Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'orient, Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche.
Ploc, ploc, ploc, ploc. Le ciel est gris, l'air chargé en humidité. La pluie se fracasse inlassablement contre le carreau. C'est l'un de ces fameux mois d'août où l'été est chassé plus tôt que prévu. C'est l'une de ces journées où le soleil se refuse à se lever. Le ciel est triste. Le Queens est morne. Les bras croisés sur son torse recouvert d'un pull fin et sombre, le tatoué observe la rue en bas. Les parapluies sont tous noirs ou de couleur sombre. De couleur triste, kaki et bleu marine en tête de liste. Les gens sont plus ternes quand il fait grisâtre. Joe observe ça de loin. Lui qui attend patiemment le retour de Pearl. Il n'a eut aucun mal à atteindre son appartement dans sa haute tour d'ivoire. Elle est soit idiote, soit trop confiante. Quant à la porte, il n'a eut besoin que d'un petit tour de passe passe qu'il a appris il y a une vie de ça pour faire sauter le verrou.
Il n'a pas l'intention de lui faire le moindre mal. Il a des principes Joe. Bien cachés, soit, mais présents. Ainsi, il a pour principe premier de ne jamais s'en prendre à une gonzesse. Sauf si elle le mérite, bien sûr. Pour qu'il se batte avec une nana, il faut vraiment qu'elle l'ait bien cherché. Et ça arrive. Mais Pearl n'a rien à craindre de lui en vérité. Tout ce qu'il souhaite, c'est lui offrir l'ultime piqûre de rappel. Lui rappeler qu'il ne plaisante vraiment pas et a toutes les cartes en main pour lui faire du mal s'il venait à en ressentir l'envie véritable. Elle le mériterait, dans le fond ... Elle ne s'est que trop jouée de lui ... Pourtant, il va rester sage. Simplement lui faire peur. Qu'elle voit bien qu'il peut s'inviter chez elle quand bon lui semble, surtout. Il a pourtant presque une tête de gentil ce soir le tatoué. Ses cheveux maintenus en chignon, sa barbe toute propose toute lisse, sa peau libérée de toute trace de coup, ses yeux clairs revenus à la normal également et ses vêtements sombres mais simples et lisses.
Le lion déguisé en agneau. Qui tourne d'un demi tour sur ses talons quand dans la porte d'entrée une clé se glisse. Pearl entre sans le voir. Il fait sombre dans l'appartement. Il attend sagement qu'elle entre et allume la lumière. Bonsoir Pearl ... Qu'il lui souffle d'une voix douce. Presque gentille. Comme une invitation à tranquillement entrer dans cet appartement qui est le sien. Il se fait Kaa le serpent. Hypnotique et souriant.
Une journée comme les autres dans la vie de Pearl. Une journée remplie de rendez-vous pro et de mails à écrire quand ce n'est pas des appels auxquels elle doit répondre. Rien de bien fantastique mais c'est la vie qu'elle aime. Depuis qu'elle a quitté l'appartement de sa soeur, elle n'a pas recroisé Joe. Elle se dit qu'il est passé à autre chose, qu'il a oublié une nouvelle fois. Et elle ne pense plus à lui désormais. Plus autant du moins. Ou plus de la même façon. Joe qui passe du mec qui l'énerve le plus au monde à celui dont elle aurait envie pour faire des folies de son corps toute une nuit. Joe le petit ami de sa soeur qui, elle espère, ne fera bientôt plus parti de leur vie à toutes les deux. C'est un parasite. Il le dit lui même en plus. Ce n'est qu'une question de temps. Il lui faut encore de la patience pour savourer cette victoire.
