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 Lights are on (ft. Orphée)

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Message Sujet: Lights are on (ft. Orphée)   Lights are on (ft. Orphée) Empty Mar 9 Mar - 11:02

lights are on
Orphée & Misha

« I said darling you know, darling you know I can't stay.  »

« P’têtre que tu devrais voir un psy. Nan mais j’vois à ta gueule c’que tu penses. Autre que ton père, j’veux dire. »
« Un putain de psy dans ma vie c’est suffisant. »
« Alors achète-toi une nouvelle caisse. J’dis toujours que pour pas que le flingueur se flingue, c’est bien d’anticiper les p’tites déprimes. »

Misha avait grogné subtilement sa désapprobation factice tout en dissimulant bien la reconnaissance qu’il nourrissait pour Aleksandr. Son comparse avait saisi dans l’attitude nouvelle du jeune Orlov une propension à se foutre de tout, plus qu’à l’accoutumée - et cela imposait un exercice passablement inhumain - et la disposition qu’il avait à creuser entre ses deux sourcils les rides des interrogations foireuses. Celles qui remettent tout en question, fouillent la chair jusqu’à l’introspection vive et douloureuse. L’opération à coeur ouvert ne s’était pas bien passée ; Misha avait beau tenter de se débattre dans ce marasme poisseux, y avait qu’à voir comment il s’épuisait à brasser de l’air enfoncé ainsi dans la boue jusqu’aux genoux. Aleks lui avait posé pléthore de questions avec la même empathie tranquille qu’Oprah Winfrey ; “J’te sens plus trop Misha. Avec tes soudaines préoccupations qui tirent des traits sur ta gueule. Ca se sent, quand tu parles à Grisha, que t’as foutrement envie de lui en mettre une. Et j’sais pas bien pourquoi, j’ai pas tout bien saisi. J’suis pas fin psychologue mais quand même, tu peux m’en parler, j’suis là”. A défaut de se confier, Misha avait opté pour la deuxième option et s’était rendu la tête la première au sein d’une concession Aston Martin. Le bonheur ne s’obtenait plus sur ordonnance, il se créditait à coup de belles mécaniques et de temps à autres de jolies filles aux airs de cruche.

Il n’avait pas prévu cependant, dans son agenda d’analyses autocritiques et d’introspection éreintantes, d’y caler une foutue nostalgie éveillée à la lecture d’un sms. Orphée lui avait empoigné le coeur par ses mots justes et spontanés, de ce vocable que Misha n’employait jamais ; "tu me manques", assurait-elle. Et il n’avait pas bien su pourquoi son myocarde avait joué du tambour battant, entre la douleur et l’excitation, à l’évocation de cette belle confidence. Il était foutrement infoutu de lui clamer en retour les mêmes aveux. Par pudeur essentiellement, par instinct de protection notamment. Si j’retombe la tête la première dans cette histoire, c’est sûr qu’elle en sortira pas indemne. Là encore, Misha avait fini par s’interroger sur la finalité de son avenir, destiné à mater des putains et gouverner seul auprès de son père sur un empire de crasse humaine. Et c’était pas tant l’éthique mise à mal qui le faisait tanguer, sinon la conviction que son père, possessif et peut-être bien jaloux, les écartait toutes à grand renfort de justifications troubles que Misha se devait de comprendre.

Après quelques échanges basés sur une détermination toute relative, Misha avait fini par se laisser convaincre. Il n’avait pas été ardu, par ailleurs, de le décider à sauter dans sa nouvelle voiture rutilante afin de la rejoindre. "Juste pour ce soir", avait-il répondu. Ca avait sonné comme une concession, à défaut de ne pas savoir rester sur ses positions branlantes. Alors, lorsqu’il s’est pointé devant la porte de la maison ceinturée de bigognes roses, il a hésité quelque peu avant d’y toquer. Parce qu’il avait pressenti au-delà de l’embrasure, par-delà les murs épais, les tensions de chair et de désir qui pouvaient s’y jouer. Néanmoins les aboiement du clébard ayant senti la présence de son comparse tout aussi cabot acheva de le faire frapper à la porte.

Il s’est senti con lorsqu’elle lui a souri, un peu faiblard sur les rotules mais le dos puissant et ouvert. Un rictus en retour, d’assurance pleine et belle, ce qu’il faut pour toujours faire bonne figure. « T’as l’air d’aller bien. » Misha s’en est réjoui, naïvement, comme un souffle de soulagement noyant ses poumons. Peut-être un peu vite.


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Elle reprend les cours de fac, reconversion, elle bifurque et rejoint les livres de contes et d'histoire.

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Message Sujet: Re: Lights are on (ft. Orphée)   Lights are on (ft. Orphée) Empty Mer 10 Mar - 14:03


Lights are on
Un songe au goût d'alcool. Un songe lourd de sang ; d'un sang  épais comme une boue. Alors le gisant attend que se délie ce songe, que s'allège et se calme son sang, et que le ciel et la terre coordonnent à nouveau leurs mouvements.

