mrs fahrenheit [délai : 26/10]

01. l'était faite pour les paillettes maggie. l'avait des tonnes de robes - des rouges et des noires, du tule et du velours cheap et au moins douze boas à plumes. des faux rubis autour du cou pis des zircons qui pendaient aux lobes, proches de les déchirer. toujours les ongles acryliques et le gloss collant noix de coco, les talons aiguilles qui se coinçaient dans les rainures de la terrasse. savait pas faire la popote, savait tout juste comment cuir un oeuf - disait toujours pas l'temps disait toujours fais le toi-même à son con de mari. l'était mi starlette mi paumée maggie, chantait trois soirs par semaine sur la p'tite scène du bar, jouait des airs de dolly parton dépressive avec son band. rêvait des tournées en van à rideaux de perles, de verres offerts et de fans hystériques. l'avait que le bar et le cabaret quelques fois, des billets clandestins et un retour à la maison sans grandes pompes. l'avait les mioches à élever et la paroisse à honorer. mais maggie y avait qu'sur scène qu'elle existait, y avait qu'sur scène qu'elle vivait et sous les tables y avait marcia qui pensait que les projos rendaient invincible. 02. s'appelait jim et dans son putain d'sac à dos de randonnée y avait tout un tas de conneries emballées dans du papier d'soie. l'a fait que déballer et déballer, embobiner jusqu'à plus savoir où se trouvait la tête du noeud pour tout défaire. s'appelait jim et vendait du rêve en porte à porte, se la jouait p'tit génie de la lampe à deux balles, toujours bien fringué dans son costume trois pièces et personne a jamais su qu'il vivait dans sa bagnole. s'appelait jim et marcia elle a mordu à l'hameçon comme la pauvre morue du dimanche qui finira en brandade au repas du midi. disais j'connais un tel, j'connais machin, j'connais ça et ça et pis ça aussi et dans deux mois en tout et pour tout tout new-york s'arrachera ton visage à l'écran. s'appelait jim et lui a pris tout son fric, s'appelait jim et lui a collé un marmot dans les bras un beau jour sans que personne ait rien vu venir. déni qu'ils disaient - beau déni d'merde. il sera né puis il aura disparu de sa vie tout aussi vite, sans même avoir eu droit à un prénom, sans même avoir eu droit à sa p'tite place dans un coin de sa tête. s'appelait jim et un mercredi à 6h02 il s'est tiré et new-york l'engageait toujours pas. 03. s'est appelée margaret, rosemary et dina, venait du vermont, venait du wyoming et de toutes les pampas possibles. voulait jouer le cell block tango à broadway mais savait pas chanter, servait plutôt le café dans un dinner pété entre deux états. l'a fait frire des tas de trucs, brouillé des oeufs et corsé le café. l'a récuré les chiottes dans lesquelles les routiers venaient gerber, essuyé les tables dégueulasses et nettoyé le sol collant au soda. l'a vendu des crèmes et d'autres trucs de merdes valant pas leur prix en porte à porte, l'a gardé des mômes horribles et s'endormait toujours au lieu d'éteindre l'eau bouillante. s'est improvisée disc-jokey pas ouf un temps, à balancer de l'électro dans les raves où se balader avec une tétine dans la bouche était ni effet de mode ni kink à deux balles mais l'seul moyen de pas se limer les dents et de se bouffer la bouche à cause de la mdma. l'en a vendu aussi, trois fois. pis a plus porté ses couilles. jouait des pièces qu'on venait pas voir en même temps, jouait les gourous de secte frappé par la foudre mais toujours debout, les maîtresses qu'on n'épouserait jamais, les femmes à qui on serait jamais fidèle. l'a couru les castings, l'a écumé les p'tites annonces. du nanar, du kitsch, du cul et deux cent trente-huit promesses de trouver son étoile sur hollywood boulevard. y a plus que ça maintenant, plus de café et plus serpillère ou de crème anti-âge et un électro-ménager qui marche qu'à moitié. fallait pas acheter soldé.04. écrire ici. 05. écrire ici. (sens-toi libre d'ajouter autant de points que tu le souhaites / veille à ce que l'on puisse suffisamment cerner le personnage même sans histoire).