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| Sujet: one time. (cosima) Mer 13 Jan - 0:50 |
| @cosima blackElle a abandonné son chauffeur, s'est contentée d'un taxi pour rejoindre l'adresse qui clignote encore sur l'écran de son portable. Ce soir, Médée ne s'est posée aucune question, a seulement suivi son envie irrépressible de reposer ses yeux sur l'amante d'une nuit qu'elle s'est refusée d'oublier. Peut-être aurait-elle dû, comme toutes ces autres fois où elle avait relégué au rang de secondaire chacune de ses pulsions charnelles. Peut-être aurait-elle dû, tourner le dos pour de bon à un passé qui ne se transformera jamais en avenir. Plus que l'envie, c'est son mal-être qui la guide jusqu'à la porte d'entrée d'une demeure qui la laisse dubitative. C'est ce besoin de tirer un trait sur toutes ces sensations qui la tétanisent, toutes ses émotions qui grandissent de manière exponentielles et qui finiront par avoir sa peau. Elle frappe, trois fois. Entre ses mains, elle tient une bouteille de whisky empruntée à son bar personnel et un pack de bière au nom inconnu volé au bar du Sinner. La porte s'ouvre et Médée s'invite sans attendre l'approbation de son hôte du soir. C'est à peine si elle lui lance un regard, trop absorbée par la décoration intérieure. ce n'est pas chez toi, n'est-ce pas ? qu'elle lance, avançant jusqu'à ce qui se rapproche le plus d'un salon. Partout où elle passe, Marlowe se sent à son aise, souveraine d'un monde qui finira par lui appartenir. je n'ai pas trouvé de jus de fruits, mais j'ai trouvé ça... d'un air dégoutée elle secoue légèrement les bouteilles de bières qu'elle dépose sur une table gigantesque, puis le scotch. Toujours de dos, elle se languit silencieusement du moment où elle posera ses iris sur elle. Les souvenirs qu'elle a gravé dans un coin de sa cervelle lui suffisent amplement. Elle pourrait s'en satisfaire. Ses doigts tapotent le bois vigoureusement avant qu'elle ne se retourne. Contre toute attente, ses traits arborent un sourire amusé. Ses yeux glissent lentement sur la silhouette de Cosima, des caresses langoureuses qu'elle laisse à son imagination. alors comme ça, tu te faisais appeler lieutenant black ? ses pupilles s'embrasent, la curiosité la ronge mais elle ne s'approche pas, prend appuie contre cette table. comment une chasseuse de dealers a réussi à tomber à ce point dans l'héroïne ? elle arque un sourcil. |
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| Sujet: Re: one time. (cosima) Mer 13 Jan - 16:18 |
| one time J'veux la voir, la regarder en face Elle m'aimera plus longtemps que la vie Un mélange de silence et de grâce J'irai même si on me l'interdit J'la trouve belle, on me dit qu'elle est sombre Si elle passe, pas loin, je la devine La désirer c'est porter une bombe J'n'ai pas peur de me tromper de fil.
J'ai envie d'elle, j'ai envie d'elle J'ai envie d'elle quand il fait noir La détresse plein le corps, elle dévore ses ongles face à la grande baie vitrée donnant sur la piscine illuminée qui, chaque semaine, se voit entretenir par un homme à qui elle ne dit qu’un bref bonjour, qu’un au revoir, sans pourboires, à peine un café offert pour la décence car trop obnubilé par son propre monde, par son éternelle souffrance. Dans un ensemble gris de coton dont le sweat à la capuche rabaissée recouvre largement sa fine silhouette, elle n’a pas fait l’effort de se faire « belle » pour l’invitée qui se prépare à pénétrer une antre qui n’est pas la sienne. L’émail ronge chaque ongle pourtant déjà court, écaillant le vernis qu’elle s’est laissé aller à mettre par pure coquetterie, se rappelant de sa mère qui s’amusait à lui colorer chaque phalanges avec une douceur toute maternelle, chantonnant pour elle, lui rappelant de paisibles moments qui ne sont désormais plus que du solubles. Le manque du fluide lui abandonnant la chimère d’un orgasme dévore son ventre, la rend plus anxieuse que jamais mais la venue de Médée après leur au revoir bouleversés par l’intrusion masculine dans leur nid factice ne la rend pas moins calme. Elle sait que l’apparition de celle qu’elle voit comme la louve blanche alpha d’une grande meute n’amènera peut-être pas que du bon avec elle. Les souvenirs de leur nuit, de l’eau coulant sur leurs peaux, du goût rosé de son essence sur sa langue curieuse, ses plaintes qu’elle est parvenue à lui arracher avec une fierté toute féminine lui reviennent en écho et le souffle plus court, elle se détourne, ses cheveux repoussant déjà autour de son visage de marbre suinte comme un coulis noirs de mèches volatiles, des plumes qui caressent l’arête délicate d’une mâchoire que l’on a déjà déplacée lors d’abattages violents. Son regard s’égare vers la chambre tandis que le grand tic tac de l’horloge dans le salon sonne comme un lugubre présage, la bombe ne tardera peut-être pas à exploser.
Les iris se perdent là où se trouve le trésor de sa boite de bois où elle dissimule aiguille, garrot et poison, bien sagement caché sous son lit. Elle ne tiendra pas une heure de plus, elle s’en doute, faisant le simple effort pour Elle. Un Elle qui ne devrait avoir que peu d’importance dans cette vie de perdition. Ne devait-il pas s’agir d’une nuit et d’un adieu ? Rien ne fut signé et alors la voilà à entretenir les cents pas sur le marbre de cette immense baraque où elle se sent parfois bien seule, où les moments de paranoïa la pousse à croire qu’elle n’est pas totalement seule dans cette immense cachot, où le bois craque, vieillit, où des objets tombent et peut-être viendra-t-on un jour la chercher, car elle demeure une ancienne flic ayant démantelé, aux côtés de ses comparses, tant de clan prêt à abreuver la ville de leur arsenic, vilipendant les accusés sans vergogne, la rage d’une lionne sur la trogne. Quand l’ongle d’un pouce cède, le gong contre le bois de la porte d’entrée la fait cesser tout mouvement. Elle se voit comme un chiot effrayé, comme une pucelle ne sachant ce qu’il adviendra d’elle lorsqu’elle ouvrira à celle qui fut, enfin, son amante. Un mot bien doux pour ce qu’elles ont partagées. Elle n’est rien pour elle, peut-être un divertissement digne d’une série télévisée faisant esquisser quelques sourires et dont on finit par se lasser au fil des saisons qui se ressemblent et ne veulent plus rien dire. Le scénario de sa propre vie n’a plus rien de clair et elle ne pourrait le conter à Médée sans en avoir honte.
Je suis enfant de la terre, De la poussière, Quand tu es née du marbre, De l’or et du titane. Qu’avons-nous encore à nous dire ?