  Elle rêve d'orangers fleurissant sous le soleil d'un paradis, le chant des merles et l'eau tout autour d'elle, elle rêve de couleur, allongée sur l'herbe encore froide d'un hiver près du lac jouxtant sa maison. A quelques kilomètres vite rompu par sa bicyclette la jeune créature quitte les sentiers de la normalité afin de se reposer de l'ennui de la banalité. Il y a dans son esprit les souvenirs ardents de la tristesse, le visage de l'amant disparu de son regard, de sa tendresse, quand il la prenait dans ses bras, quand elle s'enfouissait sous sa protection, quand elle profitait de sa douceur. Il y a dans l'esprit le mugissement et l'incompréhension de la rupture, l'oubli de la chute. Parfois, je me demande si elle existait cette raison, je me souviens des pleurs quand tu es parti, et j'ai hurler ma détresse de retrouver cette chère amie qui m'attendait et que je ne désirais pas, dans ton sillage tu as laissé ton emprunte dans mon cœur toujours battant pour toi. Elle a décidé de voyager parmi les émeraudes, ce vert reprenant ses teintes merveilleuses, flamboyant une renaissance. Parmi la flore, près de l'eau, Orphée s'octroie ces moments de plaisir dans le bruissement des pattes de velours, cette existence foisonnant les mystères d'une nature apaisée par sa naissance. Tout respire l'effervescence d'un futur et l'enfant se berce des espoirs illuminés de joie. Néanmoins règne l'ombre d'une absence qu'elle souhaite présence, elle retire son téléphone de sa poche. Hésite une seconde. Avant de former cette unique phrase, lueur d'un sentiment qui ne passe pas dans l'outre tombe d'un oubli. Tu me manques. Sa vérité comme parure à chacune de ses actions, à chacun de ses mouvements. Je veux te voir. Ce soir. Car tu n'illumines plus mes nuits et que je bois la lie de l'effroi lorsque je tente de m'endormir mais il est trop tard et je ne dors pas, je me morfonds, apeuré, recroquevillée sur mon matelas, près de Mercure qui ne peut assurer ma protection. Sous le soleil éblouissant d'un midi de mars, nous apercevons la silhouette fugitive et extatique d'une fillette pédalant rapidement pour retrouver sa maisonnette à préparer pour le retour du prince. 

Mais il y a dans son sourire et sa voix grave une distance qu'elle ne connaît pas, et cela, se dit-elle, semble normal, puisque je ne suis pas sa petite amie se morigéne-t-elle. Elle a vu la nouvelle voiture rutilante de rouge se garer près des bégonias, elle a entendu l'aboiement de Mercure, elle s'est arrêtée, stoppée dans son élan juste devant lui et n'a rien su dire. Elle le contemple alors, comme contemplerait Guenièvre son Lancelot avant de se remémorer que le désir n'est plus, il faudrait qu'il disparaisse de mes passions pour toi, je ne saurai certainement les maintenir quand tu me dis que j'ai l'air d'aller bien. Tu te fourvoies. Je jouerai l'art de la joie pour ne pas t'inquiéter. Ainsi l'enfant sourit-elle péniblement, dans ses pupilles se noient les gestes qu'elle avait pour lui, qu'elle gardait pour lui.  « T'as vu ! Mercure t'attend depuis que tu es parti la dernière fois ! Je crois qu'il en a un peu marre de moi. » Il aimerait sentir l'haleine de Iouri son ami et j'aimerai sentir tes bras autour de moi. Se dirigeant dans la cuisine éclairée des rubans de soleil, elle récupère une pomme dont elle déguste une bouchée, sort les cookies du four avant de s'adosser sur le plan de travail, de sourire une nouvelle fois, authentique quand elle l’admire. Les mots lui manquent pour s’exprimer, elle, qui jamais n’hésite à parler, elle qui maniait le langage et les belles phrases comme une peau d’âne, sûre d’elle quand elle esquissait ses amours, quand elle les partageait. Elle souhaiterait lui dire qu’elle l’aime toujours, que son sang s’émeut près de lui, qu’elle se sent bien près de lui, qu’elle n’aimerait pas qu’il parte loin d’elle. Et, dans le silence recueillant, Orphée ne sait plus ce qu’ils deviendront. Quand elle l’avait quitté, quand elle avait retrouvé sa maison, elle ne croyait pas à la séparation définitive, elle rêvait des lendemains heureux, des baisers, des discussions, des taquineries, tout ce qui construisait leur lien, un lien noué de tendresse, de douceur. Misha a pris ses distances, et cela lui crève les yeux à l’instant où le mutisme s’empare des cloisons. Rompre la cruauté du changement semble nécessaire, voir obligatoire, mais Orphée ne sait plus, perdue. C’est soudain cette prise de conscience, celle qui chuchote qu’il n’y aura pas les belles promesses des retrouvailles, d’un baiser exquis sur les lèvres.  « Et toi Misha ? Tu vas bien ? » Orphée s’adaptera à la métamorphose du garçon, subira la réserve et la pudeur, brûlera à l’intérieur d’elle-même en priant les dieux de ne pas faillir face à lui. 


