Sujet: Re: (LAS-VEGAS) still into you ± joaniel (hot) Mar 10 Déc - 5:23
still into you
Gabriel - Joanne
«La vie c'est des étapes... La plus douce c'est l'amour... La plus dure c'est la séparation... La plus pénible c'est les adieux... La plus belle c'est les retrouvailles..» nicolas antona
T'es loin d'être parfaite. T'es gorgée de défauts, hantée par de vieux démons ne comptant pas se faire la belle de suite. T'as comme un boulet enchaîné à ton pied, t'empêchant de t'ouvrir. D'être épanouie et heureuse comme le reste du monde. Tu t'dis mature, précoce comparé au reste de ta bande. C'est la plus grosse des blagues, il n'y a qu'à voir à quel point t'es une handicapée du sentiment notoire. Tu ne laisses que très très très peu de personnes entrer ta vie et même ce cercle restreint tu restes persuadée qu'il te mènera à ta perte. Parfois, t'as peur de ne pas être assez pour Torbjorn et 'Bel ton jeune apprenti. T'es clairement pas aussi joyeuse et présente mentalement que tu n'aimerais l'être combien même ta carcasse se traîne chaque jour péniblement entre les murs de ton shop. T'as peur qu'ils te tournent le dos et qu'ils viennent à trouver un endroit bien plus chaleureux que Red Devil Tattoo. T'es persuadée qu'ils t'abandonneront à un moment lorsqu'ils verront précisément quelle garce au cœur froid tu peux être. Lorsqu'ils s’apercevront que t'es paralysée, incapable de tendre ne serait-ce que la pulpe de tes doigts pour tenter de les rattraper. Tu l'sais toi que je suis comme ça Gaby, que je me contente de regarder les choses s'étioler à mon touché plutôt que de rattraper les pièces et tenter de réparer ce que j'ai endommagé.
Le pire, c'est que tu ne veux pas gâcher les choses. Tu ne veux pas être cette handicapée du sentiment notoire, incapable de se laisser réellement aller. A la fois trop adulte et hantée par le fantôme de cette enfant délaissée, mise de côté, forcée à endosser trop rapidement des responsabilités dont elle aurait dû tout ignorer. Tu revois tes beaux pères vous quitter, laissant parfois deux gamins derrière eux sans la moindre arrière pensée. Ta mère pleurant, assise à la table de cuisine en faisant le compte des factures à chaque instant du mois car trois bouches à nourrir pour une femme seule sans aucune aide ça devient rapidement compliqué. T'es devenue grande sœur, maman à temps partiel et nounou. Faut dire que ta daronne enchaînait les petits boulots pour remplir le frigo, t'payer une bonne éducation que t'as foutu à la poubelle dès que t'as pu pour te baigner dans l'monde du travail. En vérité le salon de tatouage c'était aussi pour l'emmerder ta petite maman. Juste pour lui prouver qu'tu pouvais être plus qu'une simple baby-sitter, que toi aussi tu pouvais foutre la main à la pâte dans quelque chose qui te ressembles. Tu pensais pas vraiment y faire carrière, dans le tatouage. Mais c'est ce qui s'est révélé être ta voie. Alors t'as délaissé tes amis, grandement poussée par ta rupture avec Gab pour ne pas terminer le lycée. C'était trop pénible que de le voir tous les jours sachant que t'avais pas pu être assez pour lui. J'ai jamais été la petite copine que tu méritais Gabriel, j'étais trop abîmée pour ça. Amer, aigrie. Bouffée par la jalousie et la possessivité. Tu serais étonné si je te disais que tout cela n'a jamais changé? Que mon cœur il bat toujours aussi fort pour toi qu'au premier jour?
Mais à Vegas, tout change. T'essaies d'être une meilleure version de toi même, de prendre sur toi du mieux que tu ne le puisses pour ne pas faire le moindre faux pas. Depuis plusieurs jours, si ce n'est semaines maintenant tu te veux presque parfaite. Tu ne cries pas, tu ne t'emballes pas et tu n'exploses pas en un tas de reproches parfois justifiés mais tantôt injustes. T'as le sang trop chaud, t'es trop spontanée dans ta colère pour pouvoir te retenir. Parfois tes mots dépassent de loin ta pensée et tu regrettes ces derniers si-tôt qu'ils aient eu le loisir de s'échapper de tes lippes. Dans ces cas là, il ne te reste plus que tes yeux pour pleurer lorsque tu te retrouves seule en noyant les larmes dans tes draps. Pas de ça ici, tu te veux joueuse. Rieuse. Et t'essaies même de détendre l'atmosphère alors que toujours fauchée par le plaisir tu te mets à rire de la situation dans laquelle vous avez été coupés un peu plus tôt par le marié. Mais vu la gêne de ton encré, tu ne risques pas de lui dire qui est venu vous déranger en pleins ébats. Tu ne peux cependant t'empêcher de sourire plutôt que de te "moquer" gentiment alors que ton tatoué se veut boudeur et presque jaloux en confessant que l'intrus aurait pu entrevoir plus qu'un bout de genoux et quelques orteils à travers tes escarpins. "Il était trop occupé à se couvrir les yeux crois moi! Et puis j'avais ton corps pour me camoufler" Que tu commence par t'esclaffer en finissant ta phrase sur un ronron. Il semblait bien plus gêné que vous, pivoine comme il se peut et bien plus que lors de son échange de vœux. Puis au pire Gab il n'y a que tes fesses moulées dans ton pantalon de smoking et ma crinière défaite que notre petit voyeur ait eu l'occasion d'entrevoir. N'est-ce pas le prix à payer pour des années de folies?
