your lips apocalypse

d’cette attention que tu languis depuis que t’es gosse. l’envie qu’on t’sorte de ta fosse. fallait pas faire d’enfants s’ils savaient pas s’en occuper. fallait l’dire si tout ce qu’ils voulaient c’était un héritier. dommage qu’tu sois née dans les roses et pas les choux. peut-être qu’ils t’auraient donné plus d’amour et moins d’sous. ils savaient pas t’aimer mais toi tu pouvais pas les détester. y’avait toujours des espoirs enfouis au fond d’ton esprit. qu’avant de dormir maman te raconte une p’tite histoire. que papa t’aide à faire tes devoirs. mais y’a rien eu. t’as rien reçu. juste l’abandon servi sur un plateau d’argent. et les larmes versées sur tes joues d’enfant.


d’ces sentiments étalés sur l’palpitant. en quête d’une reconnaissance que t’as jamais reçue dans ton enfance. étaler ta vie dorée pour attirer l’admiration des gens d’la cité. louent la beauté d’tes formes sur tes clichés; envient ton existence de jeune célébrité. t’as soif d’cette pseudo-affection qui nourrit tes illusions. mais au fond t’veux être aimée pour ce que t’es en réalité. puis t’as l’coeur qui s’agite pour ce délinquant au regard envoutant. il avait rien à faire dans ces couloirs. qu’il r’tourne se battre sur les trottoirs. t’sais pas ce qu’il s’est passé. t’sais pas ce qui a dégénéré. y’avait de l’attirance pour ces poings gorgés de violence. cet aura protecteur qui t’a percé l’coeur. t’as juste suivi ton intuition. l’écho d’tes pensées à l’unisson. t’avais pas peur du danger. y’avais rien à perdre, seulement à gagner. alors tu t’es lancée. dans cette histoire aux saveurs insoupçonnées.


l’effervescence d’un rêve éveillé. d’cet amour inespéré. l’ivresse d’une première relation. d’ses mots emplis de douceur; anesthésie les maux d’ton coeur. t’avais tout conquis. t’es v’nue, t’as vu, t’as vaincu. ces démons d’un passé rompu. plus rien n’pouvait t’atteindre du haut d’ta tour. y’avait que ces sentiments qu’tu savoures. c’était donc ça, cet amour que tu n'méritais pas. cette richesse qu’on ne garderait qu’pour soi. misha, il était à toi. rien qu’à toi. ses caresses aux milles étincelles, ces palpitations charnelles. les désirs qui s’perdent le long de l’échine jusqu’à s’échouer sur ses lèvres divines. t’pouvais plus t’en passer. d’cette flamme qui animait ton âme fanée.


cette putain d'jalousie. la peur qui te détruit. les démons qui reviennent susurrer à l’oreille. extirpent l’pire de toi qui sommeille. y’a plus d’amour; c’est la haine qui parle. d’ses yeux écarlates. tu détestes cette partie d’toi. tu détestes le son d’ta voix. ces putain d’sentiments ingrats. c’qu’il fait resurgir en toi. t’supportes pas d’le voir avec une autre. l’entendre parler d’une autre. l’imaginer avec une autre. c’était toujours d’sa faute. paralysée à l’idée de t’en séparer. tu le noies d’sms et d’appels. des crises qui laissent des séquelles. puis c’est la fin. de nouveau seule dans l’chagrin. t’essaies de l’oublier mais ça mène à rien. le temps passe et malgré les amourettes il t’reste toujours en tête. à hanter ton esprit à coup d’insomnie. et il apparaît comme par magie. lors d’une soirée bien arrosée où vous vous retrouvez. tu t’es pas posée d’questions. t’as pas b’soin de savoir, tu veux juste combler ton désespoir. t’échouer sur ce corps qui t’a tant manqué. oublier les querelles du passé; tout recommencer. misha, aime-moi.