Sujet: Re: (LAS-VEGAS) still into you ± joaniel (hot) Mer 27 Nov - 16:46
still into you
Gabriel - Joanne
«La vie c'est des étapes... La plus douce c'est l'amour... La plus dure c'est la séparation... La plus pénible c'est les adieux... La plus belle c'est les retrouvailles..» nicolas antona
Vous avez survécu à nombre de coups d'éclats. A nombre de disputes toutes plus violentes les unes que les autres. Combien de fois vous vous êtes déchirés avec fureur? Avec ces mots balancés trop vite que vous veniez à regretter dès l'instant même où ils franchissaient vos lèvres. Bien trop souvent tu t'es retrouvée à débiter des immondices. Des choses que tu n'aurais jamais pensé être en capacité de lui balancer au visage. T'en as marre de ne pas réussir à te contrôler. De toujours voir rouge trop vite pour tourner au noir. Entrer inlassablement dans de terribles colères dont tu n'arrives pas à t'extirper. Dont tu ne te calmes pas avant de longues heures voir journées. Tu t'enfermes à double tour dans ces réactions démesurées et ces cris furieux. C'est ta manière à toi de te protéger Joanne, t'as toujours été comme ça depuis que tu t'es rendue compte de l'énorme blague que l'attachement pouvait être. S'autoriser à aimer quelqu'un, c'est s'autoriser à le perdre. Il y a eu tes beaux-pères, les "amis" que tu t'étais faite plus jeune. Ton tatoué également. T'es certaine de l'avoir définitivement perdu ce jour à votre bar fétiche servant de qg. Tu le sais que ce jour là, il s'est éloigné pour de bon. Que jamais plus vous ne pourrez être réellement heureux ensemble. Pourquoi t'as pris la décision de nous briser si facilement Gaby? Sans même te soucier de ce que cela pouvait me faire. Sans même penser que cet abandon serait celui de trop dans ma vie.
La vie est ainsi faite. De personnes qui se prétendent être importantes, tentent de gagner de l'importance dans l'existence de l'autre. Un début d'accoutumance se crée, comme une addiction. La présence devient vite nécessaire dans ce monde gris, car elle vient y mettre un peu de couleur. Cette chaleur humaine, elle permet de tenir bon quand les vents sont des plus violents. Lorsque les choses deviennent trop compliquées à gérer. Elle donne une illusion d'avoir quelque chose/quelqu'un à qui se raccrocher lorsque la chute libre se fait sentir sous les pieds pour au final se dérober. Ne même pas essayer de tendre une main pour te retenir. Te ramener près du bord. T'as eu l'habitude au cours de ta vie de te rendre compte du peu d'importances que tu pouvais avoir pour le reste du monde. T'étais celle que l'on ne remarquait pas, une nana bancale, une étourdie. Une abîmée de la vie, une sale crasse. Un terrain où l'bien et le mal s'affronte. Alors plus le temps passe et plus tu t'éloignes. Plus tu te protèges. Car t'ignores jusqu'où tu seras capable d'encaisser les coups. Jusqu'où tu pourras souffrir avant de craquer. Te briser en une multitude de pièces inégales que rien ne pourra recoller. Tu te sens battre de l'aile, peu à peu perdre le goût à tout. Tu sais que les choses auront prit une mauvaise tournure lorsque tu perdras l'amour que tu as à encrer tes clients. Mais il n'y a qu'a voir ce syndrome de la feuille blanche qui te guette alors que tu peines de plus en plus à trouver l'inspiration pour les projets que l'on t'amène. Si je tatoue pas Gabriel il me reste quoi? C'est la seule chose que je sache faire, la seule chose pour laquelle je suis foutrement douée. Il me reste quoi si je perd mon amour du métier? La seule chose qui me pousse à me lever une fois le soleil bien haut dans le ciel.
T'as pas grand chose dans la vie. T'as ta mère, tes frangins. T'aimes ta famille plus que tout, t'essaies toujours de leur offrir le meilleur. Régulièrement, tu passes remplir le frigo même si ça fait bien dix ans que tu ne vis plus chez ta mère. T'as commencé à travailler sérieusement, t'as directement levé le camp. Après tout t'étais toujours une bouche de moins à nourrir bien qu'elle ne t'ait jamais vu comme ça ta petite maman. C'était ta façon à toi de te montrer responsable, de ne pas lui en demander de trop à elle qui vous avait déjà offert tout ce qui lui était en capacité de vous offrir si ce n'est plus. T'as jamais eu besoin d'argent pour être heureuse, même petite tu t'en foutais de ne pas avoir spécialement de nouveaux vêtements régulièrement. Que les autres pouvaient parfois se moquer de toi car ta mère faisait des ourlets à tes jeans pour éviter de montrer à quel point la longueur devenait juste. Elle s'est toujours décarcassée pour vous. Elle a toujours été un modèle d'amour, de bienveillance et de courage. Dommage que tu n'aies hérité d'elle que sa vaillance. Parce que t'hésites pas tu te jettes dans le grand bain Jo'. T'aimes pas te poser une centaine de questions auxquelles tu n'es même pas sûre de pouvoir répondre toi même. Quitte à payer les conséquences d'une manière ou d'une autre de toute façon... Tu pourrais dire que t'as tes amis eux aussi. Mais tu guettes le moment où ils se lasseront de toi et de ton mauvais caractère. Que ton absence est plus agréable que ta présence. Pas vrai que vous me détestez souvent Gab? Pas vrai que le calme est plus savoureux que la tempête que j'amène.
