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 Dans la nuit (Misha)

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Orphée Lessing;

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Orphée Lessing



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Elle vogue, libre et sereine. Dans le coeur, elle a tissé le garçon aux cheveux de lin et aux orbes protectrices.
Elle reprend les cours de fac, reconversion, elle bifurque et rejoint les livres de contes et d'histoire.

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Message Sujet: Dans la nuit (Misha)   Dans la nuit (Misha) Empty Dim 9 Aoû - 13:12

Dans la nuit
Orphée & Misha

   Seule dans sa chambre, la lueur de la veilleuse et l’écran de l’ordinateur allumée, ses lunettes sur le bout de son nez et son gilet sur ses épaules, elle ressemblait à l’étudiante qu’elle avait été, l’année dernière, livres et rire sur le bord des lèvres, à déblatérer dans les cafés accompagnées de ses amies. Elle avait cette aura appréciable, agréable, rassurante et quand elle parlait c’était le monde qu’elle tissait de son idéalisme. Ces moments grandiose d’innocence et de maturité lui manquent et, sur la page se marquent des phrases afin de complaire à la tradition de la lettre de motivation. Elle ne changera pas de voix, reprendra là où elle s’est arrêtée. Elle n’en pas encore parlé, ni à Grisha, ni à Misha, elle seule décide, indépendante et libre. Elle était l’oiseau que l’on ne pouvait enfermer, s’intéressant à tout puisqu’elle ne cessait de penser. Lettre terminée, elle retire son portable de sous son oreiller afin d’embêter cette personne qui la touche. Quelques textos échangés afin de bien expliquer et de poser les bases, non Misha tu n’es pas mon frère mais un ami, un très grand ami même ! Son frère réduit en cadavre gisant dans le sol, son corps dépouillé de vie. Elle se souvient de l’enterrement, si triste et si calme. La famille s’était réunie, tante et oncle, des excuses au bord des lippes, complètement ravagés par la nouvelle. Ils se méfiaient aussi puisqu’elle était seule survivante, était-elle la criminelle ? Les réductions de réflexions sont si faciles qu’elle ne s’en vexait pas. Elle apercevait dans les manières une certaine distance se souhaitant polies, hypocrites. Grisha fut près d’elle pendant la cérémonie, elle se mit même à sourire à quelques allusions véridiques. Je me sens seule. Tu ne veux pas venir regarder un film ? Misha l’ogre des soirées festives, au Marquee son QG. Elle n’a pas le coeur à danser, juste à profiter d’une présence qu’elle sait et sent rassurante. Sa froideur même semble un tremplin à ses passions et son hyperémotivité.

Elle paie les pizza et les boissons, prépare le film. Salon aux baies vitrées menant sur un jardin toujours bien vêtu et soigné, le jardinier une fois par semaine lorsque ce n’est pas Grisha en personne qui s’occupe de ce mini paradis aux senteurs enivrantes et cruelles. Des couleurs baignées de lune qu’elle observe, assise bizarrement sur le canapé, elle dessine des arabesques, croquis permettant de patienter ; l’horloge en ligne de mire, c’est déjà la petite taquinerie qu’elle prépare, elle ne peut s’en empêcher, certainement pour éloigner les sentiments qu’elle éprouve pour lui, un amas de douceur et de tendresse, de compréhension et d’empathie. Misha se revêt d’un manteau de silence, ses barbelés plantés dans le coeur, tandis qu’elle se couvre d’un voile de curiosité et de tendres facéties.  « T’es en retard de trois minutes ! » Rit-elle ensuite quand elle entend la porte se refermer. Il s’installe sur le canapé. Elle préfère le tapis moelleux, blanc et exquis, plus pratique pour appréhender les chips et les boissons. Une différence de taille nécessaire.  « Faut pas toujours prendre au sérieux ce que je dis pas texto. Parfois je dis beaucoup de bêtises, je trouve ça amusant. » Mise au point importante afin de l’attendrir. Elle perçoit les effluves d’alcool et de joints, les effluves de sueurs des autres et la légère lenteur dû certainement au manque de sommeil.

@Misha Orlov

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Si la solitude sépare, elle tranche bien des liens qu'on ne coupe qu'à regret, mais elle permet de plonger des racines dans ce qui est essentiel. Delacroix
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Message Sujet: Re: Dans la nuit (Misha)   Dans la nuit (Misha) Empty Lun 10 Aoû - 22:30

dans la nuit
Orphée & Misha

« You can say anything you want cause I've heard it all before. All you can do is pray for a quick death, which you ain't gonna get. »
« Si c’est encore elle, j’la défonce. » Le grognement virulent bordant les lippes se meurt sous les mugissements de la musique sourde fracturant les murs du Marquee, point de chute obligatoire de l’héritier d’un empire crasse lorsqu’il est question de se détendre. Le téléphone a vrombi tout contre sa poche, labourant dans son sillage les dernières germes de son impatience. Misha contient depuis ces derniers jours cette détresse vague et noyée, excluant le bon sens, détergeant ses synapses de toute modération. Sa génitrice a depuis peu retrouvé sa trace et dégainé sa figuration de mère modèle en le harcelant de messages désespérés ; tu me manques tu sais, t’es où ? ; t’es marié ? ; tu fais quoi dans la vie ? Qu’elle meugle à travers l’écran, partisane de bonne volonté mais surtout pétrie d’opportunisme. S’assurer de la valeur monétaire de son môme, au cas où il aurait touché le pactole. La pupille de Misha se rétracte pourtant sous la surprise lorsqu’elle heurte le prénom d’une autre connaissance ; Orphée. Son mépris, aussi tenace que la gale, s’est émoussé à la lecture de l’impromptue. Et c’est l’étonnement qui l’a recouvrée ; "Grisha n'a pas signé les papiers de l'adoption" « Putain c'est quoi cette merde encore. » « De quoi ? » La pupille fureteuse d’Aleksandr a percuté l’épaule de son ami, feignant ne pas comprendre en dépit de son regard perçant déchiffrant l’écran, il s’approche puis s’étouffe : « Mec j’ai lu mon nom ! J’ai une touche ? » Misha saisit cette sensation d’agacement furieux de cette même intensité qu’il a senti la morsure de la déception. D’un coup sec de l’épaule qu’il a râblée, a dégagé l’intrigué de son champ de vision non sans émettre quelques grognements sourds tissés d’insultes et autres vulgarités. Ca lui a retourné l’estomac, d’avoir perdu une soeur comme on clique sur une réclame de porno. Aussi rapidement et sans ambages, tomber dans du cru, juste comme ça et s’épargner la réalité, ça l’a étrangement blessé. Ce n’est pas tant que Misha crevait d’envie de jouer les durs pour une donzelle puis assurer ses prédispositions impérieuses de frangin. Mais il s’est projeté, un peu précipitamment et pour une de ces rares fois. Ca l’aurait pas foutrement dérangé de donner ses opinions non désirées de mâle ingérant quant à qui souhaitait s’égarer entre ses cuisses, l’aider à trouver sa voie puis lui promettre de fracasser le crâne à tous ceux qui lui voudraient du mal. Orphée en a désiré autrement et lui a annoncé la nouvelle avec un tel je-m’en-foutisme qu’à ce stade de la nonchalance, il a senti le soulagement. Il n’est jamais évident de savoir à quel point quelque chose nous touche, tant que les séquelles ne permettent pas d’apprécier l’ampleur d’une déception. C’est une blague ? répond-il bouffi d’agacement et de contrariété et d’amertume et de dépit. Pas franchement.

