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 mosaïque solitaire (nejma)

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Jolene Weisz;

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Jolene Weisz



charleen weiss.
soeurdelune (av), siren charms (sn) vocivus (ic);
amos (d. pienaar); thelma (c.keegan).
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organe désséché, peinturluré de rouge pour donner l'impression qu'il bat encore.
faire des lignes, et des lignes, encore des lignes, et se les mettre dans le nez.
la môme vagabonde entre l'hostilité des rues, se retrouve toujours dans des appartements inconnus à imprunter un lit.

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Message Sujet: mosaïque solitaire (nejma)   mosaïque solitaire (nejma) Empty Jeu 7 Juil - 16:01


la môme est là.
braillant contre le vent;
contre la marée
qui ne cesse de vouloir l'attraper.
la carogne se fait immobile, presque trop frêle tant son corps tremble face au mouvement qu'elle peine à discerner. les stroboscopes viennent se perdre dans ses iris brunes, tapageurs et agressifs, les lumières ne reflètent que très peu l'endroit, et ne cesse de le couvrir de bleu, de violet, de couleurs qui promettent les mirages. c'est ça qu'elle est venue chercher jo, traître pécheresse qui ne tient là que pour réclamer son dû. dans le vieil l'entrepôt, les corps se mouvent, se rapprochent, ne forment plus qu'une masse aux contours bien distincts, et la chaleur qui émane d'eux se propage dans la pièce comme un poison nocif, comme une invitation à la débauche et aux baisers qui embrasent les sens. le rendez-vous est hebdomadaire, le lieu est si prisé. elle se faufile si facilement entre leurs espoirs que les regards dédaignant ne la touche plus, lorsqu'elle s'y rend, elle se sentirait comme une figure divine qu'ils n'auraient plus qu'à toucher du doigt, qu'une ombre qu'ils seraient si tentés de suivre. les billets se trouvent dans la poche arrière de son jean en cuir, si nombreux qu'ils en sont devenus épais, lourds, trop marqués de sens, lorsqu'elle s'avance, elle peut sentir leur présence, si poisseuse, lui rappelant que la récompense est au bout du chemin. ils sont son passe-droit en réalité, son visage minaudier n'a pas l'effet escompté pour qu'elle puisse partir libre, sans attaches, sans ne devoir y retourner, sans retourner dans l'ombre sale, qui colle à l'épiderme et menace de l'arracher. comme toujours, en véritable madone, elle s'avançait les veines en feu, les pupilles résorbées et le manque au cœur. cette fois, lorsqu'elle aperçoit le regard intrigué du vendeur de rêves, son palpitant s'arrête, se bloque, gesticule dans sa poitrine pour lui signaler que les augures ne sont point en sa faveur.
sale camée.
tu traines ta carcasse abîmée jusqu'ici.
je ne veux plus te regarder.
il semble si agacé. et elle se sent si lourde, si amorphe que ses jambes manquent de se briser. l'imposture s'écroule. l'imposture meure, laisse place à la silhouette brisée de jolene. si elle se fondait si bien avec la masse jusqu'à présent, ce n'est plus le cas, elle n'a plus l'air que d'une statue bien trop grisée, qui donne le cafard dès qu'on la regarde. la poudre paraît si loin, si inatteignable, si factice que la môme aurait envie de jeter ses dollars dans la foule, de les regarder s'abattre contre le sol, rien que ça pour que le vendeur devine son mécontentement. la force qui vit en elle ne cesse d'être inconstante, si vive et si faible, l'un après l'autre, les deux en même temps et c'est le chaos qui s'abrite dans les tripes. la dope, la drogue, la poudre, la coco. son regard irrité se tourne à présent vers les corps qui se rapprochent, qui deviennent, à l'instar des projecteurs, une masse noire et grouillante.
la partie semble finie.
adieu les rêves
qui se font tous seuls
elle aime les êtres, jolene. ne cherche qu'à les décortiquer en permanence, à se nourrir de leur présence, de leurs murmures honteux, de leurs vies passées. à cet instant, lorsqu'elle aperçoit nejma dans la foule, elle redevient charognarde. les proies se sont envolées, les griffes acérées n'ont plus rien à briser. il fut andy et ses médicaments, la blonde camée, et l'amour perdu. mais nejma ne fut jamais sur la liste. si il émanait des autres des émotions violentes et contradictoires que la môme se plaisait à interpréter, il n'y eut que du vide pour nejma. trop insaisissable, si difficile à appréhender. dès que le prédateur s'approchait, tentait de se faire féline, dans les maisons squattées au plancher délabré, nejma s'échappait, si divine. et jolene ne la revint plus. alors son esprit effaça la présence de cette dernière, comme on oublierait un léger détail. postée sur l'escalier à l'odeur rouille, elle observait sa proie. nejma, nejma, nejma, et son prénom roulait sur ses lèvres comme une incantation divine. alors elle s'approcha, silencieuse, oubliant la poudre et les promesses. ça fait longtemps. les premiers mots sont lancés et les regards se croisent. dis, tu te souviens de moi? dis, tu te souviens des squats? et à cet instant, le monde paraît figé, si lent, et jolene ne quitte plus la brune du regard. elles ont tant changé. mais reste à savoir comment, reste à savoir si le destin est écrit ou si c'est elles qui le feront.



