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(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !

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 Dans la nuit (Misha)

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Orphée Lessing;

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Orphée Lessing



Moya Palk
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Elle vogue, libre et sereine. Dans le coeur, elle a tissé le garçon aux cheveux de lin et aux orbes protectrices.
Elle reprend les cours de fac, reconversion, elle bifurque et rejoint les livres de contes et d'histoire.

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Message Sujet: Re: Dans la nuit (Misha)   Dans la nuit (Misha) - Page 2 Empty Ven 14 Aoû - 21:09

Dans la nuit
Orphée & Misha

    Elle écoute, la sidération un peu à entendre tous ces mots violents, Orphée n’est pas habituée. C’est vrai qu’elle fréquentait les milieux des quartiers pauvres, traversait les ruelles aux gosses torse nu, sur leurs vélos penchés, ils la regardaient et se moquaient parce qu’elle n’appartenait pas à ce monde de la misère. Elle se sent privilégiée Orphée, elle qui est née choyée, bien éduquée, petite poupée que l’on protège, que l’on surveille, que l’on suit, et on lui parle de mots bien sucrés, d’encouragement et de beaux discours sur l’avenir puisqu’elle aura déjà le réseau et la main longue. Même ses rêves de voyage humanitaire maintenant ça lui semble ridicule. Et puis là avec les vieux quand Misha crache le venin d’une vie qu’elle ne connaît pas. C’est triste comme ça fait mal dans le coeur, que ça perturbe et que ça grince, elle se dit qu’elle naïve décidément et que ça changera jamais. Et elle continue, inlassablement.  « J’ai pas envie de croire à la cruauté du monde. Je suis lâche et je suis conne je sais, mais je m’en fou, je veux pas y croire à ça. » Un murmure dans le silence teinté de fumée, elle se délivre, se dénude parce que dans le regard c’est la transcendance de ses croyances de petite fille qu’elle souhaite garder en elle. Parce qu’elle est consciente et lucide, mais préfère garder cette lucidité dans les tréfonds de ses prunelles et transformer l’ironie en conneries et en jeux. Elle a écouté les glaires et l’agressivité dans la voix de Misha, lui qu’elle pensait pas si violent, si terrible dans sa tragédie. Moi, je veux tout te donner, je veux bercer tes maux et j’aimerai te dire que la vie c’est pas ton passé, qu’il y a autre chose et que… Elle secoue la tête. Non vraiment faut arrêter la mièvrerie Orphée.

Mais il poursuit et Orphée ne tombe pas de haut, pas surprise du tout. Parce que ce souvenir elle l’a déjà vu dans les prunelles de certains de ses camarades, une fille, une rousse, une agressive dont personne s’approchait, elle mordait ou tremblait c’était selon, les professeurs discutaient sur son sort et ils savaient qu’elle était violée toutes les nuits par son tuteur, alors il la gardait parce qu’elle était utile. Elle se souvient qu’elle avait persévéré, elle restait assise sur le banc et elle tentait la discussion quitte à s’en prendre plein la tronche, c’était pas grave. Tu me répugnes avec ton désire d’aider ton prochain, tu dégoulines d’amour parce que tu peux te le permettre, dégage ! Orphée n’avait pas insisté mais ces mots l’avaient marqué et elle n’en avait jamais parlé, juste avait gardé une photographie de cette fille enflammée. Elle était partie, disparue on ne sait où. Et l’on chuchotait des choses que l’on ne pouvait concevoir. Dénier la réalité avait de cela facile que l’on ne s’approchait pas des petits univers de chacun qu’elle imaginait comme des petits jardins aux petites fleurs égoïstes. Mais quand Misha parle elle a l’envie de lui dire qu’il a trouvé en Grisha un parfait tuteur, que ça existe les gens qui veulent du bien aux enfants… Ou juste parce qu’elle avait la chance de naître dans le ventre d’une femme aux aspirations sociales positives, avec un père qui prenait soin d’elle et d’un frère taquin. Oui Orphée elle avait tout eu, elle avait baigné dans le monde des bisounours et elle se sentait coupable puisqu’elle voyait l’inégalité dans les entrailles de New York et personne ne faisait rien et elle ne faisait rien.