Les échanges ont perduré longuement, aux prises avec l’ennui et la rancoeur, Misha a accepté rapidement l’invitation d’Orphée et son appel à rompre sa solitude. Le timbre sonore des lieux et ces effluves d’alcool qui nasillent lui fracassent la tête comme elles mettent à mal le semblant de patience qu’il contient encore. Parfois le russe s’enivre de ces excès de faste, apprécie de pouvoir se payer des bouteilles trop chères et qu’on ne le darde pas comme autrefois. Comme un crevard flairant le bitume et la charogne. Parfois ça l’excède de voir les pétasses trop bien en tout - trop de Vuitton sur des robes qui tombaient trop bien sur des godasses trop chères - se déhancher en voulant jouer les putes de luxe à qui il manquerait le vice. Pas tout à fait à sa place. Et ce soir ça l’exaspère, aussi décide-t-il de rentrer derechef et rejoindre la soeur surannée.

***

« T’es en retard de trois minutes ! » A peine a-t-il claqué la porte que c’est la taquinerie qui l’accueille à l’autre bout du couloir. Misha s’enferme dans un mutisme usuel comme il se défait de sa veste et reçoit les festivités de Iouri jappant de plaisir à la vue de son maître. Le chien a la gueule anguleuse et aussi puissante que l’affection noyant son regard à l’approche du jeune russe l’embrassant sur le museau. Cet instant affectueux, Misha se garde bien de ne pas le dévoiler à Orphée l’attendant déjà dans l’antre du salon. Lorsqu’il la voit, il se surprend toujours de voir son âme si nue. Jamais obstruée par la boue des réflexions, toujours brillante. Il envierait presque cette faculté qu’elle a à user d’insouciance comme un paratonnerre, ce timbre lénitif lorsqu’elle parle. Pourtant sa soudaine réflexion achève de lui faire lever son regard désabusé vers le plafond. « Faut pas toujours prendre au sérieux ce que je dis pas texto. Parfois je dis beaucoup de bêtises, je trouve ça amusant. » Misha a pourtant levé un sourcil sous l’étonnement, ébranlé par cette fausse vérité ou ce vrai mensonge. Il a, tout contre la langue, cette volonté de lui demander des comptes pourtant. Mais il s’abstient cependant, bien déterminé à ne pas mener ce soir le combat plus loin. « Ok l’affaire est close. On va pas y passer la soirée. » De ce postulat, Misha conclut qu’il serait plus efficient de ne plus rebondir sur les provocations postiches de la demoiselle. Elle se trouvera un autre partenaire de jeu pour mieux étancher sa soif mutine. Pourvu qu’elle récupère rapidement le numéro d’Aleksandr.

« Putain je crève la dalle !  » Sa déclaration amoureuse s’est effilochée entre ses lèvres à la vue de la pizza qu’il prend d’assaut. Se saisissant d’une part qu’il dévore, toujours debout et sans grande manière de gentleman puisque la nuque s’est rompue en arrière afin d’avaler le butin, Misha ruse avec sa conscience comme il tape sur son ventre. « Une pensée pour mon coach. » William avait cette gueule qu’ont tous les entraîneurs des milieux embourgeoisés ; grand, brun, râblé, les dents brillantes comme décapées à la javel. L’air pas trop con et débonnaire, mais ce sempiternel discours tournant tel un disque rayé ; mange de la prot’ Misha, blanc de poulet, blanc d’oeufs, un peu de whey, et si t’as envie de sucre, bouffe une pomme. Quel con.

Puis prenant ses aises dans le canapé tandis que la môme a choisi de trôner sur le tapis, Misha lance d’un timbre amusé, des ricochets de bien-être sous la langue : « J’suis prêt, tu peux lancer le film. Le pouvoir du Christ t'oblige ! » L’histoire, il la connaît par coeur. De ces démons que l’on vomit et qui perdurent. Le sinistre générique de l’Exorciste se lance comme il imprègne les lieux de sa sordide prosodie, sous les soudains vibrements intempestifs du téléphone de Misha rabroués par un soupir d’agacement.

(c) DΛNDELION ; @orphée lessing
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Message Sujet: Re: Dans la nuit (Misha)   Dans la nuit (Misha) Empty Mar 11 Aoû - 13:31

Dans la nuit
Orphée & Misha

    Orphée n’a pas de filtre, elle dit sans penser aux conséquences, à quoi bon, penser aux réactions des autres quand celles-ci réveilleraient des comportements intéressants, Orphée respecte les secrets et les planètes éloignées d’elle. Elle parle, annonce comme des vérités générales, parfois joue des rôles, celle de l’attirée, de la fille qui prend et qui jette, de cette fille qu’elle ne veut pas être puisque rien ne reste stable que l’attention qu’on accorde aux proches. Même de cette idée là, elle doute, parfois le cynisme se cache dans les orbes, agates qu’elle plante dans la terre silencieuse de Misha quand il annonce que le sujet est clos. Elle n’en attendait pas moins, pour se défier et dénier, fermer le sujet semble toujours une solution. Au moins, elle ne fuit pas, non Orphée elle fonce, tellement qu’elle se met en danger, elle n’a pas encore vécu ce que toutes femmes vivent, dans les bras impérieux, les mains qui enlacent et qui forcent, elle n’a pas vécu les douleurs de la féminité mais sait qu’elle pourrait subir la tétanie si elle se baladait à une heure ou deux heure du matin. Arrivera ce qui arrivera. Elle se sent un peu invincible, puissante jusqu’au bout de son irrationalité, son inconscience, son innocence. Le choix de dire non ou oui selon ses humeurs, se prétendre bête, bout en train. Provoquer le paradoxe, insister sur les fausses idées. Orphée elle pense pas trop, elle se soigne par l’humour et la fantaisie. En Misha elle a trouvé un sol éclairé de lumière froide, un sol fertile pour un lien tissé dans la confiance. Il ne le sait pas, mais elle a perçu en lui le combat droit et intègre, qu’importe ce qu’il fait la nuit pourvu qu’il revienne.