Pieds nus, elle se dirige vers la porte, ouvre sans attendre mais n’a que peu le temps d’observer le visage de celle qu’elle n’a pas vu depuis plusieurs jours, la question pour salut la faisant se figer un bref instant. Le claquement de la porte est couvert par sa réponse, froide « Non, c’est pas chez moi. C’est à un ami qui m’a d’mandé d’lui garder sa piaule. » Ou sa villa, tout dépend du point de vue. L’air d’une gosse suivant sa mère louve, elle traine des pieds, son leggins gris collant à ses jambes, cachant bien les blessures que la fille Marlowe a pourtant déjà vu et même caressées. La voir ainsi traverser son monde, l’espace dans lequel elle tente elle-même d’évoluer la perturbe et lorsqu’elles dérivent vers le salon offrant toute une vue sur la piscine, sur le jardin où elle ne se prélasse jamais, elle soupire, la gorge serrée « Ouais bah ça ira. J’ai pas le palais pour apprécié les millésimes que tu dois boire d’habitude. » Le bruit sourd de la bouteille de scotch qui tombe sur le bois de l’immense table où elle ne mange jamais sonne comme un point final et Cosima se tait, attendant une sentence, qu’elle la morde car Médée n’est pas là pour le simple plaisir de l’apprécier, elle. Méfiante, elle la voit enfin se détourner pour la regarder. Elle hait le cœur qui vrille et le ventre qui se laisse habiter par les souvenirs de son visage près du sien, de leur étreinte enivrée, de cette manière qu’elle a, elle, de la détenir contre elle tandis que ses doigts fouillaient ses cuisses, son ventre suintant du miel coupable. Quelque chose se fige dans ce simple regard avant que la nonchalance de Médée ne l’aide, rien qu’un peu, à se faire plus à l’aise, un rire amer, plein d’un sarcasme qui ne l’a jamais quitté ne résonne dans cette immense pièce au haut plafond « Ouais, j’étais un bon flic jusqu’à … ce que ça aille trop loin. » Elle se détourne, ouvre un placard pour récolter deux verres, les déposant près de la bouteille de whisky qu’elle débouche tout en poursuivant, l’ambre s’écoulant dans chacun des verres, sans plus la regarder mais son parfum de femme de poigne l’atteignant malgré tout, laissant filer le venin d’un désir ardent sous le grand vêtement où nulle dentelle ni coton ne vient couvrir les seins timides. « J’ai dû infiltrer un clan, on était d’ssus depuis un bail. Et j’étais faite pour tromper le monde. » Elle élève son regard noir vers le bleu perçant, comme pour la mettre au défi de la croire peut-être capable de la tromper, elle. « J’ai été prise au piège. On m’a demandé de me piquer une fois, pour tester la marchandise. Et j’y ai pris goût, fin de l’histoire. La bonne flic a échoué. » N’attendant même pas de trinquer, elle laisse venir quelques gorgées de whisky sur sa langue, appuyant sa hanche contre un flanc de la table, se tenant à distance de celle qui ne veut apparemment pas la dévorer ce soir. « Désolée, j’suis pas ce qu’on appelle présentable comparée à toi. Une vraie femme d’affaire hein ? » L’esquisse d’un sourire presque sincère s’inscrit sur l’ourlet de ses lèvres, admirant la mise parfaite et sans pli. « Dans quoi tu traines Médée ? »
Est-ce que tu me fais même confiance ? Est-ce j’aurais droit à plus que tes caresses, Que ta présence qui ne m’indiffère pas assez ? A tes confidences, à quelque chose de plus, Que ce vernis qui couvre le marbre de ton joli visage ?
(c) corvidae |
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| Sujet: Re: one time. (cosima) Mer 13 Jan - 17:42 |
| @cosima blackL'analyse des lieux n'était pas trompeuse. Tout ce luxe, ce salon si bien entretenue, cette baie vitrée immense donnant sur une piscine indécente, tout cela, ce n'est pas à elle. Les filles dans son genre sont plus adeptes des squats, ou autres dérivés bondés de vermines. Ce sont des individus qu'elle ne fréquente pas, une population qui généralement lui sert de chaire à canon. Des hommes et femmes faciles à manier, qui ne réclament de l'argent pour obtenir leurs doses, seraient prêt à tout et n'importe quoi pour quelques grammes de poison. Qui est cet ami si généreux ? Médée garde cette question pour plus tard, ne tient plus et réclame sa silhouette, le sourire aux lèvres. Cosima n'est pas à son avantage, ses fringues tout droit sortis d'une panière à linge, mais son visage lui est toujours aussi attrayant, aussi attrayant que son passé qu'elle aimerait connaître. Madame la flic, devenue rebut de la société. L'interêt est réel. Ce soir, elle n'est pas là pour dévorer un bout de son épiderme, l'envie ne suinte pas comme lors de leurs retrouvailles. Malgré les souvenirs agréables qui l'assaillent à mesure qu'elle la détaille, la faim s'est tarie. Son envie de possession est plus insidieux, tout aussi grisant. Médée s'empare du verre qu'elle vient de lui servir, en boit une gorgée tout en écoutant avec attention chacune de ses explications. Sur ses traits elle peut lire le désaroi, sans doute aussi le regret de s'être laissée bernée aussi facilement par quelques gouttes d'héroïne. tu étais pourtant au courant que c'est de cette façon qu'on fait des femmes des eclaves... des hommes aussi, un piège qui a bon goût maintenant, non ? elle ironise la situation, ne retient pas son rire quand vient son tour d'être questionnée. Ses iris dévalent le corps face à elle, puis ce sont ses propres vêtements qu'elle observe. dans quoi je traine ? hum ... elle laisse planer le mystère, s'en amuse en avalant une deuxième gorgée d'alcool, elle ne saurait faire sans. le sinner, ça te dit quelque chose ? un des casinos ouvert récemment dans le queens, nous nous sommes délocalisés jusqu'à new york, avant je m'occupais de ceux que l'on possède déjà à atlantic city. aujourd'hui, je suis en charge de la sécurité au sein de l'établissement. la face visible de l'iceberg, quans sous l'eau se trame tout autre chose, une multitudes de types sous mes ordres, pour m'assurer que la machine reste toujours bien huilée. des problèmes voilà ce qu'elle gère, du matin au soir, sept jours sur sept. Il n'y a pas de place dans sa vie pour autre chose que l'entreprise familiale. Les moments de vide n'existent pas et le temps qu'elle consacre à Cosima s'apparente plus à du temps qu'elle désire perdre, pour ne pas retomber dans des tracas qu'elle ne pourra jamais arranger. La fille Black est l'échapatoire parfaite, une page vierge qu'elle pourra écrire au grès de ses envies les plus meurtrières. l'alcool doit te sembler bien fade, n'est-ce pas ? elle arque un sourcil, repose son verre avec délicatesse sur la table pour s'approcher de la brune. D'une main ferme elle se saisit de son avant-bras, faisant remonter de son autre main la manche du sweat trop large. Elle cherche les marques d'aiguilles, les trouve bien rapidement et laisse ses doigts courir délicatement sur les traces devenues indélébiles. Ses azurs s'y accrochent, dérivent jusqu'à ses prunelles sombres. tu en as envie, là, maintenant ? |
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| Sujet: Re: one time. (cosima) Mer 13 Jan - 18:15 |
| one time J'veux la voir, la regarder en face Elle m'aimera plus longtemps que la vie Un mélange de silence et de grâce J'irai même si on me l'interdit J'la trouve belle, on me dit qu'elle est sombre Si elle passe, pas loin, je la devine La désirer c'est porter une bombe J'n'ai pas peur de me tromper de fil.
