feels like the apocalypse (river, ely, nia)

Je me frotte les yeux pour la énième fois depuis près de vingt minutes avant de bâiller lourdement. River est dans sa chambre, à faire je-ne-sais quoi- et moi, je squatte le canapé. J’ai lancé un film débile, mais j’ai envie de dormir. Cependant, je sais que si je m’endors maintenant, je ne vais jamais réussir à dormir ce soir. Ma chimiothérapie de ce matin m’a complètement épuisé et si, jusqu’à maintenant, j’ai réussi à cacher ma maladie à mon frère, à mes meilleures amies et au reste du monde, je ne suis pas sûr de pouvoir encore garder cela bien longtemps pour moi. Plus le temps passe et plus je pâli, plus je suis fatigué et si j’arrive à dissimuler ma voie centrale grâce à des t-shirts et des pulls un peu larges, je crois que cela finira par se voir un jour. J’ai hésité tellement de fois à en parler à River, à lui dire ce qu’il se passe dans ma vie parce qu’après tout, il est de nouveau comme avant, comme lorsque nous étions proche tous les deux, mais je n’y arrive pas. Je ne sais pas comment lui dire, comment lui annoncer la nouvelle et pourtant je sais que si il l’apprend autrement, ca sera pire. Je connais assez mon frère pour savoir que l’annonce de mon cancer va le faire flipper, qu’il ne pourra sûrement pas s’empêcher d’en parler à Ely et Nia et tout le monde sera au courant en un rien de temps. Tout est tellement compliqué dans ma tête ces derniers temps. En plus de garder cela secret, River a fini par découvrir la vérité sur ces cinq dernières années, Nia m’a avoué ses sentiments et je lui ai brisé le cœur, et Ely a appris que j’ai couché avec sa meilleure amie. Depuis l’accident de mon frère, j’ai l’impression que toutes mes décisions sont pires les unes que les autres, alors je m’enfonce dans mes mensonges, dans mon silence, comme je sais si bien le faire.

Vraiment claqué, je finis cependant par somnoler, loupant la moitié de mon film. Je suis réveillé en sursaut par des coups frappé à la porte. Je fronce les sourcils n’attendant personne. Je ressers la couverture autour de moi et me lève pour aller ouvrir la porte, tombant alors sur Ely et Nia. Je suis plus que surpris de les voir ici sachant comment s’est passé ma dernière conversation avec Nia, et surtout comment celle de mon frère s’est passée avec Ely. « Qu’est c’qu’vous faites là ? » Je demande avant de bâiller lourdement. Nia évite mon regard et je ne peux pas vraiment lui en vouloir à vrai dire. Je sais à quel point je lui ai fait du mal, et honnêtement, je me demande si Ely est déjà au courant. Si elle était au courant, je me serais déjà sûrement pris une gifle, ou quelque chose du genre. Je me décale de la porte. « Faites comme chez vous. » Elles ont l’habitude après tout. Lorsque River débarque au salon je me rend alors compte que c’est la première fois en un peu plus cinq ans que nous sommes tous les quatre dans la même pièce, et l’ambiance est tellement tendu que j’ai envie de disparaître.

Spoiler:

feels like the apocalypse.

@maddox atkins, @nia brown, @river atkins

Le pas était décidé, le regard déterminé. Y avait ta main qui tenait fermement celle de Nia, la forçant à suivre ton avancée rapide. Généralement, les rôles étaient inversés : c'était ta meilleure amie qui te forçait à lever tes fesses du canapé pour faire du sport ou se balader dans un parc. Mais cette fois-ci, il n'y aurait ni sport, ni petite balade apaisante. Tu étais prête à en découdre. ça te soulait, cette situation. Un bordel bien trop monstrueux pour que votre groupe d'amis n'en ressorte indemne. Et ça t'énervait, parce que ce groupe d'amis, tu l'aimais. Toi, qui avais toujours vécu au sein d'un équilibre familial précaire, bien que n'étant pas à plaindre, tu avais trouvé auprès de tes amis, l'équilibre qu'il te manquait. Alors, il était certain que depuis le départ de River, pas mal de choses avaient été bouleversées, mais il restait encore les brides d'une stabilité qui t'était nécessaire... Mais là... Tout ce qu'il s'était passé te semblait bien trop gros pour que tu restes les bras croisés à attendre que tout explose... Parce que ça finirait par arriver, c'était certain ! Forcément ! Entre Maddox et Nia qui avaient couché ensemble. Les sentiments que Nia avait exprimé envers Maddox et sa grossesse improvisée... Alors, ce matin là, tu t'étais réveillée avec une détermination grandissante. Nia avait dormi chez toi. Vous aviez passé la soirée à vous empiffrer de sucreries et tu t'étais éveillée avec l'esprit un peu plus clair. Pour autant, tu avais mis une bonne partie de la journée à mettre en place un plan et, profitant de la tristesse et de la fatigue accablante de ton amie, tu avais inventé un pipeau maladroit pour la forcer à t'accompagner chez Maddox : "Faut que je parle d'un truc à River... Et tu peux pas m'laisser y aller seule...". Un petit regard de chien battu et bim, c'était gagné.

