« Pourquoi j'suis comme ça? M'le demandez pas j'saurais pas trop quoi vous répondre. Faut pas vous méprendre, j'prend tous c'que je peux prendre. Comme ma terre, j'suis riche que sous les décombres. Je pleure que de l'intérieur pour que mes soucis se noient, pourquoi leur demander l'heure? J'sais bien qu'la mienne n'est pas encore là. Diplômé, riche et après? J'regrette la cour de récré, mais pas l'temps pour les regrets m'a dit mon cœur. Nostalgique car présent pas à la hauteur, ma sueur vient que de l'effort, le stress me sert de décor. J'm'en bats tellement les illes-cou, désinvolture recouvre mes pores. Rêve mais ne dors pas, crève mais ne meurs pas.
Lumière éparses, berline fondant dans la nuit. Encore une fois tu t'es saoulé la gueule, t'as évité l'appart pour mieux la laisser seule. Elle peut s'réjouir Nikki, d'pas t'avoir connu quelques années avant. Clébard avide d'un bout d'viande à secouer entre ses canines, prunelles noircies par l'envie. Démon s'éprenant d'la moindre pétasse un peu facile qui résisterait pas à un ancien soldat. Chaires que t'as maltraité, hanches empoignées. T'en as fais couiner plus d'une, gazelles qu'tu laissais à bouts d'souffles après t'en être régalé. La pomme tombe jamais loin d'l'arbre, c'est c'que les gens t'ont toujours répétés. Pas loupé, t'es au moins aussi brisé qu'ton daron mais ça c'est à lui qu'tu le dois. Fils de bâtard que t'as éteins à coup d'tes poings. T'l'as rendu méconnaissable, frappant encore et encore. Inlassablement t'as cogné pour faire taire c'rire glaçant qui vous a hanté toutes ces années. Il restait pas grand chose d'son visage, le tien étant repeint de gouttelettes vermeil. C'est Sin' qu'est venue t'rappeler à la réalité. C'est sa voix, qui est venue t'souffler à l'oreille que c'était fini. Qu'il était parti. Ce jour là, vous avez échangés les rôles une dernière fois. T'es devenu celui ayant besoin d'être protégé, surveillé. Alors qu'tu lui as enfin offert la possibilité d'dire adieu à tout c'qui la tourmentait, de renaître. Tu t'rappelles pas vraiment d'la suite, immédiate. Tu peux juste te rappeler de ta voix alors qu'elle te serre dans ses bras mutilés. C'est enfin terminé.
Tu bombardes, la rage au bide. T'as cette besoin d'te défouler, d'abandonner à tes envies acides. Coke logée fièrement sous l'nez tu collectionnes les vices sans t'gêner. T'multiplies les addictions autant qu'tu l'puisses. Âme sombre, égarée dans sa noirceur. T'as l'myocarde palpitant contre ton torse encré, phalanges assassines resserrés contre le cuir lissant l'volant. L'moteur ronronne alors qu't'enfonces le pied sur l'accélérateur, t'pourrais v'nir repeindre le pavé froid d'new-york de ta matière grise qu'tu t'en branlerais Pete'. T'aurais même pas une once de culpabilité pour celui qui viendrait ramasser les parties d'toi éparpillées. Y'a qu'une chose qui compte alors qu'tu remets tout en question. Y'a qu'son sourire à elle qui permet à ta vie d'se teindre un peu d'couleurs. T'sais pas si c'est ses trucs sucrés dont elle essaie d'te gaver ou tout simplement l'sucre accolé à sa peau lorsque tu la dévores. Abbi, c'est un peu comme du miel dans ta vie d'merde à laquelle tu n'sembles définitivement pas tenir. T'as pas envie d'pourrir sa nuit, elle qui s'lève tôt. Ce soir t'as besoin d'ta proie préférée, d'celle que tu malmènes sans vergogne à ton bon vouloir d'la pulpe de tes doigts. Princesse aux cent visages, se perdant de ce qu'elle est et ce qu'elle n'est pas. T'aimes bien trop venir remuer ses démons la noyant. T'aimes ça Pete d'la voir s'débattre dans les sables mouvants. Pas d'main tendue, jamais. Chien, tu l'y pousses ouvertement.