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célibataire, en proie à une langueur qu'elle embarquera dans la tombe. elle vit d'aventures d'un soir, d'autant plus débridées qu'elle leur écarte si peu souvent les cuisses.
danseuse au new york city ballet, prête à écraser les autres jusqu'à décrocher l'étoile. à moins que ce ne soient ses propres secrets qui ne causent sa chute, alors que la nuit, c'est sur les scènes de strip-clubs qu'elle délie ses courbes.
contemporain le jour, effervescent la nuit, pour une double vie.
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Message Sujet: Re: mosaïque solitaire (nejma)   mosaïque solitaire (nejma) Empty Dim 24 Juil - 12:42

mosaïque solitaire


les pensées s'agitent sous le capot, en furies venues te hanter. souvenirs teigneux d'une nuit d'hiver qui refusent de lâcher prise, les joues brûlantes d'y repenser, comme striées par l'acide des larmes fantômes qui n'ont pas eu le temps de couler, gelées sur place à la racine de cils charbonneux. à ce stade, la remise en marche de ton coeur atone relève presque d'la réinitialisation ; redémarrage forcé et retour aux paramètres d'usine. myocarde reconditionné comme neuf, mais portant encore les vices cachés d'la vie d'avant. le fantasme de la table rase n'sera jamais plus qu'une utopie, un joli rêve qui a apaisé bien des nuits - avant de se retrouver la gueule claquée contre le trottoir, lorsque son regard t'a clouée sur place. envolées, ces belles illusions d'indépendance, de contrôle et de liberté. un boulet t'entrave les chevilles depuis que t'as seize ans nejma, et c'est à peine si tu t'es débattue quand la chaîne a mordu ta peau. convaincue qu'elle finirait par se desserrer si le détenteur de la clé restait assez loin, assez longtemps.
t'aurais pu te battre,
enterrer son corps entre les draps d'autres hommes,
mais, pensant effrontément qu'il n'y avait nulle blessure à panser, t'as porté le déni comme un bandeau sur les yeux. et le temps est venu d'oublier. de tirer un trait sur ce que tu pensais déjà enfoui au plus profond d'une mémoire hors d'atteinte.

des jours que les méandres des anesthésies factices appellent ton nom. t'es pas du genre à céder à tes pulsions nejma, créature de contrôle bien plus que de passions ; l'imaginaire morne, stimulé seulement dans les situations de vie ou de mort et dormant par ailleurs. quelques pics de vitesse sur les artères adjacentes à la mégapole et des volées d'escalier grimpées pour toucher le ciel en guise de doses d'adrénaline, presque amorphe le reste du temps. tu déplores ce vide parfois, quand les heures s'accumulent dans la chambre de bonne et que t'as des vieux bouquins dérobés à des stands pour seule compagnie ;
tu déplores l'ennui qui règne,
faisant de tes jours
une mosaïque solitaire.

le cuir élimé de la bride posée sur un museau autrefois fier n'demande maintenant qu'à lâcher, à libérer le tempérament d'étalon au sang bouillant ; en shots et stroboscopes, succession d'images imprimées sur la rétine à la force des néons clignotants. les soirées n'ont jamais été ton arène ni l'alcool ton élixir, peu désireuse de donner en spectacle ta carcasse décharnée pour quelques grammes - animale peut-être, mais pas de foire -, mais finalement où la retenue t'a-t-elle emmenée ?
nulle part ; vomie sur le bas-côté d'une route crevassée,
coudes, genoux et myocarde ponctionnés de gravier tranchant.

