Time after time | ft. Coban

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{ Time after time }
crédit/ tumblr ☆ w/@Coban Sorrentino  

If you're lost you can look and you will find me
Time after time
If you fall, I will catch you, I'll be waiting
Time after time

Le soleil s'est couché, la nuit a plongé en plein sur New-York, avalant les toits et révélant la lumière des petits appartements de chaque quartier. Le Queens ne fait pas exception. Mais depuis quelques longues minutes, chaque rue est sous le joug d'une pluie torrentielle. Beatrice ferme le Sempiternal avec un tressaillement typique de la jeunesse. Il fait froid mais elle ne se soucie pas des éventuelles maladies que l'humidité prolongée pourrait procurer à son organisme. Non, ce qui la tracasse, c'est la vente qui en s'est pas effectuée comme promis ce soir. Il est passé minuit quand elle traverse le boulevard, atteignant le trottoir opposé. La devanture de chez Mario clignote comme toujours et elle la dépasse sans un sourire, trop occupée à réfléchir aux méthodes qui la feront se sortir du pétrin.

Bourbier plutôt. Bourbier, pétrin, Bea, t'es sérieuse? On s'en fout du terme. Comment est-ce que t'as pu laissé toute la transaction aller si loin et ne pas voir ce qui était plus visible que leur grosse pustule en dessous du nez? Rhaaa, je... Mais ses pensées cessent la torturer quand elle voit la lumière à l'étage de son immeuble. Elle a marché jusqu'au domicile, oubliant de héler un taxi. Un sourire se dresse sur son visage tandis qu'elle voit la lumière s'éteindre, convaincue que son coloc vient de se coucher ou de retourner au lit après un passage à la salle de bains. Un rapide coup d'oeil à sa montre lui indique qu'il est une heure et demi. Elle fait quelques pas de plus et passe commande une pizza extra-large chez le traiteur qui fait le coin de la rue. C'est pas le meilleur mais il est toujours généreux sur les condiments.

Lorsqu'elle pénètre dans l'appartement, la pénombre totale lui confirme qu'elle a vu juste. Coban s'est couché. Mais cela ne l'empêche pas de rentrer dans sa chambre sans frapper, prenant le risque de l'y trouver un jour accompagné. « Hola chico!  » Elle rit en ouvrant la lumière sans ménagement et en se jetant sur son lit. La boîte de la pizza s'ouvre avant qu'il n'envisage de la dégager de son espace personnel et elle retire un triangle au fromage pour l'insérer sous son nez. « Je sais, je sais, j'abuse. MAIS!!!  » Elle pousse la part de pizza contre son visage, le salissant au passage avant de continuer « T'étais encore debout y a 10 minutes à peine alors fais pas ton enfant malmené et bouffe ta pizza! J'ai besoin de compagnie. » Elle bat des paupières comme une gamine qui n'a pas bien appris ses leçons de séduction au lycée. Entre eux, c'est l'amour vache. Si elle n'avait pas vu la lumière s'éteindre, elle n'aurait probablement même pas pensé à venir le rejoindre ce soir. Mais le besoin de l'embêter, les enfantillages après minuit, c'est caractéristique de Bea quand elle veut fuir ses problèmes.

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{ Time after time }
crédit/ tumblr ☆ w/@Coban Sorrentino  

T'es qu'une enfant au fond.
Qu'une enfant qui a touché le fond.
Une enfant qu'on n'a pas réveillé à temps.
Une enfant qui rêve un peu trop grand.

Elle est paisible quand la nuit tombe, agile quand les ombres s'esquissent, toujours volatile... quand elle est elle. Elle, sauterelle qui s'engouffre dans une chambre qui ne lui appartient pas. Bea ne se soucie pas de déranger son colocataire car entre eux, le dérangement n'existe pas. Il peut rouspéter, vociférer, mais il ne l'engueulera quasiment jamais. Pourtant les éclats de voix existent et exaspèrent parfois les voisins. Mais c'est plus souvent les rires qui l'emportent, les humeurs joyeuses de deux gamins qui partagent leurs années heureuses. Pourtant, tous les deux portent le poids du monde sur leurs épaules frêles. Et en pénétrant la chambre de Coban, elle saisit très vite qu'il n'est pas à son meilleur jour.

Mais Bea, elle ne se dégonfle pas. Bea, elle a besoin de lui autant qu'il a besoin d'elle. En ce moment, ce n'est pas tant la pizza qui ravive son esprit, c'est cette autre étincelle. Elle brille, elle vacille, elle fulmine dans les pupilles du jeune homme couché. Que se passe-t-il dans ce corps épuisé? Elle se moque de lui et de ses remontrances, se plantant sur son lit sans y être invitée. La pizza dégoulinante vient se loger sous son nez tandis qu'il la repousse vivement de la voix. « Ouais ouais, pauvre chaton! Allez, je vais te remettre sur tes pattes moi!    » Son sourire se joint à celui de Coban tandis qu'elle installe ses pieds déchaussés sous ses fesses et qu'elle tire sur la couette pour poser le carton de la pizza entre eux. « Ah! Parce que maintenant t'as peur que ton lit soit sale peut-être!   » Elle rit en soulevant le drap, inspectant sans aucune gêne. «   Ose me dire que c'est du propre tout ça!  » Elle rit tout en mettant en bouche la pizza qu'elle lui avait fourrée sous le nez avant que le fromage ne suinte réellement sur l'édredon. «  Prends une part et arrête de râler Monsieur le mal luné. Qu'est-ce que t'as d'intéressant à me raconter? J'ai besoin de me divertir avant d'aller me coucher.  » C'est léger, mignon, presque romantique tant ils sont complices parfois. Mais Beatrice a vraiment besoin de lui en ce moment. Epuisée par sa journée, désabusée par ses tracas, son amitié avec Coban est la seule à pouvoir la faire se déconnecter assez pour oublier...

Oublier que t'es seule.
Oublier qui tu as rencontré.
Oublier qui tu n'as pas revu depuis...
Oublier ton âme en peine.