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 climbing up the walls | Sahel

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Message Sujet: climbing up the walls | Sahel    climbing up the walls | Sahel  Empty Lun 11 Jan - 16:57


◐ ◐ ◐  
{ Climbing up the walls }
crédit/ tumblr ☾ w/@Sahel Al Assad


Dans la voiture qui traverse la ville rongée par l’obscurité, le regard de Leonide se pose sur le visage de son frère, presque endormi à ses côtés. Ils ont passé la journée tous les deux, à faire toutes les choses que Theodore affectionne. Ils sont restés un long moment dans le rayon télévision d’un grand magasin, et elle s’est amusée à le voir s’extasier devant les écrans où des images qu’il ne comprenait pas toujours étaient en train de s’animer. Ils sont allés manger une glace dans cet endroit qu’ils fréquentent depuis des années, le seul glacier où Theodore accepte de rentrer sans se mettre à hurler. Et puis ils ont joué, à ces jeux qu’ils se sont inventés et dont ils sont les seuls à comprendre les règles, un secret qu’ils partagent et ne veulent dévoiler.

Mais dans cette voiture qui les conduit jusqu’au centre où réside Theodore depuis quelques années, le cœur de leo se serre. Elle ne peut s’empêcher de se demander ce qu’aurait pu être la vie de son frère sans ce handicap, ce que Theodore aurait pu accomplir et construire, imaginant toutes ces expériences qu’il n’aura jamais l’occasion de vivre. Elle est en colère Leo, contre cette vie qui a condamné son frère sans raison valable, en colère contre ce père qui l’a plus ou moins abandonné car il n'était pas parfait. Elle passe tendrement sa main sur le visage  de Theo pour l’extirper de ses rêves qu’il n’arrive pas toujours à raconter. Le moteur de la voiture continue de tourner alors qu’elle l’entraîne avec elle vers les portes du centre où une éducatrice les attend. « Salut Theo ! Alors tu as passé une bonne journée ? » lui dit-elle en passant son bras autour du sien, l’arrachant sans violence de ceux de Leonide. Bien que ce rituel leur soit familier, le cœur de la brune se brise toujours un peu plus à chaque fois qu’elle le ramène dans cet endroit. Elle a conscience qu’il s’agit de la seule véritable solution, la meilleure pour lui, et peut-être aussi pour elle, mais elle ne peut contenir cette vilaine et vivace impression de l’abandonner. Elle embrasse son frère sur la joue, lui promettant dans un sourire de revenir le chercher bientôt, évoquant déjà leur prochaine journée partagée. Mais alors qu’elle se retourne et s’apprête à partir, elle sent une main vivement saisir la sienne. «  Leno ! » Et son cœur se déchire un peu plus. Theodore n’a jamais réussi à prononcer son prénom correctement. Mais elle peut entendre dans l’intonation de sa voix la supplique pour qu'elle reste, le désespoir de celui qui ne veut pas être quitté. Elle passe sa main délicatement sous son menton, lui montrant à l’aide de ses doigts le nombre de nuits après lequel elle reviendra, lui demandant d’être sage, lui promettant que ces deux longues journées passeront plus vite qu'il ne le croit. Elle peut sentir les larmes tenter de se frayer un chemin jusqu’à ses yeux tandis qu'elle se rapproche de la voiture, mais avant même qu’elles ne parviennent à en trouver un, Leonide les ravale, les enfouissant au plus profond d’elle-même. La douceur jusqu’alors présente dans ses orbites remplacée par une obscurité froide et sévère.

Si un jour dans ton regard une lumière il y a eut,
elle semble à présent avoir à tout jamais disparue.

Lorsqu’elle se pose à nouveau sur la banquette arrière de la berline, Leonide devrait donner l’adresse de son appartement au chauffeur. Pourtant c’est la sienne qu’elle lui communique. Sans vraiment se l’expliquer, elle se rend chez lui plus souvent qu’elle ne le croit. Peut-être parce qu’il lui rappelle une personne qui se pourrait être elle, peut-être car lorsqu’elle est là-bas elle parvient à invoquer version d'elle-même que devant tous les autres elle s'applique à dissimuler. Elle intime au chauffeur de ne pas l’attendre lorsque ses talons touchent à nouveau le trottoir. Elle prendra un taxi lorsque l’envie de rentrer se fera ressentir. Pour le moment, elle ne veut, ou ne peut, être seule. Les idées noires se balancent dans son esprit, se désarticulant sur le rythme de ses pensées alors qu’elle monte les escaliers qui conduisent à son appartement. Une fois arrivée devant sa porte, elle hésite une fraction de seconde avant de cogner ses phalanges contre le bois qui lui fait face, puis se résigne à le faire. Il pourrait ne pas être là. Légèrement appuyée contre le mur, elle entend les clés se glisser dans la serrure. Un discret sourire se dessine sur ses lippes lorsqu’elle voit le visage de Sahel apparaître. « Je me suis dit que tu apprécierais un peu de compagnie. » Trop fière, elle retourne les choses pour ne pas dire que c’est elle qui en a besoin, pour cacher cette vérité criante qui doit pourtant lui crever les yeux en la découvrant sur son palier. Pathétique.


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Message Sujet: Re: climbing up the walls | Sahel    climbing up the walls | Sahel  Empty Lun 18 Jan - 22:44


{ climbing up the walls }
☾ w/@leonide tendler

Vaillant petit artiste aux tracés impeccables, d’une douceur incontestable il sculpte les courbes de ses prochaines oeuvres. Animé par cette décadence de l’artiste maudit, simplement reconnu pour ses pâles copies d’artistes qu’il admire. C’est ainsi qu’on le connait, bien que tapit dans l’ombre, il ne saurait un jour avoir un semblant de carrière à proprement parlé. Et pourtant, il ne cesse de les reproduire, à chaque détail près, toujours plus ambitieux dans ce travail qui l’aide à surmonter ce manque qu’il a, un jour, connu. Alors, en admettant qu’il n’aurait jamais cette reconnaissance absolue que tout artiste souhaite, c’est la sécurité qu’il met en place. Véritable acolyte de cette organisation à l’appellation tout aussi sombre que leurs activité, le Dark Mist, famille dont les liens du sang ne signifient que très peu, famille qui a su lui montrer la beauté de son talent mais également la beauté du monde dans lequel ils vivent. C’est à présent cette famille qu’il chérit, qu’il veut à tout prix garder là, tout près de lui et ce pour encore bien des années. Mais malgré cette famille si bien recomposée, si bien ficelée, ce sont ses racines qu’il tente de protéger. Son sang, là-bas, dans ce pays qu’il a fui, ce soleil aride et ce sable minuscule dégringolant entre ses doigts, qu’il a abandonné pour eux mais aussi pour lui. Ils sont là-bas, ses frères et ses soeurs qu’il a presque élevé. Seuls l’argent envoyé chaque mois retrouve le chemin du bercail. Personne ne sait où il se trouve, personne n’ose imaginer que c’est à New York qu’il tente de briser la malédiction des Al Assad. Et malgré ces mots sans cesse écrits puis détruits, il n’ose faire ce pas immense entre leurs vies si différentes, ni les joindre. Leur écrire semble impossible, si dangereux, si imprudent de sa peur. Cette paranoïa du lever de rideau, de cette mascarade qui ne cesse d’accroître depuis tant de temps ne le fait que repousser ces retrouvailles qu’il espère tant. Frères, soeurs, oncles et tantes sont si nombreux à lui manquer, à creuser cet espace brisé dans ce coeur démoli par la mélancolie. Et ses iris semblent traduire ces secrets, si loin, enfouis en lui, que rien ne pourrait les faire remonter à la surface. Pupilles affaiblies, pupilles tressautantes, pupilles énigmatiques. Mais le mystère est sans doute ce qu’il préfère, loin devant cette sincérité qu’il tente d’apprivoiser. Dévoiler ces détails inavouables ne lui parait pas juste ; il s’agit ici de son propre monde, celui qu’il s’est lui-même infligé, construit.