tentatives de mater les instincts primaux sabotées sitôt que les docs piétinent le sol collant de l'entrepôt, n'restent que les effluves d'alcool, les basses qui décrochent les tympans et cet amas de corps, suants, puants, dont l'unisson prend des allures de possession. pourtant, même là tu te débats, nejma. l'envie de t'immiscer dans cette chaste orgie réprimée par la volonté de n'pas leur ressembler, à ces hérétiques qui ne supportent les journées que dans l'espoir de passer leurs nuits à les oublier, en recommencement éternel. et frayer avec eux t'angoisse, comme si une danse suffirait à te souiller de leur maladie, à te condamner à venir chaque soir ici appuyer sur le bouton reset qu'on n'trouve qu'au fond des verres débordants de liqueur.
la plupart des regards t'ignorent, et t'ignores ceux qui t'affrontent, pas vraiment là pour finir la nuit accompagnée - pas sûre d'ailleurs de la raison pour laquelle t'es là. intruse dans le club, un cocktail en main pour donner le change ; mais le jeu ne sera jamais parfait tant que la piètre actrice qui l'incarne n'y croira pas elle-même. t'es hermétique à l'ambiance faussement festive, asphyxiée par les murs clos. déjà à la recherche d'une issue, trop têtue pourtant pour t'y diriger.
pourquoi ne parviens-tu pas à te fondre dans la masse
pourquoi dégueules-tu tant l'idée de jouer les imbéciles
s'ils ont l'air si légers ?
regard perdu dans la foule, envieux quand tu veux lui donner l'allure dédaigneuse, tu manques de sursauter quand on ose s'adresser à toi. la seule tache dans le décor, bien sûr que t'es remarquable. et bien sûr que jolene est là. c'est dans ces portes ouvertes vers les enfers que les vices se consomment le mieux, et des vices, jolene en a à revendre. croiser là cet oiseau de mauvais augure ne te dit rien qui vaille. en effet. un bail, parce qu'elle allume autant de mauvais pressentiments que de feux d'alarme dans ta tête jolene ; un bail, parce que personne ne se balade avec un corbeau perché sur l'épaule et ose espérer s'en sortir. tu n'sais pas si c'est un reproche, si elle attend des excuses pour ce jour où t'as déserté les squats, où tu l'as désertée elle. don't know, don't care. dans le queens, la loi de la jungle est reine, et les lionnes ne s'excusent pas de jouer selon les règles. pas qu'ça t'fasse plaisir pour autant de la retrouver aussi chétive que la dernière fois que tu l'as vue, y'a même une pointe de culpabilité qui s'insinue entre tes côtes.

un jour faudra payer pour toutes ces âmes délaissées
un jour elle te hanteront

alors, comment tu vas ? tu viens souvent ici ? mots vides, voire insultants - y'a d'quoi être vexée qu't'aies rien d'autre à dire après ces mois de silence. mais si on n't'a jamais appris à faire la conversation aux vivants nejma, c'est pas pour qu'tu saches mieux tenir la jambe aux revenantes dans son genre. les regards se soutiennent, les réponses se font paresseusement attendre avec l'appréhension rythmée par les coups d'ongles nerveux marqués sur ce verre qui n'a pas encore empoisonné tes lippes - mais le fruit interdit est trop tentant pour que tu résistes encore longtemps à jouer les ève en y goûtant - et au fond tu ne veux qu'une seule chose d'elle.