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Message Sujet: Re: Lights are on (ft. Orphée)   Lights are on (ft. Orphée) Empty Ven 12 Mar - 14:37

lights are on
Orphée & Misha

« I said darling you know, darling you know I can't stay.  »

Ca se voit, à leurs trognes figées dans l’albâtre de leurs sourires un peu factices, qu’ils ne parviennent pas à effacer les marques secrètes de leurs souvenirs encore brûlants. Misha a intercepté dans l’inaction de son corps frêle tous les gestes perdus, bien contrits dans ses prunelles et lui raidissant fort la nuque. Il a saisi le spleen dormant sous la paupière, niché sous les palabres faussement enjouées. Extraire l’absence de l’autre de leurs os, de leurs peaux, de leurs synapses, s’avérait être un exercice ardu sinon vain. Alors Misha l’a suivie dans l’antre de la sinistre masure, avalé par les fantômes envieux de se rappeler à eux et se pressant contre les murs, jusque dans la cuisine où le seul bruit sourd d’une grille posée sur le plan de travail vient rompre les courtines de leur silence abyssal. Le calme est retombé comme une volée de poussière, a niché entre eux la gêne des retrouvailles pudiques. C’est qu’ils ne savaient plus y faire, sans la tendresse des gestes ni l’érotisme de leurs parfums. Dissimuler la peine et l’absence a cousu le fil blanc de la continence sentimentale sur leurs lèvres scellées, laissant parler les corps plutôt que les plaidoyers. Ainsi Misha a déployé sa main vers un biscuit encore chaud,  y a mordu à pleines dents, les épaules lestes et le corps souples, l’envergure d’un albatros. Ici, partout, c’est chez moi, semble-t-il vociférer à travers sa désinvolture naturelle. « Et toi Misha ? Tu vas bien ? » Un haussement d’épaules corrobore le flegme comme la négation sans qu’il n’extirpe un mot de son gosier. La bouche pleine est un luxe, la mastication salvatrice ; ainsi le jeune homme s’emploie-t-il à demeurer silencieux, parce qu’il le souhaite, et l’excuse de la bienséance lui permet de ne pas à avoir ouvrir la gueule.

Mais le mutisme perdure et s’installe, il ankylose les corps, bande les nuques froides. Les regards s’entrelacent, se perdent au sol puis se percutent à nouveau, brièvement. Enfin Misha consent à parler, de force, sous la contrainte de leurs aphasies tenaces. Ne pas la laisser se noyer dans la gêne ni consentir à voir l’embarras creuser sa niche. Misha avale sa dernière bouchée comme il se confie : « J’ai décidé de r’prendre mes études. J’sais pas si tu te souviens mais il me restait qu’un stage à faire, pour valider mon année. Bah voilà j’ai trouvé. » Ce haussement d’épaules à nouveau, singulier, signe l’aisance naturelle bien qu’écornée par la propension qu’a Misha à se dissimuler derrière. Arborer la désinvolture pour ne pas avoir à subir leurs contrariétés. « Chez ton copain là, Dante Morante. Il a bien voulu d’moi. Pourtant, c’est lui qui m’a jugé quand j’avais quinze piges. » Ce qu’il déploie si confortablement, sans grande peine ni verre pilé lui écorchant la trachée, c’est un aveu qui roule sous la langue. Comme une caution de confiance.
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Message Sujet: Re: Lights are on (ft. Orphée)   Lights are on (ft. Orphée) Empty Lun 22 Mar - 9:02


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Un songe au goût d'alcool. Un songe lourd de sang ; d'un sang  épais comme une boue. Alors le gisant attend que se délie ce songe, que s'allège et se calme son sang, et que le ciel et la terre coordonnent à nouveau leurs mouvements.