Quand elle rentre chez elle, Pearl est sereine. Le temps est triste à souhait mais elle a le coeur léger. Elle ouvre sa porte et ôte ses chaussures comme elle le fait toujours. Ses affaires de travail sont déposés dans l'entrée et elle allume enfin la lumière. Le jour est encore là mais il fait déjà très sombre à l'intérieur de son appartement. Et là, c'est le drame. L'une des plus grosses peurs de sa vie certainement. Quand la voix masculine s'élève dans les airs, elle sursaute et crie avant de se retourner pour le voir. Son coeur bat à tout rompre dans sa poitrine. "Qu.... qu'est-ce que tu fais là ?" Il sourit Joe. Sa voix douce et ce sourire ne font qu'accentuer la peur qu'elle ressent. "Comment t'es entré ?" Elle ne sait pas quoi faire. Ne pas lui montrer qu'elle a peur ? C'est trop tard apparemment. En témoigne sa voix tremblotante et ses mains moites. "Qu'est-ce que tu veux ?" Se venger, ça semble évident. Faire payer les nombreuses provocations de la blonde. Il a dit qu'il aurait sa revanche, il semble l'avoir maintenant. Mais la question à se poser est jusqu'où ira-t-il ?
Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'orient, Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche.
Joe peut se montrer tellement patient quand ça l'arrange. C'est le cas alors qu'il attend sagement la jeune femme chez elle. Prêt à lui causer une belle frayeur, à n'en pas douter. Et il assume totalement ça. Il est en droit de lui rappeler qui il est vraiment. Elle qui n'a que trop tendance à oublier ça et à poursuivre ses incessantes provocations sans s'émouvoir. Une petite piqûre de rappel ne devrait pas faire grand mal. Normalement. Par la suite, il serait préférable pour elle qu'elle ne s'amuse plus à ce genre de petit jeu avec lui. Sans quoi, il pourrait vraiment aller trop loin. Il n'aurait alors d'autre choix que celui de l'éliminer une bonne fois pour toutes, non ? Pour lui ça se tiens effectivement à cela. Mais avec un peu de chance il n'aura pas à aller jusque là. Il lui semble qu'elle est brusquement tendue et crispée de la tête aux pieds quand elle le voit. Sans doute hésitation quant à la marche à suivre ensuite. Par la porte. Qu'il rétorque, ironique. En rejoignant tranquillement le centre de la pièce, un peu plus près d'elle. Et finalement se laisser élégamment tomber dans le profond canapé. C'est fou tout ce qu'on peut faire avec une simple épingle à cheveux.
Avec douceur et sans la quitter un seul instant des yeux, il tapote le coussin du canapé juste à côté de lui. Pour lui intimer l'ordre de venir s'y asseoir elle aussi. Viens t'asseoir. L'ordre intimé avec douceur. Qui n'admettra pas une refus de sa part, pour sûr. Qu'est-ce qu'il y a Pearl ? On ne peut plus se rendre visite pour discuter, entre amis ? Le ton est toujours à l'ironie. Le sourire mauvais. Il peut sentir sa peur grandissante. Il devine presque la moiteur de ses mains et les tremblements qu'elle tente de contenir. Mais lui, il ne s'en nourris pas de cette peur là. Il n'aime véritablement que la violence des coups échangés et le sentiment de toute puissance qui vient avec le fait de foutre quelqu'un à terre. Il n'a pas besoin d'effrayer une petite minette comme elle, pour se sentir vivant. Mais lui rappeler qu'il ne plaisante pas du tout et qu'il peut devenir dangereux pour elle, histoire qu'elle cesse ses petits jeux, semble être devenu passage obligé. A ton avis? Qu'est-ce que je fais là ? Il a envie de l'entendre le dire. La confession du bout de ses lèvres pulpeuses. Simplement avoir la confirmation qu'elle a bien compris de quoi il s'agissait et pourquoi il doit passer par ça.