mens-moi jolene,
fais-moi croire que tu vas mieux seule qu'avec moi

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Message Sujet: Re: mosaïque solitaire (nejma)   mosaïque solitaire (nejma) Empty Jeu 4 Aoû - 22:39


on aurait pu croire qu'enfin, la rédemption serait tombée, tranchante et délicieuse, pour couper ses ailes, elle, mortelle se prenant pour un divin, qui semblaient l'emmener vers les tréfonds du néant, vers le tartare, servant de proie à cronos pour qu'il ne fasse que des miettes de son corps ébréché. non. on aurait pu croire que les démons qui se nourrissaient de son essence finiraient par s'en aller. non. que son sang, souillé par la moisissure de la poudre, finirait par les faire taire, qu'enfin le poison qui l'anime aurait disparu sous une fine couche de poussières. mais la môme reste debout, la môme ne flanche plus. les cernes décolorés en guise de mémoire défaillante, les membres qui tremblent à s'en briser, douce porcelaine qu'on n'oserait même plus toucher, ne reste plus qu'un vague carmin sur les lèvres pour contempler le désastre que l'ironique existence a créée. on n'a jamais su comment l'élever sans l'émousser, hein jolene? le sourire tordu du malin ne cesse de s'étirer face aux vieux visages décolorés des connaissances. il la tient entre ses mains la gamine, elle est sienne et elle ne s'en ira pas. eux la regardent, l'apitoiement dans le creux des paupières, dans l'iode de leurs larmes qui s’accroupissent face à l'ombre qu'elle présente. elle est donc bourreau et victime à la fois; elle engendre la terreur dans laquelle elle se love doucement et dont elle prend possession. avant? ça n'existe plus, rien que des bribes de souvenirs à l'odeur renfermée, c'est flou, flou, dans les rares songes qui viennent à elle, les visages ne sont plus symétriques, tordus comme ceux de picasso, tordus comme la triste réalité qui implose sous leurs yeux.
les jours se comptent, les jours filent et s'octroient le droit de ne plus illuminer les journées de ceux qui croupissent sous la terre. les jours se comptent, les jours s'oublient, et ne cessent de plonger les êtres vers des abîmes sans fin, vers des gouffres aux couleurs du macadam brûlant du queens.
elle déambule,
âme en peine,
que l'on ne saurait délivrer.
faut-il déjà y songer.
oiseau de malheur! c'est ce qu'elle hurle, jolene, lorsque ses prunelles redeviennent claires et aptes à recevoir la lumière. peu importe! qu'elle soupire, enfoncée dans les tissus d'un canapé bon marché, le myocarde s'affolant de la dose excitante parvenue jusqu'aux veines. après tout, c'est la résilience qui gronde en elle, logée sous son plexus, grignotant sa chair et les derniers espoirs qu'elle caressait avec ses paumes. tournées vers le ciel, suppliant une aide quelconque, un miracle qu'elle ne mériterait même pas. c'est le refus de l'oppression qu'elle s'inflige qui se manifeste, parfois. le chaos est acide, la destruction est rude et il ne reste plus qu'une pauvre silhouette sous la pluie, une pauvre silhouette qui se pavane et brûle son espérance de vie encore un peu plus à chaque virée nocturne, inhalant le désespoir des siens dans des clubs miteux pour une dose de plus. dualité, voilà ce qui la compose jolene. éternelle gamine qui oscille entre