 « A cette allure il n’y aura plus de pizza du tout ! Dans deux minutes je parie que les parts disparaissent toutes dans ton ventre… D’ailleurs, je me demande comment tu fais pour avoir un des muscles d’athénien comme ça. » Elle pioche dans le paquet de chips, les mord et apprécie le bruit, elle a l’appétit d’un moineau, la force d’un ouragan, son corps de ballerine toujours gainé, des muscles fins et féminins, elle n’a rien à envier à son homonyme masculin qui s’installe sur le canapé. Les idées fusent, les images aussi ; elle aimerait bien l’embêter comme un appel, certes Misha aiguise ses facéties. Néanmoins elle se redresse, affalée entièrement, ses jambes allongées sur le tapis.  « Je risque de beaucoup bouger. Moi j’ai peur de ce film ! » Prétend-t-elle. Le sourire mutin et chipie sur ses lèvres rosées. Elle s’est assise sur le canapé pour être à sa hauteur ; le film ne l’intéresse qu’à moitié… tout son visage exprime les petites libertés, la douceur de la drôlerie. L’écran s’ouvre sur la photographie et la musique, tubular bells joué de nombreuses fois au piano lors des soirées données par les parents, ils détestaient cette langueur horrifique, cette sonorité au goût de terreur, alors elle jouait le répertoire haï, pour s’amuser évidemment, juste pour s’entendre dire qu’elle pouvait retourner dans sa chambre. Sa chambre qu’elle quittait, évadée dans le jardin et les ruelles.

Soudainement, elle met sur pause. Joue d’un regard apeuré. Elle lève son minois vers le plafond, laisse le silence inquiétant envahir l’habitation gothique.  « T’a entendu ? » Tac tac tac…  « Il y a un bruit à l’étage. Tu crois que... » Pour toute blague faut-il un peu de sérieux, c’est alors qu’elle arbore l’air d’y croire réellement.  « Je te jure que j’ai entendu un bruit ! En vrai j’en ai jamais parlé mais je crois que la maison est hantée. Il s’est pas passé des trucs ? Des meurtres ? De la torture ? » Et elle rebondit de sa place, énorme sourire bouffant ses joues et irradiant de malice. Elle enlace la main dans celle masculine, il a la peau soyeuse et propre, les ongles pourtant exhibent quelques tâches et poussières des nuits fauves de boite.  « J’ai peur alors je vais te serrer la main hein, parce que bon, faut être réaliste si un fantôme nous attaque je fais pas le poids. Toi t’as plus de chance. » Elle aurait pu être metteuse en scène, réalisatrice cette petite ! Dans ses mots la fabrication d’un monde de fantaisie pour égayer une soirée, rien de tel. Orphée a le dessein d’emporter ce garçon au pays des merveilles, énergique et sincère, les couloirs sont dépassés pour atterrir devant la porte condamnée, la porte de sa chambre qu’elle n’a jamais bafoué. Petit test afin de voir ce qu’il fera, dans chaque acte s’héberge de l’or et des surprises.

@Misha Orlov

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Message Sujet: Re: Dans la nuit (Misha)   Dans la nuit (Misha) Empty Mer 12 Aoû - 11:51

dans la nuit
Orphée & Misha

« You can say anything you want cause I've heard it all before. All you can do is pray for a quick death, which you ain't gonna get. »
Misha a l’âme courbaturée, le besoin qu’elle se repose. L’ennui sans borne avait germé au sein du Marquee dès lors qu’il a songé aux récents contacts de la génitrice le matraquant d’interrogations faisant office de torture. Le môme avait eu l’envie crasse de la fracasser d’outrage et de scélératesse ; lui demander quel était le scénario de son dernier film, et si les coups de queue qu’elle se prenait quotidiennement étaient un peu comme des coups de bourre. Parce que la marâtre avait pris son temps pour s’enquérir de lui, avec un peu trop d’atermoiement pour qu’il y croit. Aussi lorsqu’il s’engonce mollement dans le canapé, la panse pleine de ses excès et les yeux rivés sur l’écran dont le chahut se mêle aux bavasseries d’Orphée, Misha sent ses épaules s’affaisser de soulagement. La môme affalée sur le tapis a la bouche rouge comme une baie de sorbier lorsqu’elle parle, ce qui aurait pu la rendre plus jolie encore si elle n’usait pas d’une langue prolixe et séductrice. Du moins s’enhardit-il à le penser car au fond, la fraîcheur de la gamine à l’audace bien polie le fait sourire. Misha n’évolue que rarement auprès de ces créatures forgées dans la fronde généreuse. Il s’acoquine avec les impudentes, de celles qui vous prennent à la gorge avec leurs personnalités de vieilles folles ; et pourquoi tu m’offres pas de fleurs, t’étais où, c’était qui la meuf au comptoir, t’es sûr qu’elle est lesbienne ? Calculatrices, médisantes, mesquines, jalouses. Pour l’affaire de quelques mois, cela lui allait bien. C’était l’assurance d’observer sa relation foncer droit dans le mur puis lever les mains innocemment lors de l’inévitable rupture. C’est pas moi, c’est toi. Le top du couple goal, et mater tout ça de loin pour avoir l’impression que ça brille.