Finalement, non. Il n'a pas oublié. Il n'est pas passé à autre chose. Pearl a joué. Elle est allée bien trop loin la dernière fois et il semblerait que Joe ne veuille pas laisser passer cette fois. Elle a joué et elle a perdu. Encore une fois. Avec lui, ça devient récurrent. Mais elle ne se laissera plus avoir. Elle a fini de jouer. Lui, par contre, en ce qui le concerne, il semblerait que ce ne soit que le début. Elle prend déjà peur Pearl. Elle s'imagine les pires scenarii. Il se veut ironique Joe mais Pearl n'a, bizarrement, aucune envie de rire. Dès demain, elle fait poser des verrous supplémentaires et une alarme. S'il est venu une fois, il peut revenir d'autres. Elle sait maintenant qu'il est prêt à tout le tatoué. Prêt à tout pour lui faire peur. Quant à savoir ce qu'il va lui faire... elle n'est pas trop pressée de le savoir.
Le fait qu'il se montre si "gentil" est encore plus flippant. Elle garde ses distances avec lui, prête à quitter son appartement au plus vite s'il le faut. Quand il tapote le coussin près de lui pour lui demander de s'assoir, Pearl secoue la tête. "N...non. Merci. Je suis bien debout." Mais le regard qu'il lui lance malgré la voix doucement fausse ne lui laisse pas le choix en fait. Elle prend donc place près de lui, gardant toujours le plus de distance possible entre eux. Son coeur bat toujours à tout rompre dans sa poitrine. Elle tente de ne rien laisser transparaitre mais c'est loin d'être simple. La peur la gagne, un peu plus à chaque instant. "On n'est pas amis." Elle dit ça sans le quitter des yeux, la voix légèrement tremblotante. Elle veut savoir ce qu'il fait là. Ce qu'il attend d'elle ou plutôt ce qu'il compte lui faire. "Je t'ai dit que j'avais compris. J'recommencerai pas." Et là, il est certain qu'elle ne recommencera pas. Elle a très très bien comprit le message ! "Tu peux partir. J'ai enregistré le message." Il est prêt à tout, elle a saisi. Mais étrangement, elle sent qu'il ne va pas partir tout de suite...
Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'orient, Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche.
Il peut la sentir, la peur de la jolie petite Pearl. Qui ne sait comment gérer, qui ne sait comment réagir, qui ne sait pas même affronter les prunelles claires du tatoué. Sans doute hésite-t-elle à simplement se tirer en courant. Il comprendrait bien la chose le Joe. Mais contre toute attente, ce n'est pas ce qu'elle fait. Au lieu de ça, elle reste là à trembler certainement de tous ses membres, le regard fixé sur lui comme si elle s'attendait à le voir bondir tel un fauve qui saute sur sa proie pour refermer ses crocs autour de sa gorge fragile. Il pourrait. Elle ne lui opposerait pas beaucoup de résistance. L'idée l'amuse. Mais il reste parfaitement immobile. Jusqu'à ce qu'enfin elle ne comprenne qu'elle n'a pas d'autre choix que celui de lui obéir. Terrifiée qu'elle doit être à l'idée de tout ce qu'il pourrait bien lui faire subir. Non c'est vrai. On ne l'est pas. Et c'est pas uniquement de ma faute. Qu'il s'amuse plus ou moins à lui répondre, les yeux rivés sur elle. Mais Pearl a envie de faire tourner aussi court que possible, à ce petit "moment entre eux". Ce qui est fort dommage. Il en serait presque déçu le tatoué.
C'est drôle comme tu fais soudainement moins la fière. Moins que la dernière fois en tout cas. Quand je n'pouvais pas te répondre vraiment. C'est donc à son tour, à lui, de s'amuser un peu à ses dépends. Histoire de lui faire comprendre que lui aussi peut jouer. Mais certainement pas aux mêmes jeux que les siens. Il est adepte des jeux plus dangereux le tatoué. Preuve en est sa présence dans son appartement, qui n'a certainement pas été autorisée par qui que ce soit. Et surtout pas par la personne qui vit ici. J'ai pas vraiment envie de te faire du mal ... Qu'il affirme, sans pour autant dire qu'il ne va pas lui en faire. Il n'a pas envie. Mais on ne se contente pas des choses desquelles on a envie, dans la vie. C'est bien connu ... Juste te rappeler, encore une fois, qu'on ne joue pas dans la même cours ... Parce que ce n'est pas la première fois qu'il le lui dit ça. C'est à se demander comment elle a pu l'oublier. Sans doute de le voir dans l'un de ces moments de fragilité, incapable de répondre et de dominer comme il le fait d'ordinaire. C'est ce qui lui a donné des ailes ... Un peu trop au goût de Joe qui doit remettre les choses à leur place.