Maîtresse d'la tromperie, portant un masque différent du tien. Dans l'fond vous avez tous les même parties d'ombres dans vos penderies. Toi t'es juste là pour la faire douter toujours plus, la faire pencher toujours plus dangereusement au bord du précipice. Tu t'en bats les reins d'la droiture, sans mentionner la justice. Tu la donnes toi même, t'éteins seul les sales races errant dans les rues d'new-york lors que la nuit s'en vient. T'as su t'abandonner à ton alter ego, la noirceur sinon rien. Elle à déjà l'pied dans la tombe Ava. Faut juste qu'elle s'en rende compte et qu'elle arrête d'se débattre. Parce qu'elle est aussi est entrain d'pourrir, l'âme menaçant d'éclater en un fracas. T'espère bien être là, pouvoir assister à la scène. Faute à tes envies perverses, toujours plus horrible à l'enfoncer dans ses envies lucifériennes. T'finiras pas seul en enfer Peter, tu comptes bien glaner le plus d'âmes possibles à emmener avec toi. T'es comme ça, toujours à tenter le diable pour t'accorder ses faveurs. T'atteins ta destination sans mal, toi qui la connaît par cœur. Tu t'gares pas devant chez elle, mais quelques bâtiments plus loin. Ombre guettant l'moindre mouvement offert par âme qui vive, t'es aux aguets passant au crible chaque détail s'offrant à tes opales avec soin.
T'sors de la voiture, attends patiemment d'la voir passer. T'es un grossier personnage, t'mérites encore pire qu'le bûcher. Les boucles brunes t'passent à quelques mètres sous l'nez, l'pas pressé t'accélères pour mieux abattre ta poigne contre son épiderme. " Vous m'semblez bien pressée d'rentrer entre vos quatre murs, Carlton." Vouvoiement qu't'utilises uniquement pour l'emmerder, t'as horreur des fédéraux et la d'moiselle sous couverture n'échappe pas à ta haine à leurs encontre. Volte-face, dos contre crépis. Y'a vos regards qui se jaugent, emplit de mépris. T'comptes pas la laisser filer, t'as bien l'intention d'profiter de cette nuitée. T'as l'moyen d'pression, d'quoi faire la chanter si tu l'veux. Éclairs qu'vous vous lancez, grondements dans vos carcasses fatiguées. T'peux pas t'en empêcher que d'la dévisager d'la tête aux pieds. Cernes sous les yeux, traits tirés. L'masque il est dur à porter, pas vrai Ava? "C'soir tu restes avec moi." L'ordre tombe lourdement, dans un feulement. Voix qui claque tel un fouet, mots que tu grondes dans l'creux de son oreille alors qu'tu t'es rapproché d'ta proie. Main toujours fermement bloquée contre son poignet qu'tu maintiens au dessus d'sa tête, tu finis par r'plonger tes prunelles noircies par les substances dans les siennes s'dilatant par la surprise. Tes traits s'déforment, satisfait. Elle est belle Ava, lorsqu'elle ne sait pas c'que tu lui réserves. Lorsque le petit oiseau aux ailes abîmées semble paniqué. T'lâches finalement l'étreinte maintenant sa main à la tienne. Elle f'ra rien la traîtresse, parce que tu pourrais gratifier de ton chant les deux camps faisant balancer son palpitant.
Sujet: Re: mosaïque solitaire ± ava Dim 27 Oct - 3:44
« Tomorrow don't mean much, In the waters we wade. And my secrets are waiting for me When I get to my grave. »
T'es sans dessus-dessous, Ava. Noyée sous le poids de ta culpabilité, tu peines à sortir la tête de l'eau. Tu nages à contre-courant, le chaos s'invitant à chacun de tes pas. Tu collectionnes les mensonges paraissant insignifiants mais qui pourraient entraîner ton trépas. Écrasée par tes obligations et les maux qui enserrent ton cœur, tu supportes de moins en moins ce rôle qui te semblait légitime fut un temps. Ce rôle que tu as saisis, pensant que c'était là l'opportunité de venger la plaie béante que les irlandais t'ont infligés. Tu pensais rencontrer les pires des monstres mais tu es surtout tombée sur la vérité. Celle qui dérange, celle qu'on ne supporte pas de croire (voir). Et pourtant, il est difficile de l'ignorer lorsqu'elle s'infiltre dans chaque recoin de ton existence. Impossible à contourner, elle détruit un à un les murs forgés par la société. Tu n'es pourtant pas de ceux qui sont aveuglés par leurs naïvetés. Tu t'accrochais simplement à l'idée que la justice était impartiale et que tu pouvais enfermer les nuisibles qu'elle avait défini comme tels par facilité. Seulement, six mois t'ont fallu à remettre en question tout ton monde.