« Hey qu’est-ce que tu fous ? » Sa main volubile se tend vers l’écran à l’image figée. « T’a entendu ? » Un soupir corrobore son insupportable manie de lever les yeux au plafond lorsqu’il s’agace. Encaissant brillamment le fastidieux non-dit, Orphée argue de nouveau. « Il y a un bruit à l’étage. Tu crois que... » A la voir plisser son front comme une contrariété, légère frayeur éclatant sa pupille, Misha finit par tendre l’oreille. Il a beau osciller entre l’envie de la croire et la certitude de sa taquinerie, il finira bien par entrer dans son jeu. Par défi ou par amusement. « Ouais j’entends des bruits de pas. » Pause volontaire, délestée par l’envie farouche de plomber d’avantage l’ambiance. Ajouter du sordide à la situation, faire semblant d’y croire et se secouer d’un soubresaut de bon sens pour renflouer l’illusion. « Ca doit être Iouri à la recherche de tes godasses à mâchouiller. C’est rien, y a pas de fantômes ici. » Tout de même, la môme se lève. L’aplomb qu’elle a, de lui saisir la main. Cette main qui découpe, abat, torture et traque. Et de plonger son regard dans la pupille de charbon, celle qui jauge les filles à leur arrivée chez eux, s’assurer de la bonne longueur des jambes et que le déhanché est le bon. Puis de provoquer cette langue et ce gosier contre lesquels s’effritent des obscénités lors de l’interrogatoire ; s’assurer qu’elles ne refuseront pas une bonne vieille sodo avec un bon vieux con.

Il se lève et s’engouffre dans son sillage, d’un pas suffisamment souple pour traduire son amusement. Les épaules râblées qu’il a naturellement tendues feront leur boulot à elles seules, et faire semblant d’y croire. C’est à la porte de sa chambre pourtant qu’Orphée le traîne, mûe par une énergie solaire, une indécence folle, un charme certain. ‘C’est quoi ton problème, tu veux qu’on baise c’est ça?’ La remarque ne passera pas la barrière de ses lèvres. La défiance s’est soudain émoussée sous l’amusement. A trop toiser la mine faussement effrayée de la gamine, ça l’a secoué d’un vieux rire de gamin à l’intérieur. Ainsi Misha pose-t-il l’index sur sa lippe, le souffle retenu et contrit dans ses poumons. Le mutisme perdure quelques trop longues secondes comme il tend l’oreille vers la porte close. Finit par souffler dans un murmure, et se penche au plus près de la demoiselle comme on louerait un secret : « Fait chier, ça recommence. T’entends pas comme des toc toc sur les murs ?  » Concentre-toi, écoute, retiens ton souffle. Il insiste, instaure la manipulation psychique, a le faciès de celui qui s’en préoccupe. « J’avais dit à Grisha de bouger de cette baraque. Moi, j’savais bien qu’elle était construite sur un ancien cimetière indien. Mais lui s’en fout d’entendre des trucs bizarres. Pas moi. C’est comme ça toutes les nuits. C’pour ça que je dors pas souvent ici, tu vois. » Misha feint de couler ses pensées dans les affres d’une ardue réflexion avant de poser son regard ailleurs. Entre l’envie d’investir et le désir de fuite. Puis finir par arguer ; « Après toi. Sans allumer la lumière, si t’es cap. Ca a tendance à faire disparaître ces bruits louches, j’sais pas pourquoi. » Un haussement de sourcils, empli de défi et d’une fausse confusion enjoint la jeune fille à passer l’antre du démon.

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Message Sujet: Re: Dans la nuit (Misha)   Dans la nuit (Misha) Empty Mer 12 Aoû - 21:09

Dans la nuit
Orphée & Misha

    Elle invente des mondes de fantaisie, Peter Pan féminine, ou Alice dans ses pays de rêves et de bluette, Orphée, elle a le don des créatures créatives, le cerveau en effervescence et la bonté et l’innocence dans le regard, si elle prend le train de l’imaginaire et emporte dans son sillage les mains de ses amis c’est pour donner un peu de joie dans un monde hyper rationnel et hautain. l’amusement au bord de ses prunelles fait briller la malice insouciante et charmante ; les doigts ne lâchent pas ceux de l’homme à la barrière de corail qui s’effrite un peu, elle sent disparaître la glace et l’énervement pour voir apparaître le son de la voix qui entre dans les coulisses du jeu. Devant la porte qu’elle visualise comme une entrée de conte, elle écoute les explications de Misha.  « Il y a plusieurs spectres alors, il nous faudrait une armée ! » Elle sort son téléphone de sa poche.  « Ok google. » chuchote-t-elle.  « Donne moi le numéro d’un d’un exorciste s’il te plait. » Et la voix de la machine, enrouée et mécanique déclame fièrement qu’un exorciste est un prêtre habilité pour pratiquer des cérémonies afin de débarrasser une personne possédée d’un démon. Orphée ne peut s’empêcher de rire, léger et murmure sur le bout des lèvres. Et… elle se remémore les paroles de Misha, moi tu sais, je dors pas souvent ici à cause des bruits sur le mur.  « Alors tu me laisses toute seule à affronter les démons là, ça te dérange pas ? » Taquine-t-elle, le nez mutin.  « En fait on a beau dire, une femme c’est quand même courageux. » Et elle ouvre la porte d’un geste grandiloquent, s’enfonce dans la noirceur de la pièce qu’elle ne connaît pas, possédant l’espace qu’elle ne devine pas ni ne cerne pour l’instant, ses yeux ne s’étant pas habituée aux ténèbres.

Elle voit la chambre d’un garçon, d’un homme plutôt, dans laquelle tout respire le rangement et la sobriété, des touches de gris, de blanc et de noir, le lit défait. Elle voit une boite de préservatifs sur la table de chevet, s’empêche de commenter, sage fille qui ausculte d’un regard d’actrice, ce qu’elle cherche, une épée, une croix ou un objet quelconque pour agrandir le spectacle.  « Bah là j’entends plus rien, ils doivent être impressionnés par ton charisme… ou ils veulent pas me faire de mal parce que je suis gentille. » Elle souhaiterait bien faire les bruits elle même, mais guette Misha qui pourrait inventer les pas, taquineries devenant complicité. Il lui semble qu’elle n’a jamais fait cela, inventer pour un homme des histoires afin d’égayer les souffrances qu’elle perçoit dans la posture de son corps, sa manière de marcher, de se tenir ; élevé par Grisha elle ne s’étonne pas, admire la démarche du garçon des rues, le parlé franc et le silence honnête. Orphée balance, ouragan de spontanéité, un peu provocante.  « Je sais pourquoi ils sont partis… Parce que tu fais en sorte d’effacer les souvenirs de sang et de barbarie. C’est fou comme je me sens mieux quand tu es présent ! » Fini le jeu ? Peut-être puisque Orphée allume la lumière, sérieuse soudain, l’air libre et bravache quand elle commente enfin la chambre.  « Mouai… Faudrait que je prenne exemple sur toi. C’est normal que les fantômes viennent te voir, toi ta chambre elle est bien rangée, il y a de l’espace pour les ectoplasmes ! » Elle s’assoit sur le fauteuil de bureau, s’amuse à tourner ses jambes levées, dévoilant la peau blanche, la peau soyeuse, la peau de lait avant de s’arrêter et de revenir près de lui. Non, pas de regard séducteur, juste le questionnement dans les pupilles, es-tu mieux ici qu’au Marquee ? Nul besoin de le dire à haute voix, son comportement a changé, elle le voit radieux, elle le voit détendu. S’envolant dans la cuisine pour voler deux verres et une bouteille de sauterne, Orphée revient brandissant son butin.  « Ce qu’il nous manque c’est un ouija ! Mais on peut très bien faire un jeu rigolo, je suis sûre que tu connais ! Un action ou vérité. » Et dans le sourire croupit les lueurs de la curiosité, elle veut le connaître cet homme qui a déchiré ses maux.

