hier encore.

01. un discours pleins de belles promesses. voilà ce qu’il tenait. à quel point il serait parfait. peut-être était-ce l’idée qu’il se faisait. parce qu’il souriait, et elle, naïvement, le croyait. enfant, qu’ils devaient élever à deux. et les trois ensembles devaient être heureux. pourtant c’est pas ce qui est arrivé. parce que dès que t’es né, il s’est barré. le lait, qu’il a feigné aller chercher. pourtant ce lâche ne s’est jamais repointé. laissant ainsi ta mère et toi, bébé, complètement brisés. 02. elle était rendue fragile. le coeur, sur le bord des lèvres. les larmes qui coulaient le long de ses joues. et lui, il était agile. il est arrivé dans sa vie et dans la tienne aussi. lui a redonné le sourire et a même réussi à lui dérober quelques rires. enfin heureuse, et elle me méritait bien. pourtant, le sourire n’aura été que de passage. puisqu’il aura levé la main, d’abord sur elle et ensuite sur toi. homme toxique, qui aura pourtant pris un place dans votre vie pendant pas moins de douze ans. avant que tu trouves le courage de dire à ta mère que quelque chose n’allait pas. avant qu’elle ne te choisisse toi, plutôt que lui. et après toutes ces années, lui aussi est parti. seulement cette fois, ce n’est pas que ta mère et toi qu’il aura laissé derrière. ta demi-soeur aussi.  03. tout ça, ça t’as abimé. tout ça, t’as complètement brisé. la rage, dans ton coeur, la haine contre tes poings. t’avais mal. alors, t’as mal tourné. t’as abandonné le lycée. et c’est dans la rue, que tu t’es retrouvé. toi, encore gamin. qui espérait survivre jusqu’au lendemain. jusqu’à ce qu’il te tende la main. le mal, qui se dissipait enfin. les lignes blanches devenaient tes nouveaux dessins. et tu pourrais presque dire que tu te sentais enfin bien, même si c’était mal sain. douce addiction que tu t’efforçais de partager, de vendre à ton tour. t’enfonçant ainsi un peu plus à chaque jour. 04. puis, elle s’est pointée dans ta vie, comme une fleur. s’emparant ainsi de ton coeur. gamine sauvage, et pourtant, tu as réussi à la prendre en otage. parce qu’au final, il n’y avait qu’elle qui comprenait, il n’y avait qu’elle qui savait. ce que ça faisait, ce que tu ressentais. pourtant, encore aujourd’hui, tu refuses d’avouer que tu as besoin d’elle. que tu ne serais rien sans elle. indépendant, ahurissant. mais ça, elle te le rend bien. elle et son sourire mesquin.  05. puis y’a ce genre de moments. ce genre d’instants. qui te font réaliser à quel point tu as besoin d’un changement. qui t’as fait ouvrir les yeux. qui t’as fait comprendre à quel point tu étais entrain de tout foutre en l’air. de te foutre en l’air. gamin qui n’a fait que de mauvais choix et qui avait besoin qu’on lui montre la voix. et ce n’est qu’à partir de cet instant, celui qui aurait pu être dont dernier que tu as ouvert les yeux. que t’as vu à quel point tu ne vivais que pour une connerie. promesse de changement, promesse d’un nouveau temps. d’un renouveau.