Chez moi, on t'aime puis on t'oublie
Chez moi, on saigne puis on grandit
Chez nous, respecte, ouais, on tire
01. ALLAH l'Eternel. le Créateur. tarek, il lui doit tout et surtout ses années de vie.
Prêchant les paroles de l'Eternel sous un nuage d'herbe, malgré tout, tarek s'y contraint, s'efforçant d'être tous les jours plus bon qu'au passé.
en réalité y'a rien qui bouge, la belle qui se glisse entre les doigts avec sa bonne odeur, y'a rien de plus facile. y'a des péchés, souvent, mais des rendez-vous réguliers tous les cinq de la semaine, qui le rapproche un peu plus d'Allah. tourné vers la Mecque, en direction d'un rêve caché, tarek, il s'y tient, à ses cinq prières par jour, derrière une putain aux allures pures dort en laissant échapper un sein que tarek, viendra sûrement y déposer ses lèvres juste après avoir saluer l'Eternel. pour une nuit encore plus longue à ses côtés.
tarek, il s'interdit les traces à l'encre indélébile qu'il a toujours voulu essayer. bon croyant, rendre à Allah le corps intacte, parce qu'il n'est que prêté. le bon Pieux des rues, le rendra ce corps. ce corps marqué par le passé, le présent, même plus tard. corps marqué de violence, de haine, le sang qui remplace l'encre. les pardons seront pour plus tard, pour le Jugement Dernier, qu'il espère encore loin.
parce qu'il n'est pas encore prêt tarek,
se sent encore beaucoup trop proche de l'ennemi. vérité blessante.
02. rap la vérité sur des mots qui blessent. tarek, il a fini par s'y faire, à cette vie. à cette vie où l'on ne dit rien, parce que merde, chacun à ses problèmes. de toute façon, même si une oreille se balade, il n'ouvrirait même pas sa bouche. tarek, c'est le silence qui en dit long. moins on parle, mieux c'est. confiant de personne, appart lui. tarek, il parle pas, il rap beaucoup.
tarek, il parle à la musique, lâche des mots, des phrases qui blessent mais qui disent vrai. tarek, il parle un peu de tout, parfois de ses réussites, beaucoup de ses frères, pas mal de la misère.
la misère est si belle.
03. FAMILLEles liens du cœur. y'en a un qui lâche, les autres crèvent.
depuis le début, y'en a un qui a crevé. cœur-mère.
tarek, c'est le premier qui a attaché les liens.
tarek, il a juste été là, pour apaiser les maux de tous. léguant son amour à la mère, l'affaire au père.
tarek, il a saigné. fort. à cause des mots, à cause des cris avec un peu de violence féminine.
y'a les mots qui valsaient dans la pièce, les mains brutales remplient de haine de la mère sur le corps du père, pour faire taire, taire cette vérité qui blessent.
maman, c'est la chute qui n'en voit jamais la fin. maman, elle disait qu'elle venait d'une comète et qu'elle était venue sur terre pour faire taire l'humain qui disait du mal de l'art. l'art. la danse. maman, elle voguait sur la scène avec son tutu, avec ses gestes doux, qui les berçaient tous. maman et ses pantins.
l'humain est mauvais, qu'elle disait. ils l'ont mises six pieds sous terre. tout ça pour un faux pas. un faux pas qui lui coûta sa carrière.
sans un sou, que ses ballerines pour rêver et pour pleurer.
le cygne devenu corbeau, oiseau de malheur, en chasse du moindre truc qui brille pour la survie.
la ballerine qui a apprit à ouvrir les jambes, par survie et non par envie.
l'oiseau commence à perdre ses plumes, et chacune qu'on retire, c'est un morceau d'elle qui se retire.
puis l'oiseau n'a plus eu de plumes, l'oiseau n'a plus de charme, n'est même plus regardé. que par un homme.
le papa. parce que 30 est un chiffre qui fait peur quand on est seul. il faut bien un petit. rien qu'un petit. on sait jamais ce qu'il peut y arriver. de toute façon, faut assurer la survie d'un nom, d'une famille, d'une histoire et c'est pas lui qui avait le droit de la finir.
y'avait pas d'amour cette nuit là, juste l'argent, juste l'affaire, quelques cris, quelques baiser fugaces et puis voilà.
y'a eu tarek.
maintenant, papa est en taule pour ses magouilles. maman, elle vit d'aide, de la générosité de tous, mais surtout de coke.
04. BLOCKentre quatre murs bétonnés, on y aperçoit de l'amour
entre quatre balles encrées dans le sol, on y voit surtout l'habitude.
les mœurs plaqués sur les balles. d'abord on saigne. on a la chance quand on saigne des poings, on a la prière quand on saigne du corps.
ici, on saigne de partout. mais certainement pas du coeur. l'amour n'y réside pas. c'est peut être mieux comme ça. organe de vie, maître des pantins, parce qu'il n'y a rien de mieux que de voir des Hommes sans amour se tirer dessus.
se tire pour des choses sales. des trucs qui valent les peines et des barreaux.
se tire pour la mort d'un frère, et y'a bien que Dieu de miséricordieux.
ici, personne ne passe. y'a tout qui craint, tout le monde y craint. c'est comme s'il était tous en exil, des étrangers venus des bas-fonds, chez qui, s'entretuer ne passe même plus aux infos du dimanche. faire taire le danger, et on va pas se mouiller, parce qu'on a peur, parce que ici, réinstaurer la Paix c'est pas possible.
tarek, il vit ici depuis petit, il a apprit à saigner, à se taire, à haïr, mais surtout à aimer son quartier.
à force de vivre dans la merde, on commence à s'y sentir bien.
05. écrire ici. (sens-toi libre d'ajouter autant de points que tu le souhaites / veille à ce que l'on puisse suffisamment cerner le personnage même sans histoire).