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Message Sujet: Re: Dans la nuit (Misha)   Dans la nuit (Misha) Empty Jeu 13 Aoû - 11:44

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Orphée & Misha

« You can say anything you want cause I've heard it all before. All you can do is pray for a quick death, which you ain't gonna get. »
« Ok google. Donne moi le numéro d’un d’un exorciste s’il te plait. » Elle n’a pas passé le seuil de la chambre qu’il a senti l’embrouille. Cette petite ne se laisse pas berner par son jeu d’acteur désolant, par ses murmures, ses suppositions bancales et ses histoires à dormir debout. Misha n’instaure pas la peur dans les menus détails du quotidien, c’est hypocrite qu’il offre au monde diurne son masque de garçon pas trop déconnant. Pas le genre du bon gendre à caser, mais tout de même. L’étudiant qui sait se tenir à peu près, sait claquer son fric dans des bouteilles à mille dollars - comment se fondre dans la houle huppée de Manhattan et paraître singulier - et ne serait pas contre de laisser un billet au clodo soiffard du coin. Puis la nuit il se fond dans cette race humaine méconnue, mi-homme mi-ordure, dont on sait qu’ils avancent dans l’existence cruels et sadiques, loyaux et inventifs, pour un peu qu’ils aient envie de houspiller la barbaque. Orphée a la langue volubile et percutante, c’est à se demander comment de si menus poumons peuvent brasser autant d’air, pourtant elle a la faculté de lui balancer des rires à l’intérieur quand il ne montre qu’un agacement parfois feint. La seule foutue personne, autre qu’Aleksandr, qui sache l’abreuver d’autant d’envie de redevenir un gamin et envoyer promener sa douleur à la périphérie de sa conscience. Il a les yeux de charbon lui brûlant les omoplates comme il l’observe partir en croisade postiche à travers sa chambre, ses lèvres se sont fendues d’un sourire franc. Assez rare pour être convoité. Et lorsqu’il s'y attelle, lorsqu’il étire ses lèvres en un rictus amusé, une fossette se creuse dans la seule pommette droite, et ça lui donne des airs de gamin roublard.  

Pragmatique, Misha a attendu qu’elle ne respire entre deux laïus pour imposer le silence et s’est avancé à pas de loup. Pas franchement certain que sa manoeuvre ne lui fasse beaucoup d’effet, que ce ‘bouh’ un peu con suspendu au bout des lèvres ne la fasse sursauter. L’entreprise s’étouffe dans l’oeuf dès lors qu’elle allume la lumière et engage Misha à percuter le plafond de ses yeux dépités. C’est dans un soupir glacé qu’il déclare, mauvais joueur : « Putain t’es chiante. » De la tendresse lovée dans les aspérités de ses sales mots. Ca se sent déjà que Misha a de grandes aspirations pour ses sentiments envers la gamine. Comme de la tendresse, de l’affection, ou un truc qui y ressemble. Elle a beau ouvrir les cuisses à n’importe quel premier venu, aimer follement les hommes croisant son chemin et s’épancher un peu trop naïvement sur tout le bien qu’ils pourraient lui faire, Misha saisit l’innocence dans son comportement égrillard. Puis à ses côtés, qu’elle dit, elle se sent bien. Ca a percuté son estomac et scellé ses lèvres, tant il aimerait pouvoir lui balancer ses vérités. ‘Faut pas. Moi tu sais, j’teste des filles dans des entrepôts crasses. Pour être sûr qu’elles se donnent bien comme il faut, qu’elles gloussent bien quand on leur claque le cul, et s’assurer de la peau imberbe jusqu’à la chatte, parce que nos clients c’est l’industrie du porno qui les fait rêver.’

« Mouai… Faudrait que je prenne exemple sur toi. C’est normal que les fantômes viennent te voir, toi ta chambre elle est bien rangée, il y a de l’espace pour les ectoplasmes ! » « Y a surtout la place pour marcher, parce que ta chambre c’est pire que le ghetto de Brooklyn. » Il a craché sa verve d’un ton faussement réprimandeur qui s’est mué en une invective dès lors qu’elle a dévoilé ses jambes nues et laiteuses. « Oh rhabille-toi ! » C’est la langue des rues qui a claqué. De celles qui entrevoient les filles comme de la barbaque incapables de se contenir dès lors que ça montre un bout de cuisse. Les leçons profitables de savoir-vivre accordées par Grisha ne sont pas parvenues à museler complètement ses habitus cradingues d’antan. Orphée n’a pas écouté sa rengaine de vieux con, elle a sauté de sa chaise pour se faufiler ailleurs sous le regard interrogatif de Misha planté ici dans son incompréhension. Persuadé qu’elle reviendrait, parce qu’elle a beau tenter de faire le mur, Orphée revient toujours.

Elle a brandi l’alcool comme un butin sous le regard plissé de Misha. Ses lèvres demeurent pourtant scellés, pincées par son désir de laisser faire. Ne pas gueuler une énième fois, lui asséner que les mineurs n’ont pas droit à l’ivresse, que le tord-boyaux est prohibé. Foutaises. A dix piges, il ouvrait déjà sa première bière. Alors il la ferme et hausse les épaules à l’annonce de son jeu. S’assied sur son lit un peu de dépit, pas franchement emballé par l’idée qu’elle avance, mais ce sera toujours mieux que de lire les textos échauffés de sa daronne s’excitant sur les touches de son téléphone. « Ok, bah. Action. Puis sers-moi un verre tiens. » Sa tête a insufflé le mouvement vers la bouteille. Quitte à retourner dans ses fripes d’adolescent, autant accompagner la manoeuvre.