Finalement, vous arriviez dans l'immeuble où vivait Maddox. Tu tapais adroitement les codes que tu connaissais par cœur et, une fois devant la porte d'entrée, tu levais la main vers la sonnette, te stoppant brutalement avant d'y poser ton doigt. Ta tête se tourna vers ta meilleure amie, et, le sourire gêné, tu lui avouais la vérité : "Bon, en vrai, j'ai rien à dire à River... J'arrive même pas à le regarder plus de deux secondes sans avoir l'air d'une débile...". Bon. ça c'était vraiment pas faux. Tu avais l'air d'une folle lorsqu'il était près de toi, pour la simple et bonne raison que tu ne savais comment agir à ses côtés. Tu reprenais : "En fait, si on est ici, c'est pour que tu parles avec Maddox.". Pas le temps pour elle de répondre que tu appuyais sur la sonnette et, quelques courtes secondes plus tard, la porte s'ouvrait sur le jeune homme en question, visiblement surpris. Bon. Nia allait te tuer. Ou Maddox. Ou même peut-être River. T'en savais rien. "Qu’est c’qu’vous faites là ?". Tu levais exagérément les yeux vers le ciel et tirant légèrement la grimace, alors que Maddox baillait lourdement. "Bah dis-le si on t'emmerde !". Finesse 3000, tu entrais dans l'appartement, attrapant le bras de Nia pour qu'elle te suive. Pas question que tu foutes un pied ici toute seule. Et peut-être même, si tu avais de la chance, River ne serait pas là. "Faites comme chez vous.". Bon, ça, c'était pas trop le truc à dire, mais tu t'en fichais. Tu lâchais un sourire exagéré et entrais un peu plus dans l'appartement, que tu connaissais si bien, pour y avoir passé beaucoup de temps ces dernières années. "T'as une drôle de tête, t'as pas dormi depuis combien de temps ?", que tu lâchais alors, ton regard examinant le visage cerné de ton ami. C'était comme si à chaque fois que tu le voyais, il avait encore plus mauvaise mine... Drôle de constat. Tu mis tout d'abord ça sur le compte de la situation entre Nia et lui. Tu jetais un coup d'œil à l'appartement... Pas de trace de River. Bien. Tu claquais alors tes mains entres elles. "Bon... il serait temps de mettre les choses au clair entre vous, Tic et Tac, non ?". Et ton regard qui passait de Nia à Maddox. Puis de Maddox à Nia. Bon, c'était pas gagné.

feels like the apocalypse.

@maddox atkins, @ely wiley, @river atkins

Poupée de chiffon désarticulée qu’elle traine derrière elle. Tu n’as pas pu lui dire non Nia. Ombre à la volonté vacillante. Tu n’as pas pu lui faire défaut. Il lui a suffit d’avoir le nom de River sur les lèvres pour que tu acceptes de la suivre. Tu ne peux pas l’abandonner faire face à lui seule, pas lorsque tu as dû la ramasser en miettes la dernière fois. Alors tu la laisse te trainer par la main, craignant déjà de croiser le regard de Maddox. Vous avez parlé, il sait. Mais les choses n’en sont pas pour autant plus simples. Il a beau t’avoir rassurée, te dire qu’il serait là, il semble encore complètement fermé à tes sentiments. Toujours hors de portée alors que tu t’es allongée à ses côtés. Que tu as à peine osé le toucher alors que tu avais l’envie incandescente de prendre possession de ses lèvres. Dans quel merdier t’es-tu fourrée Nia… C’était bien ta peine de tomber amoureuse pou la première fois alors que la trentaine vient doucement frapper à ta porte.