J'ai envie d'elle, j'ai envie d'elle J'ai envie d'elle quand il fait noir « J’me passerai d’ta morale, Médée, franchement. » Le timbre se fait de granit quand elle dérive ses iris vers elle, la poignarde comme elle la pénétrerait de bien des manières, rage et érotisme s’alliant dans ce silence qui n’est brisé que par ce tic-tac incessant qu’elle aimerait faire cesser, par les bruissements de leurs fringues qui ne se touchent pourtant pas, clocharde face à la reine, paillarde ayant bien de la chance qu’une belle damnée veuille bien lui tendre la main pour lui donner quelques bouts de sa présence. Elle n’y a plus personne pour le faire, à présent. Tous ses collègues ont ordre de ne plus lui adresser la parole, de ne pas même oser la croiser, changer de trottoir. Elle est une égarée que son dernier clan a recraché. Elle ne réplique pas davantage, se contente de la fixer tout en en engloutissant trop vite le scotch qui doit être bien cher pour son palais affadie par ce qu’elle ingurgite depuis des mois, le claquement brutal du verre, du bouchon dévissé, de l’alcool se déversant à nouveau jouant la musique d’une nuit qui promet d’être bercé par l’ivresse, peinant à croire, encore, que Médée Marlowe se tiennent devant elle, que son parfum l’atteigne à ce point, qu’elle ait eu la chance évidente d’avoir le droit de se laisser aller entre ses cuisses, de partager ses draps, d’effleurer sa peau. D’une gorgée amère, elle veut oublier la nuit qui ne servira à rien de plus qu’attiser des flammes qu’elle n’éteindra pas ce soir. La main tremble à peine lorsqu’elle se détourne vers elle, les yeux un instant dans le vague, se faisant le dessin de ce bâtiment qui ne peut être raté, entrouvrant les lèvres, surprise « C’est … toi qui gère ça ? Wow. » Un murmure sincèrement impressionné, un regard qui la sonde d’une autre manière, cet aura errant entre le féminin et le masculin, entre la force féminine et toute masculine lui donnant l’envie de s’approcher, de poser un pied vers l’avant pour tenter de l’approcher. Mais l’interdit est là. Ce soir, elle ne servira que de diversion et finira certainement seule dans ses draps froids.
« Bien huilée, hein ? » Elle esquisse ce sourire qui la moque presque, mirant la surface de l’ambre qui s’est écoulé déjà par deux fois dans son verre, noyant l’envie, le désir brutal de piquer la peau, de s’oublier, de dégringoler lentement pour lui résister. Elle se refuse à devenir pantin d’une femme quand elle s’est toujours refusée à l’être d’un homme. « Les casinos, le Paradis pour ceux que je chassais avant. Tu dois connaître pas mal de types qui m’fournissent. Peut-être que tu fais couler la came toi aussi, Médée ? » Elle n’accuse pas, elle est douce la voix de l’infant Black qui n’a plus rien de la princesse qui un jour se vit souillée par les doigts de la sauvage au faciès imperturbable. Laissant osciller l’alcool dans son nid de verre qui ne lui appartient même pas, les bières déjà oubliées, elle se voit devenir nerveuse, son regard se terrant partout sauf sur le visage de l’amante, la lumière tamisée qui les entoure n’arrangeant en rien l’atmosphère sulfureuse qui ne devrait plus être et qu’elle doit bien être seule à sentir. C’est les muscles qui se tendent, les pupilles qui vrillent vers elle, venimeuse, lorsqu’elle approche quand elle-même n’osait pas. Aucun pas de recul car elle ne fuit pas et ne fuira jamais, affrontera la douleur, les pires sévices. Rien n’est pire que de se voir hanter par les hurlements de sa mère qu’elle n’a pu sauver, que par la douleur perfide des flammes qu’on ne finit par plus sentir car le corps s’éteint tant la souffrance est immonde. Il n’y a plus rien à fuir lorsque l’on a tout perdu. Pourtant, le manque la rend anxieuse, vacillante, la psyché déviante et lorsque la main se tend vers son bras libre mais où se dessinent les grains de laideurs qui sont la preuve de maintes piqûres, elle retient son souffle, hait la chaleur qui remonte jusqu’aux dunes timides sous le coton gris dont les pointes éclosent sans qu'elle ne contrôle rien, le simple touché lui donnant l’envie destructrice de se jeter vers elle, prête à supplier pour quelques baisers qui lui arracheront le souffle des poumons, qui feront d’elle une carcasse de chair qu’elle modèlera tant qu’elle le veut. C’est la question qui stridule le silence entre elles qui la fait se figer, remontant son visage vers elle, les yeux presque écarquillés.
Réaction épidermique, elle s’arrache à la poigne faussement douce dont les caresses ont laissées le souvenir brûlant de leur passage, un soupir sec s’échappant, le verre abandonné si brutalement sur le bois que quelques gouttes en tachent la surface, s’approchant, les crocs serrés « Qu’est-ce que tu fous ? J’croyais que tu m’voulais sobre ? » Essoufflée par la rage et la peur de céder trop vite, elle remonte son visage jusqu’au sien, la détaille, l’inspire en se retenant de laisser ses paupières se refermer pour ne pas céder à l’enivrement « A ton avis putain ? J’me suis pas piquée d’puis la veille au soir je t’ai dit. Je l’ai fait pour toi. » Elle la mire, la gorge brutalement serrée, refusant de se voir souffrir pour une femme qui, à la première occasion se détournera, fichant les pointes noires de ses iris dans les siennes, noyant son Styx dans l’eau glacée d’un lac sans fond où nulle vie ne semble persister « Qu’est-ce que tu veux d’moi ? A quoi tu veux jouer ce soir Médée ? » Le prénom sort comme du venin sur le bout de ses lèvres où la saveur du whisky se sent déjà. « J’serai pas ton jouet. Je ne compte même pas un peu pour toi. Je ne suis pas ta famille, je ne suis pas une amie, je suis juste la meuf que tu voulais baiser depuis des années. T’as eu c’que tu voulais alors quoi maintenant ?! » Elle perd enfin pied dans ce cri qui la dévaste et résonne comme un coup de tonnerre dans une nuit sombre, qui écharpe sa gorge enserrée, s’étranglant elle-même. Dans un soupir, les paupières abdiquent, une main venant masser son front quand elle sent poindre un mal de tête bien normal. « E-Excuse moi. » Elle se recule, se désarme à ses pieds pour reprendre son verre, fixant à nouveau la baie vitrée sans vraiment la voir, désemparée face à la feuille morte qu’elle est en train de devenir « J’serai pas de bonne compagnie ce soir, j’crois. Pas sans ma dose. »
Elle l’avoue, coupable, condamnée, se sachant prise au piège du cercle vicieux qui lui enleva un jour toute sa vertu, prête à se rendre face à Elle, belle et attirante, désarmante, unique déesse d’un monde sombre où seule Nyx régnait encore. Il lui fallait une lune pour trouver un chemin, le bon ou le mauvais, elle l’ignore encore.