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Elle reprend les cours de fac, reconversion, elle bifurque et rejoint les livres de contes et d'histoire.

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Message Sujet: Re: Dans la nuit (Misha)   Dans la nuit (Misha) Empty Jeu 13 Aoû - 22:50

Dans la nuit
Orphée & Misha

  La joie sur les lèvres, c’est fou comme elle paraît si innocente ! Tranquillement installée sur le tapis du lieu de ce garçon à l’air revêche et parfois agressif, elle a compris qu’il vivait de la rue, comportement virile et autoritaire pour se faire respecter, car rien n’importe plus aux yeux des autres que le respect qu’on inspire ; Orphée vogue, vagabonde et sautille, comme une fée ou une sylve, la liberté au bout des doigts, au bord des lèvres, sur sa peau et dans ses yeux, les décisions prises, spontanément, franches et dénuées d’arrières pensées. Orphée vit dans l’instant quand elle inspecte l’atmosphère, réfléchit vite et directement, inconsciemment elle agit et agit toujours bien… enfin… Elle ouvre la bouteille, verse l’ambroisie de l’amusement. Elle nargue, prend son temps, tisse le silence de son sourire et de ses flammes. Derrière se prélasse le dessein utile quand il lui dit action.  « Demain tu me fais un double des clés de la porte d’entrée et des fenêtres. » Qu’elle annonce si calmement, l’air bravache sur ses traits de poupée énergique. Puisque Grisha lui retire ses moyens de sortie le soir, terriblement angoissé à l’idée qu’elle puisse se sauver, Orphée n’a pas le temps de penser à l’empathie qu’elle éprouve pour son psy, c’est un désir urgent de posséder les armes de sa liberté. Faire et faire bien, voyager et marcher la nuit, courir aussi, des activités d’adolescente appréciées et choyées. Sentir l’embrun de la nuit caresser sa peau, la solitude et le repli pour la contemplation sur le bord des quais, puis revenir dans sa chambre, le téléphone rempli de photographies de cette lune qu’elle aime si grosse et si pleine de lueur argentine. Elle se souvient de ses balades nocturnes et cela lui manque, parfois elle entraînait son frère et ils refaisaient le monde, toi tu ferais quoi si, et si nous avions le pouvoir de, et ils dressaient des plans d’avenir, se sentant invincibles et puissants. Parfois, ils se disputaient, quand il adressait son mépris pour les populistes et les communistes, Orphée avait l’idéal dans le coeur, à sauver le pauvre et le misérable, à dépenser son argent pour les associations ; c’était ça qu’elle voulait, partir en voyage humanitaire, revenir joyeuse et essoufflée et remplie de bons actes. Un peu hypocrite… Non Orphée désirait ardemment former une nouvelle société, égalitaire et idéale comme l’enfant feu follet qu’elle était.

Le silence absorbe la pièce quand elle plante ses iris dans celle de son homonyme, elle aime tremper son regard dans la mer de glace étrangement baignée de l’apaisement de la nuit calme. Elle boit cul sec le bon sauterne ! Se ressert un verre. Et s’allonge, admire le plafond, repue, réconfortée par la présence que lui offre Misha. Misha qui, quelques semaines auparavant semblait un inconnu, elle entendait les pas, le bruit de son corps, la vie qui envahissait l’espace. Songeuse, emportée dans le demi sommeil, elle ne remarque pas que sa robe se soulève et révèle, la peau qu’elle a si douce, promesses de luxure, la peau juvénile et soignée, elle écarte les jambes, à l’aise mais non sans duplicité, juste parce qu’elle aime à sentir ses muscles travailler.  « Vérité. » Dit-elle, étrangement sereine, moins dynamique ; dans la tête les prières, faites qu’il dise vérité la prochaine fois !

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Message Sujet: Re: Dans la nuit (Misha)   Dans la nuit (Misha) Empty Ven 14 Aoû - 0:22

dans la nuit
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La môme a asséné sa sommation avec un naturel déconcertant, sans avoir froid aux yeux et en captant bien droit sa pupille. Misha n’a pas cillé, d’abord interdit par la demande, les lèvres se sont légèrement entrouvertes de surprise avant de se fondre dans un bref rire moqueur. Contrairement aux lois d’usage imposant la docilité de la captive, cette dernière s’est arrogée le droit d’un caprice sous couvert d’un jeu d’adolescent en manque de sensations fortes.  « Tu rêves, et puis quoi encore. » La réflexion, légère comme une boutade mais lourde comme une injonction, a coulé dans la gorgée de vin qu’il s’est envoyé. Misha ne saurait aller à l’encontre des directives du père, par déférence et par estime. Il est loyal, au sens très mâle du terme. Ne laissera guère les vanités masculines s’embourber dans les caprices de femmes, et certainement pas de la môme. A la vue de son regard inquisiteur criant l’injustice, Misha hausse les épaules d’une nonchalance imbuvable. « Si t’es pas contente, fallait proposer un morpion. » Fin de la négociation, la tonalité de sa voix a fait le reste.

Lorsque la fatigue a envahi le corps de la danseuse, elle a fini par la mater bien comme il faut. L’étendant de tout son long sur le sol, plaquant son ventre lourd contre la poitrine affaissée d’Orphée. Elle a le corps à l’abandon, gainé et bien mis, des monceaux de nudité offerte. Misha a lorgné sur la jeunesse de l’épiderme, ces bouts de peau défeuillés sous le textile ça le remue fatalement de l’intérieur. C’est non sans un grognement qu’il détourne le regard, “merde tu fais quoi là”, qu’il siffle de tout son fiel. L’homme n’est jamais responsable de son désir sale. C’est à la femme de se contenir. Pas foutue d’être bien comme il faut, vêtue de la cheville jusqu’au cou, jamais assez pute, toujours trop prude. Le secret des alcôves parle de donzelles abusées pour un short trop bien taillé et des jambes trop dévêtues. Les bruits des talons sur l’asphalteuse, ça a toujours excité les loups. « Tu couches avec ce juge là ? L’autre abruti de Morante ? » Ca a claqué sous la langue avec le bruit du mépris. Ce n’est pas de jalousie qu’il s’exprime mais de courroux glacé. L’idée qu’un juge s’envoie une gamine n’a pas de quoi le surprendre, au regard de ses activités de vicelard. Misha en a vu d’autres, et pas des plus soutenables. Mais il n’a pas supporté l’idée que le vieux puisse s’envoyer une crédule comme Orphée. « Vérité.  » L’impatience est à la butée de la lippe. Il court assez vite pour distancer les émotions et mettre un terme à tout ce qui l’agace. Quitte à en oublier autrui.

