good friend to me. (ella)

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{ good friend
to me }
crédit/ tumblr ☾ w/@Joy Stevenson

Il y a, comme, une éclaircie au milieu des orages,
une douce lueur d’espoir,
comme un instant de répit,
une accalmie,
et pour la première fois, elle veut y croire, Ella.

Elle veut croire en cette éclat de vie qu’elle n’attendait plus. Ambroise, elle n’ose pas même prononcer son nom à haute voix, comme une peur qu’il disparaisse, comme une crainte irréfrénée qu’il ne soit qu’une chimère. Effrayée à l’idée que, à peine puisse-t-elle s’y habituer, qu’elle doive aussitôt recommencer à vivre sans lui.
Mais il est là, Ambroise,
il reste là.
Il est cette lueur d’espoir et, avec lui, il en entraîne d’autres aux allures insoupçonnées. D’autres, comme elle, Joy qui, comme pour mériter le nom lumineux qu’elle peut porter, a choisi d’aimer la vie dans tous ses contresens ; tous ses fourvoiements ; toutes ses dysfonctions. Joy, elle l’a rencontrée à force de graviter autour des mêmes hommes fortunés. Elles auraient pu être rivales ou ennemies, elles auraient pu se craindre ou se haïr. Ella, elle aurait pu si, facilement, la haïr. Elle qui déteste le monde entier sans exception – ou presque ; elle qui, surtout, déteste de près ou de loin tout ce qui se rapproche trop de la lumière.

Parce qu’elle est tout ton contraire, Joy,
elle est dotée de cette lumière,
incandescente, flamboyante,
étincelante,
Joy, petite étoile étincelante.

Elle est si loin de l’écorchée vive et de tout ce qu’elle peut ressentir ; si loin de cette vie qui la pousse à l’agonie. Ou, peut-être, c’est l’impression qu’elle donne, au premier abord. Mais le petit astre a su la charmer, de son aura illuminée ; elle a su l’éclairer. Et, alors même qu’elle a interrompu tout contact avec les victimes qu’elle prenait pour cible,
elle l’a gardée, elle, dans sa vie,
elle, comme amie.

Joy, tout ton contraire,
c’est peut-être même pour ça que tu l’aimes.

Pour elle, la louve farouche semble capable de se dépasser. Installés sur la table basse, tous les mets tout juste achetés, quelques apéritifs qu’elles pourront grignoter entre deux boissons bien alcoolisées. Joy, elle paraît différente d’elle, mais elle est animée par les mêmes envies festives ;  le même désir de s’oublier dans les vices. Quand, enfin, elle l’entend sonner, la ténébreuse ne perd pas de temps pour aller lui ouvrir. Mais elle trouve encore le moyen de se plaindre, la Barbie. – Excuse-moi, princesse. elle lance en guise de salut, mi-sérieuse, mi-acerbe. Elle ne pourrait pas nier que, à première vue, la blonde parfaite et elle ne semblent pas du tout du même univers. Mais, à peine arrivée, Joy…
Joy, c’est Joy.
Lumière qui vient éblouir toute la pièce. Elle embaume l’atmosphère de sa chaleur autant que de son (beaucoup trop sucré) parfum. Le sourire qui apparaît sur les lèvres de la môme impatiente, elle attrape la bouteille pour l’ouvrir sans perdre de temps. – Euh, rien, ou plein de choses, je sais pas trop. elle rétorque, le minois focalisé sur la bouteille qu’elle ouvre, ou peut-être que c’est juste ce qu’elle prétend ; parce qu’elle ne veut pas être cette fille qui parle de l’être aimé comme d’un prince charmant. Et parce qu’elle a envie d’en savoir plus sur Joy, Joy qui paraît plus mystérieuse ces derniers temps. – Mais, et toi alors ? T’es plus trop dispo en ce moment, il se passe quoi ? elle demande avant de les servir. La nuit peut commencer, plus de limites, juste elles, elles et leur(s) folie(s).

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{ good friend
to me }
crédit/ tumblr ☾ w/@Joy Stevenson

