est bien loin d'ici
personne pour te regarder avec mépris
à la bibliothèque tu oublies
que ce que t'as, c'est pas une vie

des coups dans la gueule, t'en as subis
des gueules de bois, maman aussi
ton frère comme seul rempart ;
seul face à un milliard de cafards

l'envie de changer les choses
de voir un jour cette vie en rose
devenir un lion ; métamorphose
ewa quand est-ce que tu exploses ?

( écoute, écoute
ton cœur qui bat
encore, toujours,
bats toi )

petit pas petit pas
sur le bitume terne et froid
les maisons alignées, toutes bien rangées (aucune originalité)
te regardent avec de grands yeux éberlués

et puis, au bout de la rue
cette entrave à la banalité. cette épave
"jan" écrit sur la boîte aux lettres. le reste effacé. b r o u i l l é.
mais de toute façon, des lettres, qui voudrait bien vous en transmettre? qui?
après tout,
vous n'êtes rien de plus que les enfants maudits de parents pourris.

tu pousses la porte, pas même fermée (encore moins à clé)

-- tad? pas de réponse.

le cœur qui se serre, tu t'interroges ;
t'as vite fait de faire le tour de votre capharnaüm.
il n'est pas là. il n'est pas là, et c'est comme si, d'un coup, ton monde à toi devenait monochrome.
ce n'est pas la première fois. il reviendra. que tu te répètes, en boucle. mais son absence te trouble.

pourquoi n'a t-il laissé aucun mot ? pourquoi ne m'a t-il pas prévenu ? travaille t-il tard, ou lui est t-il arrivé des ennuis ? est-ce qu'il va bien ? est-ce qu'il.. va bien ? y'a les larmes qui te montent aux yeux et ton cœur qui, dans ta poitrine, se bouscule. trop fragile.
incapable de contrôler la moindre petite émotion. au creux de ta tête un bataillon.
c'est plus fort que toi.
t'as bien trop peur qu'un jour.. il ne soit plus là.

petit pas petit pas
dans ta tête les cent pas.
t'as compté les heures mille fois ;
compté jusqu'à t'en bouffer les doigts.

il n'est pas là. il n'est pas là et ça fait déjà trois jours que c'est le cas,
que c'est comme ça.
il n'est pas là mais tu prierais pour qu'il le soit.
rien que pour le serrer tout contre toi.