Oui, elle s'attend à tout de sa part. Maintenant qu'il est là, chez elle. Il joue le fort et il en a tous les droits. Il est en position de force de toute façon. Elle tremble Pearl. Elle appréhende le moindre de ses mouvements, la moindre réaction de la part de Joe. Les mots ne sont là que pour lui faire peur, toujours plus. Et ça fonctionne. Il le sait. Elle veut garder le plus de distance possible avec lui mais il ne lui laisse pas vraiment de choix en fait. Près de lui sur le canapé, elle ne bouge plus. Elle guette le moindre geste de la part du tatoué. "On n'est pas fait pour s'entendre et tu le sais. On se tolère. Pour Diamond. C'est tout." Ce n'est pas uniquement sa faute à lui tout comme ce n'est pas uniquement sa faute à elle non plus.
Elle a toujours peur mais ne se laisse pas démonter pour autant. Elle lui répond. Si lui se fait doux dans ses mots, elle se montre plutôt froide et acerbe. L'un comme l'autre ne lâche pas le regard. Par peur de faiblesse une nouvelle fois, sans doute. Joe sait qu'il a gagné. Il fanfaronne. Et ça énerve Pearl autant que ça la fait flipper. "C'était un moment de faiblesse que je n'aurai plus. J'ai cru naïvement que ce jeu te plaisait. Tout le monde peut se tromper." Goûter à l'interdit donne envie. Flirter avec les limites du danger excite. Mais Joe n'a aucune limite, aucune morale. Il se moque pas mal de faire souffrir les gens autour de lui et ça, Pearl l'avait oublié.
Quand il dit qu'il n'a pas vraiment envie de lui faire du mal, elle déglutit difficilement. "Pas... vraiment ?? Ca veut dire quoi ça pas vraiment ?" Il ne lui répondra pas. Evidemment que non ! Mais elle tente quand même. Elle a besoin de savoir s'il veut lui refaire le portrait ou la violer. Dans tous les cas, y'aura de la violence elle le sait. Et elle flippe plus que jamais. Elle n'est pas habituée à ça Pearl. Pas du tout. Elle aurait presque envie d'en pleurer. "Le rappel est enregistré. Tu peux t'en aller du coup." Et cette fois, elle n'oubliera pas. Oh que non ! Et sans attendre, elle se lève et lui montre la porte de sortie.
Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'orient, Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche.
Il apprécie que, pour une fois, Pearl se montre sage. Simplement, il n'est pas encore tout à fait sûr qu'elle soit prête à le rester bien longtemps. La dernière fois qu'elle a été dans cet état, ça n'a vraiment pas duré assez longtemps au goût du tatoué. Sans quoi, ils n'en seraient pas là tous les deux. Parce que tu peux vraiment t'entendre avec des gens toi ? Qu'il rétorque, ironique. Avec le caractère qui est le sien, il se demande comment c'est possible. Mais c'est méchant. Ouh, tellement méchant de sa part de penser ainsi. Aussi vraie soit cette pensée. Lui même n'est pas en reste, en règle générale. L'enfoiré qu'il est n'a pas non plus pour habitude de se lier sur la durée à qui que ce soit. Et rarement il s'agit de véritables amitiés basées sur un sentiment de confiance réciproque et tout le bordel. La confiance porte la couleur des billets dans la vie du tatoué. Depuis toujours. Il a un soupir alors qu'elle affirme avoir été naïve et promet de ne plus recommencer. Il ne répond encore rien à ça. Enchaîne. Sans la rassurer vraiment pourtant. Finalement il se pare d'un sourire amusé. Quitte à l'effrayer un peu plus. Il prend le risque, tant pis.