Et sous cette vague impénétrable de culpabilité, se cache ces moments plus sombres. Ceux qu’on se refuse de vivre malgré l’appartenance au trafic. Ces instants de violence qu’on ne parvient pas à échapper, ceux pendant lesquels, l’adrénaline point le bout de son nez. La nuit dernière en avait fait les frais. Son intuition aurait dû lui suffire pour faire demi-tour, pour abdiquer à cette affaire qu’ils redoutaient tous. Le Dark Mist, en plein doute, en ligne droite pour retourner à la case départ. Il ne s’agissait pas là d’une grande vente bien que chaque affaire avait cette particularité spéciale, qu’on ne pouvait dénigrer. C’est ainsi qu’ils s’étaient retrouvés au sein d’une embuscade. Embuscade qui les avait fait fuir, courir à travers les ruelles sombres du Queens, prêts à tout pour échapper à ces bras armés qui ne voulaient que leurs têtes. Mais Bacon était arrivé et tout s’était bien vite transformé en un vague souvenir qui resterait une anecdote parmi tant d’autres. Rire de ces malheurs qui pourraient leur coûter la vie mais surtout, leurs noms. Mais tout ça, c’était son contrat, signé noir sur blanc, parfaitement conscient de ces défis que les jours lui feraient relever.

La pulpe de ses doigts s’abaisse sur cette légère blessure ouverte le long de sa pommette. Le regard fixe la dévisage, se retrouvant même à étirer ses lèvres, était-il question de fierté ? Fier d’avoir pu échapper à cette cavalcade ? Il fut bien vite sorti de cet étrange état dans lequel il se reposait, les événements de la veille devant les yeux, prêts à faire leur grand retour. L’agacement de cette interruption envahit son coeur bien que tout ceci disparut en l’espace d’une seconde en la voyant sur le pas de sa porte. Leonide. Jeune louve aux bien faits réparateurs. Jolie vipère au masque bien défini. Mais sous toute cette horde d’orgueil et de perfidie, c’est l’apaisement qui prit place entre ces deux-là. Secret encore bien innocent, intacte de cette noirceur qu’il ne peut s’empêcher de rejeter. « Je crois ne pas avoir d’autre choix que de faire entrer, n’est-ce pas ? » dit-il en se décalant de l’entrée afin qu’elle puisse faire son entrée. Mais cette intrusion ne lui est plus si surprenante, à présent. Habitué de ces visites nocturnes, la rejeter ne lui viendrait jamais à l’esprit. Leonide. Leo, qui sous ces airs bien distingués se cache cette acrimonie à en faire pâlir plus d’un. « Qu’est-ce que tu fais là Leo ? C'est la troisième fois en à peine une semaine. » Dupe, il ne l’était pas, loin de là. Et même s'il ne pouvait démentir que ses visites le libéraient de l'emprise de ses idées noires, il savait pertinemment qu’elle n’était ici simplement pour lui et ses propres envies. Quelque chose se tramait en elle et même si elle ne l’avouerait certainement jamais, toutes ces heures passées à ses côtés ne pouvaient que le conforter dans cette idée que tout n’allait pas bien.

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Message Sujet: Re: climbing up the walls | Sahel    climbing up the walls | Sahel  Empty Mer 20 Jan - 14:45


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{ Climbing up the walls }
crédit/ tumblr ☾ w/@Sahel Al Assad


Leonide, femme fière et supérieure qui domine par sa force et éblouit par sa beauté, qui écrase par ses mots et repousse par son acidité. Maître dans l’art du paraître, elle contrôle habilement tout ce qu’elle donne à voir d’elle-même au reste du monde. Pourtant derrière ce numéro bien étudié, elle commence à manquer d'air. Elle s’use, se dérègle. Elle perd de vue l’horizon, submergée par une masse sombre et mouvante qui ne demande qu’à engloutir ses poumons, se frayer un chemin et chasser l'oxygène dans chacune des alvéoles. Elle étouffe, elle se débat. Mais la vérité c’est qu’elle a beau lutter, elle est continue à sombrer. Telle une équilibriste aveuglée elle avance sur un fil sur le point de se rompre ; comment maintenir le cap vers la lumière lorsque c’est à l’obscurité qu’on semble appartenir ?

La porte s’ouvre et dévoile le visage de Sahel. Elle est là, une nouvelle fois devant sa porte, à demander l’asile. Ils ne se connaissent pas depuis pas si longtemps, pourtant elle retrouve en lui une part d’elle-même qu’elle ne partage normalement pas. Il est arrivé au théâtre avec son air sûr et son regard secret, intriguée par la vie qu’il parvient à créer avec ses mains elle l’a remarqué, elle l’a observé assis sur les fauteuils rouges  lors des répétitions. Comme tous les hommes qui l’intriguent, elle a fini par danser dans son lit. Mais, une fois cet unique corps-à-corps passé, une chose étrange a eu lieu. Elle s’est intéressée à ce qu’il est. Elle a posé des questions, et a répondu aux siennes. Et malgré les deux mondes opposés dont ils viennent, malgré les nombreuses différences qui peuvent les définir, c’est un reflet troublant qu’elle a trouvé. Sahel est différent de toutes les personnes qu’elle connaît. Il n’incarne pas la vanité du monde rongé par l’argent dans lequel elle a grandi. Il est vrai. Lui aussi s’est retrouvé propulsé dans un rôle de parent alors qu’il n’était qu’un gosse, et connaît la signification et le poids du mot sacrifice. Il est tout comme elle agité par une mélancolie vivace, une mélodie qui n’est peut-être pas jouée de la même manière au cœur de leurs vies mais qui se compose avec les mêmes notes. Avec lui, c’est un étrange refuge qu’elle a l’impression de découvrir Leo. Un lieu à l’abris du reste du monde, où elle retrouve une forme de simplicité qu’elle n’arrive plus à provoquer seule.

Il l’accueille avec une question dont il connait la réponse. Leonide ne serait jamais venue chez lui si elle estimait ne pas y être la bienvenue. Elle ne prendrait pas le risque de venir s’exposer ainsi à un éventuel rejet. Elle ne lui répond pas, se contentant d’avancer dans sa direction. Les traits de Sahel dessinent les contours d’un paysage qu’elle commence à connaître, et dont la vision provoque en elle une sensation d’apaisement. Elle passe l’un de ses doigts le long d’une entaille qui a fait son apparition sur l’une des pommettes du brun depuis sa dernière visite. Ce constat lui fait légèrement froncer les sourcils alors qu’il lui demande la raison de sa présence. « Tu devrais faire recoudre cette vilaine coupure. Ce serait dommage qu’elle devienne éternelle. » Elle détache son regard du sien et balaye l’intérieur de son appartement à la recherche d’un point fixe où s’accrocher. « Je viens de ramener Théodore, je n’étais pas tout à fait prête à rentrer chez moi. » Pas tout à fait prête remettre son masque, à affronter les démons qui hantent son appartement, à dévisager ce reflet qu’elle déteste avec pour seule compagnie les moulures et les meubles de collection. Généralement, elle ne parle de Theodore à personne d’autre que Joana. Loin d’être embarrassée par son frère, il s’agit en réalité d’une manière de le protéger, de le préserver du reste du monde.