  Mais elle ne peut pas, suivre la froideur de son corps, cette froideur qu’elle ne connaît pas, de feu et de braise, ses émotions s’enlacent dans l’amour et la pureté, dans la sincérité de ses mots qu’elle déploie. C’est la première fois qu’elle semble si timide devant quelqu’un, à raison puisque l’homme qui a pénétré ces murs représente un sens, une âme, des souvenirs, joyeux, puissants, qu’ils étaient beaux quand ils s’embrassaient à l’orée de la nuit, quand ils se recueillaient à minuit, elle se souvient de ses rires, et de son silence qui disait tout ce qu’il ne voulait pas dire. Orphée a serré ses doigts tendus dans ses poches, elle a remarqué la gêne qui musèle son cerveau, sa spontanéité. Elle l’observe absorbée par le constat ; c’est fou comme sa panique et son angoisse ont disparu dès qu’il a foulé le sol de son carrelage. Il était bien ce phare éclairant ses nuits, celui apparu de nul part, porteur d’un flambeau de renaissance. Elle s’était sentie renaître dans ses bras, grandir dans ses bras, avec lui elle s’était prise d’espérance et de courage à affronter les monstres qui criaillaient dans ses abîmes, la figure de son frère s’était peu à peu apaisée. Et tout s’était effondré lorsqu’ils s’étaient séparés. Elle a beau tenté de comprendre, paraître la plus ouverte possible, parfois, la colère s’empare de son sein, étouffe les veines. Il croque dans le cookie, à l’aise dans la cuisine toujours bien manucurée, seule pièce dont Orphée fait des efforts pour nettoyer, frotter le sang qui n’existe plus mais qu’elle aperçoit encore. Et il lui parle de son stage, d’un prénom qu’elle connaît et qu’elle côtoie encore par texto. Quand l’insomnie l’éprouve, elle s’adresse à Dante Morante trouvant toujours des paroles lucides qui, paradoxalement, l’emportent vers la rationalité, vers la guérison. Il lui donne à penser des horizons lointains et inaperçus, fouiller dans la forêt profonde de ses peines.  « Tu vas apprendre beaucoup avec lui ! » s’exclame-t-elle enfin – ainsi le désir de voir le bonheur de Misha ne s’est pas estompé.

Elle joue avec ses confettis de serviette qu’elle a arraché tout le long de ces retrouvailles désenchantées, pour maîtriser cette envie puissante de le serrer tout contre son coeur, sent le, mon coeur, sent comme il bat pour toi. Elle s’est assise sur le tabouret de bar, le corps penché vers le bas puisque tout, en ce moment, l’entraîne là-bas. En enfer plus que dans la lumière, un lit de ténèbre, d’ébène et de substance de sanglots. Elle se force à ne plus rien dire de ce qu’elle ressent, n’a même pas repris les lignes de ses carnets illustrés par de belles couvertures, des carnets dont elle remplissait les pages aux moments cruels où le flot de ses frustrations, de ses courroux créaient le besoin de hurler dans son intime. Elle n’a pas le courage de féliciter Misha. Et cela la culpabilise, cette pointe d’envie dans le coeur, une minuscule mais réelle, cette lame qui titille la comparaison, lui il se relève… Elle secoue la tête, plante ses agates de bleu calme dans celles océaniques de son aimé. Elle y lit une douleur fracassante, bouleversante, bien cachée sous les décombres de son énervement. Alors elle regarde ce corps de muscles tout aussi tendus, ce corps d’esthète tout aussi rigide, pétrifié par les tourments. Orphée tend ses doigts vers ceux de Misha, les possède doucement, une tendresse qu’elle a toujours eu pour lui, dans un désir d’aimer et de consoler l’âme pétrie de doutes, celle d’un petit garçon derrière le grand homme protecteur. Elle se permet enfin de lui révéler ce qu’elle est, cette éponge empathique sentant bien que, sous les sourires factices se cachent les dérives.  « Tu me manques. Ce n’était pas une phrase vide pour te faire venir. Tu me manques comme personne ne m’a jamais manqué de toute ma vie. » Elle a le don de l’exagération de l’enfance pour exprimer ce qui oppresse son esprit, ces désirs de le revoir. Elle a cependant goûté à la pomme d’or de l’amour nimbé de ces détails si touchants qui forge un couple dans la longueur. Tué le couple, par les effrois et le passif, par les traumatismes et ces voiles rendant captifs. Le chaton détruit, inconscient, cet instant d’aveu, se frotte en ronronnant sur le nez de la Orphée qui se lève afin de lui ouvrir le robinet. Un rire lui échappe quand elle pense à ses rêves et les serpents qui mugissent et sifflent.  « J’ai rêvé de toi et de robinet cette nuit. C’est un symbole phallique et d’érotisme. J’ai toujours envie de toi. Je crois même que j’ai encore plus envie de toi maintenant, puisque nous sommes séparés et que le manque creuse son nid et ne me fout pas la paix. » De dos pour ne lui offrir que sa voix, Orphée a pris d’assaut son chaton contre sa poitrine, se berçant du courage de ses ronronnements. Elle se plaît à penser que ces confessions la miroitent elle, le pas dans l’adultisme et la candeur prégnante de l’enfance.  


