J'ai l'regard du démon quand je suis défoncé.

traits de caractère / T'es un mec froid, qu'on n'a pas forcément envie d'approcher. T'as toujours été habitué à te méfier de tout et de tout le monde. Aujourd'hui plus que jamais, la première règle que t'as appris ton père, est d'actualité. Alors, même si ton cœur est pur, brisé, mais pur, tu ne souris pas aux gens que tu croises dans la rue. Tu n'aides pas les personnes âgées à porter leurs courses. Tu ne remercies pas la caissière après avoir payé tes courses. Pourtant, au fond, t'es comme ça. T'es un mec gentil, généreux. Mais t'as été éduqué à la dure et ta mère est partie trop tôt, pour que tu puisses apprendre à baisser la garde. Les seuls moments où on peut avoir la chance de voir ton sourire, c'est lorsque tu t'en sers pour avoir un mec dans ton lit, ou lorsque tu bosses. Parce que ça fait partie du job, que tu sais que grâce à ce sourire, tu vas remplir tes poches de tips. Alors t'hésites pas à sourire et à user de tes charmes pour plaire à la clientèle, qu'elle soit féminine ou masculine. T'es quelqu'un qui aime charmer, tu aimes savoir que tu plais. Tu as une certaine facilité à avoir ce que tu veux. Et lorsque tu ne l'as pas, tu t'en réjouis. T'es un mec qui aimes les défis, qui aime qu'on lui résiste. Tu trouves que ça rend le jeu encore plus amusant. T'as beaucoup de mal à faire confiance, mais lorsque c'est le cas, lorsque quelqu'un entre dans ton cœur, il y reste et tu pourrais donner ta vie pour ton ami ou l'homme que tu aimes. T'es le genre de mec qui peut rapidement couler dans les extrêmes. Tu n'as pas de juste-milieu. Si tu aimes, c'est de tout ton cœur ou tu n'aimes pas. Si tu t'énerves, c'est au point de saigner le mec. La seule chose que tu n'as jamais réussi à faire et que ton père te reprochait énormément, c'est d'avoir assez de sang-froid, pour ne pas réagir aux provocations. T'es un impulsif, tu pars au quart de tour. Tu es capable de faire des folies du moment où on t'a cherché. Et même si tu te calmes relativement vite après, cela reste dangereux. Car tu ne dois pas te faire repérer, tu ne dois pas faire de zèle, sinon, tu risques d'être repéré. T'es un mec fêtard, t'as baigné dans l'alcool, la drogue, la fête, très jeune et tu t'es vite rendu compte que c'était quelque chose que tu aimais particulièrement. Même si aujourd'hui, tu essayes de faire des soirées plus calmes qu'en Russie, que tu préfères les soirées devant un match de sport à boire de la vodka dans un appart' avec le peu de potes que tu as réussi à te faire ici, tu ne refuses rarement une grosse soirée. Et ce, même si tu sais que tu ne devrais pas. Tu devrais toujours avoir le contrôle de toi et de ta vie. Ton addiction à l'alcool, à l'adrénaline, au sexe, te pousse à la dérision, beaucoup trop souvent. Si tu n'étais pas gay, ton père serait fier de ce que tu es aujourd'hui. Tu n'as pas froid aux yeux, t'as les gênes en toi pour être un véritable leader. Mais ce n'est plus ce que tu veux. Enfin, tu n'es même pas sûre qu'un jour, ça ai été ce que tu as voulu. T'es quelqu'un de courageux, qui ne se laisse pas abattre, jamais. Malgré les épreuves, malgré la douleur. Tu as tellement vu d'horreur dans ta vie, qu'aujourd'hui, tu penses pouvoir survivre à tout, sauf la mort. T'es dangereusement imprévisible, capable de tout, pour quelqu'un que tu aimes. Et c'est ta famille qui en a fait les frais. Malgré tout, tu sais qu'un jour ou l'autre, tu vas devoir faire face à tes démons, à ce que tu ressens au fond de toi. Tu restes un humain avec des sentiments et rempli de douleurs muettes.