Et c'est bien là le problème. Là que le bat-blesse. Toutes tes croyances ébranlées par un simple constat : tu te trompais. Et depuis que ton regard a changé, que ta vision s'est transformée ; c'est un combat de tous les instants, avec ta raison, que tu entreprends. Ce que tu ne cautionnes plus, c'est cette hypocrisie qui suinte de chaque parcelle de cette civilisation. L'Homme est un fléau. Autant pour lui-même que pour ce qui l'entoure. Il est capable du meilleur comme du pire. Et en ce moment, tu te demandes à quel degré la corruption ronge vos institutions. Et toi dans tout ça, tu ne veux pas être le pion d'un plan vicieusement élaboré. On jette en pâture les éléments perturbateurs aux chiens enragés pour éviter de se faire bouffer. Tu entends maintenant le cri de la rue qui hurle à l'injustice et tu comptes bien répondre à cet appel de détresse. Tu ne trahiras plus ceux que tu as juré de protéger. Peut-être même qu'à terme, tu rendras ton badge devenu une insulte à ce que tu défends.
Bien trop d'interrogations qui soulèvent des raz-de-marée dans ta tête. La nuit, la honte t'empêche de trouver le sommeil. Elle te maintient éveillée et te tourmente avec ses mots assassins qui tournent en boucle dans ton esprit. L'angoisse vient aussi lui donner un coup de main et finit de réduire en miettes tes entrailles. Et lorsque tu te retrouves enfin dans les bras de Morphée, c'est simplement que ton cerveau est tombé en panne. C'est là seulement que le flot incessant de tes pensées se tari. Ça ne dure généralement que quelques heures mais elles te permettent de tenir sur pied. Sans elles, tu serais un zombie. Et tu deviendrais une proie facile. Avec autant de prédateurs à te tourner autour, tu ne peux pas baisser ta garde. « Les McGrath t'ont installés une chambre ici ? J'ai l'impression de toujours te retrouver derrière ce comptoir, de jour comme de nuit. » Jim, un habitué du Closer te sauve de tes tourments et tu réalises que ça fait beaucoup trop longtemps que tu t'affaires à sécher ce verre. Un soupir las t'échappe, accompagné de ton habituel sourire énigmatique. « Discernerai-je de l'inquiétude ou seulement un intérêt feint pour ma personne ? » Jim, il joue bien le mec faussement peiné avec ces grands airs qui rajoutent de la dramaturgie inutile, mais amusante, à la situation. « Alors là, ça me blesse énormément Ava. J'pensais que tu me connaissais assez pour savoir que je jouerai jamais avec toi. » Il aurait pu être acteur Jim avec cette beauté fanée, la théâtralité faisant parti intégrante de sa personnalité. Tu joins ton rire au sien, appréciant secrètement la distraction qu'il t'offre sur un plateau d'argent. « Plus sérieusement, fais gaffe Princesse, tu vas finir par te tuer. Rentre chez toi, repose-toi ou sinon j'en toucherai deux mots à Morgan. »
Comment pourrai-je me reposer alors que je les ai trahi ? Comment pourrai-je me reposer alors que je leur ai menti ?
« Pas la peine Jim. J'suis une grande fille, je sais ce que je fais. » Vraiment, Ava ? Le ton est plus sec que désiré mais tu ne supportes pas qu'on te couve. Tu ne réclames aucune protection, tu peux te débrouiller seule. Et tu ne veux pas qu'on se mêle de tes affaires. Même si ça part d'une bonne intention, tu ne peux te reposer sur personne. Tu l'as déjà trop fait. Tu ne peux plus te permettre d'entraîner d'autres âmes dans l'antre du diable. T'es même prête à la vendre ton âme pour sauver celles des autres. Ce serait une sentence bien méritée pour ce que t'as fait. Jim lève les mains en l'air en signe de capitulation, ce n'est pas la première fois qu'il se heurte à un mur et certainement pas la dernière. « Si tu le dis Princesse, si tu le dis. » T'aimerais bien qu'il te fasse confiance mais tu ne peux lui demander d'avoir foi en ta personne alors que tu doutes constamment de toi. Et ton évasion s'arrête aussi brutalement qu'elle a commencée. Rattrapée par tes vieux démons qui t'emprisonnent dans tes tourments constants, tu plaques ce bon vieux sourire sur tes lèvres pour taire les soupçons.
