elle pleut. - (nabil)

enfant d’la rue issu des quartiers populaires,
grandit dans ces coins obscures de la ville lumière,
sa mère et sa grand-mère comme seule repère,
dans cet endroit où ces potes aiment tant appeler l’zoo,
cette jungle où les mélanges de cultures et ces habitants en font son charme,
perdu au beau milieu entre la banlieue et ces quartiers d’bobo,
mais c’est là où t’as connu tes potes d’enfances,
il t’arrive parfois d’te remémorer cette époque lointaine,
et d’te dire sur le coup d’la nostalgie comme c’était bon à l’ancienne.

les années qui défilent et toi qui pousse avec,  loin est l’temps des mercredi aprèm avec tes potes autour d’un foot-basket,
t’es devenu un homme aujourd’hui,
t’as changé d’après certains,
surtout depuis qu’elle s’est ramené dans ta vie,
et c’est p’têtre vrai.
t’es plus vraiment le même depuis qu’elle est là,
les premiers regards et sourires échangés,
les premières blagues complices,
et la voilà aussitôt devenu ton premier amour.
si différents tout les deux,
elle était la douceur et toi la tête brûlé,
elle était glace et toi le feu,
c’est c’qui t’as fais craqué au fond,
ton attention qui s’pose sur elle et sa sagesse,
et ton âme qui s’apaise.

encore une nuit où t’as du mal à pioncer.
tu te tournes vers elle l’air coupable, la voyant sur ses deux oreilles.
la vérité c’est qu’elle s’doute de rien la pauvre.
de ce terrible secret que tu cherches tant à lui dissimuler.
t’as perdu l’contrôle, tu l’sais.
ton vice qui a prit l’dessus ce soir-là.
cette nuit qui n’aurait jamais dû
mais qui ne cesse de te hanter tes pensées.
neyla, t’as beau la repousser,
mais tel un aimant elle a ce don de t’attirer sans la moindre difficulté.
elle joue avec toi,
en savant pertinemment comment un mec comme toi ça marche, elle essaye une nouvelle fois de t’faire succomber,
de quoi laisser à ta douce des sous entendu,
y a tellement de choses que t’aimerais dire du genre ;
qu’est-ce que tu veux d’moi?,
que j’m’approche ou que j’m’éloigne d’toi,
que j’te dise tout ou bien que j’me tais,
de t’aimer pour toujours ou t’oublier à jamais,
avec toi, une nuit ou une vie,
mon coeur, à toi ou à elle.

t’avais besoin de ce nouveau départ,
tu savais que c’était la seule chose à faire,
de tout plaquer et aller à l’autre bout d’la terre,
alors t’as pas hésité une seule seconde quand on t’as proposé ce boulot et qu’une nouvelle vie démarre,
désormais impossible de faire marche arrière,
t’as fais ton choix,
à son sourire énervé tu peux remarquer en elle d’la joie,
quand tu lui dis ces mots magiques ne faisant de vous plus qu’un,
prêt à te suivre et à deux, vivre le rêve américain.
au début ce fut magique,
entre bonheur et moments complices,
sans penser qu’avec le temps, leur histoire deviendrait complexe.
entre jalousie qui en devient presque malsain,
tu peux l’sentir à chaque fois que tu t’approches de ces femmes,
elle a peur,
t’as beau la rassurer autant qu’tu peux,
mais en vain.
et tout vos rêves qui partent en fumée...