C’est quoi ton meilleur souvenir… elle cherche une musique sur son téléphone, quelque chose de doux, d’enfantin aussi, une berceuse prise dans un dessin animé qu’elle aimait à regarder plusieurs fois lors de ses journées pluvieuses à l’hôpital, quand elle fut mise dans une chambre aux murs blanc et qu’elle attendait son sort d’orpheline. La musique apaise, des sonorités de chanteurs pour dérouler une comptine d’amour. Elle se lève, entraîne la main de Misha et doucement se colle à lui, le serre fortement dans ses bras. Puisque le monde croule sous la maladie et l’instabilité, Orphée se repère grâce au corps qu’elle serre tout contre elle. Sa tête contre le coeur et les battements froids de Misha.  « Mon meilleur souvenir c’est la chaleur humaine. » Répond-t-elle.    

@Misha Orlov
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Message Sujet: Re: Dans la nuit (Misha)   Dans la nuit (Misha) - Page 2 Empty Sam 15 Aoû - 13:02

dans la nuit
Orphée & Misha

« You can say anything you want cause I've heard it all before. All you can do is pray for a quick death, which you ain't gonna get. »
La mièvrerie embaumant les notes de musique qu’elle enclenche sur son téléphone n’a soulevé aucune remarque à la lippe du garçon. Il aurait pu rouler les yeux dans un soupir, saccager ses grandes effusions et tordre le cou à ses initiatives avec la force de la raillerie, Misha se tait pourtant. Elle a beau avoir vécu de l’autre côté de la barrière, n’avoir connu ni la faim ni le mépris de classe, son regard s’affaisse continuellement d’une nostalgie dissimulée sous le rideau de ses paupières. Et ça ne viendrait pas à l’idée du russe de piétiner ses souvenirs, ces grandes ardeurs qu’elle porte tout contre le coeur fracassé, parce qu’elle y loge peut-être les fantômes de sa famille disparue. Alors il laisse faire non sans curiosité, attend patiemment qu’Orphée ne lui assène ses aveux puis se raidit soudain sous l’invitation d’une main qui l’entraîne ailleurs. Ses bras menus se sont serrés trop fort autour de sa taille, étreinte éclatante de sincérité et de chaleur dont la douceur lui est étrangère. Sous la surprise, le malaise de la déroute, sous la stupeur de l’instant, il a figé les épaules et les a tirés bien au-dessus, a étiré ses vertèbres vers le plafond comme il a courbé la nuque vers elle. L’envie de se déloger de l’étreinte mais de demeurer malgré tout, les mains pas bien foutues de la toucher. L’envie de fuir, tenace. « Qu’est-ce que tu fous ? » Elle se nourrit de la chaleur humaine, dit-elle. Et elle a tout mis dans son étreinte, la force nécessiteuse comme le besoin de puiser en lui ce qui lui manquait. Ce rapprochement soudain d’un corps pressé sur l’autre a éveillé la concupiscence masculine, jugulée malgré tout, bien trop puissante pour qu’elle ne puisse pas sentir l’ardeur à travers les tissus. Ainsi Misha la repousse, plaque vaillamment sa paume contre l’épaule afin de la déloger, un peu trop brusquement. La douceur absente de ses grands gestes et de ses palabres, comme à l’accoutumée. « Allez dégage, moi aussi j’suis plein d’entrain. » Qu’il dégoise, la taquinerie lui grattant la gorge en dépit des monceaux de vérité qui s’y logent. Il rebondit sur ses aveux de tout à l’heure, de ces petits mecs s'excitant un peu trop vite, le myocarde s’emballant pour un rien.

Misha avale une autre bouffée de nicotine, comme pour se donner de la contenance. Feindre l’indifférence crasse sous l’assaut d’une douceur qu’il ne connaît guère. Mais lorsqu’il a croisé les grands yeux d’Orphée, un peu déçue de la tournure comme de sa brusquerie, Misha a préféré arrondir les angles. « Regarde dans ma table de chevet. Le tiroir du bas. » C’est un ordre qu’il fustige soudain, bien assez coulant pour la laisser fouiner dans ses affaires, mais pas n’importe lesquelles. Il s’est néanmoins fendu d’un ersatz de sourire lorsqu’elle y a glissé les mains et a ressorti une boite à musique. Le genre un peu kitsch, la petite danseuse au milieu tournoyant sur du Tchaïkovsky, l’écrin capitonné d’un rose fushia. Bien girly, parce qu’Orphée est assignée fille, et qu’il paraît qu’elles aiment les couleurs qu’on leur impose. « J’sais bien que ton anniv est dans un peu plus d’une semaine, mais je suis pas sûr que j’serai là. Donc voilà. Bon anniversaire en avance. » Misha a haussé les épaules d’un air faussement négligent. L’insouciance de ses remarques contrastant avec la beauté du geste. Il y a pensé.