Elle s’engouffre dans l’antre de Sahel où elle a fini par avoir ses habitudes. « Tu devrais revoir ta façon d’accueillir tes hôtes. Passer la plupart de ton temps avec des visages figés dans le marbre commence à avoir raison de tes bonnes manières. » lui dit-elle en même temps qu'elle fait glisser son manteau le long de ses bras, un léger sourire dessiné sur le bout de ses lèvres. Elle observe la pièce et y remarque un bloc de marbre duquel semble éclore une forme qu’elle croit reconnaître. En s’approchant, elle découvre ce corps de femme recroquevillé sur lui-même, qui paraît se tordre sous le poids de quelque malheur. « On dirait La Danaïde, je me trompe ? » Leonide s’accroupit pour tenir compagnie à cette femme immobilisée à tout jamais dans la beauté d’un instant. Elle peut sentir la présence de Sahel derrière elle alors qu’elle caresse du bout des doigts le froid du marbre, partant de la nuque pour remonter le long de la colonne sculptée dans la pierre. « C’est magnifique Sahel. » souffle-t-elle subjuguée par la douceur qu’il a réussi à faire transparaître dans la roche, fascinée par la ressemblance avec l’originale. « Tu as de l’or entre les mains, j’ai du mal à comprendre pourquoi tu persistes à le mettre au service de l’imagination des autres. » Elle se retourne légèrement vers lui, assez pour réussir à accrocher son regard au sien. Elle croit véritablement en son talent, et elle le connaît assez maintenant pour savoir qu’il fait partie des rares qui méritent réellement de réussir.
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Message Sujet: Re: climbing up the walls | Sahel    climbing up the walls | Sahel  Empty Lun 1 Fév - 18:39


{ climbing up the walls }
☾ w/@leonide tendler

Pendu à ses lèvres, dans un calme trahissant un travail d’orfèvre, en contraste alarmant avec ces rues vociférantes dont regorgent New York, le soulagement l’emporte. Sous leurs airs de parfaits citoyens, se dissimulent tous ces secrets qu’ils semblent oublier à chaque fois qu’ils se croisent. Ses iris lui font perdre la temporalité dans laquelle ils évoluent, aussi éloignés soient-ils. Et malgré toutes ces différences, ces tracas qui ne veulent les laisser en paix, ils sont là, tous les deux, le coeur dégoulinant d’amour, voir même d’une sérénité qu’il prierait pour pouvoir la ressentir pleinement. Pouvoir la laisser faire son apparition dans ce monde enclin à la déchéance et au chaos. Mais lorsqu’elle est là, l’accalmie s’empare de lui, lui promettant alors quelques heures de répit parmi cette vie engourdie. Seule bouffée d’air frais dont il ne peut plus se passer. Leonide, nymphe aux bourgeons d’amande qui ne cesse de l’envoûter à chaque pas qu’elle engloutit en arrivant chez lui. Il n’aurait certainement jamais pensé qu’elle deviendrait une telle partie de lui-même, amour plastique, amour platonique. C’était bien plus que cela, bien plus que deux âmes dansantes et chancelantes le temps d’une courte nuit. Parce que sous cet abandon charnel, il y avait eu cette révélation au coeur tendre. Âmes bien plus similaires, bien plus alambiquées pour deux êtres aux esprits minimalistes et présomptueux. Leurs carapaces n’avaient pas pris beaucoup de temps à se briser, pour laisser apparaitre ceux qu’ils étaient vraiment et Sahel ne pouvait en être que reconnaissant.

Et là, en la voyant s’avancer dans son antre, il ne peut que ressentir cette paix éphémère qu’elle apporte avec elle, qui ne souhaite la quitter lorsqu’elle débarque. Alors elle danse. Avec son âme, avec son esprit et avec lui. Une danse doucereuse qu’ils s’apprêtent à créer à chaque instant. Elle est tel que son reflet dans le miroir, ce visage qu’on semble incapable d’apercevoir autrement qu’avec quelqu’un d’identique. De sa vie privée, il n’en sait presque rien ; rien qui ne pourrait l’apprivoiser davantage, si ce n’est la condition de son frère. Il connait parfaitement ses états d’âmes, ses humeurs, sa profession ainsi que ceux qui représentent sa famille mais tout cela semble pourtant si artificiel. Si postiche et pourtant si vrai, dans ses pupilles brillantes de nostalgie, dans ce sourire flottant qui ne cesse de vouloir cracher chaque secret. Mais cette mélancolie, ils la partagent si bien ; se la prête, jouant d’elle comme elle joue d’eux. Et la pulpe de ses doigts se posa brièvement sur sa joue, le long de cette entaille encore fraîche. D’une telle douceur, il ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire parce que cette douceur, il ne la connait que depuis peu de temps. « Ce n’est rien. Elle sera complètement remise d’ici quelques jours, j’en suis sûre. » C’en était certain. Il ne s’agissait que d’une simple égratignure, unique preuve de son activité nocturne lui pesant au dessus de la tête tel une épée de Damoclès, prête à s’abattre sur lui. Theodore. Ce nom résonnant dans l’appartement tel un secret inavouable. Il ne le connait pas, bien qu’elle lui en parle sans cesse, de cette voix qui se brise par moment et qu’il tente, tant bien que mal, d’apaiser. « Comment va-t-il ? » Les questions à son sujet ne ne faisaient jamais bien nombreuses. Peut être parce qu'il n'osait trop en demander, trop en savoir. Ce sentiment si personnel, il le connaissait si bien qu'il ne pouvait envahir son jardin secret. Elle le ferait, en parlerait, seulement de son gré. Et la bienvenue, elle l’est. Tous les jours, toutes les semaines, quand elle veut. Sans besoin réel, seule l’envie d’exister à ses côtés pour quelques heures, s’il le fallait. « Laisse mes sculptures tranquilles, tu veux ? Tu es la seule qui vient vraiment me voir et ça n’a pas l’air de te déranger… » bien sûr que non qu’elles ne la dérangeait pas. Elle adorait faire ces petites remarques sur son travail inachevé, lui donner son avis et pouvoir l’aider dans ses choix artistiques. Après tout, c’est ainsi qu’ils s’étaient connus, lui venant au théâtre afin d’y produire une oeuvre pour l’entrée et puis, tout avait terminé par des conseils incessants sur les décors de la pièce dans laquelle elle jouait. Artistes lumières et perfectionnistes dans leur propre domaine, chacun s’enivrant du génie de l’autre. C’était la première fois qu’il mettait les pieds dans un théâtre lorsqu’il la connu. Tout semblai si inaccessible pour le petit égyptien qu’il était. Mais en arrivant dans le Queens, l’enfant sortant tout droit des livres de conte s’était transformé en cet homme contemporain, qui se veut grandit et inspiré. Artistes de leurs propres vies, ils l’étaient, c’en était une certitude.

