(enio) pendulum

broad stripes & bright stars Terre promise, pays de cocagne. C'est ce qu'ont pensé Basilio et Azucena en quittant les ruines et la désolation que la guerre civile et les coups d'Etat successifs avaient laissé dans leur sillage. Fuyant le Guatemala en 1985, ce n'est que deux ans plus tard, après un long périple et un exode temporaire au Mexique, que le jeune couple gagne enfin les Etats-Unis, de façon illégale. Ils font profil bas dans des emplois plus que modestes: il est homme de ménage dans un hôpital et elle, employée de maison chez des gens fortunés. Ce n'est que grâce à la compassion de la maîtresse des lieux - et son carnet d'adresses, qu'ils échappent à la déportation. scheherazade Depuis son plus jeune âge, Enio sait captiver son auditoire avec ses récits; histoires d'enfants ou petit bobards pour se sortir de situations embarrassantes, peu importe, il a bien compris le pouvoir des fables. Parmi son premier public, évidemment ses parents, qui se laissaient attendrir par le babillage emmêlé hispano-anglais de ce petit bambin aux boucles indomptables. Et puis, il y avait Amaia, la grande soeur de quatre ans son aîné, qui corrigeait les mots mâchouillés, avec un mélange d'agacement et d'indulgence. Il y a de la malice dans ces yeux couleur chocolat, et cet éclair un peu insolent mêlé à une certaine vivacité d'esprit. draw me like one of your french girls. sur les bancs de l'école primaire déjà, alors qu'il était moqué pour son nom un peu étrange, son teint olive et sa drôle d'allure avec des vêtements trop grands qui évitaient à sa mère d'avoir à en acheter trop souvent... Il a développé le dessin comme une sorte d'échappatoire, et son coup de crayon est agile et précis. Les formes prennent vie sous la mine de plomb, les paysages aussi; c'est un monde qui se révèle à lui, l'enfant plutôt banal par ailleurs. A l'âge du lycée, la fascination des corps se réveille, les portraits, le mouvement, le nu. Des carnets remplis de croquis; yeux, mains, différentes postures, hommes et femmes. the horse whisperer c'était une annonce glanée un peu par hasard, au détour d'un couloir de NYU où il traînait ses guêtres comme une âme en peine, plus préoccupé par les soirées étudiantes que par le curriculum choisi à la va-vite. Jamais familier des écuries, sport équestre traditionnellement privilège des nantis, il s'est pourtant découvert une étrange connexion avec ces quadrupèdes, meilleurs amis de l'homme dont la présence est étrangement apaisante. De temps en temps, après avoir récuré les écuries, rempli les écuelles ou re-graissé le cuir des harnachements, il lui arrive de monter, grappillant quelques heures par-ci par là, attachement insoupçonné à ce sentiment de liberté, que procure la complicité avec l'équidé. the three musketeers trois chambres dans un appartement partagé au coeur du queens contemporain, nid d'artistes et de vagabonds à l'âme romantique. les trois mousquetaires, une amitié qui s'est tissée sur une trame faite de rires innocents, de pieds de nez faits à des destins cabossés, moqueurs. Chacun avait ses maux, mais ils ont la fureur de vivre en commun, une rage qui bout au fond des entrailles, et ils gardent la tête hors de l'eau les uns grâce aux autres. Et puis la quatrième. l'électron libre, qui s'est raccrochée au groupe, adoptée par la force des choses. Elle n'est pas tout à fait comme eux, et pourtant, elle s'est fait une place dans ce cortège étrange. open angle glaucoma. génétique déficiente, main malheureuse; dégénérescence du nerf optique qui attaque de façon aléatoire, imprévisible coup du sort qui se manifeste et progresse plus ou moins lentement, mais inexorablement. Aucune certitude sur l'échéance, épée de Damoclès qui menace, la perte progressive de la vision. médecine qui n'a pas encore trouvé de parade, ou bien quelques pirouettes temporaires, qui dont bien au delà de ce que ses maigres économies peuvent oser espérer. Autre source de frustration, il ignore laquelle est la plus pernicieuse: celle de se diriger vers l'obscurité totale ou de ne trouver aucune porte de sortie. champ de vision voilé, qui se fait grignoter, et ne sera bientôt plus que des ombres, avant de s'éteindre. world best bar 2019 il manie les saveurs et les couleurs, les textures et sait créer le spectacle, raconter, offrir une expérience. Derrière un bar, il fait des merveilles, laisse parler son côté artiste. Il fait le pitre, dans un uniforme qui ne lui ressemble en rien, mais les clients l'adorent, parce qu'il vit cet art et il fait vivre les boissons. Un job qui n'était supposé être qu'un à côté, pour rembourser le prêt étudiant, et qui est devenu son occupation principale. Déception des parents, de le voir délaisser les ouvrages de droit ou de philosophie pour manier le shaker. Ils l'ont en travers, encore, et ça jette un froid à la table familiale lorsque le sujet est abordé. deserted island il y a lui, à la fois celui qu'il fuit, et paradoxalement son refuge, son havre. A eux deux, une île sans personne d'autre, une bulle qui éclate lorsqu'arrive le petit matin et qu'il est temps de s'extirper de la chaleur des draps. Une amitié qui a été comme un déclic, mais qui est aux portes de quelque chose de tellement plus grand, s'il voulait seulement se donner la peine d'ouvrir les yeux, Enio. Pourtant, il y a eu cette soirée un peu trop arrosée, les lèvres qui se sont trouvées, une étincelle au fond du coeur, mise sur le compte de l'alcool mais qui a perduré, et qui lui fait peur. peur d'être une fois de plus, le vilain petit canard, parce qu'à la maison, on pense qu'un homme c'est fait pour aimer une femme. random facts jure parfois (souvent) en espagnol ☽☽ fume beaucoup trop, cigarettes surtout, bien qu'il ne refuse que rarement un joint ☽☽ enio ne sait cuisiner que deux ou trois plats et bénit quiconque a créé uber eats. ☽☽ depuis toujours, ou presque, une croix autour du cou, pendentif qui a toujours été là, porté en talisman, même si la religion n'est pas vraiment un pilier dans sa vie ☽☽ autodidacte, il a appris à jouer de la guitare en regardant des vidéos sur youtube et s'accompagne parfois en chantonnant. ☽☽ il lui arrive parfois de parler dans son sommeil ☽☽ insomnies, frayeurs parfois qui l'arrachent des bras de morphée, terreur de se réveiller sans être capable de voir, idée à laquelle il ne s'habitue pas ☽☽ aucune pudeur, cette désinhibition naturelle qui l'amène parfois à arpenter l'appartement en sous-vêtements, ou même juste une serviette autour de la taille ☽☽ grande gueule, qui l'ouvre pour un oui, pour un non, sans peur de dire des bêtises. il commet des maladresses parfois, sans avoir un mauvais fond, juste parce qu'il n'a pas de filtre. ☽☽ fâcheuse tendance à vivre au dessus de ses moyens, parce que faire la fête, les clubs chics où il s'infiltre au culot, ça fait des trous dans le budget qu'il ne respecte jamais. ☽☽