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Message Sujet: Re: Lights are on (ft. Orphée)   Lights are on (ft. Orphée) Empty Mer 24 Mar - 10:21

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Orphée & Misha

« I said darling you know, darling you know I can't stay.  »

Le silence a planté les crocs dans leurs jugulaires, les a envenimé de gêne. C’est qu’ils tentent, pourtant, de briser l’insonorité en instaurant le dialogue. ‘Et comment vas-tu, est-ce que tu te remets sans moi, montre-moi bien comment t’arrives à me mentir quand tu dis que t’avances et que j’fais du surplace’. Misha a tenté la vaine expérience, un peu légère, de lui exposer ses maigres projets de vie. Extérieurement, le jeune homme a l’air de bien saisir sa vie comme il faut, sans possibilité qu’elle n’en réchappe. Il a dessiné les pourtours d’un avenir, diplôme en main, en évoquant la perspective d’un stage devant le propulser dans la vie active. Mais comme il dissimule - et comme il le fait si bien - ces tourments de l’âme et de l’esprit, cette morale tuméfiée par la raison, ce combat de chaque instant se fracassant tout contre son crâne. Misha ne sait plus rien. Ni de comment il doit vivre, croire, exister. Il a planté les graines du doute dans la terre poisseuse de ses activités crasses, en a voulu au père et au système. Il s’est posé la question, ni l’espace d’un instant ni d’un battement de cils mais bien plus encore, s’il demeurait capable de se défaire du joug de la Romashka tout en esquivant les balles. Est-ce que ça vaudrait l’coup de troquer sa vie contre les bras d’Orphée, ne serait-ce que pour quelques jours ? Probablement. Hélas, Misha n’est pas suicidaire. Alors il demeure, et fait endurer sa sale humeur aux hommes de la Romashka et aux putains, s’embourbant plus encore dans la cruauté qu’on attendit de lui. Sa rage, son courroux comme son sentiment d’injustice ont activé les rouages inverses de son objectif premier ; se rebeller contre le père a amorcé sa prise d’initiative. Et ça a foutrement bien allumé la flamme de la fierté dans la pupille de Grisha, lorsqu’il a lorgné sur le fils abattant ses foudres sur autrui, jugulant les catins.  « Tu vas apprendre beaucoup avec lui ! » Et c’est qu’elle tente, comme elle le peut, de balafrer leur gêne d’autant de fausse spontanéité. Misha ne pipe mot. Mais ça se voit, comme Orphée gratte le tréfonds de sa gorge à la recherche d’un peu de soleil terne. Alors il sourit, et à l’instar de son interlocutrice, se force même un peu.

Il a gardé cette manie de l’observer en biais, toujours discrètement, s’assurer que sa pupille protectrice agirait comme un paratonnerre. A l’observer déchirer nerveusement le papier de la serviette qu’elle entortille entre les doigts, Misha s’est abstenu de tout commentaire. Il s’est senti coupable et, comme tout repenti répréhensible, a détourné le regard. Comme c’est injuste pourtant, cette distance imposée par la figure du père, par le système oppressif, par la connerie qu’il a eue à foutre un pied dans la mafia. Et c’est pas tant qu’il regrette pourtant, de comment Grisha l’a élevé, éduqué et choyé. C’est qu’il se fustige de ne pas avoir vu ce putain de foutoir arriver. Dès le début, sans doute, Misha n’aurait pas du céder aux avances de la jeune fille, considérant toujours son âge primesautier, sa fraîcheur naturelle et son innocence qu’il s’efforce encore de protéger. Il n’aurait pas du, l’inviter chez lui un après-midi d’automne. Ni lui ouvrir ses draps, ses bras, et tout ce qui fut imputable à leur vol plané. Ce constat lui prend aux tripes, comme un pic de douleur, l’enjoint à partir derechef. Misha s’est ainsi cambré, il a amorcé le geste de la fuite qu’elle endigue soudain de ses mains. Orphée a serré tendrement ses doigts, comme un aveu de peur quant à un possible adieu, et lui a dit les beaux mots. "Tu me manques", à l’orée de ses lèvres rubis. Et comme ça l’a foutrement perturbé de songer à la même chose sans parvenir à le lui confier en retour. Misha s’est contenté de plonger ses yeux dans les siens, comme un coup de poignard dans l’eau. C’est qu’il aimerait lui confesser qu’elle lui manque aussi, que y a plus rien qui va, ni en dedans ni en dehors. Son âme est en chantier et son cerveau est un putain de bordel. Sa vie, un foutu capharnaüm. Il scelle pourtant les lèvres, se refuse à cet aveu. Ni par pudeur ni par fierté, mais parce qu’il lutte pour ne pas faire marche arrière. C’est pour toi que j’le fais et j’sais bien que t’as pas idée de combien ça me coûte de ne rien te dire. J’ai cloué ma langue au pilori de mes ignominies mafieuses. Paraît qu’on appelle ça ‘ la rançon de la gloire’. Moi j’appelle ça une putain de remise en question.