C’est l’angoisse chevillée au corps que tu arrives devant la porte de Mad’. Entrailles nouées qui t’empêchent d’inspirer. "bon, en vrai, j'ai rien à dire à river... j'arrive même pas à le regarder plus de deux secondes sans avoir l'air d'une débile...en fait, si on est ici, c'est pour que tu parles avec maddox" Tu la fixe la brune. Le visage qui se décompose à vue d’œil. Tu n’as pas envie de ça Nia, d’étaler ta misère de manière si public. Offrir ta charogne pour que les vautours s’en repaissent. Regard perdu, tu as envie de partir, de faire demi-tour. Pas besoin que Mad de rejette encore mais devant les autres. Myocarde sur le point de lâcher, tu fronces les sourcils. Elle n’avait pas le droit. Et t’as beau savoir qu’elle fait ça pour ton bien, t’as peur. Larmes aux yeux, tu recules d’un pas lorsque la porte s’ouvre, dérobant l’oxygène de tes poumons. "qu’est c’qu’vous faites là ?" Tu le fixes Maddox. Le père de ton enfant. Tu aimerais ne pas avoir de public pour t’approcher, lui demander ce qui ne va pas. Car s’il avait mauvaise mine la dernière fois… Quelque chose cloche. Tu le connais assez pour le voir, le sentir. Pas le temps de réagir face à la réplique d’Ely ou face à la fatigue du brun, elle t’agrippe le bras pour te faire entrer à sa suite. Tu vas te poster dans un coin de la pièce, baissant le regard. Tu pourrais presque deviner ce que ton amie va dire. Mot pour mot. Tu la connais à ce point. Ame-sœur qui te suit depuis tant d’années. Prévisible, rassurante. Doigts que tu noues devant toi nerveusement en observant Maddox au travers de tes cils abaissés. "bon... il serait temps de mettre les choses au clair entre vous, tic et tac, non ?" Tu la regarde alors, appuyant l’arrière de ta tête contre un mur, lasse. « Tout est on ne peut plus clair Ely… » Et tu le sais. Conversations qui tournent en boucle sous ta caboche. « Je l’aime et lui non. Je ne vois pas ce qu’il y a ajouter. Ce n’est pas parce que je porte son enfant qu’il va miraculeusement tomber amoureux de moi. » Tu es crue Nia. Presque cruelle. Tu sais qu’il ne va pas te laisser seule, qu’il sera là avec toi, te tenant la main. Mais pas comme tu le veux. C’est aussi simple que cela.

Je ne me plains pas que Nia et Ely débarquent sans prévenir. Après tout, ca n’a rien de nouveau, ca toujours été ainsi, que ce soit moi qui débarque chez l’une ou l’autre ou bien elles qui débarquent à l’appartement. Bien sûr, depuis quelques semaines les choses sont cependant un peu plus compliqués, un peu plus tendu. Il y a d’abord River, qui a re débarqué dans nos vies et qui a un peu tout chambouler quand on a appris qu’en plus de cela il est amnésique. Ensuite il y a cette situation entre Nia et moi. Le fait qu’elle est persuadée que c’est vers sa meilleure amie que mon cœur penche alors que ce n’en ai rien. Il a juste fallu que l’on passe une nuit ensemble pour que je me rende compte que c’est Nia, que cela a toujours été Nia. Pourtant, je ne peux me résoudre à lui avouer ce que je ressens, à lui dire que je l’aime parce que je ne veux pas lui faire plus de mal que je ne lui fais déjà si jamais mon traitement ne marche pas. Il y a déjà trop en jeu et je n’ai pas envie de risquer de lui briser encore plus le cœur. J’aurais pu, j’aurais pu être un peu égoïste et nous laisser une chance, mais comment les choses finiraient-elles si la chimiothérapie ne marchait pas ? Alors je préfère ne rien dire, être là pour mettre au maximum de côté pour quand le bébé sera là. Ce bébé mérite d’avoir tout ce qu’il le faut, que ce soit matériel ou amour. Je sais qu’il sera bien entouré avec Nia et Ely, et peut être même avec River si il ne reprend pas sa descente aux enfers qui sait. J’aimerais être sur d’être là, j’aimerais être sûr que le traitement marche, que je puisse m’en sortir, parce que je ferais tout pour Nia et ce bébé. J’irais même revoir mon psy, me soigner pour cesser de fuir, d’avoir peur, de repousser mes sentiments, mais tout est incertains. Alors je les laisse entrer les filles quand elles arrivent à l’appartement, je retourner m’installer dans le canapé. J’espère vraiment que la situation ne va pas être gênante, parce que c’est ce qu’elle est devenu avec tout ce qu’il se passe.