Elle a l'air tout à fait sincère dans sa peur au moins. Il peut le lire sur les traits de son visage parfait, qu'elle est effrayée à l'idée du mal qu'il pourrait lui faire. Il garde toujours le silence et n'a de cesse de l'observer en retour. "Pas du tout", c'est mieux ? Qu'il soupire tout bas. J'ai pas l'intention de te faire du mal. Du tout. Je suis venu pour te rappeler que je le pourrais, si je le voulais vraiment. Voilà de quoi la rassurer. Normalement. Et en même temps, il ne peut se permettre de trop la rassurer non plus. Il n'a pas la moindre envie qu'elle s'emballe et recommence ses conneries. Elle sait très bien ce que lui aura valu ses derniers excès de confiance. Il se lève quand elle le fait. Mais plutôt que de s'en éloigner pour rejoindre la porte, il s'approche d'elle, sans prévenir. De deux pas pour s'arrêter juste devant elle. Je te fais peur ? Quelle question. Il voit bien que oui. Et avant qu'elle n'ait eut le temps de prendre la fuite, il glisse une main dans son dos où elle se déploie pour se poser à plat. Et l'attire fermement à lui. Tu ne recommenceras plus, Pearl ? Qu'il fait mine de demander ensuite, sourire aux lèvres.
Elle se montre sage parce qu'elle a peur, tout simplement. Il doit la connaitre suffisamment pour savoir que sinon ce ne serait pas le cas. Elle ne sait pas encore ce qu'il compte faire d'elle. Et l'attente est pesante, flippante à mort. Pearl tremble de tout son corps à l'intérieur mais tente de ne rien montrer à l'extérieur. Plus facile à dire qu'à faire. Elle sait très bien qu'il sent la peur qui s'empare d'elle et qu'elle maitrise de moins en moins au fil des minutes qui passent. "Oui je peux m'entendre avec des gens. Et je t'emmerde." La dernière partie, elle la regrette aussitôt sortie de sa bouche. Encore une fois, elle parle plus vite qu'il ne le faudrait. Chassez le naturel... blablabla. "Je peux te renvoyer la même question." Elle tente de faire style de rien. Qu'elle n'a pas peur de lui. Elle essaie de lui parler comme elle le ferait normalement. Elle y arrive. Mais la peur est toujours là, latente. Elle promet de ne plus recommencer et là il est certain qu'elle tiendra sa promesse vu comment il la fait flipper à cet instant. Il est incontrôlable Joe. Impulsif. Et imprévisible. Elle se rend de plus en plus compte désormais. Certes, c'est un peu tard mais elle espère qu'il va s'en aller le plus rapidement possible. Ce qui ne semble pas être le cas. Il ne peut pas squatter indéfiniment de toute façon. Impossible ! Elle prend alors son mal en patience, contrôlant du mieux qu'elle peut cette peur incontrôlable.