Ses iris la suivent, d’un regard éclatant il la voit se diriger vers cette pièce qu’il tente de finir pour la énième fois. Réplique qu’il connait par coeur. La Danaïde. Pièce qu’il travaille encore et encore depuis des années, depuis ses débuts dans le Dark Mist. Pièce maitresse de sa collection et de leurs affaires. Chaque détail est encré dans son esprit, chaque courbe gravée sous ses doigts. « Elle n’est pas encore terminée mais oui, c’est bien ça. Dis-moi ce que tu en penses. J’ai l’impression qu’il manque quelque chose. » Bien qu’au fond, il savait parfaitement ce qui n’allait pas avec cette version amère de La Danaïde mais tout ce qu’il souhaitait, c’était l’entendre se pencher sur le sujet davantage. Coup de coeur instantané pour ces analyses qu’elle pointait régulièrement du doigt, lui prouvant par mille et un mots que l’art n’était que subjectivité et esprit. L’honnêteté lui était chère et c’est ce qu’il appréciait le plus chez elle. « Mon nom n’est ni Rodin, ni Giacometti, tu sais. Le talent c’est bien, mais la renommée c’est encore mieux. Tu ne devais pas remonter bientôt sur les planches ? » C’est elle qui le poussait ; plus loin, à s’en sortir en artiste propre et à se démarquer de ces artistes classiques. Mais le coeur n’y était pas, il n’était pas là pour se faire un nom mais simplement pour vendre des mensonges aux ignorants.

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Message Sujet: Re: climbing up the walls | Sahel    climbing up the walls | Sahel  Empty Jeu 4 Fév - 23:39


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{ Climbing up the walls }
crédit/ tumblr ☾ w/@Sahel Al Assad


Sahel dessine un léger sourire sur ses lèvres lorsque qu’elle caresse sa pommette avec le bout de son doigt. Si généralement elle garde toute sa douceur pour son frère, il lui arrive parfois sans qu’elle ne comprenne vraiment pourquoi et sans même s'en rende compte de l’être aussi avec Sahel. Une étrange impression de déjà-vu surgit dans l’esprit de Leonide alors qu’elle passe la porte, et pénètre dans l’appartement. Peut-être car ces deniers jours elle y est venue bien plus qu’elle ne se laisse l’entendre. Ça a commencé sans vraiment prévenir et puis, une fois en appelant une autre, la répétition s’est déclenchée. Ils s’ouvrent à demi-mots, respectent les parts d’ombre et les secrets sans jamais trop en demander à l’autre, sachant toujours quand s’arrêter, parvenant même parfois à lire entre les lignes. Sahel lui demande comment va son frère, et si généralement elle montre les dents dès que l’on prononce son prénom elle ne le fait pas avec lui. Il sait pour Theodore, mais il sait aussi ce que signifie se sacrifier pour autrui. Vouer son existence tout entière au bien-être de quelqu’un d’autre, d’un être cher. D’un relatif qui n’a plus que nous, et pour qui on représente tout. « Il va bien. Je crois qu’il s’est plutôt bien fait à son quotidien là-bas. »  Bien plus facilement que moi.

Elle ne peut empêcher un léger rire de s’échapper d’entre ses lèvres lorsqu’il lui répond de laisser tranquilles ses sculptures, comme si passer autant de temps avec les rendait vivantes. Comme si à force de les contempler, les travailler, elles finissaient par se mettre à bouger entre ses mains. Et Léonide s’imagine Sahel entouré par les corps de ces femmes, de ces chimères et succubes qui se mettent danser autour de lui. « Tu as raison, il en faut plus pour me décourager. » Elle se laisse attirer alors par l’une des créatures de marbres qui occupent cet appartement. Elle s’accroupit à côté de cette femme recroquevillée pour l’éternité. La Danaïde de Rodin. Et tandis qu’elle entend répondre à Sahel à sa question, elle n’écoute pas vraiment sa réponse. Son esprit divague vers d’autres lieux. Elle se rappelle de ce qui se cache derrière cette silhouette. Les Danaïdes, celles qui contraintes par la force ont dû épouser des hommes dont elles ne voulaient pas, qui massacrèrent leurs maris à peine arrivés dans leurs lits et furent condamnées en enfer pour l’éternité à remplir un tonneau troué. Et si c’était elle cette femme recroquevillée ? Leonide ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec son propre destin. D’ici quelques semaines, mois peut-être, elle aussi épousera un homme qu’elle n’a pas choisi. Pourquoi ne pas l’exécuter une fois la nuit tombée ?  

« En effet, ton nom est Al Assad. Et le monde, même s’il ne le mérite sûrement pas, devrait le connaître. Alors fais-moi le plaisir de donner vie à ce qu’il y a dans ta tête. »  Leonide a du mal à comprendre pourquoi Sahel s’obstine à faire des répliques. Elles ont beau être incroyablement parfaites, peut-être même parfois un peu plus saisissantes que les originales, elles ne sont pas tout à fait lui. Pourquoi avoir fait tout ce chemin, être parti si loin, si c’est pour rester tapi dans l’ombre des autres Sahel ? Il change de sujet, élude la question sans qu’elle ne soit poser en pointant du doigt la propre contradiction de Leonide. « Pas avant la fin du mois, on m’a proposé une tournée en Europe mais j’ai refusé. »  Trop loin, trop longtemps. Elle ne pouvait pas accepter de mettre cette distance entre elle et Theodore, encore moins pour plusieurs semaines. Ce n’est pas la première que Leonide refuse ce genre d’opportunités, sans quoi elle aurait déjà depuis longtemps inscrit son nom dans les plus prestigieux théâtres à travers le monde. Mais Leo a choisi son frère plutôt que sa carrière. Son regard se pose à nouveau sur la statue à côté de laquelle elle est toujours accroupie. « Tu sais ce qui lui manque ? La résignation face au sort qui s’abat sur elle. »  Elle se redresse et se dirige vers la cuisine à la recherche d’un liquide assez fort pour lui anesthésier l’esprit. « D'ailleurs, je vais me marier. »  C’est la première fois qu’elle le dit à voix haute, et bizarrement, ça ne rend pas la chose plus naturelle pour autant. Elle n’en a parlé à personne, pas même à Joana. Elle redoute le regard que sa cousine portera alors sur elle, car elle sait que ce qu’elle fait est complètement dénué de sens, profondément tordu. Elle accepte sans broncher le choix d’un père qui rechigne à la regarder, elle s’apprête à épouser un homme qu’elle n’a jamais rencontré. Elle finit par trouver une bouteille de vodka dans un placard, attrape deux verres au bord de l’évier, et les dépose sur le comptoir avant de les servir. « Viens trinquer avec moi à mon futur enterrement de vie de jeune fille. »  Elle lui tend un verre en souriant, amusée par la bêtise de ce qu’elle vient de lui dire. Encore loin de s’imaginer ce qui l’attend en réalité.