Les bruits des vagues qui frappent contre le bateau. Le bruit des pas des employés de sécurité qui font leur ronde. Tu n'entends rien de tout ça. La seule chose qui parvient à tes oreilles, ce sont les pleurs de cet enfant, dans les bras de sa mère. La jeune femme semble désemparée, essaye en vain de le faire taire. Assis au fond, tu observes les gens qui t'accompagnent dans ton voyage. Plusieurs ethnies sont présentes. Tous ont fui leur pays d'origine pour une raison bien précise, et différente les unes des autres. Tu décides de fermer les yeux quelques minutes, pour te reposer un peu. Cela fait deux jours que tu es sur les routes, passant de wagon de transport de train, de bus, de camion. Tu n'avais pas le choix, tu devais fuir, discrètement. Tu ne pouvais te permettre de prendre l'avion. Il t'aurait retrouvé trop vite. Bientôt, tu seras arrivé, et tout ira mieux. Du moins, tu l'espères. Lorsque Morphée commence à t'emporter, tu ne peux t'empêcher de penser à ce qu'il vient d'arriver. Tout est allé si vite. Jamais tu n'aurais cru que ton père allait découvrir son existence. Tu faisais pourtant attention à être discret. Tu ne t'affichais jamais avec lui, à part pour travailler. Mais il a fallu que cette pétasse vous balance. Tu savais que ce jour allait arriver. Tu aurais dû l'éliminé dès qu'elle vous a surpris. Mais ton père aurait pété les plombs. Tu pensais qu'en faisant tout ce qu'elle te demandait, en étant son petit toutou, elle allait se taire, au moins le temps que tu trouves une solution. Tu t'es bien trompé. Il a suffi d'une dispute, pour que tu te retrouves dans le bureau de ton père. Tu la revois, avec son grand sourire, aux côtés de ton père. Et lui, l'homme que tu aimes, à genoux au milieu de la salle, le visage ensanglanté et tenu par un des hommes de main de ton paternel. Dès que tu as passé la porte, tu as su que tout allait dégénérer. Ta belle-mère avait dit à ton père que tu étais gay, avec lui. Il s'est empressé d'envoyer des hommes le chercher et au vu de ses blessures, ils n'avaient pas été très délicats. Tu l'entends encore te crier dessus, te demandant confirmation des dires de sa femme. Tu ne pouvais nier, tu savais pertinemment qu'il croirait toujours sa femme. Tu savais que c'était perdu d'avance, dès le départ. Mais ton père voulait l'entendre de ta bouche, alors tu lui as dit. Tu lui as avoué. Et tu savais que ca ne passerait pas. Il voulait te donner une leçon, pour que tu ne recommences pas. Alors, ils l'ont tabassé devant toi, sans que tu ne puisses rien faire d'autre que de crier. Tu te rappelles, de son regard méprisant posé sur toi. Et puis de sa voix, lorsqu'ils lui laissaient un peu de répits, pour faire durer le plaisir de ton père. Il les suppliait de le tuer, il ne voulait plus souffrir. Il voulait partir, vite, pour lui, pour toi, pour vous. Une vingtaine de minutes, qui t'ont paru une éternité, avant qu'il meurt. Les gardes ne t'ont lâché que lorsqu'il ne respirait plus. Tu as couru vers lui, comme si tu pouvais le sauver, alors qu'au fond de toi, tu savais pertinemment que c'était déjà trop tard. C'était la première fois que tu pleurais, depuis que tu n'es plus un enfant. Et quand ton père à vu ça, c'est lui-même qui est venu te cogner. Et t'as rien fait, t'as juste subi. Il a été assez clément avec toi et ça a été ta chance. Lorsqu'il a commencé à s'éloigner de vous, avec sa blonde au bras, c'est là que tu t'es réveillé, comme si l'information venait d'arriver à ton cerveau. Tu t'es levé, t'as sorti le couteau que tu avais toujours dans ta botte et tu l'as attrapé, sa pouffiasse. Tu l'as égorgé, devant lui. Pour que lui aussi, souffre. Pour qu'il comprenne ta douleur. Et tu t'es enfui. Tu t'es jeté par la fenêtre du premier étage, sans hésiter. Tu t'es pris pas mal de coup par ses employés, tirés quelques balles, mais t'as réussi à partir. Et te voilà dans ce bateau aujourd'hui, en direction de ta nouvelle vie. Tu sais qu'il va vouloir te retrouver et te tuer. Tu as tué la femme qu'il aimait, et même si c'était pour te venger, il ne te le pardonnera jamais. Il préférera te tuer, que te laissait gérer le business en étant aussi imprévisible et capable de lui mettre une balle dans la tête. Il n'y aura pas de retour en arrière, tu as agis instinctivement et aujourd'hui, tu sais, que toute ta vie, tu vivras avec cette épée de Damoclès au-dessus de toi. Tes cicatrices présentes un peu partout sur ton corps à cause des bouts de verres, des coups, seront là pour te le rappeler, à chaque fois que tu regarderas ton reflet dans le miroir.