Presque mécontents, vous finissez par vous lâcher pour remettre de l'ordre à vos tenues tout en prévoyant votre fuite vers les escaliers que tu penses avoir aperçu entre deux baisers des plus fous alors que vous ricochiez comme des billes de flipper entre les murs de ce foutu couloir plus fréquenté que vous ne l'auriez prétendu. Lorsque ton compagnon émets l'idée de remettre le couvert dans votre suite des plus vastes, tu imposes ton veto en déclarant ton envie irrépressible de te noyer dans la mousse de la gigantesque baignoire n'attendant que ta carcasse débraillée. T'étais pas franchement habillée de base, mais tes cheveux sont emmêlés, ton rouge à lèvre s'est répandu bien plus contre Gabriel qu'il n'est resté sur tes lippes... Tu mérites bien une pause! "Alors primo, ouais je sais bouder monsieur! Et secundo, après l'effort le réconfort!" Tu roules des yeux et c'est sur ces derniers mots que vous quittez la pièce pour vous extirpez comme deux faux agents secrets. Tu t'étais pas foutue de lui avec ton intuition féminine et ton souvenir vague d'un logo lumineux. Vous trouvez aisément la cage d'escaliers et tu te permets de râler cette fois, vue la tonne de marches à gravir alors que tu peines déjà à supporter tes talons hauts. Quelle idée d'être une femme, de se vouloir à la fois désirable et sophistiquée hein?! Se moquant presque de toi et te menaçant de te priver de tes bulles de savon, l'encré te passe ouvertement devant en enchaînant les foulées rapidement. Tu t'arrêtes, défaits les boucles à tes chevilles et tu finis par saisir la paire de louboutins à pleine mains le menaçant presque du bout d'un talon. "T'oserais pas d'abord!" Et la prochaine étape c'est quoi Jo'? Tu lui tires la langue? Regarde un peu l'effet qu'tu peux avoir sur moi au long terme Gaby. Un journée, une soirée et un début de nuit passée ensemble et voilà que je ne me ressemble plus vraiment. J'suis peut-être bien ouverte au changement.
C'est à pieds nus que tu tentes de rattraper ton retard certain sur ton cavalier ne prenant pas la moindre peine de t'attendre. C'est cependant pour ton plus grand plaisir alors que tu peux te permettre de mater ouvertement son fin fessier moulé dans ce foutu pantalon que tu rêves de finir par arracher. T'as pas pu jeter ton dévolu artistique sur le bas de son corps, il passe trop de temps à s'abîmer sur son putain d'vélo à la con pour que tu t'y tentes. T'as beau avoir arrêté de skater, tu sais bien que Gab lui s'offre quelques sessions bmx avec les gars du groupe. Ils finiront par se tuer, ces fous. "Franchement tu sais quoi? Restes devant." T'ajoutes dans ce silence entrecoupé de vos bruits de pas. Tu t'arrêtes un moment contre la rambarde pour minauder, mais aussi pour rattraper ton souffle en t'avançant vers lui après avoir capté son attention. Tu t'arrêtes à sa hauteur pour lui dérober ses lèvres fiévreusement, bouffant sa lippe inférieure avec gourmandise un air de défi dans tes opales assombries. Tu le relâche de ton étreinte fauve, laissant l'une de tes chaussures tomber comme Cendrillon alors que tu fuis pour mieux continuer ton ascension. "Blablablaaa c'est la rouquine qui l'emporte!" Ta voix se veux triomphante. Tu profites de cette avance gagnée lâchant ton deuxième soulier à la volée quelques étages plus haut. Tu roules des hanches, l'attend par moment tout en te retournant pour le guetter arriver à tes côtés pour mieux reprendre du rythme et rejoindre votre suite. Il n'y a que vos rires cristallins, votre joie de vivre à crever les cœurs des malheureux. Vous ne craignez pas le lendemain, vous n'avez pas mal, aucune souffrance ne pointant le bout de son nez. Pour la première fois depuis bien longtemps vous êtes bons enfants, sans peurs. Est-ce que ça saura durer Gabriel? Est-ce que cette fois-ci on saura se tenir loin de nos démons? De nos déviances?