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Message Sujet: Re: climbing up the walls | Sahel    climbing up the walls | Sahel  Empty Dim 21 Fév - 20:07


{ climbing up the walls }
☾ w/@leonide tendler

La douleur de parler de ceux qu’on aime est quelque chose qui ne semble jamais s’atténuer. Lorsqu’ils sont loin, bien trop loin pour qu’on puisse les saisir, ce trou béant qui ne cesse d’accroître se voit douloureux, presque mortel. Les êtres aimés sont tout ; ceux qui nous tiennent en vie, ceux qui nous font avancer mais aussi ceux qui nous font stagner. Ils sont tout et rien à la fois. Loin de leurs bras et loin de leurs coeurs bien que le souvenir ne cesse d’envahir leurs esprits. Sahel sait. Il sait à quel point l’évocation de Theodore peut être difficile. Mais il sait également rester à sa place, ne pas insister et se laisser aller au grès de ses paroles. Et lorsqu’elle s’ouvre à lui, il tente de faire de même. De lui dire à quel point ses frères et soeurs lui manquent, à quel point il ferait tout pour avoir ne serait-ce qu’un mot, un simple mot qui évoquerait leur bonheur là-bas, en Egypte. Mais aucun mot son ne sort. Aucun son ne semble légitime à ce manque vital. Il n’ose renchérir, n’ose lui dire que finalement, si le manque est douloureux, c’est que tout est de sa faute. Et il refuse de se jeter dans ce gouffre duquel il ne reviendrait vivant. Alors il l’écoute. Attentivement. Sans la quitter du regard. Parce qu’à ce moment-là, seule elle compte. Ni ses soucis, ni sa culpabilité montante, ni quoique ce soit. Elle est venue le sortir de sa léthargie créative et rien ne pouvait lui faire plus plaisir que ça.

« Je réfléchirai à ce que tu me dis mais tu sais, copier est tellement plus simple. Je ne sais pas si créer des pièces originales est toujours une bonne idée. » En réalité, créer des pièces originales, il le souhaitait et il le faisait déjà. Mais tout ceci n’avait pour vocation que son propre atelier. Seul le Sempiternal pouvait exposer ses créations, ces pièces médiocres qu’il s’évertuait à créer afin de ne pas mettre en lumière tout ce trafic d’art copié. Mais tout ce dont le Dark Mist avait besoin étaient ces pièces copiées, ces faux qui remplissait aussi bien son appartement que son esprit. C’est tout ce dont ils avaient besoin pour faire fonctionner la machine. Un travail original ne lui ferait jamais gagner autant d’argent que ces pâles copies de Rodin et Claudel. C’en était une certitude et son appartenance au Dark Mist ne pouvait être remis en cause. « Tu sais, si tu refuses cette tournée à cause de Theodore, je pourrais t’aider, moi. Enfin, je pourrais m’occuper de lui. Si ça peut t’éviter de refuser et de manquer une occasion telle que celle-ci. » Si elle lui demandait, il l’aiderait volontiers. Peut être qu’en prenant cette place durant quelques temps, alors tout ceci le rachèterait auprès des siens. Peut être que cette culpabilité disparaitrait mais surtout, peut être que ça pourrait aider Leonide à se sentir moins coupable dans sa décision de quitter New York pour quelques temps. Suivre ses rêves et avoir une famille sont deux choses parfois qui ne semblent pas compatibles. Les sacrifices semblent nécessaires afin d’avancer. Mais ses iris noirâtres se reposent bien vite sur cette sculpture encore inachevée. Elle décèle parfaitement cet élément qui manque. Ce regard qu’il aurait dû ajouter par lui-même. Mais il n’a le temps de répliquer qu’il s’agit d’une excellente réponse que la nouvelle qu’elle lui apporte l’abat soudainement. Ou plutôt, l’étonne. Un mariage ? Elle ne lui en a jamais parlé. Mais avec qui ? Et ce qui le secoue davantage, c’est cette pointe de jalousie qui trouve son chemin jusqu’à son coeur. Une légère jalousie, presque insignifiante semblerait-il mais sait malgré tout le tenir en haleine. Il ne sait tellement pourquoi. Peut être parce qu’elle est ce genre d’amie qu’il refuse de perdre ? Ou bien peut être, parce qu’il ne l’imagine avec quelqu’un ? Bien qu’il n’ait aucun droit sur elle, bien au contraire. « Tu vas quoi ? » et son air ahuri n’arrange aucunement les choses. Il ne comprend pas mais se laisser embarquer dans cette tornade qu’elle crée, de par cette nouvelle et ses mouvements. « Mais tu vas te marier avec qui ? Je savais même pas que tu voyais quelqu’un ? » C’est l’incompréhension totale qui guide ses doigts sur ce verres qu’elle remplit. C’est ensemble qu’ils trinquent, à ce mariage décousu, dont il ne sait absolument rien et qui ne semble pas l’affecter plus que ça. Mais s’il savait que tout ça n’était qu’une mascarade, un ordre qu’elle ne tente que d’exécuter. Les verres se vident d’un cul-sec des plus rapides et le bruit sourd du vert sur le bord de l’évier laisse une place à ce vide. « Tu comptais m’en parler ? C'est quoi cette histoire ? » demanda-t-il de ce sourire légèrement gêné et interrogateur. Non, bien sûr qu’elle ne lui devait rien mais il ne pouvait s’empêcher de se demander à quoi ressemblait ce futur époux dont il ne connaissait même pas l’existence. Alors sans même attendre sa réponse, il rattrape la bouteille afin de leur servir à nouveau deux verres, sachant pertinemment que la soirée n’allait pas se terminer ainsi.  

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Message Sujet: Re: climbing up the walls | Sahel    climbing up the walls | Sahel  Empty Sam 27 Fév - 22:48


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Qu’est-elle venue chercher en venant ici ? Pourquoi revient-elle encore et encore ? Leonide n'a pas de réponse précise à cette question. Tout ce qu’elle sait, c’est que lorsqu’elle est avec Sahel, elle parvient à retirer un masque qu’elle porte en toutes autres circonstances et qui peut parfois lui peser. Cette façade, froide et distante, hautaine et méprisante qu’elle offre au reste du monde comme rempart entre elle et lui. Chez Sahel elle trouve un réconfort doux et inattendu. Auprès de lui les maux semblent parvenir à s’apaiser pour un temps. Le regard posé sur le marbre, elle l’écoute lui répondre des mots qu’elle ne comprend pas, une réponse qu’elle n’accepte pas. « Ne fais pas l’erreur de choisir la simplicité. C’est dans la difficulté que l’on brille le plus. » Elle l’apprécie, et à commencer à tenir à lui d’une manière qui est très rare pour la jeune femme, alors elle ne va pas taire le désaccord qu’elle ressent face la décision qu’il semble prendre. Elle l’estime trop doué pour le voir persister à dupliquer des œuvres déjà existantes et reconnues quand il pourrait conquérir le monde s’il réalisait seulement en être capable.

« Je ne refuse pas à cause de Timeo. » Faux. « Et même si c’était le cas, ça ne changerait pas le fait que c’est de moi dont il a besoin. » mais peut-être moins que moi je n’ai besoin de lui. Bien qu’elle ne lui communique pas comme elle devrait le faire, Leonide est surprise et touchée par le fait que Sahel lui fasse une telle proposition. Mais elle est incapable de l’accepter et le sera toujours. Son regard est à nouveau attrapé par celui de la sculpture née entre les doigts de Sahel, et plus elle le détaille, plus il lui semble familier, plus elle s’y reconnait. Dans cette femme condamnée aux enfers pour avoir tué un mari dont elle ne voulait pas. Danaïde, Leonide, peut-être plus qu’une simple sonorité en commun. Elle finit par donner son avis à Sahel sur ce qu’il manque à sa création : la résignation. Un mot qui trouve un étrange écho en elle. Alors, elle se lève et s’aventure vers la cuisine à la recherche de quelque chose à et lui dévoile cette vérité qui était encore cachée. Le futur enterrement de sa liberté.