(c) corvidae |
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| Sujet: Re: one time. (cosima) Mer 13 Jan - 18:55 |
| @cosima blackPeut-être bien, oui. Marlowe ne fait pas dans le trafic de stupéfiants mais en connait les rouages, connait certaines de têtes pensantes. Elle sait ce qui se trame sous toutes ces couches immondes, les revendeurs s'en donnent à coeur joie. Profite de la faiblesse des personnes comme Cosima, ces pauvres gens trop faibles pour résister à l'appel de l'héroïne. Trop addictive. C'est ce qui l'interresse, c'est ce qui l'ennivre ce soir, elle veut connaître, comprendre, trouver les limites qui se dessinnent sur les traits de Cosima lorsque sa question fend l'air. Le rejet est brutal, amusant. Médée ne la lâche pas des yeux, s'en voit incapable tant le spectacle qu'elle lui offre est plaisant. Le verre claque sur le bois, les gouttes se répandent sur la table, la colère prend possession de l'amante d'une nuit. C'est ce qu'elle voulait, mais elle la voudrait plus violente encore. je te voulais sobre juste pour voir comment ça te rendrait de ne pas avoir ta dose. qu'elle répond tout à fait calme, ses iris ancrés aux siens, le sourire a disparu, elle se nourrit du manque sincère. De toute cette désolation qui l'habille à merveille. et tu es du genre à obéir à la lettre à tout ce qu'on te demande ? elle arque un sourcil, son pouvoir est tel qu'une jeune femme camée jusqu'à la moelle l'écouterait au pied levé ? Sa main s'empare du verre abandonné, elle le porte à ses lèvres sans sciller, ses incisives jouant avec le rebord du cristal. et j'ai aimé ça, te baiser. qu'elle siffle avec la même virulence que ses mots à elle. La vérité, c'est qu'elle ne veut jouer à rien. Elle veut posséder, entièrement, s'infiltrer en elle pour refuser de ressentir d'autres envies qu'elle pense plus perverses. qu'est-ce que tu veux, toi ? qu'est-ce qui te pousses à m'accueillir ici, près de toi ? de mauvaises raisons, c'est certain. un besoin irrépréssible de ne pas se sentir seule. de se croirer aimée, désirée. Elle s'excuse, Médée ricane fortement, agrippant davantage son verre à défaut de se saisir de son cou. Elle détourne les yeux, observe les lueurs de la piscine avant de reporter son attention sur Cosima qui perd pieds. tu voulais que je te soulage, c'est bien ça ? son sourire est carnassier, sa posture inébranlable, une décharge semblable à celle que tu te prendras si tu te shootes ce soir, hum ? elle murmure, laisse sa langue courir sur une canine brillante, c'est ce que tu recherches sans cesse, je suppose, un orgasme brutal sans attachement... malheureusement, ta seule source de bonheur se trouve au bout d'une aiguille. elle lève les yeux au ciel avant de s'approcher de nouveau, elle casse la distante, la surplombe totalement. tu jetterai ton poison au feu pour une promesse d'étreinte charnelle au long terme ? |
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| Sujet: Re: one time. (cosima) Mer 13 Jan - 20:06 |
| one time J'veux la voir, la regarder en face Elle m'aimera plus longtemps que la vie Un mélange de silence et de grâce J'irai même si on me l'interdit J'la trouve belle, on me dit qu'elle est sombre Si elle passe, pas loin, je la devine La désirer c'est porter une bombe J'n'ai pas peur de me tromper de fil.
J'ai envie d'elle, j'ai envie d'elle J'ai envie d'elle quand il fait noir La poigne se resserre, féroce, autour du verre qui pourrait bien éclater si l’ancienne guerrière n’avait pas perdue ses forces, l’envie de frapper violemment l’adversaire à coups de poings la démangeant plus que de raison, sombrer dans la pure des folies pour la faire disparaître. Que plus jamais le nom de Médée ne vienne résonner en elle, dans sa gorge, dans ses plaintes, dans ses rêves les plus honteux. Celle qu’elle fut aurait pu lui ordonner de débarrasser ce palace de sa crasseuse présence malgré le fait qu’elle veuille se faire passer pour une immaculée face à elle. Médée est faite de la même pierre qu’elle et parfois, elle l’a senti, elle s’effrite, capable de chanter son plaisir sans aucune honte, un charivari de gémissements lui restant dans la tête, résonnant quand vient l’extase que lui offre le fin poignard qu’elle se plante dans le bras qu’elle a libéré de l’emprise glacée. Elle ne lui accorde plus aucun regard, plus rien, se forçant à mirer l’eau bleu, à boire, encore, des gorgées qui brûlent et ne font qu’à peine plaisir, laissant planer un silence avec un « Non. » éraillé ne vienne le briser, striures de sa voix doucereuse tandis que lentement, elle se tourne vers elle, la fixant avec une attention toute particulière « J’l’ai fait pour toi. Une autre belle connerie. » Elle ignore. Elle ignore pourquoi elle a cédé à cette demande, à cet ordre même, de la voir sobre, la plus sobre possible, qu’elle ne soit plus qu’elle-même mais elle-même veut désormais dire fade, fragile, vacillante, faillible. Destructible. Elle pourrait une feuille de papier sur laquelle il y a écrit trop de mots, une lettre ratée que le poing de la Marlowe froisserait entre ses griffes féroces.