Il y a quelque chose de terriblement attachant chez Joy. Quelque chose dans son sourire empli de malice ou dans ses prunelles rieuses. Quelque chose qui fait fondre les cœurs. N’importe quel cœur, même le plus gelé, même le plus emmuré. Même celui pourtant si bien cadenassée de l’âme tourmentée. Ella, elle a tendance à mépriser les filles dans son genre ; celles qui sourient trop ; celles qui paraissent si heureuses, si enjouées, comme si rien ne pouvait les atteindre ; comme si elles éclipsaient tous les maux de leur seule lumière. Elle les jalouse, peut-être bien, elle qui s’est laissée engloutir par les ténèbres.
Mais Joy, même toi, tu y as succombé.
Et t’es doucement en train de t’attacher.
À chacune de leurs rencontres, elle apprend un peu mieux à la connaître, à la découvrir, à explorer ces fragments d’elle qu’elle cache au monde entier. C’est certainement la même chose de son côté car Ella, elle a la même fâcheuse habitude de poser un voile aux yeux des autres sur celle qu’elle est. Vous vous ressemblez, toutes les deux, bien plus que vous ne le pensez. Vous refusez de vous révéler à l’univers telles que vous êtes. Elle, derrière ses sourires enjôleurs, toi, derrière ta colère à toute épreuve. Vous semblez être deux opposées mais, en réalité, vous masquez juste tout aussi bien l’une que l’autre les cœurs que vous possédez. Ce n’est pas pour rien, au fond, qu’elles ont entrepris le même métier. Travail improvisé, de séductrice invétérée, qu’Ella, elle a définitivement lâché, quand elle l’a retrouvé. Même un peu avant ses retrouvailles avec Ambroise en réalité. C’est quelque chose qui la rongeait, quelque chose qui commençait à la bousiller, un peu plus encore qu’elle ne l’est. Mais, devant sa collègue favorite, la sulfureuse doit bien quelques justifications qu’elle donne avec le sourire. « Beaucoup trop calme, c’est la première fois de ma vie qu’on me dit ça. » et c’est peut-être un mal pour un bien.
C’est peut-être, exactement, ce dont elle a besoin.
L’âme torturée, si souvent en perdition, semble avoir trouvé une source de rédemption, en même temps que son affection. Ses virées enchanteresses avec la sirène à ses côtés lui manqueraient presque, ou c’est plutôt elle qui lui manque sans cesse. T’as quitté ce monde dans lequel vous vous êtes rencontrées, ce monde qui vous a réunies  à jamais. Car, avec elle, tu continues d’éprouver les mêmes envies de folies, la même sensation de liberté. C’est même encore plus vrai maintenant qu’il n’y a plus qu’elle à tes côtés. Loin des hommes, de son côté, elle se doute qu’il en est différemment pour sa blondinette préférée. Le verre qu’elle lui tend, en l’écoutant attentivement, la sulfureuse se serre à son tour, et puis reprend. « Tu ne peux pas en trouver un qui t’offre quelques jours de répit ? » Sans qu’elle n’ait besoin de se vendre, sans qu’elle n’ait besoin de se montrer pour mieux leur plaire. Ella, elle sait que c’est elles qui ont le contrôle. Mais elle a plus de mal à accepter l’idée que sa petite Barbie puisse être submergée à cause de ces hommes. « C’est de l’argent facile au moins… je vais pas pouvoir vivre éternellement sur ce que j’avais mis de côté. Peut-être que je pourrais bosser à l’hôtel avec toi. » elle dit, avec le sourire, celle qui n’a jamais supporté le moindre travail qu’elle a pu essayer. Mais ses économies viennent à diminuer.
Et, avec Joy, tout paraît toujours plus facile.
Toujours plus joli.

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crédit/ tumblr ☾ w/@Joy Stevenson

Ombre et lumière,
elles sont les deux faces d’une même pièce,
les deux fragments d’une âme mystère.

Ella, elle a si souvent souffert du reflet qu’elle renvoie. Un reflet qui, même souvent volontaire, n’a jamais été facile à porter pour autant. Elle est cette fille trop sombre, trop lunaire. Trop ténébreuse pour ne pas faire fuir la lumière. Ella, elle n’est que colère, pour mieux masquer ses faiblesses. Faite d’écorchures que tu tentes de masquer à la terre entière, tu as la sensation qu’il en est de même, pour ton petit astre solaire. C’est ce qui rend certainement, malgré toutes vos différences, votre relation aussi fusionnelle. Comme une jumelle, Joy, une version améliorée de toi-même, tout en lumières. Elle est victime, elle aussi, de l’imagine qu’on pourrait lui donner. Une image qu’elle corrobore pourtant, constamment, par le même instinct que sa siamoise de se protéger. Ella est encore loin de connaître tout de son amie. Peu à peu, Joy en dévoile plus mais sans jamais aller trop loin, sans jamais aller trop vite. Tout comme elle, à vrai dire. Quand la princesse relève, sans grande difficulté, les changements qui ont pris place dans la vie de la camée, cette dernière est presque embarrassée. Gênée, d’être ainsi mise à découvert ; comme prise sur le fait, en flagrant délit de bonheur. Ce n’est pas quelque chose qui t’est habituel. Tu apprends encore à vivre avec. Mais l’évolution, elle se devine, elle se voit dans tes prunelles. Ella, tu sembles quitter tout doucement l’enfer. Un sourire intimidé sur les lèvres, l’écorchée vive semble soudain bien captivée par son verre. « Hum… il s’appelle Ambroise. » et, le prénom à peine prononcé, elle ferme les paupières dans un geste semi-désespéré. « J’me sens tellement conne à être comme ça pour un mec. » Car elle s’est toujours moquée sans vergogne de ces filles dont l’humeur dépend du garçon qu’elles fréquentent. Elle s’en est toujours moquée, et la voilà, totalement changée, à cause de l’un d’entre eux. Elle est comme les autres, finalement, elle est même pire que les autres. Sur ce constat, la féline attrape son paquet de clopes pour s’en allumer une. Elle fait tout pour changer de sujet et, naturellement se concentre sur son amie plutôt que sur elle-même. Un sourire amusé sur les lèvres, elle l’écoute lui expliquer qu’elle n’en a jamais assez de tout ce qu’elle peut obtenir des hommes. « T’as quand même le droit de faire une pause de temps en temps. Tu sais que ça peut vite devenir plus chiant quand on enchaîne… » leur activité, si on peut appeler ainsi les arnaques à répétitions dont elles sont les spécialistes, reste malgré tout appréciable car elles sont les maîtresses du jeu. Il n’est pas question de laisser Joy perdre de son emprise, juste pour avoir un peu plus de fric. Le bâtonnet cancérigène qu’elle porte contre ses lippes, elle prend une dose de nicotine, l’air soudain pensive. « Je sais pas, Joy… j’aime pas travailler. J’te jure, me réveiller tous les matins avec un réveil pour aller bosser, rien que d’imaginer, ça me rend malade. » elle grimace devant ses propres paroles avant d’enchaîner. « C’est juste qu’avec… lui dans ma vie, maintenant, bah… je sais pas trop comment faire pour survivre moi. » cette fois, elle se met à rire. Dépitée par ses propres travers, il n’empêche qu’elle se sent suffisamment à l’aise. Suffisamment à l’aise pour en parler avec elle, justement parce que c’est elle.