Tu ronronnes tout contre son dos avec ferveur, tes bras enlacés autour de la taille encore dénudée de ton encré. Ce dernier se retourne pour te faire face un sourire aux lèvres alors qu'il complimente ta tenue d'Eve. Toi aussi tu préfères le voir en tenue d'Adam et tu ne manques pas de lui faire remarquer. Tes yeux louchent tout contre les limites de sa ceinture qu'il taquine de ses doigts en soufflant l'idée d'un repas nudiste au milieu de tout ce beau gratin. Tes yeux le fusillent presque instantanément. Il t'appartient. A toi et toi seule. Tu ne laisseras à personne le loisir de pouvoir l'observer sous toutes ses coutures. Cela t'es réservé à toi et toi seule. "C'est hors de question." Que tu siffles avant de reprendre. "A New-York, je veux pas savoir ce que tu fais. C'est trop douloureux. Mais ici, à Vegas la donne change. T'es à moi, à moi seule." Que tu feules, à la fois animale et tentatrice avant de venir capturer ses lèvres brièvement mais fiévreusement. Tu te sépares de lui à contre cœur pour regagner l'autre côté du lit où traînes ta valise à moitié éventrée. Tu t'y penches un instant, parcours l'immense bordel de tes fringues que t'as voulu ramené par précaution. Oui t'avais certainement pas besoin des 16 outfits que t'as pris pour l'occasion. Mais on sait jamais d'abord. Tu enfiles ta seconde robe rouge sous la voix de ton tatoué dans ton dos. "La robe? Je l'ai commandée avec l'autre pour l'occasion. Et j'en ai deux autres aussi..." Que tu réponds sur un ton presque coupable. Deux nuits quatre robes t'as pas un peu poussé sur l'excès? Alors que le doux tissu recouvre à présent ta peau, tu demandes à ton tatoué un léger coup de main de type "mission fermeture de la robe." Ses lèvres se perdent contre la peau fraîche de ton dos en t'arrachant plaintes de satisfaction à son passage suivie du tissu se refermant contre toi. Si tu savais Gaby comme j'aime ce contact. Lorsqu'on agit presque comme un couple tous les deux. Le couple que l'on aurait pu être.
Sa voix te souffle à nouveau des mots bien doux dans le creux de ton oreille. Tu t'électrises, te raidis presque. Tu grognes lorsque Gab vient créer de l'espace entre vous pour te permettre de finir tes petites préparations. Ni une ni deux, tu te chausses de tes talons laissés dans la petite entrée de la suite pendant que ton magnifique compagnon de soirée t'offre son bras pour que tu t'y loves. Bras dessus bras dessous, vous regagnez les couloirs puis l'ascenseur ayant été témoin de votre état des plus brûlants un peu plus tôt lorsque la passion se voulait dévorante au possible entre vous. Les portes s'ouvrent devant vous et c'est presque sagement que vous vous y engouffrez en route pour le rez-de-chaussée où la fête doit battre son plein. Les étages défilent, vos phalanges sont intimement liées. Tout comme vos regards se perdant dans l'infinité de l'autre. Les étages défilent sans que vous ne vous en rendiez réellement compte. Vous pourriez bien y passer des heures dans cet ascenseur, profitant de l'intimité de l'apesanteur. "Merci d'être là. De m'avoir accompagné, de m'avoir fait confiance..." Que ta voix s'hasarde à déclarer faiblement. T'es pas du genre à le remercier, à lui dire des choses gentilles. Il n'y a que bien trop de mots qui font mal entre vous. De paroles affûtées comme des couteaux. "Je.. Tu sais t'es... Enfin j'espère que tu sais que.." t'es important. T'aurais pu finir ta phrase si le ding sonore de la cabine n'avait pas retenti pour te couper l'herbe sous le pied. Ça sera toujours pas pour toute suite Joanne, que tu pourras essayer de lui faire comprendre ce que tu ressens réellement. Derrière ce masque froid. La vérité Gabriel c'est que j'aimerais que ça, ce soit nous tout le temps. Qu'on puisse s'aimer aux yeux des autres, arrêter de se cacher. De se disputer. Se donner une chance d'être quelque chose de mieux, de moins douloureux.