millième dernière fois. ( t r e j a n )

traits de caractère /
ce gamin perdu, la boussole est tombée à l'eau parait-il
qu'elle serait entrain de rouiller dans les tréfonds marins.
qu'avec les poids aux pieds, on ne peut pas en sortir.
parait-il, que c'est toi cette boussole, bloqué dans ce monde où tu ne résides pas bien.


il a effacé ses bonnes manières en se frottant aux soucis, oh trejan, t'es plus vraiment ce gamin doux, calme et posé que ta jeunesse a pu connaître. maintenant froid, impoli, violent on peut dire que l'image du gendre parfait a été rongée par les rats. quand les gens rêvent des grandes maisons, tu rêves de devoir galérer comme monsieur-tout-le-monde, juste pour t'échapper de cette folie. gamin pas fait pour là où on l'a posé, c'est pourtant bien visible que sa place ne réside pas ici, mais il s'entête, parce qu'il ne veut pas être celui de la famille qui arrêtera, celui qui aurait pu prendre peur, c'est pas pour toi. alors la dépendance s'est forgée en toi, au début à la nicotine, puis l'alcool et c'est comme ça.. peut-être trop fragile de l'intérieur pour faire tout ça et pourtant ce tableau semble vite mis de côté quand il prends les rennes.



bordel qu'est-ce que tu es trejan?
un bon? ou un mauvais?
un méchant? ou un gentil?
t'es un putain de paradoxe.
ce genre d'énigmes impossibles à déchiffrer.

dix-huit ans, l'amour supposé parfait, c'était une fille que t'as connu au lycée, fin du peu que tu y allais, parce-que l'école ça a jamais été cet endroit où tu t'es épanoui, soit. on aurait cru voir un autre gars en regardant trejan, à ses côtés il jouait le garçon parfait quand à l'opposé, c'était la pire de raclures. et peut-être que c'est ce côté que tu essayais de cacher pour pas la dégouter, qu'elle a découvert, quoique elle s'en est toujours doutée, elle s'est jouée de toi, t'as baissé les armes et tu l'as laissée obtenir ce qu'elle voulait, et tu t'en es pas rendu compte, sauf quand tu es tombé sur des photos d'elles avec d'autres mecs. ce qui arrive dans le trois-quarts des relations actuelles, mais soit.. c'est la vie que tes frères t'ont dis, et ils ont raison c'est sûr. mais bordel ça fait mal. et ça continue encore.

y'a des cadavres de bouteilles d'alcools étalées partout dans ton appartement, la gueule écrasée sur la table basse, une vieille cigarette qui s'est éteinte dans le cendrier, la musique qui continue de tourner au fond, les pupilles niquées au réveil, le mal de crâne incroyable, la folie t'as récupéré la nuit dernière, t'as essayé une nouvelle fois d'jeter tes démons a coup d'pied au cul, comme si c'était ça la solution.. tu sais tout aussi que tes proches que c'est pas comme ça que ça marche trejan. la gorge gratte, tu titubes presque, t'as failli te péter la gueule contre le miroir de l'entrée, puis t'as pris ta bagnole pour conduire jusqu'au repaire, frôlant l'accident mortel de peu.. une nouvelle fois. endormi au volant, réveillé à la seconde miracle, tu souffles un gros coup. "et puis merde" que tu laisses émaner, devant la porte d'ce vieux truc..


la sueur perle le long des cheveux, des paumes, l'odeur du cuir des vieux sacs de frappes, les coups d'poings à la gueule, roi du quartier, boxeur en devenir qu'il se dit. et y'a peu d'possibilités qu'il d'vienne professionnel, surtout avec son rythme de vie, et pourtant il continue, s'acharne, parce qu'il sent qu'enfin: il a trouvé son monde. il dit rien a ses proches, boxe dans des vieux combats amateurs histoire de se faire la main. vingt-combats amateurs pour le furieux résultat de 18-1-1 dont 8 victoires par K.O. les bleus a la gueule, il ment a sa propre famille pour pas qu'on l'empêche d'être finalement lui. il va réussir qu'il répète.
il l'avouera pas, mais il a beaucoup trop peur que sa famille vienne le voir, et qu'il se fasse humilier, ce serait la honte totale. alors il dit rien, ils finiront bien par découvrir par eux mêmes. ça sera mieux..