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crédit/ tumblr ☾ w/@Joy Stevenson

Se livrer à cœur ouvert, n’est pas chose facile à faire. Ella, elle n’a jamais aimé, s’étaler sur ce qu’elle peut éprouver, sur des sentiments souvent mal assumés. L’entreprise est un peu moins ardue avec celle qui devient, peu à peu, l’une de ses plus précieuses amies. Joy, elle a cette lumière en elle, cette manière d’être, qui laisse entrevoir qu’elle ne verra jamais les choses d’une malveillante manière. Avec elle, tu as l’impression que tu peux être toi-même, ouvrir ton cœur, sans aucune crainte, sans aucune peur. Avec elle, tu peux respirer. Joy, elle est cet éclat lumineux dans ta vie tourmentée mais aussi ta bouffée d’air frais. Il est rare pour l’écorchée vive de dévoiler ses sentiments, plus encore quand ils sont si récents. Elle est si attachée à Ambroise qu’une partie d’elle est prise de cette inquiétude incontrôlée, qu’elle puisse le perdre pour avoir osé confié ce trésor qu’elle a la chance d’avoir retrouvé. Mais elle essaie d’oublier cette mauvais impression pour satisfaire la curiosité de sa jumelle blonde. Devant l’exclamation spontanée de son petit être solaire, Ella laisse échapper un rire bien malgré elle. « Oui, un homme, c’est si choquant ? » Peut-être ? Certainement. Depuis le dernier qu’elle s’était risquée à aimer, plus aucun n’était jamais entré dans son cœur cadenassé. Impénétrable, Ella, elle a pourtant livré son cœur avec bien plus de facilités qu’elle ne l’aurait cru face à Ambroise. Elle adresse une petite moue à sa précieuse amie quand celle-ci fait remarquer qu’elle semble amoureuse… c’est le cas. Même si elle a du mal à l’avouer à haute voix, c’est bel et bien le cas. « Eh bien… c’était mon meilleur ami au lycée. Je crois que ça remonte à cette époque-là. » elle déclare avec un petit sourire en coin, le sourire timide et gamin. Tu ne saurais même pas expliquer, toute l’intensité, toute la force des sentiments que tu peux éprouver. Tu ne saurais pas dire, comme il est devenu si vite, plus encore que l’homme de ta vie, cet équilibre. Alors elle se contente d’acquiescer timidement pour avouer finalement. « Je me sens bien, oui… t’imagines pas à quel point il est compréhensif… et gentil… et parfait… bon, je vais arrêter là. » elle lui donne beaucoup trop de moyens de la taquiner. Saisissant son verre pour boire une longue gorgée, la ténébreuse remarque bien que sa confidente n’a pas tant envie de s’épancher. Elle se demande si elle lui cache quelque chose de son côté. Mais, sans le relever, tout du moins pour le moment, elle choisit de répondre à la question de Joy. « Oui, il sait… il l’a appris de la pire des manières… » elle avoue avec un soupir en relevant ses iris sombres vers son amie. « Ambroise croit que je suis capable de grandes choses. Je ne sais juste pas de quoi. » elle rétorque avec un petit sourire en demi-teinte. Ella, elle aimerait vraiment trouver ce pour quoi elle est faite. Mais elle a passé l’entièreté de sa vie à croire que le monde n’était pas fait pour elle. C’est difficile de se convaincre de l’inverse du jour au lendemain. Même pour elle. Surtout, pour elle.