L’écho de ses propres mots dans la bouche de Médée lui arrache un vertige mais elle demeure figée, la tête toute tournée vers elle, loin d’être désirable dans son carcan gris, son visage dénué d’artifices, où fatigue et lassitude se lisent sans avoir besoin de l’observer bien longtemps. Biberonnée à l’héro alors qu’elle hantait le ventre de cette mère sans nom, elle ne pouvait qu’être condamnée à devenir ce que cette femme était ; un déchet avec lequel on peut jouer, que l’on baise, que l’on prend, à qui on ne fait aucunement l’amour, que l’on n’aime pas car qu’y a-t-il à aimer chez elle si ce n’est ce besoin viscéral de ce détruire qui a l’air de fasciner l’amante ? Un rire soufflé, la moquant méchamment, se moquant d’elle-même tout à la fois, sa langue flirtant avec une incisive tandis qu’elle se détourne rien qu’un peu « J’voulais voir ce que tu voulais vraiment d’moi. Si tu voulais réellement ma simple compagnie … ou quelque chose de plus malsain. J’vois que j’me suis pas trompée. » Elle ne parvient qu’à peine à cacher sa pauvre déception d’enfant qui voulait tant l’attention de celle qui ne vomit pas, ni ne grimaça devant son corps marqué. Elle achève son deuxième verre sans même s’en rendre compte, comme pour trinquer à cette victoire qui n’a que le goût de l’éthanol, de ce qui prendra feu bientôt.
A tes pieds, je ne serai plus rien, Je serai poussière, Je retournerai là où est ma juste place.
Elle entend ce fin ricanement, arrive à en savourer l’écho qui prouve que Médée vit tout près d’elle, qu’elle n’est pas qu’une illusion créée par son esprit malade, corrodé par le poison qu’elle s’enfile. Nonchalance dans le geste lorsqu’elle veut se resservir, refusant de compter les verres, le geste se suspendant, goulot entre les mains quand viennent les questions dérangeantes, quand le corps s’approche, quand l’ombre l’englobe de sa chaleur divine. Les baies de ses seins mûres se laissent caresser par le doux coton de son vêtement et quelque chose entre ses cuisses s’éveillent mais elle manque de laisser tomber la bouteille quand vient la proposition marquée d’indécence, détournant tout à fait son corps vers le sien « Quoi ? » Bouteille à la main, elle l’observe sans ciller pendant un instant qui semble éternel, le tic-tac se poursuivant, leurs parfums s’emmêlant, les clapotis de la piscine oscillant doucement dans la nuit sombre nourrissant le décor de cette demande étrange. Elle s'imagine jeter le contenu de sa boite au trésor dans les flammes d'une cheminée allumée non loin, dire adieu à ce qui la sauve de la démence depuis des mois, à ce qui l'a pourtant arrachée à ce qui faisait d'elle quelqu'un de bien, pour faire honneur aux morts qu'elle a laissé derrière elle. Un échec, un autre, un de plus, un de trop. « Tu t’fous d’ma gueule encore ? » Les épaules s’affaissent alors que c’est à son tour de rire aussi sûrement qu’une enfant le ferai, un rire nerveux mais qui affiche un sourire d’un bonheur qui pourrait paraître sincère si quelques larmes ne manqueraient pas de lui remonter sous les paupières, arquant la nuque pour offrir son visage au plafond plein de moulures. « Waw … C’est hyper classe. Tu m’demandes de devenir ton plan cul, c’est ça ? » Lorsque sa tête, lourde, redescend, laissant quelques mèches noires venir sur son regard de charbon, elle ne sourit ni ne rit plus, la mirant avec colère « Non … J’serai pas ta pute. » Bouteille toujours à la main, cette fois, elle s’approche d’elle-même quelques pas à peine qui la mène à laisser fondre la douceur de ses seins contre le corps qui, il y a longtemps, l’a envoûté, laissant errer son souffle aussi près du menton, de la ligne délicate de la mâchoire « Tu t’penses capable de me faire jouir autant que mes aiguilles, Médée ? De me donner ce bonheur que je cherche tant ? Tu penses pouvoir m’rendre heureuse, le temps d’un instant au moins ? » Elle cille, l’observe, laisse à peine ses lèvres effleurer la mâchoire qu’elle avait mordu sous la pluie chaude, glissant comme les écailles d’un serpent le ferait contre sa maîtresse, prête à s’enrouler autour d’elle « Pour l’instant, tu ne m’apportes rien de tout ça. » Comme pour la narguer ou lui cracher son respect au visage, elle se recule à peine pour boire à même la bouteille d’un scotch hors de prix, méprisant le verre, les yeux figés dans les siens, comme les prémisses d’une pénétration, d’une invasion salutaire, avant de se détourner comme une danseuse ivre « J’vais t’faire visiter, tu viens ? » Et elle s’engage, sans attendre dans l’un des couloirs sombres menant aux chambres, aux salles d’eaux, aux salons que l’on nomme par couleurs, digne d’un château, à des pièces vides où il n’y a rien à voir, se fondant sans peine dans l’obscurité, son épaule raclant le mur alors qu’elle s’exclame, la voix trainante « J’ai pris ton alcool de bourge alors t’as intérêt à m’suivre ! »
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| Sujet: Re: one time. (cosima) Mer 13 Jan - 22:25 |
| @cosima blackLa sensation de pouvoir est grisante. Elle ne s'est pas piqué, d'une simple demande de ça part, elle a refusé tout contact avec sa seule amante depuis des mois. Jusqu'où serait-elle prête à aller ? Pour quelques caresses, quelques regards, quelques mots doux murmurer à son oreille. Jusqu'où serait-elle prête à aller ? Pour qu'on l'éloigne de cette solitude qui l'accable. un peu des deux, je suppose. qu'elle répond dans un souffle, elle ne lui offre que la stricte vérité. C'est bien sa compagnie qu'elle recherche, une manière d'assouvir cette curiosité qui ne cesse de grandir en elle, de se rattacher à une sorte d'humanité qui la traverse depuis des semaines. Puisqu'elle s'en sent capable aux côtés de James, c'est aux côtés d'une autre personne qu'elle désire l'expérimenter. Petit à petit, la voilà qui tisse sa toile, avec l'espoir que Cosima s'y englue. Médée se fait ombre gigantesque, son aura semble englober l'espace entier. Elle questionne, encore et encore. Aimerait trifouiller sous son crâne, autant que sous son épiderme. La brune s'enivre de l'alcool à grande vitesse, prenant une longueur d'avance sur Marlowe qui ne fait que l'observer. Un sourire se dessine sur ses lèvres à sa réaction. Touchée. Abandonnerait-elle ce poison qui la rend si heureuse mais qui cause sa perte ? je n'ai pas besoin de nouveau plan cul, encore moins d'une pute. elle siffle au moment où la fille black se rapproche, j'en ai déjà, plus qu'il ne m'en faut. qu'elle murmure, ses yeux ancrés aux siens quand sa poitrine vient à s'écraser contre son chemisier. Sa nuque se tend au même temps que le souffle de Cosima caresse son épiderme, le cristal crisse entre ses phalanges blanchies, elle ne se détourne pas. Accepte les aiguilles qui se plantent le long de ses reins, promesse d'un désir naisant. qui a dit que je parlais de moi. qu'elle grogne au contact de ses lèvres contre sa mâchoire, un autre ou moi, qu'importe, du moment que tu obtiens ce que tu réclames. Ce n'est que lorsque Cosima fait un pas en arrière qu'elle récupère pleinement sa respiration. Le goulot qu'elle coince entre ses lippes la fait ricaner doucement, elle s'imprègne de son regard, du moindre