what's the good of being good ? (amos)

Serpente autour de son bras des bracelet hors de prix, du Chanel fantaisie et pourtant mélancolie ventousée dans son regard, routine tragédie de son myocarde qui peine à ne pas rompre après tous ces rails. Silence sous les paupières fermées d’sa gueule cassée à forcer de consommer. Retient sa respiration un peu, beaucoup, longtemps, pour se sentir vivante et la tête qui tourne, titube déjà de l’ivresse de la vie jusqu’au bar, son bras miraculeusement vide, où ne s’y trouve que son Chanel mais personne à qui se coller. Et elle reste là, debout, le vent qui souffle de la porte d’entrée étouffe les battements de son coeur à l’agonie, qui crie ses maux dans la nuit. Ses pas funambules se perdent entre les bribes de conversation qui s’engouffrent peu à peu dans un coin de ses oreilles, les couleurs explosaient en une galaxie. Ecchymoses sur les murs et vrombissement incessant qui monte, d’une musique commerciale dont elle ne connaissait même pas l’air et ses paupières, qui, ce soir, ne sont même pas tatouées d’étoiles. Elle a juste l’ambre rayé Leia, aimerait trouvé quelqu’un pour la réparer, quelqu’un qui lui coud un manteau avec du rembourrage en papier bulle, pour qu’elle arrête le soir de se cogner contre les gens Leia parce que parfois, elle en a marre. Même si elle ne le chuchote qu’aux étoiles, qu’elles ne peuvent le lire que très discrètement sur ses lèvres bien trop colorées pour son âge. ça l’irrite, ça enveloppe sa chair de craquelures….elle a mal à l’âme. Mais ça passera, après quelques verres, quelques coups de reins, quelques pochons.

Et elle revoit, ce gars, de la dernière fois.
Et elle aimerait être sa malédiction
qui ronge la chair, corrode le sang.
Les veines qui s’effilochent tandis que le venin se répand et se mélange au tumulte de ses envies.
Toutes ses idées restent en suspens comme des astres dans son esprit…elle ne sait plus à quel nom elle répond face à lui, n’a plus vague souvenir des lettres accrochées les unes à côté des autres, ça illumine ses mensonges, ça ronge les tempêtes au fond de son être et tout ce qu’elle trouve à faire, c’est demander un shooter de Get 27 Vodka, parce que le Get, ce n’est pas assez fort et que la Vodka, c’est dégueulasse.

@amos lazaridis

elle a gravé son nom. quatre lettres. Quatre putains de lettre qui ne cesse de se répéter dans ton crâne, tourne en boucle comme ces vieux spots de pub qu’on voit à la télé. n o v a. Nova. Ça résonne, ça sonne loin, un gout de trop peu pour une nuit que t’aurais pu rendre magique, inoubliable. viens Nova, viens, je te rendrais la vie facile. viens Nova, viens, je te veux que pour moi. tu la veux. peu importe les liens d’amitié qui te lient à celui qui lui tenait le bras ce soir là, peu importe qu’elle soit destinée à un autre, marié, enchaîné, promise. peu importe si son cœur bat déjà pour un homme. toi, tu veux qu’il ne batte que pour toi. gamin trop capricieux, prêt à faire n'importe quelle crise pour l’avoir. nova, soit mon jouet. nova, tu ne sais rien d’elle, rien qu’un prénom, un visage tatoué dans ton âme, dans tes rêves et dans ta tête, une obsession qui te rend fou. tu te retournes sur chaque tête blonde, sur chaque visage de poupon, sur chaque déhanché qui pourrait être le sien. tu la cherches ta belle, dans tous les endroits que tu peux fréquenter durant ces derniers jours, dans les rues, les bars, et les hôtels. tu la cherches sans savoir ou la trouver, sans savoir si elle existe vraiment, ou si elle n’était que le mirage d’un désir ardent. et comme tu l’as rencontré ce soir là, par hasard, tu la retrouveras de la même manière, accoudé au bar du club 33. tu l’as tant cherché, tant espérer au détour d’une rue, pour finalement la retrouver là, au même endroit ou elle t’a quitté quelques nuits plutôt.
elle te voit. tu le sais quand ses grands yeux rencontrent les tiens, quand ton visage s’étire d’un sourire, t’approchant, prédateur. elle est l’agneau, et toi le loup. tu la boufferas. tu te poses-la, à ses côtés, assez près pour sentir les effluves d’un parfum qui remue ton âme, trop loin pour pouvoir sentir la chaleur de son corps qui pourrait réchauffer ton coeur. elle commande un shooter. “un deuxième”, que tu claques à l’intention du serveur, tes yeux qui se pose sur elle, l’observent. Est-ce que t’es réelle nova ? est ce que t’es bien là ? les shooter glisse jusqu’à vous, entre tes doigts, claquement des verres qui s’entrechoque. “nova…”, à ta beauté nova, à toi, à nous.