Puis elle lui a tourné le dos, pour mieux lui léguer d’un ton évasif, toute la spontanéité qui l’avait tant charmé. Misha se souvient de leur première rencontre et cette gamine au teint de lait qui lui faisait du rentre dedans. « T’es une sacrée gonzesse, toi. T’as peur de rien. », qu’il s’entend encore lui dire, entre l’amusement et le trouble, comme un écho lointain. Orphée de nouveau, lui confie ses désirs et sa flamme, dans un petit rire jeune et frais. Misha a braqué sur ses omoplates la puissance de sa réflexion, sa pupille un peu triste. Ne pas faire machine arrière, même si les corps s’attirent, se cherchent, et que les langues se dénouent. Ne rien concéder, pas même un soupir chaud, un râle d’envie, une caresse suggestive. Y a pourtant bien ce myocarde qui bat son poitrail d’autant de désirs qu’il jugule lorsqu’enfin il se lève sans un mot. Misha s’est glissé derrière son dos et lui a enlacé tendrement, un peu fort même, la taille comme une dernière étreinte. La joue posée sur la tempe, il a fermé les yeux lorsqu’il a humé son parfum. Encore, toujours le même, ce parfum fidèle à ses souvenirs. J’sais bien que j’te l’ai déjà dit, mais : « J’aurais aimé que ça se passe autrement. Que j’te garde près de moi, tu sais. J’sais bien que j’ai l’air de m’en remettre mais tu peux pas savoir de comment j’ai déjà la haine de te savoir un jour avec quelqu’un d’autre. » D’autres draps que les nôtres, et t’imaginer te cambrer de plaisir sous d’autres doigts, d’autres caresses, d’autres baisers Tu t’rappelles, de notre première fois ? Moi, j’m’en souviens encore, de la beauté de tes courbes et de la vibration de tes soupirs, de comment tu goûtes et de comment tu respires lorsque la petite mort t’habite. « Mais j’peux pas revenir en arrière. J’peux pas, mais tout ira bien, c’est promis. » Il a resserré un peu plus la taille, comme une étreinte à l’amertume.

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Message Sujet: Re: Lights are on (ft. Orphée)   Lights are on (ft. Orphée) Empty Mer 24 Mar - 21:13


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Un songe au goût d'alcool. Un songe lourd de sang ; d'un sang  épais comme une boue. Alors le gisant attend que se délie ce songe, que s'allège et se calme son sang, et que le ciel et la terre coordonnent à nouveau leurs mouvements.

  On ne s’habille pas de joie lorsqu’on affronte la tristesse, on ne se vêt pas de bonheur lorsqu’on trimballe la détresse, d’une rupture, synonyme de choc et de déni. Orphée, ses mains baignées dans l’eau de l’évier, voit ses larmes couler, des fines gouttes de pluie signe d’une fin, elle gardera bien ses souvenirs cadenassés la journée quand elle sourira aux autres, prétendant que ce n’est rien, et rouvrira la boite lorsqu’elle sera allongée sur le lit, attendant le sommeil. On aimerait bien détruire les cloisons qui fabriquent des obstacles sans compréhension, laissant l’homme loin vers le large de la compassion et près de la colère, de la vengeance. Les phrases de certaines réveillent la méchanceté enfouie car elle est humaine quand on perd quelqu’un, on aimerait lui hurler qu’il n’est plus rien pour nous, mentir alors, puisqu’il était tout. Mais Orphée n’a jamais eu ce genre de comportement, bien sûr, elle a le trou au coeur quand elle croit qu’elle n’était pas grand-chose pour Misha, quand il lui raconte qu’il a enfin trouvé un stage, cela la renvoie inexorablement vers sa situation, le rien, de sa situation. Ses pensées s’arrêtent quand elle sent les deux bras forts et musclés, ces bras qu’elle connaît, qu’elle chérie, qui la serrent tendrement contre son torse et pose sa tête sur ses tempes. Elle sent ses cheveux auburn sur ses joues, elle hume son odeur, respire sa perdition, des effluves de nostalgie. Par cette étreinte, elle sait que la chute était obligatoire, que ses raisons les dépassait tous deux, elle pressent l’urgence d’un moment qu’il fallait casser pour… pour quoi ? Les mémoires enfouies se réveillent, c’est l’odeur du pain chaud que l’on sort du four, des éclats de rire, c’est les bruissements des casseroles et les taquineries, les gestes physiques porteurs de promesses d’embrassade et de câlins au fond du lit quand les cookies sont cuits. Il la serrait dans ses bras quand elle cuisinait et cela la ravissait. De ce qu’il avoue en chuchotant, le ton grave et rauque d’une dentelle masculine, Orphée semble réceptive, elle pleure encore par soulagement. C’est qu’il ne l’oubliera pas. C’est qu’il ne la confinera pas loin de lui. Salvateurs, rédempteurs, les mots se glissent dans l’âme un peu apaisée, un peu abîmée tout de même.