Une bouteille dans les mains, elle décrit le regard de Sahel alors qu’il accueille cette nouvelle inattendue. Et elle ne peut pas s’empêcher de sourire à son « tu vas quoi », un rire au bord des lèvres quand elle lui tend un des verres maintenant pleins. Pourtant, ce futur mariage qui l’attend n’est pas une blague, il sera bientôt bien réel et elle n’a pas encore conscience de l’impact qui l’aura dans sa vie, elle se convint qu'elle maniera son futur mari comme un pantin sans savoir qu'il brûlera tout sur son passage. Dis-moi Sahel, serait-ce de la jalousie cette étrange lueur dans tes pupilles ? Aurais-tu peur de ne plus me voir apparaître sur le seuil de ta porte ? « Peut-être parce que je ne te dis pas tout. Tu penses être le seul à qui je rends visite la nuit tombée ? » lui dit-elle, son regard animé par une certaine provocation quand leurs verres s’entrechoquent. La brûlure de la vodka encore sur le bout de la langue, un sourire se dessine sur ses lèvres. « Je suis en train de t’en parler. » Elle lui tend son verre vide pour qu’il lui en resserve un deuxième. « Mais je vais te décevoir. Je ne le connais pas. Mon père l’a choisi pour moi. » À peine Sahel a-t-il le temps de remplir son verre qu’elle le vide à nouveau. Le prononcer à haute voix rend soudainement la chose un peu plus réelle, mais il s’agit d’une réalité qu’elle ne pourra changer, alors autant s’y faire. Son verre vide dans une main, elle glisse l’autre dans celle de sahel pour l’attirer avec elle vers le canapé. Elle s’y assoit en l’invitant à faire de même, retire ses chaussures et dépose ses jambes sur les siennes après avoir sorti une cigarette de son sac. « Tu m’accueilleras encore lorsque je serai sensée appartenir à un autre Sahel ? » Elle penche légèrement la tête en arrière en aspirant sur sa cigarette pour l’allumer. Les paupières presque closes elle se fait la promesse intérieure de ne jamais renoncer à sa liberté, de ne jamais plier devant ce mari qu’elle n’a pas choisi.

Comme une danaïde je préférerai l’enfer à la révérence.

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Message Sujet: Re: climbing up the walls | Sahel    climbing up the walls | Sahel  Empty Dim 7 Mar - 16:12


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La simplicité a un goût de confort, du réconfort qu’on ne trouve seulement dans une habitude, dans une matière qu’on maitrise à la perfection. La surprise n’existant plus, le challenge étant une toute autre espèce, qu’on tente d’oublier sous les traits déjà parfaitement connus. Et il sait. Il sait que la simplicité n’est pas pour lui, que le goût de l’aventure l’appelle sans cesse, que les difficultés sont ce qui construisent un artiste. Sans celles-ci, alors il ne serait que Sahel, le petit garçon qui serait encore en ce moment même, en train de travailler sur les marchés de Louxor. Sans ces difficultés, il n’aurait certainement jamais appris cette deuxième langue qu’il n’avait encore jamais entendu il y a quelques années. Et sans celles-ci, il n’aurait jamais mis les pieds ici, à New York, une ville qu’il n’aurait jamais cru à porter de mains. Mais il était là, dans ce grand appartement dans le Queens, avec une famille sur les bras, une autre dans le coeur et des secrets plein le dos. Mais qu’est-ce qu’il aimait cette vie ! Une vie de mensonge, une vie de dissimulation mais c’était une chose qu’il aimait particulièrement. Sa vie, il la vivait comme bon lui semblait, avec une liberté que certains clans ne peuvent connaitre. Alors oui, il reproduisait des pièces phares, des pièces connues de tous et il le ferait encore durant des années. Pourtant, se mélangeant à ses pâles copies, les originales, elles, s’offraient un second plan parmi celles-ci, dans l’Atelier du Sempiternal. A l’abri de tous les regards, il y avait quelques pièces que personne ne reconnaissait, que personne ne pouvait acquérir ; elles étaient siennes, art tout droit sorti de ce palpitant tremblant. Il y passait moins de temps, beaucoup moins, mais chaque soir, il retrouvait l’Atelier pour les retravailler un peu plus et pour, peut être, un jour, avoir l’espoir d’appartenir à autre chose qu’une organisation aussi illégale que le Dark Mist.

A l’évocation de Timeo, il ne répondit pas. Il savait parfaitement qu’il ne s’agissait ici pas réellement d’un problème. Il avait besoin d’elle mais pas autant qu’elle, avait besoin de lui et le laisser partir aurait été un dévaste total. Timeo, l’un des seuls hommes sur cette planète à pouvoir retenir Leonide, enfant de liberté. Il n’y avait ici aucune chance pour qu’elle entreprenne cette route européenne, ce voyage aux milles facettes et à cette indépendance vertueuse. Et quelque part, c’est un geste qu’il ne pouvait qu’admirer. Lui, qui avait décidé de tout laisser derrière lui, et elle, qui refusait de le faire. Deux opposés qui pourtant, vivaient les mêmes cauchemars et les mêmes culpabilités.

Et tout se chamboula lorsqu’elle parla de ce mariage. Ce faux mariage, aux fausses ambitions et à l’amour insipide, quoique même inexistant. Comment pouvait-elle se marier à un inconnu ? Allait-elle vivre ce genre de vie qu’on ne voit qu’au cinéma ? De faux sentiments se balançant avec la haine ? Et peut être qu’il avait peur. Peur de ne plus la voir débarquer ici, le soir, sur le pas de sa porte. Peur de ne plus pouvoir la prendre dans ses bras le temps d’un instant, voir même, peur de ne plus la voir tout simplement. Ses pupilles aux allures de corbeau ne purent dissimuler cette étrange sensation qu’était l’éveil d’une jalousie médiocre. Pouvait-on devenir jaloux alors qu’il n’était question que d’amitié ? Il ne savait pas, voir plus. L’incompréhension de sa situation ne rimait à rien, tout comme cette union tout aussi surprenante. « Bah… j’espère bien l’être ! Tu peux pas aller voir des centaines de personnes, t’es là une nuit sur deux quasiment. » et un léger rire passa la barrière de ses lèvres avant que celui-ci ne se brise. « Comment ça tu le connais pas ? Tu comptes te marier avec un pauvre mec que ton père t’as choisi ? » son air ahuri se dissipa quelque peu lorsqu’il avala un second shot. Ses doigts, autour de son verre glacé par l’alcool se contractèrent légèrement. Chez lui, le mariage était une union des plus importantes ; probablement était-ce dû à son éducation et à ses croyances mais il lui semblait impossible de jouer avec le serment sacré du mariage. « Pourquoi ton père veut que tu l’épouses ? » toute la question était là. Comment un père pouvait forcer son enfant à un mariage qu’elle ne désirait pas ? Sa main dans celle de Leo, il se laissa embarquer, n’oubliant pas de garder son verre à la main et d’y garder la bouteille d’alcool, qu’il déposa rapidement sur la table basse, en face du canapé. Il n’eut même pas le temps de s’installer correctement qu’elle venait déjà de déposer ses jambes sur les siennes. Ses doigts vinrent doucement caresser le tissus de son pantalon, par réflexe dirions-nous, une sorte de soutien dans cette épreuve qui lui semblait complètement absurde. Et s’l avait pu, ses iris noirâtres se seraient verrouillées aux siennes, le temps de la rassurer, de lui rappeler qu’elle était ici chez elle, dans cet appartement puant la corruption, elle serait toujours ici la bienvenue, quant bien même, la bague au doigt. L’intensité de son regard se posa malgré tout sur elle, sur ses traits jetés en arrière, sur cette fumée qu’elle exhala d’entre ses lèvres. « Tu n’appartiendras jamais à un autre, Leo. N’oublie pas que ta liberté est la chose la plus importante. Tu seras toujours libre de faire ce qui te plaît et ne pense pas une seule seconde que les choses soient différentes entre nous, si tu comptes vraiment le faire. » et il aurait aimé qu’elle lui dise qu’elle ne comptait pas réellement le faire, que tout ceci n’était qu’une mauvaise blague, que d’ici quelques temps, elle n’aurait pas trouvé le chemin jusqu’à l’autel et qu’elle reste là, à fumer ces immondes clopes sur son canapé, à boire de la vodka immonde, à refaire le monde. C’est comme ça qu’il la préférait ; libre, encombrante et pourtant si aimante. « Et toi, est-ce que tu m’oublieras quand tu l’auras rejoint ? » et ses doigts pianotent le long de son tibia, remontant parfois jusqu’à son genou, devinant parfaitement sa peau douce à travers le tissu. Et à l'aide de sa deuxième main, son index se posa sur le tube de nicotine, qu'il arracha à ses lèvres pour poser entre les siennes, soufflant alors toutes ces interrogations pitoyables qu'il ne cessait de ressasser, tous ces sentiments de possession qu'il avait envers elle.