les extrêmes, qui détruit sa vivacité pour mieux s'offrir à la faucheuse. et entre les amas de corps mouvants qu'elle écarte du bout des doigts, elle fait office de proie, les regards ne sont plus qu'observateurs, ils décortiquent chacun de ses gestes pour tenter de lui offrir le coup de grâce. et lorsqu'ils balancent des paroles noires pour tenter de lui voler son cœur déjà bien atrophié, la môme ne répond pas, se contente d'offrir un sourire insolent, un sourire fabriqué de toutes pièces si tant est que les lippes puissent s'écarter pour leur donner le baiser de la mort. la déchéance ne cesse de brûler dans ce lieu où les âmes se font terrifiantes, mais même dans ce qui devrait être son royaume, jolene n'est plus à leur niveau, celle qui se contentait de quelques cigarettes n'a plus sa place depuis qu'elle est devenue chimère. depuis qu'elle se tape de la farine dans le nez, qu'ils chuchotent. si elle les entendaient, sans doute qu'elle aussi se contenterait de rire sur le sort qu'on lui a attribué.
et pourtant, même ceux qui prétendaient être des figures angéliques sont là. elles sont là, en chair et en os, celles qui s'étaient enfuies en silence. celles qui abandonnent les chambres salies en croyant pouvoir s'octroyer une place au paradis. la chimère semble enfin sortir de sa torpeur, cherche une nouvelle âme qui lui contera ses malheurs, celle qui lui octroiera quelques minutes de passion contre quelques minutes de leurs malheurs. le malheur des certains fait le bonheur des autres. et si écouter des malheureux se plaindre lui fait oublier les siens, la mise en vaut le coup. les griffes sont acérées, encore plus lorsqu'elle aperçoit nejma. et sans même s'en rendre compte, ses lippes ne répètent plus qu'un seul mot en boucle. nejma. la douceur de son prénom contraste bien trop avec la froideur qu'elle arbore, avec les mystères qu'elle porte et qui se lisent sur ses traits fatigués. les lippes se préparent au mensonge, jurent silencieusement que cela n'arrivera plus. ça va. tout va bien. oh non, c'est ma première fois ici. et toi, tu te portes bien? qu'elle papillonne, lassée de la distance que la brune installe entre elles, de son approche qu'elle a balayé de la main, comme une vulgaire fumée. frappée par l'indifférence qu'elle provoque, jolene est retombée à l'état de poussières. elle n'est que cendres dont il faudrait s'en débarrasser. nejma l'a rayé de ses souvenirs, si tant soit peu qu'elle ait un jour pu se frayer une place dans son crâne. la pointe d'insolence se fait ressentir, percute jolene en plein dans les côtes, dans le myocarde, bousille le peu d'oxygène qui circulait dans ses poumons. une écharde qu'elle se devra d'arracher, de détruire. dis moi, ça t'arrives souvent de disparaître sans donner de nouvelles? tu devrais prévenir, que j'te balance un adieu plutôt que d'te dire à plus tard. la voix est douce, se fait minaudée, cherche une réaction qui enfin lui permettrait de voir ses failles, de les exploiter. mais elle est trop furtive nejma, elle s'échappe trop vite, courant d'air qu'on ne cesse de vouloir s'approprier.
alors, elle attend, sourire bienveillant aux lèvres, de savoir ses prochaines paroles la percuteront un peu plus, de savoir si nejma est si inaccessible que ça.