Malheureusement pour toi, ce soir le Closer ne tourne pas à plein régime et quand bien même des paires de bras en plus sont toujours utiles, les tiennes sont de trop pour cette soirée. C'est avec désolation que tu quittes ton QG pour te réfugier dans ta tanière à l'apparence douillette mais qui ne fait que te renvoyer à ta propre culpabilité. Et pourtant tu accueilles ce silence accusateur, cachée des yeux indiscrets, tu peux laisser libre court à tes émotions. Sauf que l'Univers en a décidé autrement. Il se moque de ton désespoir visiblement sinon Peter ne serait pas là. Tu pensais te faufiler sans encombre jusque dans ton antre mais il a fallu qu'il t'attende tapi dans l'obscurité, prêt à te sauter dessus dès qu'il en aurait l'occasion.
Tu n'as aucun réflexe lorsque ses doigts se referment autour de ton poignet. Dos au mur, bloquée par son imposante carcasse, tu écarquilles les yeux de surprise et de colère mêlées en reconnaissant l'objet supplémentaire de tes préoccupations. Jamais là où on l'attend mais toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Passée la confusion, c'est la rage qui ébranle tout ton être et qui embrase chaque fragment de tes entrailles. Le sang pulse à tes tympans tandis que la fureur coulent dans tes veines. Si tu pouvais le tuer d'un regard, tu serais capable de le faire en cet instant. Et ce n'est que lorsqu'il se permet de te donner un ordre que ton corps s'ébranle. Ta main se retire sèchement de sa poigne et se transforme en un poing qui meurt d'envie de repeindre son visage d'hémoglobine. Il parvient trop facilement à t'enrager et tu le hais pour ça. « Va te faire foutre McPherson ! » Le feulement menaçant s'échappe d'entre tes lippes. Il n'est pas le seul à savoir manier les coups et les tiens font plutôt mouche en général. Pourtant, y a cette petite voix qui résonne dans ta tête, t'appelant à la prudence. Parce que Peter, il pourrait être celui qui te tire une balle dans le pied pour qu'on puisse ensuite t'achever. Et quand bien même ça t'horripile d'être à sa bonne, tu ne peux pas non plus l'évincer. Tu vas devoir supporter sa présence le temps de trouver un moyen sur de t'en débarrasser.
Tes poings réclament de la violence mais tu résistes à l'envie dévorante d'abattre toute ta haine sur ton maître chanteur. Tu te contentes de ravaler les cris d'indignation qui retentissent dans ton crâne et tu fixes son dos, stoïque et résignée. Ce n'est pas comme si il te laissait le choix. Pas comme si il tenait ta vie dans le creux de ses doigts. « Qu'est-ce que tu veux ? » Lassée mais encore loin d'être domptée, tu attends qu'il te révèle ses plans de la soirée. Pourquoi diable a-t-il fallu qu'il vienne te tourmenter précisément la nuit où tu souhaites disparaître sous ta couette ?
Sujet: Re: mosaïque solitaire ± ava Jeu 7 Nov - 3:06
mosaïque solitaire
ava&peter
« Pourquoi j'suis comme ça? M'le demandez pas j'saurais pas trop quoi vous répondre. Faut pas vous méprendre, j'prend tous c'que je peux prendre. Comme ma terre, j'suis riche que sous les décombres. Je pleure que de l'intérieur pour que mes soucis se noient, pourquoi leur demander l'heure? J'sais bien qu'la mienne n'est pas encore là. Diplômé, riche et après? J'regrette la cour de récré, mais pas l'temps pour les regrets m'a dit mon cœur. Nostalgique car présent pas à la hauteur, ma sueur vient que de l'effort, le stress me sert de décor. J'm'en bats tellement les illes-cou, désinvolture recouvre mes pores. Rêve mais ne dors pas, crève mais ne meurs pas.
