Still with you ((Yunseo))

01. C'est un 18 août 1996 que tu as vu le jour, où tu as poussé ton premier cri. A peine le temps qu'on te couvre d'une couverture bien chaude pour te poser sur ta mère, que ta sœur jumelle, Saejin, t'a suivi en venant au monde à son tour. C'est pour cela que votre relation est toujours autant fusionnelle. Toujours fourré l'un avec l'autre, a vous chamaillé, vous adorer. Une belle vie aurait pu vous attendre, cependant on en a décidé autrement malheureusement. Une famille aisée, certes. Mais une famille aimante ? Presque. 02. La relation entre ta mère est toi est pourtant belle. Tu la vois comme un modèle, comme la femme de ta vie. C'est un peu le syndrome d'Œdipe, qui t'est arrivé. Comme la plupart des jeunes garçons, à ton plus jeune âge, tu voulais te marier avec ta mère. Elle t'a apporté beaucoup d'amour, à toi et à Saejin. Tu le lui as toujours rendu malgré le fait que tu as pu aussi l'effrayer par moment. Toi, casse-cou à tes heures perdues. Tu as fait quelques bêtises aussi, mais peu, pour éviter de donner le mauvais exemple à ta sœur. 03. Avec ton père, c'est totalement le contraire. Du moins, tu pensais qu'il y avait une certaine forme d'amour dans sa façon d'être au départ. Tu étais encore trop jeune pour avoir conscience du drame qui se passait entre vos quatre murs. Mais ça a viré au cauchemar bien rapidement. Quand il était en colère, il n'hésitait pas à passer ses nerfs sur vous. Autant en vous criant dessus quand vous frappant. Bien sûr, en tant que "grand-frère", tu as protégé au mieux que tu pouvais ta sœur. C'est souvent arrivé que tu prenais des coups en plus pour éviter qu'elle ne soit blessée par le paternel. Tout ça t'a endurci. Tu en as souvent pleuré étant petit, mais maintenant, aucune larme ne sort en pensant à tout ça. Une carapace s'est formée autour de toi, c'est pour cela qu'il est bien rare de te voir pleurer. Que ce soit à Busan, ou à New York après avoir déménagé à cause du boulot de votre père, vous n'aviez jamais eu de répit. A croire que pour lui, vous n'auriez pas dû naître. Pourtant, quand on fait un ou plusieurs enfants, il faut assumer jusqu'au bout. C'est ce que tu as toujours pensé. Là, ton paternel n'en à que faire. Seule ta mère est à fond dans son rôle. Pour ça, tu hais ton père plus que tout au monde. Et tu n'hésites pas à le lui faire comprendre, même si par derrière, tu te fais battre. Tu n'as plus peur de lui faire face. 04. A la mort de ton père, à tes dix-huit ans, là aussi tu n'as pas pleurer. Après tout, pourquoi pleurer pour un monstre ? Pour toi, c'est tant mieux pour vous. Vous êtes enfin libéré de cet enfer, et vous pouvez enfin respirer. Profiter. Malgré tout, tu es quand même resté aux côtés de ta mère les premiers jours du deuil, sachant que peut-être, elle se sentirait mal. Tu n'arrives pas tellement à cerner ce qu'elle peut ressentir, et tu te devais de ne pas la laisser tomber. Tout comme Saejin. Tu t'en es fait la promesse : veiller sur les deux femmes de ta vie, qu'elles soient heureuses et en bonne santé autant que possible. 05. Mis à part ces problèmes de famille, tu as toujours eu une bonne éducation et donc été un bon élève depuis ta toute jeunesse. Les meilleures notes, c'est toujours ce que tu as cherché à avoir. Maintenant, grâce à elles, tu es entré à la fac de médecine. Enfin, aussi grâce à ta mère, elle qui est médecin. Tu as voulu suivre sa trace, puisqu'après tout, elle est ton modèle. Tu travailles alors dur, pour ne pas flancher et ne pas ramener des mauvaises notes. Tu sais que tu en es capable, tu as confiance en toi. Il suffit de ne pas perdre cette confiance, ni cette rage de réussir. Pour te donner toutes tes chances, tu as donc fait de petits sacrifices. Déménager de chez toi pour aller t'installer dans un logement étudiants. En colocation avec d'autres étudiants en médecine que tu as pu rencontrer dès ta première année. Tu ne passes donc plus énormément de temps avec ta mère et ta sœur, tes journées étant longues entre les cours et tes heures à l'hôpital. Malgré tout, tu garde le contact, et essaie au mieux de les épauler et les réconforter quand ça ne va pas. Pour l'instant, tout va bien. Mais si tu venais à apprendre quelque chose de grave, tu risques bien de péter un plomb. Sûrement. 06. La sociabilité, qu'est-ce que c'est ? Avec tes études, il est rare que tu puisses en profiter totalement, de ta sociabilité. Puis de toute manière, ça n'a jamais été ton fort. Mis à part quelques exceptions à la règle, il t'arrive souvent de vouloir te lier à quelqu'un qui n'a pas vraiment de point commun avec toi. Et au final, soit ça finit en "plus de nouvelles depuis x mois", ou alors "viens que je te castagne". Ton côté impulsif peut vite ressortir lorsque quelque chose ne te plaît pas. Et même si tu te retiens, sachant que tu ne dois pas réagir aussi violemment, il t'arrive parfois de faire une entorse à cette règle. Des coups ont déjà fusé entre des mecs et toi. A croire que tu as pu hériter du caractère de ton père, en plus d'avoir eu une part de sa richesse. Es-tu devenu un monstre ? Aucune idée. Et heureusement pour toi, une personne arrive à te canaliser quand il le faut. 07. Cette personne, c'est Minjun. Minjun Yun. Vous vous êtes connus assez jeunes, quand vous étiez en primaire. Et bien que vous veniez de sphères sociales totalement différentes, vous êtes devenus proches. Meilleurs amis. Tu es là pour lui quand il en a besoin, et réciproquement. Des bêtises ? Tu en faisais tout le temps avec lui. Tellement que tu aurais pu devenir ami avec le principal, ce dernier te connaissait bien. Depuis votre plus jeune âge jusqu'à maintenant, vous ne vous êtes pas lâchés. Toujours fourré ensemble malgré ton emploi du temps qui peut embêter. Mais bon, tu as fait ton choix de vie. Dans tout les cas tu es heureux. Lorsque tu le vois, pour t'amuser, chanter et danser, ou simplement parler avec lui, ton cœur se gonfle de bonheur. Un peu trop même. Si bien qu'au bout d'un certain moment, tu as mis en doute tes sentiments pour lui. Et après une longue et mûre réflexion, tu as finis par le savoir par toi-même : tu ne le vois plus que comme un ami. Tu l'aimes, sincèrement. Avant lui, tu n'as jamais ressenti ce genre d'amour, ce genre de sentiments qu'on peut avoir envers un homme ou une femme. Minjun est spécial à tes yeux, et tu aimerais qu'il le devienne officiellement. Pourtant, la peur te ronge les tripes. Si jamais ce n'était pas réciproque ? Tu risquais de le perdre. Et de détruire votre amitié. Ton silence sur tes sentiments durent depuis un moment déjà, et tu ne sais pas si un jour, tu auras le courage de lui avouer ton amour pour lui.