(c) DΛNDELION ; @orphée lessing
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Elle reprend les cours de fac, reconversion, elle bifurque et rejoint les livres de contes et d'histoire.

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Message Sujet: Re: Dans la nuit (Misha)   Dans la nuit (Misha) - Page 2 Empty Sam 15 Aoû - 14:36

Dans la nuit
Orphée & Misha

      Orphée ne s’est jamais trop posé de questions quant à prendre quand les désirs naissaient, pas de questions non plus sur les conséquences quand elle sentait que l’autre, le partenaire ou l’ami pouvait la rejeter, c’est avec sourire qu’elle prend le dégage puisque Misha ne saurait répondre à la douceur et l’empathie. Ces barrières que l’on forge et dont on ne peut plus sortir sauf avec beaucoup d’énergie, premier cours de psychologie de son premier trimestre, pas besoin de lui expliquer, elle avait déjà vu tellement de personne en prise avec leur sentiment, c’était honteux de ressentir d’ailleurs ou d’éprouver de l’affection, quelque chose de positif qui pouvait se coller au coeur, c’était dangereux et ça faisait peur. Orphée n’a jamais eu de problème quant à ses sentiments, elle se sentait triste elle pleurait, elle se sentait heureuse elle riait, elle réfléchissait dans sa chambre quand elle souhaitait se ressourcer, elle avait le don de ne sacraliser rien mais de construire des fantaisies contre l’ennui, d’apaiser autour d’elle les gens qui ne pouvaient se posséder entièrement en prise à la peur et à l’angoisse, perdus dans une société qui oppressait, qui étouffait. Allez dégage ! Les mots violents ne trouvent d’écho que dans l’analyse qu’elle en fait. C’est sagement qu’elle se retire de ses bras, repue et apaisée, même souriante puisque Misha se livre sans le savoir et en profondeur.

 Il garde contenance, le dos tendu et les muscles toujours sculptés dans l’acier des combats, carrure de leader qui sait donner des ordres car il n’a pas le choix. Pourtant, Orphée ne s’empêche pas de lui faire remarquer.  « Fais pas ci, fais pas ça. Mais fais ce que je te dis et tout ira bien. » Tu aimes à te faire respecter. Elle a modifié son langage car le sommeil la gagne, lors de ces heures où la lune remplie les murs il y a dans le corps la lassitude et Morphée qui attend de poser sur les paupières les quelques sables du sommeil. Elle baille quand elle prend l’objet, en déchire le papier afin de savoir ce qu’il contient. Une boite se révèle, de celle qu’on offre aux petites filles se rêvant danseuse étoile, elle se souvient des boites qu’elle collectionnait, de ces musiques de ballet. Elle avait aussi la lubie d’acheter chaque boule de neige quand ils visitaient un pays, tous les quatre et cette pensée la ramène inévitablement dans ses privilèges. Un jour elle avait tout donné, pensait qu’elle défierait la balance de l’inégalité, puisque dans sa tête de fillette de sept ans elle croyait aux fées et aux lutins. Elle sourit, attendrie d’elle même.  « Elle est très jolie ! » Mais avec du rose bien kitsh parce que tu es une fille… Le rire silencieux se répercute en murmure. Elle se redresse, se dirige vers sa chambre non sans adresser un dernier au revoir à Misha sa cigarette plantée entre ses lèvres.  « T’aura même pas le temps de me dire d’aller me coucher ! J’y vais moi même parce que c’est moi qui décide ! » Taquine-t-elle, les yeux abreuvés de fatigue. C’est d’un pas lent mais heureux de se sentir moins seule, entourée. Dans ses draps elle se loge et se promet de rêver une guérison qu’elle sent tout doucement dans les tréfonds de ses traumatismes ; ils se soignent par la présence ces inconnus qui deviennent amis et proches.  

@Misha Orlov
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