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danseuse au new york city ballet, prête à écraser les autres jusqu'à décrocher l'étoile. à moins que ce ne soient ses propres secrets qui ne causent sa chute, alors que la nuit, c'est sur les scènes de strip-clubs qu'elle délie ses courbes.
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Message Sujet: Re: mosaïque solitaire (nejma)   mosaïque solitaire (nejma) Empty Sam 3 Sep - 22:56

mosaïque solitaire


son calme t'angoisse.
ses minauderies t'alarment.
t'as l'impression qu'elle essaie de te balader. que ses mots suintent le mensonge, qu'ils puent à des kilomètres, qu'on les sentirait les narines fermées. et pourtant tu n'es personne pour décréter que la vérité ne se trouve pas là. personne pour croire connaître assez jolene pour détecter la tromperie. ne transpirent là que ta paranoïa et une sale dose d'ego. mécréante parmi les diseuses de bonne aventure, faut croire que le tarot t'est monté à la tête. pauvre fille maintenant persuadée de savoir lire dans les deux obscures boules de cristal qui ne te lâchent pas lorsqu'elle parle. prise à ton propre jeu, enfermé dans la toile de mensonges que t'as tissée pour arnaquer les autres - piège si parfait qu'y tombe la rejetonne d'arachnée elle-même.
tu ne cesses de la scruter, jolene, mais maintenant avec l'incertitude qui embrume ton regard. à douter de ses péchés, mais surtout de ta propre sainteté.
puis c'était ce que tu voulais, de toute façon. qu'elle te mente éhontément. qu'elle apaise une conscience qui n'aurait besoin de nul soulagement, eût-elle été aussi immaculée que tu aimes à le clamer.
alors pourquoi te sens-tu pire qu'avant de poser la question, pourquoi la caresse sur la joue te brûle-t-elle la peau comme une gifle ? c'était sans doute le genre de voeu en avertissement desquels on a pour la première fois conseillé de ne pas souhaiter n'importe quoi.
un mauvais miracle.
de même. les jours passent et se ressemblent, tu sais c'que c'est. même dans les paroles tu manques de générosité. avare de mots, stérile d'anecdotes à raconter. on devient chiant à mourir, avec un palpitant trop atrophié pour s'émouvoir. on tombe dans les méandres de l'ennui. lac sans fond ou sables mouvants, dans les deux cas, on ne gagne que l'épuisement à s'en débattre. t'as pourtant des réminiscences d'un avant où la sauvagerie t'enflammait, les nerfs à vif pour un rien. transpercés, les pneus de ceux qui t'offensaient, avant de prendre la tangente sous l'éclat embrasé des feux rouges grillés dans la fuite ; l'amour consommé dans les rues, au vu et au su de tous, puis à nouveau entre quatre murs, quand une seule fois n'suffisait pas. feu sacré de la jeunesse que t'a arraché un lâche fuyard. il t'a dérobé ta lumière en partant, a dû l'enterrer quelque part, loin d'ici car il n'en portait plus la trace à son retour.
cette nejma, jolene l'aurait sans doute aimée. manque de bol, le mal était déjà fait quand vous êtes tombée l'une sur l'autre. depuis longtemps déjà l'envie t'était passée de tendre la main. t'aurais pourtant pas risqué grand chose, si ce n'est qu'elle te vole les cendres d'une furie fossilisée. si volatiles qu'un seul souffle les ferait rejoindre les nuages, si ternes que l'oeil humain trop rompu à traquer l'or ne les aurait jamais remarquées.
mais quelque chose se ravive face à jolene. le cynisme, la défiance, la pompe de sang gisant dans une cuve de côtes graciles. trop sur le qui-vive pour que ce soit anodin. ce coup de main du hasard vaudrait le coup d'être raconté, si t'avais qui que ce soit prêt à écouter. un peu de trouble au paradis de la lassitude. méjugé à la hâte, l'oiseau de malheur révèle peut-être ses vraies couleurs : celles d'une bénédiction, couverte d'une indigeste couche de suie. color=#990000]j'peux t'offrir un verre ? ça m'étonne de te voir les mains vides.[/color] parce qu'il faut bien qu'elle trinque à ça, jolene, même si elle n'en connaîtra pas l'occasion. et parce que tu te serais trop fait pitié à boire seule, te rappelle ce danger aux pupilles dilatées.
sois digne de ce que jolene a l'air de voir en toi.
sois digne d'être quelqu'un dont on regrette la disparition.
tu lui dois bien ça.

on pourrait se dire adieu et s'recroiser demain, par hasard, ou bien se dire au revoir cinq minutes avant que je crève la bouche ouverte, peut-être même sans que t'en saches rien. les gens se cassent, jolene, c'est comme ça. c'est pour ça que j'fais de promesses à personne, pas même à toi.
(et que j'en accepte pas, jamais)
t'as qu'à considérer que chaque fois est la dernière, comme ça y'aura pas de déçus. ça sonne comme la cruauté du chat qu'aime mieux jouer avec la souris entre ses pattes que d'avoir la bonté de la dépecer pour abréger ses souffrances, mais tes paroles n'ont rien de malicieux. tu n'sais pas comment lui expliquer, à jolene, comment tu fonctionnes. que ta vie est un ballet constant avec le vent, qui tourne et te fait tourner avec lui, que t'as l'instinct des bêtes sauvages, qui se manifeste n'importe quand et refuse qu'on lui désobéisse. que trop de fois par le passé le besoin inexplicable de fuir s'est substitué à l'extase que tu pensais durer toute une vie.
me croirais-tu, jolene ?
me comprendrais-tu ?

je partirai un jour, ça c'est sûr. quand t'aurais su te déraciner de cette ville maudite, quand seront morts l'envie et l'espoir de le revoir. quand t'auras trouvé le courage de lâcher prise, toi qu'on soupçonne ne t'accrocher à rien ni personne, toi qu'on méconnaît, aussi. mais j'sais pas quand, ni où, j'te jure que c'est la vérité jolene. tu comprends, non ? on était ensemble dans les squats, tu sais mieux que personne que j'aurais jamais pu me contenter de ça. tu peux pas me dire que toi, ça te plaît, de vivre comme ça. que t'as pas envie de te casser aussi. tu ne t'approcheras jamais plus de la supplication, même si sortie de ta bouche on croirait plus à un défi. l'implorer n'a aucun sens pourtant, car tu partiras seule : l'instinct grégaire est dépassé, supplanté par de viscérales pulsions à l'autarcie, mais ce soir, c'est trop dur de tout garder.
tu partiras seule, mais pour ça, il te faut d'abord t'offrir à quelqu'un d'autre,
laisser une trace de la vraie nejma.

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