et leia elle ne sait pas, comment composer des poèmes sur l’amour, des chansons pot de paillette, des mots remplis de soleil, elle ne connait que les miettes, les tremblements de terre et les marasmes de sentiments noircis enfouis dans sa poitrine qui, parfois, peine à respirer de ce monde qui l’étouffe. pourtant leia, elle a déjà essayé, de conjuguer les êtres mais leia ce sont plutôt les ténèbres qui viennent susurrer près de son être, à son échine tous les maux qui émoussent son âme. tableau peinture rouge sang, dépeint son myocarde meurtri envenimé d’une violence écoeurante. danse macabre avec sa carne projetée comme offrande aux plus riches, vil serpent qui répand son venin sourire aux lèvres. belliciste hors-pair mais princesse pouilleuse, leia ne parvient à feinter les plus bourgeois avec ses attitudes gamine de pauvre.
« un deuxième. (…) nova… » nova, c’était donc ça. esquisse un sourire qui repeint les contours de son visage où elle semble presque rassurée d’être tombée sur lui, pourquoi, elle ne le savait pas, après tout elle ne le connaissait pas encore pourrait-il être le diable en personne qu’elle aurait pu lui vendre son âme à cause du voile qui se tisse face à ses yeux. manège bancal qui la charme, les visages qui se mettent à danser dans le décor, du temps qui avance petit à petit mais que leia sent se couper d’eux avec délectation. la bouche qui ne peut cacher son coeur qui bat (trop) vite lorsque le cliquetis des shooters s’élèvent entre eux. et à sa voix qui se briserait presque lorsque lorsqu’il prononce son prénom de substitution, à ses blessures en usure qu’elle aimerait déjà lui montrer…
« nous ne sommes pas à égalité, tu me rappelles ton prénom…? » prénom dont elle se souvenait assurément mais le fait de lui laisser croire qu’il était sans doute au même stade que tous ceux qu’elle fréquente ne la laissait pas de marbre. et leurs regards se croisent de ces deux humains à la dérive…qui voudras-tu être, le chasseur ou le chassé…? et la princesse qui voudrait laisser se commencer le jeu, es-tu prêt à jouer amos?

beauté miraculeuse qui se dessine devant toi, le doux tableau que tu espérais tant retrouver, le paysage qui s’éclaircit quand elle tourne un regard de poupée sur ton âme. Elle est là, bien réelle, toi qui à force de la chercher sans jamais la trouver avait émis l’idée qu’elle puisse n’être qu’un mirage. un fantasme que tu aurais idéalisé. une ombre que tu aurais imaginée. Une divinité inventée pour remplacer celle qui pourrit ton cœur depuis déjà trop longtemps, qui pourrait t’achever à tout moment, s’engager à un autre. mais la belle est bien réelle, sous tes yeux se dessine ses contours alors que tu t’approches d’elle, tes yeux la surplombent, ne la quitte pas. murmure son nom pour la saluer, attrape le shooter que le serveur vient de déposer devant vous, tintement de verre avant de le porter à tes lèvres. elle a ses grands yeux brumeux, t’imagine que ce n’est pas son premier shooter, l’observe en détail. l’ego se brise, les nerfs se crispent quand elle réclame ton prénom, prétextant ne pas être à égalité. ne se souviens-t-elle plus de toi ? réellement ? n’a-t-elle aucun souvenir de cette soirée, de la première fois où tes yeux ont rencontré les siens ? tu sens ta mâchoire se serrer alors que tu fais signe au serveur qui approche. tu commandes un scotch. sans glace. puis un verre de vodka. avec glace. la vodka pour elle. le scotch pour toi. sans lui laisser le choix. tu te tournes entièrement, le dos contre le bar, le regard qui ne la lâche pas. “vraiment ?”, un sourcil arqué, un rire nerveux alors que ta main caresse ta barbe, te penche vers elle, une main sur sa hanche, brise les barrières de la bienséance. un murmure à son oreille, ton souffle contre sa peau de porcelaine... “je peux pas croire que tu l’ait vraiment oublié…”, tu te retournes encore, claque le billet sur le contour quand les verres apparaissent, fais glisser le sien jusqu’à elle. le tien à tes lèvres. tu peux pas croire qu’elle ne se souvienne pas de toi, pas après ces regards, les paroles, les gestes. elle joue de toi Amos, elle veut te rendre fou. tu le sais bien. tu le vois bien. pourtant ça te contrarie, gosse pourri gâté qui ne supporte pas qu’on lui dise non, qu’on lui refuse quoi que ce soit. elle ne se souvient pas de ton prénom. soit. qu’il en soit ainsi. tu le tatoueras toi-même sur son cœur, sur son âme, et plus jamais elle ne l’oubliera. “qu’est-ce que tu fais la à boire toute seule Nova ?”, prononce son prénom avec plus d’application, de force. toi tu l’as pas oublié. toi tu l’oublieras par tu viens de lui montrer. Est-ce qu'elle est en train de gagner ?

