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 NY / fille en fleurs

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Louison Maillard;

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Louison Maillard



scarlett leithold
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les corps qu’elle sillonne, affamée, estomac battant. volage et errante car l’amour est liberticide
mourir sur scène à la sisyphe, encore et encore

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Message Sujet: NY / fille en fleurs   NY / fille en fleurs Empty Lun 8 Mar - 11:21


fille en fleurs

     
La porte éteint le jour qui pénètre la bâtisse lorsqu’elle se rabat, un bruit métallique qui résonne dans l’entrepôt des arts. Louison y traîne le vent froid de l’extérieur et le vacarme du souffle est subitement couvert par les onomatopées débitées par la troupe de comédien sur la scène. « T’es en r’tard Maillard », le cerne fustige à peine la réplique, dans ses poches se brassent les pièces qui n’ont pas suffi à payer un ticket de métro, restes d’une décence achetée hier soir, quelque chose pour remplir la panse et raviver les couleurs sur les joues autrement que par les morsures gelées. « Dépêche-toi on t’attend, les danseurs s’échauffent dès que t’es prête, dis leur de se ramener », hochement de tête gracile au maître comédien, elle escalade la scène et s’efface sous les épaisses tentures d’un autre siècle. Elles sont rouge-assassins, rouge-passions, rouge-violences, rouges, rouges, rouges. Il y a du rouge dans tout ce qui vous tue, à petit feu, à grand à-coups, jamais sèchement, car le rouge torture, lambine. Elle accuse, Louison, sa vie empourprée.

Sur le crochet des vestiaires, elle suspend le sac-à-dos, sa maison de textile, cet endroit étroit qu’elle habite des jours où sa comédie ne paie plus. Il y fait noir le plus souvent, la faim tiraille, et ses recoins n’y sont d’aucun confort. C’est sa liberté, suspendue là sous les néons, tangible pour elle-seule car tout le reste préfère traîner son boulet.

Elle retire son sweat, sa tignasse de chérubin s’éparpille sur ses épaules. Chaque bruissement trouve son écho, même l’eau qui stagne puis chute de la robinetterie. Elle se penche au-dessus d’un évier duquel elle entend les pépiements de danseuses, fait couler l’eau pour s’en asperger le visage. Ses cérulées fixent le reflet projeté dans le miroir, la môme ne s’y cherche pas, tend l’ouïe aux ricanements pénibles qui fendent sa tranquillité.

« J’en peux plus, elle parle trop »
« Si y avait moyen de la faire taire… »
« J’ai entendu dire qu’elle avait eu une entrevue avec le professeur Guilbert… »
« … le connaissant il a dû savoir comment lui couper le sifflet »
« Arrête Oliver »
« Quoi? Vous allez pas m’faire croire que vous croyez à son petit jeu de sainte-nitouche? »


Les regards traversent la pièce, criblent une gamine attentive qui se maintient à l’écart comme si les vibrations contenues par les rires soudains pouvaient l’atteindre et la gifler. Louison observe la couarde qui se meut dans la solitude et le rejet, s’en approche en même temps qu’elle avise le reste que tout le monde est attendu sur scène pour la répétition de groupes. L’oeil détaille la pittoresque enfant, brise la distance comme la brune cherche à l’ignorer. « Pourquoi ne dis-tu rien? Je sais que tu les as entendus, alors pourquoi n’as-tu pas chercher à te défendre? », ses yeux détaillent l’existence renâclée, dardent avec un dédain certain cet opprobre accueillie bras ouverts. « Ça te plaît de te faire pitié? Lève-toi et règle tes comptes »




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Orphée Lessing;

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Orphée Lessing



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Elle vogue, libre et sereine. Dans le coeur, elle a tissé le garçon aux cheveux de lin et aux orbes protectrices.
Elle reprend les cours de fac, reconversion, elle bifurque et rejoint les livres de contes et d'histoire.