de ses gestes dansants. La fille Black fait volte face, s'engouffre dans un couloir avec un engouement qui ne lui déplait pas. D'une traite elle avale son verre qui termine sa course sur la table, abandonné. D'un pas tranquille elle part à sa poursuite. laisse m'en une goutte. qu'elle jette, juste derrière elle. La suivant dans cet espace qui n'appartient à aucune d'elle deux. La décoration est des plus modernes, typique d'une maison faite pour accueillir des visiteurs de toutes sortes. Elles tournent dans un premier salon, ou sans doute le deuxième, ridiculement grand, lui aussi offrant une vue imprenable sur la piscine. Médée se stoppe, sonde le dos de la brune. Arrivée à son niveau, sa main s'égare sur son épaule, rejoint sa nuque, ses ongles y laissent une marque, elle la contourne pour se positionner face à elle. c'est celle-ci, ta pièce favorite ?, son index déplace une de ses mèches brunes pour se laisser le loisir de contempler le visage transit par le manque. La chaleur de sa peau la transcende, son visage se rapproche, plonge dans son cou pour respirer son parfum délicat. Le fauve veut dominer, entièrement. combien de temps me reste-t-il avant que tu ne craques ? elle murmure tout contre sa jugulaire. Sa main s'égare contre le bras de Cosima, lentement, pour finir par récupérer la bouteille de whisky. Dans un souffle elle s'éloigne, rejoint la baie vitrée pour s'appuyer contre celle-ci, son crâne s'apposant contre la vitre dans un bruit sourd. qui est cet ami qui te prête si gentiment sa demeure ? un fournisseur ? un amant ? par mimétisme, elle boit à même le goulot. |
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| Sujet: Re: one time. (cosima) Sam 16 Jan - 22:05 |
| one time J'veux la voir, la regarder en face Elle m'aimera plus longtemps que la vie Un mélange de silence et de grâce J'irai même si on me l'interdit J'la trouve belle, on me dit qu'elle est sombre Si elle passe, pas loin, je la devine La désirer c'est porter une bombe J'n'ai pas peur de me tromper de fil.
J'ai envie d'elle, j'ai envie d'elle J'ai envie d'elle quand il fait noir Fuyante mais joueuse, elle s’évade dans les recoins les plus sombres des tendres murs qui les enrobent dans une étreinte échauffée ou n’est-ce que l’alcool qui dissémine le long de ses veines, qui bientôt la fera autant rire qu’une enfant insouciante, loin du chagrin qui la drape, enfant sauvage courant loin du loup voulant la dévorer, soufflant un semblant de joie quand vient l’avertissement dans le long couloir traversé. Et la chasse se poursuit, quelques fois, la voilà qui se détourne, dévorant la louve blanche de ses yeux hagards, buvant, s’empiffrant de ce scotch qui fera vrombir son corps et son cœur dont chaque battement susurre le même nom, pour un soir, pour ce soir, pour oublier que peut-être qu’elle ne sera qu’un rêve, qu’un grain de sable dans la machinerie bien huilée de Médée Marlowe. Elle nargue, laisse quelques gouttes d’ambres s’échapper lorsqu’elle manque de percuter le chambranle d’une pièce où le bleutée de la piscine illuminée sert d’unique lumière, vieux meubles s’entassant, bureau couvert d’un drap blanc, toiles couvertes d’autres draps encore tels des fantômes guettant leur échange et la voilà qui s’arrête face à la vision vénusienne de cette surface bleue qui l’appelle alors que le froid mord l’extérieur, laissant l’une de ses phalanges reliée à une main tremblante de manque essuyer quelques taches d’alcool ayant échoué au coin de ses lèvres de pécheresse, goûtant le sel de sa peau comme la saveur amère quand une main vient la saisir.
Là, derrière moi, comme une ombre reine de mon royaume assombrie, Tu trônes et règne, Tu grondes et veilles, A quoi ? Aurais-tu peur de me voir t’échapper ?
De l’épaule à la nuque qu’elle semble tant aimer saisir, Cosima se laisse presque aller à cette caresse bien chaste qui délasse pourtant un sourire timoré, ourlet mutin s’élevant à peine alors que Médée se dévoile, mirifique apparition dans cette aura bleutée qui la couvre aussi bien qu’une aura royale, semblable à ces naïades qu’on aimerait prendre pour soi, grande et élancée, belle dans la laideur de ses actes. La question ne la fait qu’à peine ciller, figée et absorbée par cette vision qu’elle voudrait garder en elle lorsque Médée s’en ira, lorsque la laissera seule dans son grand nid ne portant même pas son nom, aimerait en peindre le souvenir si elle savait seulement manier un pinceau, être capable, comme le fut sa mère, de jouer les notes qu’elle lui inspire, terribles, tragiques, mélancoliques, sensuelles, destructrices. Médée, poison humain, s’impose à elle et lentement, elle arque la nuque, abaissant à peine ses paupières quand l’inspiration trouble le silence, quand les entrailles fondent pour une unique femme capable de la faire se sentir presque moins sûre d’elle, les tremblements s’accentuant à l’évocation de ce besoin viscérale qui ronge. Elle veut tant, la peau ou le fluide offert par l’aiguille, la morsure des crocs de l’animal ou celle de l’argent. Elle l’ignore et se découvre plus perdue encore, la gorge sèche, la nuque échauffée par la main qui s’y trouve encore, tanguant presque vers elle comme pour avoir l’occasion de saisir les lèvres qu’elle se refuse pourtant à goûter.
Pas si tôt. Pas maintenant puisque tu n’es pas là pour aimer mon corps
« Pas longtemps. » Susurrement qui se brise, s’affaisse dans cet échange unique qui oscille entre violence et délicatesse féminine, détournant la tête vers elle pour que son nez puisse se perdre dans la douceur des cheveux où elle aimerait élever sa main pour y perdre ses doigts propres et sans taches. L’effleurer de la plus chaste des manières pour se venger des flammes qu’elle fait s’éveiller, pour tous les tremblements, pour la nausée qui viendra bientôt, pour l’ivresse qui la guette déjà n’ayant rien grignoter depuis le matin, obsédée par la soirée à venir, par la soirée échangée, par les souvenirs de cette perdition interdite. Lèvres entrouvertes sur des mots qui ne viendront jamais, elle sent la menace de cette main descendre le bras mutilé pour trouver le trésor du verre entre ses doigts où murmure la liqueur qui peut-être prendra feu face à la chaleur qui anime la distance entre les deux corps bien différents. Qu’ont-elles à faire l’une auprès de l’autre ? Que cherche-t-elle auprès d’elle ? Simple compagnie, simple chaleur, simple amusement ? Tout la tuerait si elle se laisse aller à davantage, elle le sait. Fleur fragile qui s’est déjà laissé broyé par l’amour autrefois, elle ne peut laisser fleurir aucun espoir dans ce lien qui se tisse à peine mais ne pourrait devenir solide. Médée n’aime pas. Médée désire peut-être mais elle sent d’ici cette incapacité à ressentir comme le commun des mortels. Et c’est pourtant vers elle, simple mortelle incapable de réfréner ses plus bas désirs, qu’elle se tourne. Faiblarde, elle lui délaisse la bouteille bien volontiers, penchant la tête dans le vain espoir de piller ses lèvres mais Médée s’échappe et la délaisse pour s’appuyer contre la vitre, belle ombre que ses doigts fourmillent de dessiner si elle ne peut le faire d’un fusain ou d’un pinceau.