 « C’est pas prêt d’arriver. Je sais pas comment faire avec les hommes. Ils me font un peu peur depuis que tu m’as sauvé des décombres. Il y a bien que toi en qui j’ai confiance et que je désire. » Orphée retrouve sa spontanéité enfantine, celle pour qui elle a choisi de se construire, elle a tissé des robes de candeur qu’elle a enfilé sur son corps, dans sa tête. Elle révèle ses vérités comme partage absolu à l’être aimé, c’est qu’il doit savoir qu’il est important pour elle, qu’elle l’accepte comme il est, qu’elle accepte la rupture. Elle a lié ses mains aux siennes pour perdurer la caresse.  « Alors nous laisserons filer le temps, et nous construirons autre chose. Quelque chose à nous, comme on l’a toujours fait. » Rien n’est figé, tout se transforme, elle se souvient des essais de psychologie qu’elle devait lire pour ses cours, pour elle aussi, ces analyses perspicaces sur la fiabilité du temps, sur l’inconscient qui se prélassait dans les heures et les mois pour fabriquer du nouveau. Elle se souvient qu’une rupture qui entraîne le deuil n’est pas une fin, qu’elle y laisse des empruntes, et, de ces empruntes elle érigera un temple.  « C’est pas tant le fait que je veuille t’avoir chaque soir pour moi, c’est le fait que je n’ai pas compris. J’ai pensé à tes dernières paroles, quand tu m’as confié que tu avais tendance à tout bousiller de tes relations amoureuses. Mais il y a autre chose Misha. » De ces raisons obscures, qui lui échappent et la frustrent, Orphée a développé des hypothèses dans son journal, elle a écrit des centaines de lignes afin de purger le mal.  « Tu n’es pas obligé de me dire, mais j’ai besoin de comprendre. Si notre rupture est nécessaire et qu’elle nous échappe totalement, je veux dire, les tenants et les aboutissants, embrasse moi sur la joue. Alors je me sentirai plus rassurée. Parce que tu m’auras donné un semblant de réponse à ce qui me hante chaque nuit. » Cette sensation d’une tragédie puisque rien n’avait de sens.  « Il faut que je construise mon sens à ces ruines, tu sais, ces souvenirs de nous que je choie. C’est plus que ça, c’est toi, toi qui m’a sauvé et a éclairé ma nuit que je pensais éternelle. Je t’aime et je t’aimerai toujours. » Et les mots se durcissent dans le silence du crépuscule naissant. Ils durcissent tel un diamant d’amour. Orphée s’est perdue dans les tréfonds de son inconscient qui dévoile ses candeurs et la promesse d’un Eden.  « Du moment que tu es là, près de moi, une fois par mois, une fois par an, je ne sais pas, je me sentirai en vie et prête à combattre avec mes maigres poings. C’est pas une question de couple mon besoin de toi. C’est une question de survie. Ça dépasse la compréhension humaine, moi même je ne comprends pas bien. Mais je sais, je sais, que j’ai besoin de toi. Parce que tu me protèges des horreurs. Alors disons que nous ne sommes plus ensemble, ça me convient, mais que l’on sera toujours là, l’un pour l’autre. Et cela, c’est beaucoup plus important qu’une histoire de couple. » dit-elle, sans respirer mais en serrant bien fort les bras qui l’étreignent et ne la lâchent pas.  


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Message Sujet: Re: Lights are on (ft. Orphée)   Lights are on (ft. Orphée) Empty Ven 26 Mar - 13:53

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Orphée & Misha

« I said darling you know, darling you know I can't stay.  »

Lorsqu’elle a confié de nouveau sa peur ineffable des hommes et de leur phallocratie, Misha a opiné légèrement du chef comme un rappel à ses cauchemars. Il s’est senti un peu gauche de lui conférer ainsi ses petites peurs égotiques ; qu’elle recouvre d’autres draps, se cambre sous d’autres langues, se languit d’autres caresses. Misha n’a jamais oublié pourtant les assauts d’une virilité postiche propices à la masculinité toxique qu’endura Orphée, il n’a jamais minimisé les traumas, ne les a jamais sous-estimés. Mais il a endormi ses anxiétés sous les acquis de conscience ; si je l’emmène voir les étoiles, ou si j’lui souffle que tout ira bien, peut-être bien que ça va se tasser un peu. Au final et avec le recul, sans doute, qu’il a oublié. De comment elle tremble et de comment elle angoisse à l’évocation du pronom masculin, pronom que Misha ne peut conspuer puisqu’il est il. Puisque y a rien à faire ; cette toxicité lui colle à la peau, imprègne ses vêtements, ses cheveux, ses poumons. Misha fait partie intégrante du sale système et a foutu Orphée dans ce marasme à pieds joints jusqu’au cou. Fallait bien qu’il l’en extirpe, d’une manière ou d’une autre. Et ne jamais lui concéder la vérité, le pourquoi de cette rupture. Se reposer sur les derniers bastions poussiéreux fondés sur sa peur de l’abandon ; “j’t’avais dit que je foutais tout en l’air.” Cette fois-ci pourtant, Misha avait construit les fortifications, érigé les égides, édifié les escarpes afin de fournir à Orphée les derniers retranchements d’une sécurité relative. Il n’avait rien foutu en l’air, il avait bâti. Ces apories de mots, de gestes, d’attitude, Orphée les a déjà saisis au vol : « Mais il y a autre chose Misha. »

