loques // faye

t'as mal. sur le côté, là où le poing de cet enfoiré s'est encastré dans tes côtes. t'espères ne rien avoir de cassé, fêlé, brisé. chaque inspiration t'arrache un éclair de douleur. ça va se calmer. tu le sais, par expérience. mais attendant, t'as mal. — putain. si au moins t'étais ivre, enfin, vraiment ivre, ça passerait. tu rentrerais te coucher, avalant plusieurs cachets d'anti-douleurs. puis improvisation totale au réveil. mais là, t'as besoin d'aide. l'ouverture au-dessus de ton arcade, le sang qui coule sur ton oeil. fermé par instinct. et la lèvre fendue. ne demandant qu'un baiser réparateur. un peu de douceur, de baume. alors tu penses à faye. à la douce faye. ta meilleure amie. celle qui connait tout de toi. celle qui t'ouvrira la porte, qui t'accueillera. qui ne te jugera pas. c'est pas de ta faute. enfin, pas entièrement. cette meuf qui dansait, qui te lançait des regards aguicheurs. t'as mordu à l'hameçon, tu t'es approché. t'as dansé avec. t'as même pu voler, un baiser fugace, volage, mais si enivrant. et voilà qu'une main se pose sur ton épaule. son petit-ami. donc il a fallu en découdre. les hommes et leur foutue fierté. en te mettant en route pour chez faye, t'as vite texté un message. t'as pas encore osé regardé si elle t'a répondu, mais tu gardes espoir. le seul point positif, c'est que t'as gagné l'affrontement. mais à quel prix. alors quand tu toques à la porte de faye, t'as pas fière allure toi. t'as l'air d'un type en loques.

@faye salinger

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{ need a place to hide }
crédit/ tumblr ♔ w/@zakir jamal

Un soir. Un soir de repos. Un soir sans avoir à se vendre. Un soir de répit, tout simplement. Répit. Parce qu’elle n’est pas escort de gaieté de cœur, Faye. Cela n’a jamais été le cas. Mais elle a toujours été forte. Elle a toujours su faire des sacrifices pour s’en sortir. Pour se sortir de ce monde beaucoup trop dur, celui qui a pourtant toujours été le sien. Parce que t’as été élevée dans la misère, Faye. T’as grandi avec un père alcoolique, une mère instable. Et au fond, ta vie d’aujourd’hui, c’est ce qu’il y a de plus sûr. C’était le cas. C’était le cas jusqu’à cette agression, il y a quelques semaines. Jusqu’à ce qu’elle se retrouve laissée pour morte au beau milieu d’une ruelle. Laissée pour morte, avec pour conséquences une jambe blessée et une mémoire effacée. Deux mois de sa vie, envolés, disparus. Deux mois dont elle ne se souviendra peut-être jamais. Alors elle craint. Elle craint beaucoup plus, désormais, de retrouver des clients. D’autant plus la nuit. D’autant plus lorsqu’elle doit rentrer seule. Et c’est pourquoi elle profite de cette soirée. Elle profite de ce moment où elle ne risque rien. Combattant l’insécurité avec laquelle elle a, malheureusement, toujours vécu. Jusqu’à ce que quelqu’un ne sonne à sa porte. Attrapant son téléphone rapidement, elle s’aperçoit qu’elle a un message. Zakir. Son meilleur ami. Son pilier. Cela ne peut être que lui. Alors elle se lève pour aller rapidement ouvrir. Tombant sur lui. Le visage complètement amoché. - Zakir ! L’effroi. L’effroi de trouver la personne qu’elle aime le plus dans un tel état. L’effroi de se revoir elle-même, en lui. - Qu’est-ce qui s’est passé ?? Entre ! Elle ne lui laisse même pas le choix. Et puis, si il est là, ce n’est pas pour rien. C’est parce qu’il a besoin d’elle.