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Message Sujet: Re: NY / fille en fleurs   NY / fille en fleurs Empty Mar 13 Avr - 8:07


fille en fleur
Étrange fille aux archangéliques paupières, Aux riantes, bleuies, soupirantes paupières, Lierre de nuit d'été sur la lune des pierres; Pour qui mourir dans la nuit grande de tes paupières? - Mais le jour pleut sur le vide de tout.

    On lui avait proposé ce rôle, son nouveau professeur, le directeur d’une troupe, devant son talent, médusé, lui avait offert une place. Orphée avait froncé ses sourcils, son air intrigué mais méfiant, prenant de la distance, incertaine quant à sa capacité à danser puisque tout chutait, puisque rien ne se stabilisait. Sa vie semblait un champ de ruine depuis un an, fameux événement évoquant la perte et la transformation, d’une jeune fille rangée, une orpheline. Elle s’était trahie, avait secoué la tête, mordu ses lèvres, je ne sais pas, je pense que je ne suis pas encore prête. Alors pourquoi ne pas tenter un rôle, juste un soir, le soir de l’ouverture. Cela, elle pouvait le faire, elle était même heureuse de changer ses horizons, un cobalt crépusculaire se teintant de lumière. Et les répétitions se passèrent bien, si l’on exceptait les collègues, dans leurs yeux un sentiment de rejet se lisait.

 Elle entend les voix, elle entend les éclats de mot – des ordures –, elle entend le groupe soudé qui se renforce en désignant un sacrifice et, toujours, Orphée semble la victime parfaite. Car l’enfant dérange par ses palabres, par son air toujours joyeux, par ses multiples talents, sa compréhension rapide. Naturellement, ils semblent la choisir pour la détruire. Cela la blesse, évidemment, mais, depuis des années, l’habitude jette un frein à sa nulle capacité à se défendre, il était vain de pousser le vice à combattre les méchants, ils recommenceraient, encore plus fort puisqu’ils se trouveraient vexés. Puis elle mélangeait les sonorités sous le coup de ses émotions exacerbées. Les paroles restent ancrées, jamais ne pourront s’arracher de sa peau, de ces petites remarques que les adultes professent, qu’ils pensent insignifiantes. Néanmoins, si l’un de ses chers professeurs n’avait pas conseillé à son frère de l’emmener faire un test de QI, elle se serait sentie plus en décalage, ce sentiment qu’elle tente de masquer, s’invente des raisons, des excuses. Les réponses données, elle se les répète, elles lui offrent un courage de supporter la misère. Les mots tuent et Orphée souffle ses peines, discrètement, secrètement.

 Une tornade, une tempête possédant le visage d’une enfant, une jeune femme ; elle a le corps de l’adolescence en mutation, les cheveux bien relevés, domestiqués en une coiffure qu’elle devine pour la scène. Comédienne, devine-t-elle, peut-être même le fleuron de la pièce. Relève-toi, règle tes comptes ! Orphée a un mouvement de recul, elle ne supporte pas l’agressivité, ni les ordres, surtout quand ils provoquent des angoisses et des peurs. Je ne peux pas se dit-elle en essuyant ses larmes glissant sur ses joues. Que leur dirait-elle d’ailleurs ? Je me suis rendue dans le bureau du professeur Guilbert parce qu’il ne comprend pas mon refus quant à un emploi sécurisé de danseuse, il fallait que je lui explique mon syndrome de l’imposteur, parfois, ce terrible châtiment du manque de confiance, non, c’est autre chose, ce n’est pas pathologique, ça te prend comme ça, aux tripes, sans que tu n’y puisses rien, l’imagination en berne, les images des doigts levés te désignant comme une ratée, et les éclats de rire, les moqueries, mais en fait tu n’es rien de ce que tu prétendais, mais moi je ne prétendais rien, je faisais par instinct, par intuition parce que c’est comme cela que mon cerveau fonctionne. « J’y arrive pas. Je suis pétrifiée. Ils me feraient encore plus de mal quand tu ne seras pas là parce qu’ils sentent bien que je me défendrais plus. » Ses yeux allument des étincelles de mensonge, elle cache la profondeur de ses angoisses qu’elle ne sait analyser, elle le sent, comme une force infernale bloquant ses mouvements, bloquant ses désirs. « Puis je repars demain, je les reverrai plus. »[/b] Je ne vois pas comment je pourrai faire, toi qui parais si forte, tu sais, je ne suis pas comme toi, je ne peux pas jouer et porter un masque. « Comment tu t’appelles ? C’est toi qui joues Briséis ? » Elle aimerait rajouter qu’elle a lu et relu la pièce, coup de foudre bienveillant éclairant ses nuits passées.