Je me souviens de tes plaintes, Si loin de ta voix si calme et froide, Si loin de ton flegme, Je me souviens de ta sauvagerie, Je me souviens de ce que je suis capable de t’arracher, De ma langue, de mes lèvres, des mes doigts bien curieux, Je t’ai sculpté dans le plaisir de la chair, à ma manière, T’en rends-tu compte ?
Elle s’avance, jouant la fausse apaisée pour prendre la même position, l’alcool agissant déjà sur son masque qui se fane pour laisser un rire souffler, discret et infantile, mirant la piscine où elle se voit bien plonger pour se laver du péché des vils désirs qui la grignotent, la nécrosent. « Si j’dis que c’est un amant, ça t’ferait quelque chose ? » Ca lui échappe et elle détourne brutalement les yeux vers elle, pour la défier tout en sachant qu’elle se verra déçue de la réponse.
Plus personne ne t’aime assez, Cosima, pour jalouser quiconque te touchera. Plus personne n’est capable de t’aimer, comme lui, t’a un jour aimé. Plus personne ne saura t’aimer, simplement.
« C’est un simple ami de mon ancienne vie. Un aventurier parti pour un road trip qui s’éternise. J’sais même pas si le gars est mort ou pas. » Elle en rit, détaché de la réalité, sa vue troublée, ses doigts commençant à s’enrouler autour du bras souvent mordu par l’aiguille, frottant le coton pour laisser partir les affreux fourmillements et elle glisse, elle glisse vers celle qui fut à elle, un instant pour apposer sa joue contre son épaule, inspirer l’arôme de la Femme même, la pointe de son nez piquant le creux du cou avant que les lèvres ne viennent s’y perdre, dérobant alors la bouteille qui change encore de propriétaire, goutant quelques goulées qu’elle n’avale pas, lascive, s’élevant pour déposer ses lèvres alcoolisées sur celle cachant si bien l’ivoire des crocs, la poigne brutale venant alors se fondre dans les cheveux pâles pour la forcer à avaler ce qu’elle lui abandonne dans un soupir signant son soulagement de retrouver des lèvres qui furent le seul souvenir qu’elle lui délaissa des années auparavant, serpentines des deux vipères se rejoignant dans un ballet violent, valse où les souffles se désaccordent pour former la parfaite symphonie d'un désir mal placé. L’alcool s’écoule sur leurs mentons, pécheresses saluent Dionysos de ce baiser qui se liquéfie. Et de sa langue, elle récolte les rigoles d’ambre sur la peau de celle pour qui elle s’est agenouillée, ses pupilles la vrillant quand elle tremble plus franchement « Pique moi, Médée. » Au supplice, la camée se laisse aller à la vérité, la torture vrillant son visage lorsqu’elle perd son visage froissé par la terreur du manque dans le cou de la grande faucheuse, espérant une étreinte, la délivrance, répétant en une litanie qui achève de piétiner sa dignité « S’il te plait … S’il te plait … S’il te plait … » Brisée, la fille de porcelaine ébréchée se laisse fondre contre elle, sa main s’arrachant à ses cheveux pour glisser sur elle, pour apprécier la simple chaleur du corps humain contre le sien.
Si tu savais, Si tu savais depuis combien de temps Je n’avais plus senti une âme vivante contre la mienne Qui meurt, lentement, sans que personne ne le voit. Je n’existe pas. Je n’existe plus.
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| Sujet: Re: one time. (cosima) Dim 17 Jan - 14:42 |
| @cosima blackSi j'dis que c'est un amant, ça t'ferait quelque chose ?Oui, Peut-être, Non.non. ça ne me ferait rien, pas comme tu te l'imagines du moins. Médée n'est faite que de glace, les émotions ricochent contre son épideme, sont envoyés au loin pour ne plus jamais revenir. Son coeur ne se serre pas comme celui des autres lorsque ses yeux se posent sur ce qui créait les élans de jalousie. Elle demeure inerte, d'une froideur sans égale et même si elle voulait tenter de se fondre dans la masse, elle n'y parviendrait pas. Comme réponse, elle ne lui offre que son silence et un sourcil arqué. Son imaginaire essaye de l'imaginer aux griffes d'un autre, pousse les images à leurs paroxysmes, mais il n'y a rien. Rien, seulement ce vide qu'elle connait tant. Quelques fois, elle serait prête à tout donner pour que son frère ne soit pas seul gardien de ses sentiments, pour qu'il lui en laisse quelques miettes qu'elle pourrait disperser ici et là, au gré de ses envies. Peut-être en donnerait-elle une poignée entière à cette femme qui n'a de cesse de se coller à elle. Comme un animal en manque flagrant d'attention. Sa joue vient s'appuyer contre son épaule, Médée étire davantage sa nuque contre la baie vitrée, inspirant les effluves de sa peau calcinée. Cosima goutte son cou, elle se laisse faire, lui abandonnant même la bouteille qu'elle ne tarde pas à enrober de ses lèvres. Sans résistance aucune, elle consent à se faire empoigner, accepte les lippes brûlantes qui l'attaquent, qui la force à se nourrir du nectar alcoolisée à même sa bouche. Ses doigts sévères agrippent une hanche quand elle se laisse aller à ce baiser qui ne fait que traduire le manque. Marlowe se fait moins féroce ce soir, désireuse d'observer les comportements de sa proie, l'érotisme qu'elle dégage ne peut la laisser totalement hermétique et elle soupire à mesure que ce corps se prelasse tout contre son buste. La demande l'oblige à sourire, mauvaise. Les supplications sont telles que la simple idée de lui offrir la petite mort fait courrir de la dopamine tout le long de ses veines. La paume de sa main s'approprie la joue de Cosima, ce qu'elle veut voir ce sont ses yeux d'un noir ébène, la transpercer de ses azurs pour lire les tréfonds de son âme. Le pouce tiraille sa lèvre inférieure, la brune tremble de tout son être et l'héritière y trouve une beauté presque délicate. si c'est ce que tu veux. un murmure échangé comme une promesse, puisque ce soir elle n'est pas ici pour son corps, que ses envies sont toutes autres. puisque ce soir, elle ne saurait lui apporter l'extase d'une nuit charnelle, Médée accepte avec l'allure d'une reine adoubant un futur chevalier. Ses lèvres se déposent sur sa paumette, glissent sur la mâchoire dans un désir non-dissimulé puis elle s'écarte, juste un peu. où caches-tu ton poison Cosima ? lance-t-elle en remontant avec justesse les manches de son chemisier à l'image d'un médecin se préparant pour une auscultation. De ses yeux elles cherchent, dans cette pièce presque morte, ce n'est pas ici c'est une certitude, alors ses escarpins claquent sur le sol quand elle sort du salon, tournant dans un couloir au hasard, guidée par ses sens. Elle marche vite, peut-être trop vite, une autre pièce sans vie, puis une autre. Un escalier qu'elle gravit sans même se retourner. Elle a perdu Cosima au détour d'un couloir quand elle pénètre dans la chambre parfumée par son odeur. Elle en inspecte les moindres recoins jusqu'à tomber sur le saint graal, une boîte bien fermée sous le lit. Médée est assise sur le matelas quand la brune se fait voir à l'encadrement de la porte, ses doigts tapotant frénétiquement contre le couvercle qu'elle a déjà ouvert. l'héroïne, tu es certaine ? elle s'amuse de sa question, les doigts de son autre main descendant lentement de sa nuque à son léger décolleté. |
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| Sujet: Re: one time. (cosima) Lun 18 Jan - 14:03 |
| one time J'veux la voir, la regarder en face Elle m'aimera plus longtemps que la vie Un mélange de silence et de grâce J'irai même si on me l'interdit J'la trouve belle, on me dit qu'elle est sombre Si elle passe, pas loin, je la devine La désirer c'est porter une bombe J'n'ai pas peur de me tromper de fil.