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Message Sujet: Re: Dans la nuit (Misha)   Dans la nuit (Misha) Empty Ven 14 Aoû - 10:58

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  Le ton catégorique, presque froid dans ce qu’il a d’intransigeant, Orphée récupère les éléments, les tisse et en déduit le caractère trempé dans l’acier, quand Misha ferme la conversation impossible de la récupérer. Orphée hausse les épaules, ni déception, ni colère, n’ornent le visage de la femme, elle rusera comme elle a toujours fait, d’un beau sourire de complaisance apportera les clés au serrurier, elle se voit déjà fomenter des projets, non pour s’enfuir ni pour inquiéter ses compagnons juste pour se sentir libre dans l’âme puisque la vie ne vaut la peine d’être vécue entre quatre murs. Il y a des mystères qui s’échappent de la maison, quand Misha part chaque soir et que Grisha pénètre dans des berlines noires et luxueuses, que les amis traînent leurs pieds dans le salon, ils parlent russe, ils parlent fort et rigolent ; c’est assez déroutant. Orphée, pourtant, ne se sentira jamais impressionnée, habituée aux multiples soirées et réceptions, aux week end et aux franches affections ; ses parents lui avaient donné exemple d’une vie sociale tantôt raffinée, tantôt festive, elle voguait, ennuyée ou dynamique parmi les convives, mais c’était les fêtes qu’elle organisait en présence de ses amis qui lui plaisaient, parfois avait-elle même invité toute sa promotion quand les figures parentales furent parties en voyage. Elle restait l’insouciance et la bravoure, la jolie fille délurée, prête à inventer mille et une nuits de bonheur, emportant dans son sillage tous les gens près d’elle afin de donner une fantaisie digne des contes dans un monde qui n’en avait pas.

Quand elle entend la question et le timbre férocement agacé de Misha, elle fronce les sourcils. Peut-être aurai-je du ne pas trop le taquiner… Décidée, elle répond, toujours naïve et désarmante par son honnêteté.  « Je ne couche pas avec lui, mais je discute de droit et de plein de trucs intéressants. Après il a une fâcheuse tendance à fuir l’amour. Ca te dérange tant que ça de m’imaginer avec lui ? » Sur le ton anodin de celle qui n’accorde pas trop d’importance au sujet. Elle poursuit cependant, désireuse de clarifier les choses ; maintenant assise, droite et gainée, ses lueurs de vérité qui ne prêtent à aucun mal entendu.  « J’ai couché avec un homme dans ma vie, il était dans la même classe que moi et il était nul. Alors maintenant je me donne du plaisir moi même. Je m’achète des toys, tout ça, parce que j’aime ressentir du plaisir mais je fais pas confiance à l’égoïsme des garçons. Ils vont si rapidement, plein d’entrain au début mais juste pour eux. » Elle est un peu éméchée, l’alcool délivre la parole qu’elle balance de sa voix de cristal, chuchotement fatigué mais malicieux, à chaque fois, elle attend la réaction qui ne vient pas ; Misha arbore un visage de plomb, étonné pourtant de la confession. Et elle se met à rire, et le rire éclate dans l’espace, abreuve de jubilation enfantine le charbon de la nuit.  « J’ai dis dans mes textos que je parlais beaucoup, mais que je disais surtout beaucoup de bêtises. Et ne te méprends pas, je ne me justifie pas, j’ai le droit de coucher avec ceux dont j’ai envie mais le problème c’est que j’en ai pas envie. Par contre j’aime admirer le corps d’un bel homme et je me gêne pas. »

Il dit vérité, elle l’espérait ; néanmoins elle amorce un temps d’hésitation, cherche à formuler son interrogation, elle se doit d’être précise, synthétique si elle souhaite obtenir des indices, comprendre la situation. Contextualiser pour l’amener à l’empathie ? Pour le toucher et le persuader de dire la vérité ? Elle devine que, sous l’air du joueur ouvert, Misha mentira s’il ne désire pas se livrer. Qu’est-ce tu fais la nuit quand tu sors ? Trop incisif. Et ton père et toi… vous avez une affaire familiale à gérer ? Peut-être ne veut-elle pas entendre une affirmation, elle chercherait encore plus, curieuse et fouineuse.  « Quel est ton pire souvenir ? » Les liens dans le cerveau l’amènent à globaliser, sous cette question banale que l’on pose souvent pendant ces jeux il y a l’aspiration de l’analyse, car elle sent le mouvement des émotions, s’épanche sur lui et voudrait boire à ses lèvres, goûter au baiser de ses lippes. Dans le corps, dans les veines de cet homme gisent des voiles de secrets et des tapisseries de pouvoir. Et il l’attire par cette force de leader, l’autorité qu’il lui faudrait pour calmer ses penchants à avaler le monde et l’univers sans trop se poser de questions.    

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Message Sujet: Re: Dans la nuit (Misha)   Dans la nuit (Misha) Empty Ven 14 Aoû - 19:10

dans la nuit
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« You can say anything you want cause I've heard it all before. All you can do is pray for a quick death, which you ain't gonna get. »