Il a serré fort la mâchoire, sans trop savoir pourquoi. Le dépit, la rage, le chagrin, un imbroglio de sentiments semblable à une fourmilière. Impossible à classifier, encore moins à dénouer. Orphée a usé de ses beaux mots et de ses frêles émois pour se confier encore, et comme il l’a senti, ce souffle de soulagement la traversant alors. Comme l’on confie ses repentances et qu’on se défait des sacs lourds des angoisses, ça délasse les épaules, relaxe la langue. Ce je t’aime lui a foutu un coup. Un coup dans l’estomac, uppercut mal placé attisant plus encore sa rage envers son père, le fautif. Son courroux à l’encontre de lui-même, le complice. "Ca dépasse la compréhension humaine", de ce qu’elle en dit, et si seulement elle savait, comme elle a raison. Misha enfin, emplit ses poumons d’un nouveau souffle et, comme il s’apprête à parler, dépose un baiser sur sa joue mouillée. Parce que notre rupture est nécessaire et qu’elle nous échappe totalement. « On sera toujours là l'un pour l’autre. » qu’il argue, reprenant ses propos. « Et j’te promets que tu peux toujours m’appeler, me demander de venir à n’importe quelle heure, je s’rai là. Je viendrai, dès que tu me le demanderas. » A l’échelle de leurs souvenirs, c’est pas grand chose. Mais c’est déjà suffisant, que cette promesse perle sur ses lèvres, pour que Misha s’exécute dès lors qu’elle en éprouvera le besoin.
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Message Sujet: Re: Lights are on (ft. Orphée)   Lights are on (ft. Orphée) Empty Dim 28 Mar - 19:17


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Un songe au goût d'alcool. Un songe lourd de sang ; d'un sang  épais comme une boue. Alors le gisant attend que se délie ce songe, que s'allège et se calme son sang, et que le ciel et la terre coordonnent à nouveau leurs mouvements.

  Les errances des souvenirs appelées par le baiser laissent une béance dans le creux de l’estomac, il se contracte, se tord face aux pensées de conscience jaillissantes, Grisha, c’est Grisha. Ce prénom apparaît, marque la détresse d’une nuit floue mais la boite s’est ouverte, les émotions, les odeurs, la voix, le souffle rauque, les gémissements de lui, la douleur, elle se grave dans l’état frissonnant de la jeune fille qui ramasse une à une ses perles de larmes, sans sourire, un mensonge pour expliquer la pluie, encore, des agonies. C’est que j’ai du mal à me faire à ton absence. C’est vrai, chaque soir, elle s’est inventée un nouveau rituel, elle allume la boite à musique offerte pour son anniversaire, sur sa table de chevet, pense à lui. Mais elle pleure surtout pour la mémoire revenue, dont elle ne veut pas. Mais peut-être que c’est juste un film. Ça se trouve, c’est juste moi. Ça n’existe pas. C’était qu’une nuit dans ma vie, et je suis méchante parce que je n’habite plus chez Grisha et que personne ne me protège. Elle tente bien de se raisonner, d’abattre les images – agenouillée, ses genoux sur la moquette de neige, l’âme groggy, il y avait cependant un non se cachant dans la gorge abusée. Elle se tourne, reprend ses bras, l’enserre dans les siens si frêles, si fragiles, si maigres. Misha a les paroles salvatrices, des promesses d’Eden, toujours enfermées dans ses boites d’or qu’elle ressort avant de s’endormir, pour imaginer des paysages de douceur, pour se tisser des cocons d’espérance, elle pense à lui. Elle n’a rien dit, elle s’est repliée sur elle même, en proie aux avalanches de révélation qui commençaient à germer dans le creux de ses angoisses, se rajoutant aux terribles échos de son vécu. Paradoxalement, elle a senti l’apaisement, le soulagement, au bout de son coeur, comme une respiration nouvelle que rien n’allait se figer quant à sa relation avec Misha, rien n’était détruit. Orphée est montée dans la chambre de son frère, elle a changé les draps, lui a dit qu’il dormirait là, que ça la rassurerait, qu’elle risquait aussi de venir vers minuit, se blottir contre lui parce que c’était avec lui qu’elle dormait bien. Tu éclaires mes nuits et je peux dormir en paix sans les ombres qui m’oppressent et m’égarent. Elle ne l’a pas embrassé comme elle le faisait, comme elle aimerait le faire, comprenant enfin qu’il fallait du temps pour exprimer le désir bruissant de lui. Alors elle a bien enfermé ses fantasmes, ce souhait brûlant de ne faire qu’un, avant d’appeler Mercure et de disparaître dans sa chambre. Elle est bien revenue vers une heure du matin se lover contre le torse chaud, la peau confortable de son Misha, elle a fermé les yeux, ses mains sagement posées sur son cou avant de tomber ivre dans le pays de Morphée.  


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