(nine in the afternoon)

locked in here forever - zero to eighteen.
t'as pas toujours connu le queens, art. avant tu faisais partie de ceux qui habitaient dans de beaux quartiers. pensionnaire de manhattan, adepte des virées dominicales à central park. un semblant de vie rêvée sans avoir à s'occuper des incertitudes de l'avenir. si seulement tu savais. et t'es pas le seul dans ce tableau presque parfait. y'a ta soeur, ton double, ta moitié. neuf minutes après toi, elle est arrivée. famille teintée de perfection, de celle dont on pourrait tout envier.
watch the tide roll in - twenty-four.
les mots écrits noir sur blanc sur un bout de papier. la vérité est là, découverte par hasard il y a six mois lors d'un bel après-midi d'automne. et c'est tout un monde qui s'écroule sous tes pieds. c'est la colère qui t'envahit. et t'aimerais passer tes nerfs sur quelque chose. mais devant toi, c'est le vide. c'est l'existence de la moitié de ton sang vivant quelque part dans ce monde. c'est une partie de ton père que tu découvres ailleurs. le new jersey. cet endroit qui te semble si loin et pourtant qui n'a jamais paru aussi près. et t'apprends que maintenant elle est là, foulant les rues du queens depuis quelques années.
all that's left is a ghost of you - eighteen to twenty-four.
et y'a tout qui s'éclaire dans ta tête, y'a la vérité qui vient de s'assembler. t'as jamais compris pourquoi ton père vous avait quitté. t'as jamais compris pourquoi il a rien laissé à ta mère le jour où il a décidé de s'en aller. des années de mensonge, des années de perfection brisée en quelques secondes le jour où il a choisi de déserter. et vous vous êtes retrouvés là, toi, ta soeur, ta mère et quelques valises. direction le queens. pour le meilleur en commençant par le pire. et ton père tu l'as revu quelques fois, mais t'étais bien trop énervé. trop énervé par ce destin brisé à jamais.
somebody to someone, someone to you - eighteen to twenty-four.
on a tout plaqué pour toi quand t'as quitté les tiens. nouvelle vie qui recommence, nouveaux destins. pendant longtemps, t'as erré. pendant longtemps, t'as observé le monde autour de toi. cigarette aux lèvres, mèches de cheveux sur le front comme pour cacher le vrai toi. t'es en retrait, art, dans ce nouvel endroit. t'es en retrait et c'est pas toi. puis y'a lui qui t'a trouvé, un soir de juillet. petit lion a retrouvé de sa superbe quand dans ta vie, l'amitié s'est réinvitée. curieux quatuor, mais combinaison gagnante. ceux pour qui tu donnerais ta vie. et t'es pas de ceux qui disent ça sans le penser.
leave me hypnotized, love - five to twenty-four.
et il y a elle. lima, que tu connais depuis des années. lima, que t'as toujours détesté. lima, que t'as pas vu depuis trois ans. lima, qui revient à new york comme pour te bouleverser. t'étais pas censé craquer sur elle trois ans après. c'est des jeux de regards qui commencent les premières fois où tu la recroises. et la tension qui monte d'un cran. lima, tu veux pas y penser. lima, tu veux pas la voir. car elle bouscule l'équilibre que tu t'es fixé, les golden rules que tu t'es juré de suivre pour l'éternité. c'est ta trajectoire qui dévie quand tu penses à elle. parce qu'elle fait tout pour te faire craquer. comme si elle avait tout deviné. lima, c'est les profondeurs de l'enfer et y'a la tentation d'un peu plus y plonger.

(facts)
l'enfance douce et heureuse dans de beaux quartiers ;; le père qui s'est barré l'année des dix-huit ans ;; la nouvelle vie dans le queens ;; la mère qu'il a fallu aider ;; la jumelle avec qui parfois c'est compliqué ;; la richesse anciennement savourée ;; les taxis rapidement remplacés par les métros ;; les jobs étudiants qu'il a fallu enchaîner ;; la demi-soeur récemment découverte ;; le secret gardé aux yeux de tous ;; la collection de vinyles qui traîne dans la chambre ;; la passion pour l'histoire et le passé ;; le tennis comme sport préféré ;; les filles que tu continues de collectionner ;; les après-midis passés dans les musées ;; les sentiments toujours cachés ;; l'égo souvent surdimensionné ;; la cigarette entre les lèvres ;; le visage d'ange à qui on pourrait tout pardonner ;; la musique toujours dans les oreilles ;; le passé qui revient te hanter ;; l'automne comme saison préférée ;; la famille amicale comme sacrée ;; l'appartement souvent bien rangé ;; le calme et rarement la tempête.