Putain d'clébard à la caboche remplie d'envies et d'idées malsaines. T'as ces besoins d'violence Peter, ces sales travers qui t'lâchent plus depuis la vingtaine. Depuis qu't'as goûté à la hargne des combats et du sang tu peux plus t'en passer. T'peux plus t'en défaire. Ils auraient mieux fait d'te piquer comme le chien qu't'es à ton r'tour au pays plutôt qu'te décorer en t'félicitant pour l'bon travail accompli. Ils ont fait d'toi un animal sans craintes, à la soif d'hémoglobine bien trop prononcée. T'aimes ça sentir les os craquer sous les coups d'tes phalanges assassines. Tu prends ton pieds à entre les suppliques qui t'sont adressées et ce peu importe la langue maternelle. T'apprécies l'ton d'un homme quémandant qu'on lui laisse la vie saine alors qu'tu menaces du bout d'ton canon. Lorsque t'es plus vraiment toi, qu'tu laisses l'obscurité te grignoter furieusement pour t'descendre tout droit vers les abysses de ton âme. Coin reclus sans la moindre once de lumière. Sans la moindre bonté. C'est c'que tu es vraiment, une créature s'cachant sous le lit des enfants.
Caché par la pénombre, t'observes la jeune Carlton. Depuis plusieurs jours voir semaines maintenant qu'tu lui cours au cul. D'puis qu'elle s'est cru suffisamment intelligente pour tenter d'se jouer de toi. D'menacer ton existence. Pétasse au chant incertain, sirène dont l'allégeance semble changer d'camps tu n't'amuses que trop à la faire osciller entre réalité et lubies. Entre crime et justice, venant tirailler sur tout c'qui peut la constituer. Elle serait dans une belle merde l'infiltrée si l'envie t'prenait d'foutre un peu l'bordel. Juste par amusement. Car après tout, elle n'a aucune preuve pour v'nir te menacer si c'n'est sa parole de balance. Sa parole de traîtresse. Elle n'a aucun allié de votre côté, les fédéraux rigolant encore moins qu'la nypd. Elle pourrait risquer gros, si Cohle apprenait ses mésaventures romantiques avec les Mcgrath. Tu pourrais t'régaler du dégoût sur les traits d'son instructeur c'est vrai. T'aimerais qu'trop voir la gueule d'Iskandar s'déconfire en apprenant la trahison d'sa petite protégée. T'as l'avantage Peter et comme à ton habitude tu n'en joues que trop bien, ne laissant aucun détail au hasard. T'es trop perfectionniste pour ça, lorsque tu t'mets à chasser une proie, t'abandonnes pas jusqu'à avoir obtenu l'objet d'ton désir. Lui prouver qu'malgré toute sa bonne volonté, l'monde entier est corrompu. Bon à caner, extinction humaine menaçant vos existences.
Tu fonds tout contre la brune, paluche serrée contre son poignet. T'viens presser ton corps au sien au détour d'la ruelle dans laquelle t'étais planqué juste pour n'pas attirer les r'gards indiscret. Ça s'rait dommage qu'devoir t'expliquer à un voisin passant par là. Ta langue claque quelques mots d'une froideur extrême. Tes prunelles noircies par la coke dans ton nez quant à elles s'contentent de jauger la pourrie s'tenant sous la pulpe de tes doigts. Elle semble fulminer, pour ton plus grand plaisir. T'aimes la briser lorsqu'elle se veut revêche. T'viendras l'affaiblir comme ça ayant l'dernier mot sur sa volonté pour la faire plier. L'amener à ton stade de non retour, t'emmèneras l'plus d'âmes possibles à tes côtés direction l'enfer. Hors de question qu'tu sombres seul Peter. T'passes la langue sur tes lèvres lorsque tu t'bouffes son insulte en pleine gueule. Petit chat t'crachant d'ssus alors que t'es bien plus puissant. Tu n'manques pas d'lui rappeler alors qu'tu serres toujours plus, ta main libre venant la saisir par le bout d'son menton fin. "Voyons.. C'est pas une façon d'accueillir un collègue ça Carlton." Qu'tu craches, tes yeux noirs comme des billes pouvant r'fléter son image dans les siens. Ava, elle t'dégage des envies d'violences. T'as envie d'marquer sa peau lorsque la désobéissance de sa part vient t'hérisser l'poil. T'prends bien trop d'plaisir à la torturer, appuyer sur les cassures de son âme y semant l'doute. S'croyant en position d'poser des questions, tu r'lâches finalement ton étreinte pour la faire avancer d'quelques mètres sans la moindre douceur.