Serais-tu prête à rejoindre ses draps en échange de ton indépendance ? Pourquoi te jeter dans ses bras quand tu peux rester là, tout près de moi ?

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Message Sujet: Re: climbing up the walls | Sahel    climbing up the walls | Sahel  Empty Lun 8 Mar - 15:31


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Et comme une incantation étrange ces mots sont sortis de sa bouche « je vais me marier ». Si ça ne tenait qu’à elle, ils n’auraient peut-être jamais franchi la lisière de ses lèvres. Leonide n’est pas le genre de femmes faites pour les engagements devant un Dieu auquel elle ne croit pas. Elle n'adhère pas au serment d’amour et de fidélité, elle n’aurait jamais offert sa liberté sur une plateau d’argent. Désillusionnée, la jeune femme n’a pas eu de modèle dans sa vie pour lui faire croire au schéma d’un mariage heureux, d’une union qui en vaille la peine. Elle n’est pas née pour s’offrir à quelqu’un, et si ça avait été le cas, la place est déjà prise par son frère. Timeo, seul digne monarque de mon cœur. Et pourtant, malgré tout ce à quoi elle croit, tout ce qu’elle rejette et dénigre, Leonide se retrouvera dans l’autel dans quelques mois par la simple volonté de son père, et un homme, qui lui est encore inconnu, lui passera lui passera la bague au doigt.

Alors, pour affronter cette réalité et commencer à se l’approprier, elle vient de la prononcer à voix haute. Elle laisse la folie lui glisser entre les lippes et se faire un chemin jusqu’aux oreilles de Sahel. Elle prend forme dans les expressions du jeune homme, s’étire dans la manifestation de sa surprise et de son incompréhension. Il lui confirme l’irrationalité de son choix, qui malgré les mots et les arguments qu’il pourra prononcer ne changera pas. Car Leonide ferait tout pour s’attirer les faveurs de ce père qui ne la regarde plus des années, et qui ne l’a peut-être jamais vraiment fait. Elle ferait tout, même renoncer à ce qu’elle croit, même renoncer à elle-même. Elle qui écrase les autres pour survivre, qui baptise le monde de son mépris et de son acrimonie, devient une enfant en manque d’amour devant le père Tendler et la moindre de ses envies. Mais à mesure qu’elle lit la réaction de Sahel, derrière la surprise et la stupéfaction c’est tout autre chose qu’elle croit apercevoir : une douce jalousie qu’elle n’attendait pas et qui lui plait étrangement. Un rire amusé se glisse entre ses lèvres quand il pense être le seul. Ta naïvité est ta plus grande force et ton plus grand défaut. « Tu ne devrais pas sous-estimer ma capacité à optimiser la moindre de mes nuits. »  Elle le taquine, elle veut voir cette flamme qu’elle croit se dessiner dans ses iris s’agiter un peu plus fort, sans trop savoir pourquoi elle le fait. Puis elle finit par lui dépeindre l’étendue de cette folie, de ce sacrifice qu'elle s'apprête à faire et qu’elle doit accepter malgré elle, quoi qu’elle en pense. « Je ne l’ai encore jamais rencontré. Je ne connais que son prénom. Oh, s’il y a bien une chose dont je suis sûre en revanche c'est que mon futur mari ne sera pas pauvre, ne t’en fais pas. »  C’est une certitude. Le père Tendler doit y voir un intérêt financier, il ne voit que par ça. Un pourquoi se glisse dans la bouche de Sahel, et la seule réponse qu’elle y trouve est « Pourquoi n’est pas le genre de question qu’il faut poser à mon père. »  Et elle ne s’essayera pas à lui demander, peut-être car au fond d’elle, elle a peur de découvrir la réponse.

Ses jambes étalées sur celles de Sahel, elle s’enfonce dans le canapé en tirant sur le filtre de sa cigarette. Elle écoute le brun lui parlait de liberté, lui rappeler qu'elle ne doit jamais faire l’erreur d’appartenir à un autre. Et si sur ce dernier point il a entièrement raison, sur le premier il se trompe. Bien que Leonide parvienne parfaitement à en offrir l’illusion, la vérité est qu’elle n’a jamais été libre. Elle a grandi dans une prison dorée où la moindre décision était motivée par l’argent, dévouée à l’amour d’un père qui n’a jamais vraiment voulu d’elle, un piège de cristal où la moindre de ses respirations a toujours été vouée à la survie d’un autre. Toutefois, l’évocation de cette liberté qu’elle n’a jamais vraiment eu est rapidement balayée par cette promesse que Sahel lui fait, celle de ne pas lui fermer sa porte une fois son âme vendue au diable. « Je compte vraiment le faire, et quoi que tu en penses, il s’agit d’un choix qui ne m’appartient pas. »  Il s’approprie sa cigarette pour l’attirer jusqu’à ses propres lèvres et lui pose une question qui attire les yeux de la brune sur lui. Sans un mot, elle rapproche un peu plus son corps du sien sans pour autant retirer ses longues jambes à la caresse de ses doigts. Elle plante ses pupilles dans les siennes, les sonde quelques secondes, son visage posé sur le tissu du canapé, tout près de l’épaule de Sahel. Et alors que ses doigts se glissent dans ses boucles brunes, elle lui souffle « Et si tu me donnais une bonne raison de ne pas t’oublier. » Elle l’invite à franchir cette barrière qu’ils ont dessiné ensemble quand ils ont préféré les confidences à leurs corps qui se mêlent entre les draps. Pourtant, la lueur qu’elle aperçoit dans les yeux de Sahel ce soir lui dévoile ce qu’il pourrait devenir et lui donne envie de retrouver les paysages de l'interdit.