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vent d'est, vent d'ouest
Si la solitude sépare, elle tranche bien des liens qu'on ne coupe qu'à regret, mais elle permet de plonger des racines dans ce qui est essentiel. Delacroix
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Message Sujet: Re: NY / fille en fleurs   NY / fille en fleurs Empty Jeu 15 Avr - 18:06


fille en fleurs

     
Il faudrait que tu te lèves, il faudrait que tu te battes, mais les boucles brunes et disciplinées frémissent. C’est une drôle de suggestion que de s’élever pour préserver sa propre splendeur, ça les filles le savent et se taisent donc en harmonie. Louison se trouve à grigner plus fort devant l’être chétif qui se rétracte suivant les vibrations de sa voix, une telle porcelaine réclame forcément à être la poupée pour laquelle l’univers se bat afin d’y apposer sa morsure, détruire la beauté du pur. Elle le croit et elle le sait, Louison, cette fille à l’acabit pour recevoir fiel et jalousie. Il y a qu’à voir comme elle accroche des campanules de suppliciée aux siennes, la créditant d’un aura fait pour l’intimidation, qui décocherait n’importe quel respect. Si elle connaissait pourtant, tous les ravages, les violations, comme la blonde s’est bien trouvée un jour saisie par l’insécurité. Ce n’est qu’un corps, ce n’est pas bien grave, les blessures que tu traînes sont celles qui te coupent l’âme.

« Lève-toi. Je ne veux pas savoir que tu as peur, ça ne m’intéresse pas. Ce que je veux savoir c’est comment tu fais pour t’en défaire, tu peux pas rester pétrifiée pour toujours », car toujours est un temps long, que la mort qui vient le rompre parfois trop tôt est celle qui murmurera à la danseuse qu’entre la peur vécue et le néant où elle l’entraîne, elle retrouvera cette sérénité familière d’une vie anémiée. Les deux filles se fondent ensemble dans les couloirs pour rejoindre la scène où les affables s’attroupent et répriment leurs rires odieux.  Leur silhouette est couverte d’ombre, abritée des projecteurs, en retrait de la troupe qui reçoit l’apostrophe endiablée du metteur en scène. « Louison. Et toi? », la malice gonfle ses pommettes rehaussées par un rictus face à la candeur inoffensive de la ballerine. « Je joue bien des rôles, je m’apprête à devenir Briséis, mais qui serais-je à la fin? La vie est un merveilleux théâtre, tu ne crois pas? ». On ne pouvait protéger son corps puisque même des regards le pourfendent, quant à l’Être, pour l’atteindre, cela nécessitait de fouiller loin pour le trouver et lorsqu’enfin ce moment arrivait, il fallait encore s’assurer qu’il était l’Être que l’on recherchait dès le départ. Elle s’offrait Louison, mais s’attifait d’une armure, ce patchwork de masques et d’impostures.

La môme dilue sur la lippe ce sourire des déments, donne un léger coup d’épaule à sa voisine, penche son murmure contre son oreille. « La scène est à toi, Orphée, ce qu’on fait avec la peur je vais te le dire: on la détruit, on la saccage, on la travestit tant qu’elle finit par donner honte aux autres ». Les mains derrière le dos, Louison scrute le profil hésitant, effrayé à son paroxysme, puis porte ses opales sur les vipères dodelinantes fouettant le parquet. « Je peux jouer Orphée, est-ce que cela te plairait? », la voix appâte délicatement, la langue s’enroule sur la séduisante suggestion.



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