still believe in good days...

traits de caractère / discrète, elle n'a jamais été de celles dont la voix s'élève trop fort, trop souvent effrayée par son propre reflet, incapable de saisir son pouvoir, sa force. rose est d'une nature à raser les murs sur la pointe des pieds. timide, s'ouvrir à elle-même est bien trop dur, s'ouvrir aux autres ? impensable. fille continuellement enfermée dans sa coquille, semblant d'havre de paix où elle s'imagine toutes sortes de scénarios et d'histoires sans queux ni têtes, sa préférée étant celle d'un prince qui viendrait la sauver. la vérité c'est qu'elle n'a plus aucune confiance en ses capacités de discernement. son inconstance est la chose la plus constante pour elle. passer du coq à l'âne, du bonheur à la tristesse. des épisode de presque-joie, d'hystérie, qui se terminent sempiternellement en dépression. rose rêveuse, docile, défaitiste, elle ne sait pas dire non. elle ne peut pas dire non. la vérité c'est qu'elle est instable mentalement.
vous-même le seriez sûrement si vous échangiez les rôles, genre là maintenant.

life before hell
Mariya l’adorée petite princesse des bas-quartier. Quand on y repense l’Ukraine n’était pas si mal, opposé au Queens. Son malheur fût peut-être d’être née dans une telle famille ? L’argent chez les Ivanenko rimait tristement avec problèmes et iniquités. Trois grands-frères tous engagés dans des parcours sombres, des raccourcis sinistres qui leur permettaient d’amasser les quelques miettes sur lesquels la famille comptait pour survivre. Dès qu’elle eut le corps assez solide pour travailler, Mariya décida d’elle-même d’arrêter l’école primaire pour pouvoir aider financièrement sa mère. Une femme auparavant pleine d’amour mais dont le deuil de son mari avait dérobé toute joie de vivre, toute logique.

En effet, l’état mental de sa mère se détériorait à une vitesse ardue tandis que la petite se réveillait aux premières heures de l’aube, quand ses frères revenaient ivres de leurs escapades libidineuses, elle allait vendre du pain chaud sur la route de l’école.
L’après-midi, elle travaillait pour un vieux propriétaire d’une boutique à breloques, elle faisait tout le travail, de l’inventaire à la vente, puis le ménage. Le paresseux s’autorisait même à lui mettre des coups, des coups forts et souvent des plus doux, des plus complexes, dépendant entièrement de son humeur au moment.

Ce qu’elle gagnait ne lui permettait à peine de se nourrir, s’habiller, elle vivait au jour le jour et souvent se surprenait à rêver.

the death of mariya, the birth of rosalia

Il y a cet homme qui vient la chercher.
Elle voyait dans ses yeux un avenir meilleur pour elle. Misha, deux syllabes, vague au cœur. Tant de confiance, tant d’attente portées sur un seul homme, l’homme de sa vie si l’on lui demande. Elle venait à peine d’avoir 19 ans lorsqu’il lui annonça qu’il serait disposé à la faire voyager en Amérique. Elle le prit pour une déclaration d’amour à ne pas prendre à la légère. Ses frères et sa mère la défendirent de le suivre mais quel ordre avait-elle à recevoir d’une folle et de trois cafards ? Laisser Misha s’en aller seul, la laissant derrière était inconcevable.

Alors comprenez que c’est par amour qu’elle embarqua.
Ignorant qu'en la vitesse d'un claquement de doigts,
Le rêve d'une vie se transformerait en horrible cauchemar.