Quand il avoue qu'il ne lui fera vraiment aucun mal, elle soupire intérieurement. Mais que valent ces paroles ? Rien. Elle ne le connait que trop peu pour s'y fier. Pour se fier à lui tout court. Elle ne le croit pas. Pas une seule seconde. "Très bien. Encore une fois, j'ai comprit. Message reçu cinq sur cinq. Tu peux partir." Encore une fois, elle lui demande de partir, de quitter son appartement. Mais encore une fois, il fait la sourde oreille. Elle lui désigne la porte en se levant et a un faible espoir lorsqu'il se lève à son tour. Espoir qui part en fumée quand, au lieu de partir vers la porte, il s'approche d'elle. Pearl est tétanisée. Elle qui pensait pouvoir partir/le fuir, se voit bloquée là devant lui. "Non." Mot dit trop faiblement pour qu'il y croit et elle le sait. Oui, elle a peur de lui. Et encore une fois, il le sait très bien et en joue. Son coeur bat si fort qu'il résonne dans ses tempes et même quand il s'approche encore plus près, elle ne bouge pas. La main virile enserre son dos et elle le laisse faire, les bras ballants. Incapable de bouger. Incapable de faire quoi que ce soit. Plaquée contre lui, les yeux plongés dans les siens, elle n'entend presque pas les mots qu'il lui souffle tant son coeur résonne en elle. Et il doit très bien le sentir vu la proximité de leurs deux corps. "Non." Son coeur bat plus vite encore. Mais il n'y plus seulement la peur. Il y a cette attraction qu'elle ne comprend toujours pas. Pourquoi est-elle autant attirée par lui ? Quel est son secret ? Ce mec qui l'énerve et lui fait peur parvient également à l'attirer. Il est fort. Très fort. Trop pour elle, Pearl s'en rend compte. Dans ces regards échangés, Joe pourra parfaitement lire autre chose que de la peur. Et plutôt que de poursuivre et de se dévoiler, elle préfère le repousser. "C'est bon ? Tout est dit ?" La peur s'est envolée. Ou presque. Elle arrive à le repousser et part chercher son paquet de clope pour s'en griller une. En même temps, elle se sert un verre de vodka pur qu'elle avale aussi sec. "Je ne te propose rien à boire. J'ai pas de bière. Et je ne te raccompagne pas non plus, tu sais où est la sortie." Oui, elle croit encore dur comme fer qu'il va partir comme il est venu.
Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'orient, Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche.
Un début de sourire mauvais étire les lèvres du tatoué aussitôt que la petite blonde lui affirme qu'elle "l'emmerde". Elle est tout simplement incapable de se contrôler. Même avec le corps crispé par la peur. Son cerveau est hors de contrôle. T'es certaine de vouloir recommencer ? Question rhétorique. Dans le fond, elle ne peut avoir envie de le foutre encore une fois en rogne. A moins d'être totalement idiote. Ce qui n'est pas impossible non plus. Elle a l'air intelligente comme ça. Mais dans le fond, elle est sans doute stupide. Et complètement irréfléchie. Bien trop à son goût. Non mais moi j'assume. Qu'il fait remarquer dans un haussement d'épaules. Il ne sait même pas pourquoi il prend la peine de discuter autant avec elle d'ailleurs. C'est que ça en deviendrait lassant en fin de compte. Mais il sait qu'elle mérite la frousse qu'il est venu lui infliger. Il veut s'assurer que le message est bien passé. Et ça semble être le cas. Sans doute pas tant pourtant. Puisqu'elle s'imagine encore en position favorable pour le mettre à la porte. Il grince des dents Joe, regard rivé sur elle qui s'assombrit à vu d'oeil.
De nouveau, elle joue avec le feu. Quand bien même elle affirme qu'elle ne recommencera pas. Elle est déjà en train de lui tenir tête. Elle s'éloigne, vaque déjà à ses occupations alors qu'il reste immobile. Paupières closes, mâchoires serrées, souffle court. Pearl ... La voix vibre d'une colère qui enfle. Il n'a jamais été capable de se garder sous contrôle. Il suffit qu'un truc l'agace et ça monte. Trop vite. Jusqu'au moment où ça explose. Beaucoup trop fort. Sans surprise il revient à la charge. D'un geste brusque, la fait pivoter pour la bloquer dos contre un mur, une main qui s'enroule autour de sa gorge. Faut que t'arrêtes. Faut vraiment que t'arrêtes, putain. Il ne joue plus la comédie quand il flanque son poing dans le mur juste à hauteur de sa tête, à côté d'elle. Y laissant une marque de son passage. En plus d'esquinter de nouveau ses phalanges. La douleur qui remonte le long de son poing serré, jusque dans son poignet, est salvatrice. Il ferme de nouveau les yeux pour tenter, encore, de se canaliser. Tu peux pas te contenter de quelques "oui Joe, non Joe, promis Joe je ne t'emmerderai plus et ne te provoquerai plus ... C'est si compliqué, putain ? Il sent sous ses doigts, le palpitant qui fait des siennes. Qui bat aussi vite que le sien. Pour des raisons différentes.