Et dans cette peur que je vois au fond de toi, dans la leur de cette jalousie inattendue, j’aperçois ce que tu pourrais incarner pour moi. Serait-il possible que tu deviennes un havre de paix et de liberté au milieu du chaos ? Pourrais-tu devenir mon échappée belle dans ce mariage arrangé ?
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Message Sujet: Re: climbing up the walls | Sahel    climbing up the walls | Sahel  Empty Lun 8 Mar - 23:09


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Le mariage était quelque chose à laquelle il n’avait probablement jamais pensé. Du moins, pas sérieusement. Bien trop prisonnier de ses propres soucis et de ses propres peurs, il n’avait encore jamais eu l’occasion d’y réfléchir, de le considérer dans une réalité future. Bien qu’en y repensant, une seule aurait eu droit à ces pensées engageantes, un peu trop sérieuses pour l’homme de vingt-cinq ans qu’il était. Il est vrai que la frivolité n’avait jamais été l’un de ses attraits, se retrouvant bien souvent comme cet être aux iris austères, au bout du maussade, qui ne savait pas toujours bien y faire avec celles qu’il appréciait. Mais sans que cela devienne une question de savoir-faire, Sahel n’était pas de ce genre ; à vouloir jouer d’elles, à s’accrocher puis se désintéresser en l’espace de quelques jours. Son coeur lui semblait bien trop fragile pour ce genre de pratique et chaque jour, les événements le démontraient. Là, sous ses yeux, Leonide lui déballant une vérité terrifiante qu’était le mariage, il ne pouvait s’empêcher de se poser milles et une questions, de s’accrocher à elle un peu plus. Serait-ce par peur de la perdre ? De la voir disparaitre de son sofa pour retrouver les bras d’un autre ? Probablement mais était-ce une question de sentiments ? Bien sûr, mais lesquels ? Il n’en avait aucune idée et peut être bien qu’au fond, il s’en moquait. Il s’en fichait parce qu’elle était son secret, cette parenthèse au milieu d’une vie chaotique et misérable, ce petit oasis au milieu du désert mais surtout cette faible lumière qu’il retrouvait principalement lors de ses nuits agitées. Alors peut être bien qu’il était question de jalousie, d’un sentiment encore quelque peu étranger à ce coeur déjà bien amoché mais ce n’était pas si désagréable. Du moins, pour le moment. Jusqu’à ce qu’elle voit l’anneau autour de son doigt s’emparer de son corps et de son âme.

Et il savait parfaitement qu’elle finirait par se dérober. Entre ses doigts, s’évaporant comme l’eau claire, elle disparaitrait pour ne plus trouver refuge dans ses mots. Mais ce soir, elle est encore là, bien présente sous son toucher, le rêve n’étant qu’une illusion qu’il ne souhaite pas connaître. Leonide, douce divinité. Tu n'étais censé être que cet amour ponctuel mais voilà à fondre pour tes prunelles. Ils n’étaient certainement pas faits pour être ensembles, pour se construire un quelconque avenir ou pour s’épanouir aux côtés de l’un et de l’autre mais refuser d’admettre cette alchimie grandissante encore et encore, n’en était une bonne idée. Ils auraient pu, oublier, passer à autre chose mais succomber l’un à l’autre, ils l’avaient déjà faits. Alors qu’ils venaient à peine de se rencontrer et ils s’étaient mis d’accord. Les mots, les pensées et les avis leur appartenaient pendant que leurs corps, quant à eux, restaient intouchables. Mais après une telle annonce, il succombait. Peu à peu, à l’appel de sa peau, de ce sentiment qu’il avait déjà connu auparavant et qu’il avait pensé ne jamais reconnaître. Et dupe, il l’était. A croire qu’elle n’y voyait rien, qu’elle serait incapable de lire en lui comme elle le faisait actuellement, à penser qu’il renvoyait une image des plus neutres. Cela faisait des mois que ce n’était déjà plus possible alors pourquoi s’imaginer le contraire ? Un léger rire se fit entendre lorsqu’elle lui lança de ne pas la sous-estimer. Chose qu’il n’aurait pu faire parce que malgré leur différences flagrantes, ils se rassemblaient sur tant de similitudes. Les différences les rapprochaient bien plus qu’il n’aurait pu le croire et leurs secrets tout autant. « Et comment tu comptes l’appeler devant l’autel si tu ne connais même pas son nom ? Love, darling… peut être bien sweetheart ? » Il la taquina, ses lèvres s’étirant davantage pour laisser apparaitre une provocation des plus palpables. Il rit, comme pour retirer toute la dimension sérieuse du sujet. Et à mesure qu’elle répond à ses questions, il n’en revient pas, restant presque estomaqué devant tant d’insignifiance sur son futur époux, celui avec qui elle comptait passer le restant de ses jours, celui qu’elle devrait aimer, rien qu’un peu. « Je suis sûre que c’est juste un arrangement financier. Et ça te dérange pas d’être la monnaie d’échange de ton père ? » mais il ne pouvait pas prétendre que le sujet ne le touchait pas. L’incompréhension état totale et il n’aurait pu la cacher plus longtemps. Mais la ténacité dans son regard lui prouvait simplement qu’il avait tort ; il aurait beau tenter de la faire changer d’avis, de la détourner de ce destin qu’elle s’apprêtait à épouser, son choix était fait et il n’aurait rien pu faire pour ça. Après tous ces mois à ses côtés, il aurait dû comprendre dès les premiers mots que tout était déjà fait, déjà préparé et que lui n’était qu’un passager clandestin de ce train roulant à toute vitesse.

« Je sais que je ne pourrais pas te faire changer d’avis mais réfléchis encore un peu, s’teuplait. », seule réponse qu’il ait pu articuler. Le libre arbitre était sien et seule elle pouvait en choisir la direction. Le cylindre entre ses lèvres, il tire une seconde fois, cette fois-ci avec plus de légèreté, comme si ses questions avaient obtenu les réponses qu’il souhaitait. Lorsque ses doigts glissent entre ses boucles, il abat la paume de sa main sur son jean, d’un geste aussi délicat qu’il avait eu pour pianoter dessus quelques instants plus tôt. Et il l’entend. Ces mots détruisant toutes les barrières alors montées quelques mois plus tôt, toute cette tension qui venait soudainement se placer en lui. Ses iris s’agitèrent, passant de cette jalousie soudaine à cette flamme, synonyme fiévreux d’ébullition. Il aurait dû lui demander si elle le souhaitait vraiment, si tout ça n’était pas que le déroulement tragique d’une conversation tout aussi effrayante mais il n’en fit rien. Sa main remonta doucement, effleurant à peine le tissus de son vêtement, sur sa cuisse. Son palpitant trépignant dans sa poitrine et ses lèvres se rapprochant dangereusement de la peau de son cou. « Tu serais incapable de m’oublier, quoiqu’il arrive. » Le tube blanchâtre de nicotine vint s’écrasant dans la petite coupelle présente au milieu de la table basse, à chaque cendre tombant, son coeur se resserrant. Et il ne sait de quoi l’avenir est fait, ni si celui-ci sera bien existant mais à cet instant, tout ce qui compte c’est elle et ce dangereux besoin de s’évader de tous ces cauchemars qu’ils vivront les paupières bien ouvertes. Alors ses lèvres effleurèrent d’abord la peau tiède de son cou, à la lisière de sa mâchoire, de cet esprit malin qu’elle devenait. Et sous ses baisers se pressant sur sa peau, à la fois tendres et désireux, il tentait d’effacer chacun de ses doutes, chacune de ses peurs, rien que le temps d’un instant. Sa main quoiqu’un peu tremblante sur son corps, trahissant cette flamme qu’elle venait d’allumer en lui, qui ne saurait s’éteindre sans qu’elle y prenne part.

Laisse-moi devenir ce qu’il n’est pas, un instant, rien de plus. Laisse-moi poser mes lèvres sur les tiennes et en retirant chacune de tes peurs. laisse-moi être cette brise fraîche dans ce chaos à venir.
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