"Avance jusqu'à la bagnole et ferme ta gueule poulette." Venin dans tes paroles, t'avances dans son dos tel un félin. Ta poigne vient r'trouver ses poignets graciles par laquelle tu la mènes jusqu'à ta berline garée à quelques rues d'chez elle. T'comptes bien la pousser à bout, la pousser à t'révéler ses p'tits secrets. La casser un peu plus avant d'la ramener chez elle épuisée, compromise, l'esprit sans dessus ni dessous. Psychopathe, manipulateur hors-paire t'aimes bien trop troubler Carlton. "Bah alors t'fais la gueule princesse? Les Irlandais t'manquent déjà c'est ça?" Qu'tu murmures contre le creux d'son oreille avant d'lui ouvrir la portière passager d'la bagnole dans laquelle tu l'envoie voler sans la moindre délicatesse. T'es pas là pour faire dans la dentelle. T'es là pour la briser et l'endurcir. T'regagnes ta place, t'installant au volant. Grondement de moteur, pied logé sur l'accélérateur t'lui laisses pas l'temps d's'attacher qu'tu roules en direction du gymnase où tu comptes bien la fatiguer jusqu'à ce que mort s'en suive. Chétive, elle n'arrive même pas à t'maîtriser. Ni toi, ni sa propre colère d'ailleurs. T'peux la sentir sur le fil chevauchant de monde. Bien et mal. Mal et bien. Vers quel camp son âme basculera? Y'a pas d'alliés dans c'bas monde. "Laisse moi d'viner. Tu dois avoir un penchant pour les plus vieux toi non?" Fils de putain qu'tu fais, goguenard à souhait. Les yeux rivés sur la route, t'sais qu'tes propos auront l'effet d'un fouet. Elle peut pas fuir Ava, t'la laisseras pas faire. Puis tu roules bien trop vite pour qu'elle soit tentée d'ouvrir la portière et d'se laisser glisser à l'extérieur. La chute pourrait être comme qui dirait... Mortelle.
Sujet: Re: mosaïque solitaire ± ava Sam 9 Nov - 16:06
Parfois, t'aimerais simplement disparaître. Poussière qui redevient poussière. Ce serait tellement simple de le rejoindre, ton père. Mais t'es pas à ce point désespérée, n'est-ce pas ? Tu peux encore tenir le fort. La bataille est rude, tes défenses sont déjà bien endommagées mais tu t'accroches. Tu ne fais que tenter la mort. Tu la nargues sans pour autant oser une réelle approche. On a encore besoin de toi ici. Une réalité à laquelle tu t'agrippes désespérément. Une réalité qui t'empêche de totalement sombrer. Ta force tu la puises chez tes proches. Sauf quand tu les repousses à tour de bras. Incapable d'accepter leur main tendue. Incapable de partager le mal qui te ronge pour les protéger. Toujours la même rengaine. Une seule issue. Et t'es pas sûre d'y réchapper en un seul morceau. Foutu train d'tes années passées qui file à toute vitesse sur les rails de ta destinée. Pas certaine de l'avenir qui se profile sous un ciel plutôt chargé. P't'être bien que la faucheuse va venir te chercher mais tu renonceras pas aussi facilement à la vie. Et tes sombres pensées ne prendront pas le dessus non plus. La lumière éclairera toujours tes pas, quand bien même elle vacille parfois.
L'Univers doit vraiment s'amuser à te mettre des bâtons dans les roues. Se rire des malheurs qu'il fait pleuvoir, au hasard, à son bon vouloir. Être fier d'avoir mis sur ta route, un obstacle de taille. Un qui pourrait se révéler fatale. Serait-ce là que le combat de ta vie se joue ? Serait-ce là que tu dois t'accrocher bec et ongles à ton existence ? Revendiquer ton désir de vivre ? T'en sais foutrement rien Ava. Tout ce dont t'es certaine, c'est qu'tu laisseras pas ce fils de pute te détruire. T'es plus forte que ça. Et pourtant, c'est ta patience qui fond comme neige au soleil en sa présence. Sûrement que tes courtes nuits ne te rendent pas un fier service. Les émotions à vifs, t'es difficilement maître de tes moyens et sa proximité n'arrange rien à la colère qui ébranle tout ton être. Cette humiliation qu'il t'inflige en marquant sa dominance. P't'être bien qu'il a le dessus maintenant, c'est facile de prendre en traître les gens. C'est ton regard orageux qui le salue et ton silence qui lui répond. Pas d'humeur à rentrer dans son jeu, son piètre manège te laisse de marbre ou presque. Tu n'peux nier la rage qu'il fait naître à chaque fois qu'il gravite autour de toi. Une rage qui aura, tôt ou tard, raison de toi si tu la laisses prendre le dessus.
