SERGUEÏ BOÏSTOV | lourd, c'est bien. lourd, c'est fiable.

01. L'Église orthodoxe. Si son père revenait à la maison, les mains propres et l'âme souillée, sa mère les obligeait chaque dimanche à se rendre à l'église. Prier le grand Manitou. Courber le dos devant la Puissance divine. Élevé dans une famille orthodoxe, Serguei est encore aujourd'hui marqué par les habitudes et les drôles concepts d'Anna, sa mère. serguei suit les traces de son père, lui-aussi revient les mains propres et l'âme souillée ... pour rejoindre le dîner préparé avec amour par son épouse, embrasser tendrement le front de sa fille de trois ans. une double vie. un double jeu. et tout ça, sans avoir le moindre remord vis-à-vis de la Religion qui fait partie de sa vie. Un grain de folie ? 02. Gamin de la rue, c'est dans la misère qu'il a grandi. Il a grandi dans la rue et en matant la télévision. Pas franchement le plus beau des mélanges. Son univers est fait de celui des films de malfrats. La misère, il la connaît. La violence, avant d'en être un acteur, il en a été spectateur. Il n'a jamais oublié le quartier pourri duquel il provient. Le retour aux sources est douloureux mais essentiel pour constater la chance qu'on a. 03. Irina. L'adolescente au sourire angélique devint rapidement l'amour de sa vie, la douceur dans son monde de brutes. Candide, elle ne se rend pas compte du monstre qui partage son lit. Elle le croit. Elle boit ses paroles. Il est son dieu, son héros, celui qui l'a sorti des quartiers du Queens pour une vie plus simple, plus aisée. Il est le père de ses enfants. Alors qu'Irina fait de lui un Dieu, elle est sa Déesse. Il n'aime et n'aimera qu'une seule femme:Irina. Elle est la mère de ses enfants. Elle est la prunelle de ses yeux et certainement le seul lien avec une humanité encore présente. Elle est la douceur qu'il cherche après avoir nettoyé derrière la folie de la famille Orlov. Elle est son Humanité. Aujourd'hui, sa famille est tout ce qui compte. Et même s'il trompe Irina à tout va, il vous jurera qu'il n'offre en aucun cas la même tendresse que celle réservée à sa femme. Après tout, ils se sont mariés devant Dieu. Impossible de la trahir.  04. Tiens, en parlant des Orlov. Ils ont toujours fait partie de sa vie. En tant que bon fils, Serguei a suivi les pas de son père et est rapidement devenu un homme de main, un pion. La loyauté est une des rares qualités familiales. Serguei a par conséquent promis à son père de ne pas le trahir, ne pas lui faire honte. Il suivrait le même chemin. A la vie à la mort, sans savoir si les raisons sont bonnes. Qu'importe ! Le roi est mort, vive le roi. A la mort de son père, c'est presque naturellement que Serge devint le chauffeur de l'enfant prodige. Chauffeur, protecteur, garde du corps. Il nettoie derrière lui. Il est ses poings quand ce dernier ne veut pas se salir. Il est la voix de la Raison quand il perd les pédales. Il a les paupières closes quand il ne doit pas entendre tout comme lorsqu'il ne doit rien entendre. Serguei est plus que professionnel … bien qu'il se rende compte qu'une étrange amitié le lie au boss junior.
05. Une double vie menée d'une main de chef.Un vrai chef d'orchestre. Il se lève de bonne humeur, prépare le petit déjeuner pour toute la famille, réveille sa fille, sert le café de son épouse. Il se rend au boulot, selon elle. Il conduit les Orlov à leur rendez-vous plus ou moins légal. Il a les mains pleine de sang. Il ronronne près du vice et teste les dames de bonne mésaventure. Il balance la capote usagée dans une poubelle de chambre d'hôtel. Il remonte dans la voiture. Il se tient derrière le boss junior, bras croisés, prêt à bondir si jamais. Il remonte dans la voiture. Il rentre chez lui. Il retire ses chaussures et se rue sous la douche comme si l'eau chaude aidait à oter le masque du monstre pour afficher un sourire rassurant. Il dîne avec son épouse. Il va raconter une histoire à sa fille avant d'aller se lover contre son épouse enceinte dans le lit conjugal. Une putain de double vie.