« bon... il serait temps de mettre les choses au clair entre vous, tic et tac, non ? » Mais les choses sont claires pourtant, très claire à mes yeux en tout cas. J’ouvre la bouche, pour prendre la parole, mais c’est la blonde qui me bat et répond plus vite que moi. « tout est on ne peut plus clair ely… je l’aime et lui non. je ne vois pas ce qu’il y a ajouté. ce n’est pas parce que je porte son enfant qu’il va miraculeusement tomber amoureux de moi. » Et ca fait mal d’entendre cela. Ca fait tellement mal que je referme la bouche, que mon cœur se serre et que j’en ai presque la nausée. Je le mérite pourtant tout ce que dit Nia, je mérite qu’elle m’envoie ses mots difficiles, qu’elle réponde ainsi. J’ai pourtant envie de crier le contraire, de crier qu’elle me plaît, qu’elle me plaît beaucoup et que j’aimerais que l’on puisse avoir une chance. Je ne sais même pas quoi répondre, quoi faire et je baisse la tête. « Ouais… Les choses sont claires… » Je finis par dire à mi-voix.

Je tente alors un changement de sujet, un moyen d’échapper à la tension qui règne dans le salon. « Vous voulez un truc à boire ? » Et avant même que l’une d’elles répondent, je me lève et me fais un chemin vers la cuisine. Elle a beau être ouverte sur le salon, je me sens un peu mieux, séparé par le bar. Je regrette soudain beaucoup de ne pas pouvoir boire d’alcool. Peut être que je devrais aller chercher River, qu'il me sauve un peu de cette situation.

Allongé dans ma chambre ne sachant pas du tout quoi faire ou encore quoi pensé. Je n'arrivais pas à dormir et pourtant, j'étais épuisé, je ressentais cette fatigue depuis des semaines. J'avais besoin de laisser mon corps se soigner doucement et se reposer surtout. Cela faisait un moment que j'avais eu cet accident, mais j'avais failli y laisser la vie. Et tout les jours, ça devenait un combat pour retrouver ma mémoire. Et je dois avouer, que ça, c'était le plus compliqué. J'écrivais encore et encore quand j'avais des flash-back qui me passaient par la tête. Allongé dans mon lit, je regardais le plafond. J'avais une étrange sensation au fond de moi, comme si , que mon corps essayait de me faire comprendre quelque chose. Souvent, j'avais ce genre de ressentiment quand Maddox n'allait pas bien. Mais là, je sais très bien qu'il était à côté en train de dormir sûrement. Il était en bonne santé et non en danger. Et je me dis, qu'il m'aurait sûrement parler s'il avait quoi ce soit. Mais cette impression était de plus en plus forte, jusqu'à m'empêcher de dormir.

Allongé, j'étais perdu dans mes pensées jusqu'à entendre du bruit dans le salon et d'autres voix me venaient aux oreilles. Surpris, je venais me redresser pour me diriger vers la porte de ma chambre. Je ne savais pas que Maddox attendait du monde, il aurait pu me prévenir quand même. Surtout que je reconnaissais très bien les voix, impossible de les oublier celle-ci , même avec mon accident. Ouvrant la porte doucement, je venais m'accouder à l'encadrement de la porte et là certains mots venaient raisonner à mon oreille. Nia qui aimait Maddox, celle-ci étant enceinte de lui. Alors là, je tombais de haut ne m'attendant pas du tout à ça. Ne sachant pas si ma présence était désiré, la situation semblait déjà bien complexe. Je restais contre la porte de ma chambre les regardant de loin. Silencieux, observant cette scène, me rendant compte que j'avais beaucoup trop de chose malheureusement.

» feels like home. (lù)
» APOCALYPSE PLEASE [délai : 19/11]
» your lips apocalypse
» apocalypse / amos
» Apocalypse bébé -18 (ft. Phèdre)