Pas le temps de savourer ta soudaine liberté que déjà ses mains se permettent de te bousculer et son corps de te coller. Tu parviens difficilement à préserver le calme olympien qu'il essaie de briser. Tes mains sont deux poings blancs prêts à s'abattre au moindre faux pas. Tu les serres tellement fort que ce sont tes ongles qui déchirent ta peau pâle. Tu ne ressens même pas la douleur anesthésiée par les shots d'adrénaline purs qui parcourent tes veines. « Je n'ai d'ordre à recevoir de personne et certainement pas de toi alors fais-moi taire si tu tiens vraiment à ce que je m'exécute. » Connard. T'es virulente Ava. Piquée aux tréfonds de ton ego mais il aura pas ta peau cet enfant de salop. Et de nouveau, il force ce contact. Sa poigne de fer t'entrave et t'oblige à te plier à ses envies. Ces mots qu'ils te glissent avant de, littéralement, te jeter sur le siège passager t'échauffent à n'en pas douter. La voiture s'ébranle avant que t'aies pu te redresser convenablement et c'est à la ceinture que tu t'accroches fermement pour éviter à ta tête de s’aplatir contre la vitre coriace du pare-brise. Tous tes membres tendus au possible, il t'est difficile de profiter de cette virée improvisée. Surtout en sa compagnie. Surtout avec lui. Irrémédiablement prisonnière de sa volonté, tes yeux se perdent dans le paysage qui défile à toute vitesse derrière les fenêtres teintées. Aucun son ne franchit la barrière de tes lèvres résolument scellées. C'est pas l'envie qui te manque de lui faire perdre son sourire goguenard. Il est pas le seul à avoir fait ses devoirs. Pas le seul à détenir des informations sensibles. Quand bien même elles ne te permettent pas de t'échapper complètement de son emprise, tu n'hésiteras pas à lui faire payer son assurance. Pour le moment, t'es pas vraiment d'humeur à jouer. Pour tout dire, tu refuses de lui faire ce plaisir. Celui de réagir. Un affront temporairement silencieux, c'est ton choix. Qu'il enrage un peu cet enfoiré.
Et la balade se termine aussi brusquement qu'elle a commencée. Un putain de gymnase. C'est là où ton bourreau a décidé de t'emmener. Un regard assassin se darde sur ton kidnappeur. Qu'est-ce qu'il a encore prévu pour te faire vriller ? « C'est une blague ? » Ton sang froid se fait doucement la malle. C'est avec vivacité que tu déverrouilles les portes de ce cauchemar ambulant et que tu inspires une bonne bouffée d'air frais. Tout ce dont il te fallait pour désamorcer la bombe qui menace à tout moment d'exploser. « Qu'est-ce qui va pas chez toi ? Ta femme te suffit pas ? T'as besoin de petits extra ? » Provocation, provocation. C'est par les mots que tu préfères l'asséner de ta violence. T'as déjà dérapé avec Iskandar, tu ne veux pas céder trop facilement à tes démons. Il mérite de morfler au moins autant que toi. Voyons voir combien de temps son sempiternel sourire va tenir sous tes paroles agitatrices. En réalité, tu sais déjà qu'il est dépourvu de patience. Tant mieux, comme ça tu vas directement pouvoir le travailler au corps. « Il paraît qu't'aimes beaucoup les gâteaux et surtout une jolie pâtissière. J'm'arrête là ? » Il cherche vraiment à instaurer cette joute verbale ? Parce que tu maîtrises bien trop cet art pour que la bataille soit équitable. « Oublie pas qu't'es pas l'seul qui sache enquêter. » Que tu t'permets bon d'lui rappeler. Au cas où ça lui aurait échappé au coké. Toi aussi, tu sais observer. Jouer avec le feu est ta spécialité et puisque t'es coincée ici, autant s'amuser.
Méfie-toi, j'suis aussi douée que toi à ce jeu-là. T'as peut-être deux longueur d'avance sur moi. Mais tu parviendras pas à éteindre cette lumière. Celle qui guide chacun de mes pas. Alors un conseil, couvre tes arrières. Parce que quand j'aurais repris les rênes, j'me délecterai de ton désarroi.