J'ai envie d'elle, j'ai envie d'elle J'ai envie d'elle quand il fait noir Asservie, elle offre volontiers ses yeux noyés par le manque et la souffrance qu’elle fait courir en elle sur ceux, glacials, de la dame blanche qui semble fasciner par le tableau qu’elle lui offre, essence même de la déchéance, d’une entité fragile aux fissures multiples craquant peu à peu pour s’étaler en poussières à ses pieds, secoués de frissons qui ne sont pas liés qu’à l’envie pécheresse qu’elle lui inspire, son visage de granit perdue dans la paume douce de cette main de maître qui la mènera à la perdition. Elle veut tout, elle la veut, comme elle veut la came au nom de sauveuse qui ne fait que la détruire. Qu’elle lui en donne le double, pour l’achever, qu’elle la tue, ce soir, à tout prix pour ne plus avoir à errer sans avenir, dans un tunnel où nulle lumière ne percerait l’obscurité qui la recouvre et la rend bien aveugle de ce qu’il y a de beaux autour d’elle, dans les choses les plus simples. Vivre est un fardeau, aimerait-elle lui confier mais elle ne dira rien, la laissant approcher pour la plume-caresse d’un baiser sur sa peau, fermant les yeux sous le soulagement intense qui lui vient à l’idée de la délivrance, froissant un instant la chemise entre ses doigts gourds, l’air d’une enfant à qui l’on a enfin promis le Graal pour un soir.
« Dans ma chambre, sous mon lit. » Elle l’avoue de cette voie morne, sans timbre, à peine excitée à l’idée de tomber aussi bas face à elle mais son corps, lui, réclame sa dose, maintenant. Transcendée par le simple geste médical de ces manches qui se retroussent, comme prête à lui administrer son poison, Cosima la suit, chienne derrière l’alpha, ses cheveux d’ébène tombant sur son visage pâle et souffrant, les iris vidées de son âme, traversées par le trouble grandissant, son ventre imprégné de l’envie de la saisir, de lui dire que c’est elle dont elle a envie, dans laquelle elle a envie de se perdre, une étreinte chaste lui ira peut-être, des baisers bien simples inspirés par l’alcool qui coule dans leurs veines, elle voudrait redevenir l’adolescente qui la voulait, elle et n’avait besoin de rien d’autre, dont le corps n’avait pas à se cacher sous les décombres de quelques gros sweat qui dissimulent ses formes. Médée va bien vite quand elle traine des pieds, comme si peu à peu, elle craignait l’arrivée à sa chambre, comme si elle se voyait avancer vers l’Enfer qui ne lui fera aucun bien. Ses yeux oscillent sur cette ombre qui s’évade, qui se fond à merveille avec les pièces encombrées ou trop vides, le parquet gémissant sous leur marche inégale, talons frappant le bois quand les pieds nus martèlent les lattes, deux mondes se séparant, la grâce devant la disgrâce, semblant n’être qu’un fantôme suivant une vivante à l’allure pourtant sépulcrale. C’est le souffle court, les paumes moites, le teint pâle qu’elle arrive à l’orée de sa chambre, fixant Médée qui arpente les lieux et trouve le fameux trésor, boite de Pandore enfermant la semence d’un démon. La main et les mots qui dérivent la tente, vile sorcière tentant de l’attirer entre ses bras et à ce simple geste qui flirte avec l’échancrure de sa chemise cachant les seins dont elle s’est saisie des jours plus tôt, contre lesquelles elle dépose même une joue ou ses lèvres pour en cueillir les bourgeons, elle hésite, sent ses cuisses ses resserrer pour faire taire la douce brûlure qui lui pèse au cœur de son ventre gourmand. Serrant les dents, elle élève son regard pour le planter dans le sien, s’avance de quelques pas « Tu n’es pas là pour mon corps, Médée. Ne joue pas. » Même sa voix tremble alors qu’elle se place face à elle et dans un paradoxe qui en percute un autre, elle saisit l’orée de son leggins de coton pour l’abaisser juste assez pour dévoiler l’aine gauche, ruisseau menant jusqu’au fruit interdit qu’elle ne goûtera point ce soir. « Pique ici, ça agira plus vite. » Sans attendre, elle prend le garrot qu’elle a prit soin d’enrouler sur lui-même dans la précieuse boite, resserrant la prise sur sa cuisse fine pour laisser une veine apparaître. Peu assurée, elle se dévoile à celle qui fut son amante mais qui se refuse à l’être ce soir « Tu m’embrasseras encore après ça ? » Simple demande enfantine, la fixant en oubliant la honte qui doit hanter son visage, désespérée, avide de contact humain. « Je ne veux pas … qu’on couche ensemble. Je veux juste … que tu me touches. Ou que tu me parles, de toi. On s’connait pas tellement finalement. » Elle l’avoue, soupir, se voyant surprise d’y entendre la stridulation d’un sanglot mal réprimé, pathétisme humain attendant la chute qui viendra lorsque Médée se décidera à la délivrer, pour ce soir.
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