TW - propos pouvant heurter

« Ca te dérange tant que ça de m’imaginer avec lui ? »
Revient dans les alcôves de son questionnement l’agacement tacite, l’irritation volontaire déguisée en faute de quelqu’un d’autre. Misha hausse les épaules sous la couvade, bien déterminé à faire rebondir les réflexions et parachever le laïus par un mutisme de plomb. Le regard d’Orphée l’incrimine pourtant de trop de suspicions pour qu’il ne se tâte à la fuite ; Misha laisse couler un argumentaire ou deux sur le bout de la langue, afin qu’elle ne le reprenne pas. Qu’elle ne s’engonce pas dans les déductions poreuses et fétides de la jalousie ni du protectorat à outrance. Le patriarcat injecté dans la boîte crânienne, cela fait pourtant longtemps qu’il y a goûté et qu'il a marché en plein dedans. La rue l'a formaté au virilisme poisseux lorsque Grisha a affiné le façonnage. « T’es jeune. Et il a plus de deux fois ton âge. T’imagines pas ce que les vieux sont capables de faire pour un peu de viande fraîche, comment ils peuvent te mater et s’imaginer des sales trucs. La fontaine de Jouvence, c’est pas toi, c’est eux. Qu’ils s’assurent de bien la faire jaillir en toi, dès que t’as les cuisses ouvertes. Ils croient que faire gicler leur foutre dans une p’tite jeune, c’est magique. Que ça les ramène au moins quinze piges en arrière. Tout ce monde frelaté là, ça donne des Epstein. Mets-toi bien ça dans le crâne. » Il a beau traîner dans la tourbe de ces bassesses, Misha adhère encore mollement au climat acerbe des relations entre les jeunettes et les vieux cons. La conviction à laquelle tous s’accrochaient à deux mains selon laquelle ils étaient dans le droit chemin, que le monde tournait ainsi, lui permettait de continuer le sale boulot sans trop se poser de questions. Cette faculté qu’il avait dès lors à traiter les filles avec assez de décence pour ne pas les casser, et une bonne dose de mépris pour ne pas les draper d’humanité fonctionnait foutrement bien. Ce que Misha faisait dans ces entrepôts, à l’abri des regards d’autrui mais certainement pas de leurs hommes, c’était comme ouvrir le dixième cercle des enfers pour les putains. Mais dès lors qu’il ne travaillait plus, s’accordant le repos nécessaire au blanchiment de l’âme, Misha devenait un autre homme doté de convictions un peu moins crasses. Puis subsistaient les billets verts. Le blé, l'argent, le fric, la thune. Cela l'achevait de penser bien, l'enjoignait à penser barbaque. S'arroger le droit de satisfaire les clients jusqu'à leurs désirs les plus crasses et leur jeter des regards de connivence. Parfois Misha comprenait leurs convoitises salaces, parfois beaucoup moins. « Enfin, fais comme tu veux. » Comme un défi ourlé d’un excès de nonchalance. Fais-ce que tu veux ; me suivre ou t’embarquer dans ces inclinations crasses. T’as pas idée, Orphée, du nombre de pervers qui nous embarquent des filles pour tourner des putains de snuff movies.

Le soliloque désabusé du russe n’a pas découragé la môme dont la verve s’épanche comme une femme. Elle lui parle de plaisir, de comment elle assume sa sexualité et des lacunes des mâles asservis à leurs propres phallus. Son aisance à se livrer ainsi quant à l’intimité de ses désirs l’a largement déconcerté sans pour autant ouvrir les vannes de l’embarras. Ce n’est pas tant parler de sexe qui le déstabilise, mais la manière dont cette jeune fille aux moeurs bourgeoises s’est lancée dans la question. De là où il vient, la préoccupation première des gamines était d’user de tous les subterfuges pour ne pas tomber enceintes. Elles se foutaient pas mal que les coups de reins se fassent sans préliminaires et bien phallo-centrées comme il faut. Jamais conditionnées à leur propre plaisir, mais bien aux desideratas masculins. Ca se trouve Orphée est féministe, qu’il pense comme il percute. Un mot à la mode affiché en gros sur les couvertures de magazines, entre deux encarts présentant les régimes miracles et comment être bien dans sa peau. Misha s’est bien plus étonné de sa révélation soudaine lui assurant la monotonie d’une vie sexuelle qu’elle ne clame pas.  « Ca t’regarde. » finit-il par avouer, dissimulant la stupéfaction sous la paupière. Et puis, « J’en demandais pas tant. » Sur un ton de connivence amusé, l’envie de lui demander où elle cache ses jouets pour mieux la taquiner. Puis il se souvient qu’il n’a pas son âge, que l’entreprise pourrait paraître foutrement glauque. Le vieux, dans l’histoire, c’est bien lui.

« Quel est ton pire souvenir ? » Misha frotte son poignet à son nez sous le poids de la réflexion comme il se penche à la table de chevet. Troquant le verre à vin contre une cigarette et un briquet qu’il dérobe au tiroir, il a le regard de charbon, pensif et et foutrement distrait lorsqu’il dégoise : « Attends, faut que j’réfléchisse. » Car l’entreprise est ardue et nécessite de fouiller loin dans son introspection. Il pourrait parler de la misère de la rue et des crânes fracassés sur le bitume. De la faim entaillant l’estomac, des mites dans les matelas suintant l'urine. Ou du décès de sa grand-mère, seule gonzesse bien foutue de l’avoir aimé comme il fallait. Du bruit des pas de sa génitrice peut-être, martelant le couloir de ses talons pressés ; sauf que Misha ignorait ce qui était le pire. Lorsqu’elle venait le chercher, ou lorsqu’elle l’abandonnait à nouveau. Usée et lasse du braillard accroché à son bras. Dans un soupir songeur, Misha se lève comme il se traîne à la fenêtre qu’il a ouvert en grand avant de glisser la clope à ses lèvres. S’adosser contre l’encadrement et s’imposer par sa posture, fière et droite en dépit des ternes souvenirs lui martelant le crâne. Il a cette lueur provocatrice, presque amusée lorsqu’il la toise et parle enfin. « Quand les familles qui souhaitaient m’adopter voulaient finalement plus de moi, fallait que j'me casse sans trop faire de bruit et que je range mes affaires dans un sac poubelle. Ouais, c’est ça mon pire souvenir. Se rendre compte que ta vie tient dans un sac de merdes. » La société bien propre et pudibonde américaine avait fomenté le truc. Ca voulait adopter follement des gamins parfaits sous tous les angles, ça les essayait comme des berlines puis ça les renvoyait au bled quand ça s’apercevait des défauts. Celui-là est un peu gros, il a pas des bonnes notes, et lui là, il est pas foutu de dire bonjour au voisin qui pue le vieux. Alors je le renvoie puis tout ira bien. Qu’il foute ses peluches dans un sac à ordures, et qu’on n’en parle plus. Bonne chance petit ; god bless you. En attendant je vais m’enfiler une Light Lager et me mater le super bowl.

Misha a planté ses agates dans les siennes derrière l’écran de fumée. Il n’a pas la culture de l’apitoiement ni de la compassion. Que ça ne chouine pas trop fort, c’est tout ce qu’il demande.  « Toi c’est quoi ton meilleur souvenir ? » Le jeu du début a laissé place aux échanges limpides. L’envie de connaître l’autre en profondeur, s’arrêter deux minutes et regarder tourner le monde à deux.

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