« vraiment ? »
« je peux pas croire que tu l’aies vraiment oublié… » ça commence à l’amuser, leia, sent que le pion qu’elle avait déplacé était le bon, droit sur l’égo d’amos, elle aurait pu déclarer un point contre zéro pour elle, elle voulait prendre un peu d’avance, elle se doute qu’un jour, c’est elle qui (se) perdra. de cette relation qui deviendra alambiquée, de cette folie qui les habitera…lui qui s’en jouera, elle qui s’en mordra les doigts…et le corps qui tremble, les émotions tuméfiées qui brule dans sa trachée, inonde sa gorge de bon sens avorté. « et pourquoi mon cher, ça te ferait chier de te dire que pour une fois, tu es l’oublié? » nova joue, nova broie les étoiles dans ses yeux, asphyxie de son mal-être les papillons dans le ventre, répand son venin de vénus hadèsienne. se délecte presque de sentir la chaleur émanante d’amos, s’acharnerait bien dans un jeu sanglant, s’étoufferait bien en persistant...

« qu’est-ce que tu fais la à boire toute seule Nova ? » pourquoi leia…pourquoi tu passes ta vie à trainer ta carcasse dans les bars…leia elle attend toujours que quelqu’un vienne la mettre en couleur, un peu de fusain pour accentuer ses yeux, un peu de gouache pour raviver son âme…elle détonnait du paysage aux néons, baignée dans ces couleurs rougeoyantes, bleuâtres de sa peau qui se morcèle sous la lune qui se découvre lorsque la flamme de ses clopes craque sous ses doigts diaphanes. et les cordes de guitare qui s’entremêlent, embrassade de multiples cristaux, rythme fougueux qui chaloupe dans ses veines. pourquoi…l’appel du vide. le bruit sourd de la société saignant ses oreilles, éventrant son âme. ruisselle le sang des condamnés sur ses mains enfantines, peintes de noir. les phares des avenirs oubliés coincés dans ses prunelles cristallisées. douceur aride, douleur acide qui enlaidit son âme d’enfant pourri, d’enfant raté mais pas d’enfant gâté. les fissures de son masque qui menacent de s’écorcher comme leia qui s’écorchera inévitablement avec amos, elle s’accrochera, quand même. « je t’attendais. tu étais long. » regards indiscrets, myocardes paniqués, son mensonge valait mieux que la vérité, comment pouvait-elle lui dire qu’elle pratique la danse des corps mais ne donne jamais son coeur-douleur, que ses plaies sont tellement infectées à cause des blessures persistantes de ses parents qu’elle se cassait tous le soirs des morceaux d’épiderme contre les gens. comment conter ses entrevues fugaces avec des lèvres étrangères. comment pouvait-elle admettre qu’elle profitait des âmes errantes pour se remplir les fouilles et qu’elle ne s’habillait qu’avec les cadeaux de ses prétendants d’une nuit qui parfois voulaient l’être pour toute la vie. comment pouvait-elle confesser qu’elle préférait mourir ici que de rentrer tous les soirs chez elle, dans sa banlieue pourrie avec sa famille pourrie?
et dehors, auraient bien plu les larmes d’un ciel aussi morose que ne l’était leia et sa vie-dégâts.
les mûrs prétendaient qu’elle pouvait faire pleurer les démons alors nova,
lolita,
leia est là. pour continuer à communier avec son âme perverse, soir après soir. s’égarant un peu plus à chaque instant.
« et toi, t’as fait quoi depuis la dernière fois? » son prénom lui brûlait la langue mais elle ne voulait pas lui offrir ce plaisir, elle vida son verre d'un trait et le posa dans un bruit de tintement pour tourmenter les futurs amants.

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