Oui, elle a peur mais elle ne peut pas rester indéfiniment plantée là comme une gourde. Et au fond, c'est ce qu'il attend. Non ? Qu'elle lui réponde. Qu'elle lui donne du grain à moudre. Une raison de s'emporter. Et elle tombe dedans. Les deux pieds, les deux mains, le corps entier ! Elle ne peut s'empêcher de lui répondre, de l'envoyer chier malgré la peur qui la tiraille. Son coeur se soulève quand il reprend la parole. "Non. Je... Non." Evidemment que non, elle ne veut pas recommencer. Elle se foutrait des baffes toute seule ! "Tant mieux pour toi alors." lui répond-elle encore. Mais putain Pearl ! FERME TA GUEULE ! C'est trop compliqué à faire ? Apparemment oui. Elle lui promet d'être sage, de ne plus recommencer et la voilà qui, pourtant, recommence. Elle le cherche par les mots. Se montre froide et acerbe. Et à chaque fois que de nouveaux mots fusent de sa bouche pulpeuse, à chaque fois elle se maudit de l'avoir fait. Tourner sa langue sept fois dans sa bouche. Elle va vraiment le faire. Elle doit le faire. Surtout avec lui.
Elle l'énerve, elle le voit. Lui qui était si calme perd peu à peu patience. Et bien ? Il attend quoi pour se barrer alors ? Elle ne fait que ça, tenter de le mettre dehors. Mais Joe est un parasite qui s'accroche. Encore et toujours. Elle prend du poil de la bête, on ne sait trop comment. La peur qui la tiraillait, suivie de cette attraction incompréhensible qu'elle se refuse et la voilà qui le fout à la porte. Sans ménagement. Non. Elle n'a tiré aucune leçon de sa visite fortuite. Aucune... Le verre de vodka avalé cul sec suivi de la clope semblent lui donner du courage à la blonde. Mais Joe semble avoir atteint son seuil de tolérance et elle le sent dès qu'il souffle son prénom. De nouveau, la peur l'envahit et son coeur s'emballe de nouveau.
Bloquée. Figée. Tétanisée. Il vient de la bloquer contre un mur, main sur la gorge. "Alors va-t-en." lui souffle-t-elle difficilement. Pourquoi reste-t-il ? Elle ne comprend vraiment pas. Il a définitivement une case en moins ce mec. Le poing qui arrive dans le mur juste à côté de sa tête la fait sursauter et crier (ce qu'elle peut) avant que des larmes ne lui montent aux yeux. Ca y est. Cette fois, c'est le point de non retour. Il va mettre ses menaces à exécution, c'est certain. Pearl n'a jamais eu aussi peur de sa vie. Tout un mélange d'émotions s'emparent d'elle. De la peur, oui. Mais également une étrange attraction, une envie de le frapper et de l'insulter sans compter l'envie d'être ailleurs. Elle a peur de lui autant qu'elle le désire. Elle ne comprend rien à tout ça. Mais là, c'est clairement la peur qui l'emporte. Les larmes coulent toutes seules le long de ses joues. "Va-t-en... s'il te plait... laisse-moi..." Elle baisse les armes. Elle se rend. Il est évident que maintenant, elle a comprit le message. Non ?
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Sujet: (hot. +18) Nightmares. {ft Pearl} 
Mer 21 Aoû - 23:39
