Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'orient, Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche.
Il pensait vraiment pouvoir rester calme pour une fois le tatoué. Rester un tant soit peu tranquille, sans s'énerver. Trop persuadé qu'il était, qu'elle n'allait pas lui répondre pour une fois. Qu'elle allait enfin rester sage elle aussi. Avouer sa peur pour calmer l'animal et le regarder partir enfin dans la foulée. Mais rien de tel. Au lieu de ça, elle est là à lui tenir tête. Encore. Il n'en peut plus le tatoué. Il perd très vite le contrôle. Trop vite. Impossible de reculer maintenant. De nouveau il s'emballe. S'approche soudainement d'elle pour la plaquer férocement contre un mur. L'effrayer un peu plus encore en posant une main sur sa gorge. Prise qui a de quoi effrayer. Il pourrait juste serrer un peu pour lui couper la respiration. Il est trop fort pour elle. Bien trop. Et ils sont seuls tous les deux dans son appartement. Il pourrait vraiment lui faire ce que bon lui semble, que personne ne viendrait la secourir. Ce n'est pourtant pas dans ses intentions. Toujours pas. Parce qu'il n'a aucune intention de la blesser physiquement. Moins encore de la buter. Parce qu'il ne s'en prend généralement pas aux femmes. Parce qu'il arriverait à se détendre plus ou moins.
Il s'excite sur place. Trop fort. Trop vite. Trop mauvais. A cogner dans un mur pour tenter d'évacuer le trop plein de rage, en vain. Elle flippe. Pour de bon cette fois lui semble-t-il. Elle s'imagine sans doute qu'il aurait pu le flanquer dans son visage le coup de poing. La rage lui rend le souffle court alors que de son côté, elle se laisse aller à des larmes. Et c'est rare que ça arrive au tatoué, mais ça le calme. En grande partie. Il s'en veut presque. Plus rare encore. Le souffle toujours court, il ferme les yeux. Et tel un félin qui vient se frotter à son maître il frotte son crâne contre le sien. J'suis désolé. Pardon. Qu'il souffle tout bas en répétant son geste. J'te jure que j'le fais pas exprès. Qu'il enchaîne en laissant sa main intacte errer sur son visage. Caresse légère qui n'a plus rien à voir avec les gestes violents qu'il a pu lui montrer. Son pouce vient nettoyer quelques larmes sur sa joue trempée. J'te jure que j'te ferai pas de mal ... Qu'il promet dans un grognement léger. Ce n'est pas du tout sa véritable intention. La blesser autrement, oui. Lui faire peur, assurément. Mais la cogner ou la prendre de force ? Jamais, non.
Ne pas montrer sa faiblesse pourtant visible semblait être le meilleur des plans. Acquiescer aux paroles du tatoué, lui dire que non elle ne recommencerait pas était la plus intelligente des choses à dire. Mais Pearl reste Pearl. Têtue, et bête sur ce coup. Elle n'a pu s'empêcher de lui tenir tête une fois de plus. Le sommant de quitter son appartement malgré la peur qui lui dévorait les entrailles, elle a merdé. Parce que Joe est parti en vrille juste après ça. Bloquée, tétanisée par la peur, elle lui demande une nouvelle fois de partir. Elle le supplie par son regard et ses mots. Mais il ne bouge pas. Elle n'a jamais eu aussi peur de sa vie. Il pourrait serrer plus fort encore et lui ôter la vie. Elle en a conscience. Et elle a conscience, par la même occasion, de ce qu'il serait capable de faire. Là, elle a vraiment comprit.
Le mur est fracassé près de sa tête blonde et les larmes coulent d'elles-mêmes le long de ses joues. Une dernière fois, elle le supplie de la laisser, de partir. Son coeur bat si fort dans sa poitrine qu'elle a l'impression qu'il pourrait sortir de sa cage thoracique. Et là, il la surprend. Il se fait aussitôt plus doux, tendre. Caressant son crâne contre le sien, lui soufflant des mots d'excuse. Elle est surprise Pearl mais pas moins apeurée. Typique du comportement des impulsifs. Ou même des sociopathes/tueurs en série ou mecs qui cognent sur leurs femmes. C'est flippant. De plus en plus. Il caresse son visage avec douceur en lui jurant qu'il ne lui fera pas de mal. Elle a du mal à le croire. Surtout après ce qu'il vient de se passer. Tout comme lui a du mal à croire qu'elle ne recommencera pas. Mais là, c'est certain qu'elle se tiendra à carreaux. Les larmes continuent de couler et Pearl est prise de petits soubresauts incontrôlables. Elle se retient d'éclater réellement en sanglots. "J'te promets que j'ai compris maintenant." Elle essaie de le calmer encore un peu. Elle ne dit rien d'autre. Elle ne lui demande même pas de partir de peur qu'il ne rentre de nouveau dans une colère noire. Elle peut comprendre que son comportement énerve le tatoué. Mais pourquoi revient-il à la charge alors ? Pourquoi revient-il vers elle ? Histoire de vengeance/revanche ? Il semble que maintenant ils soient à égalité. Les compteurs sont remis à zéro. Ils peuvent enfin retourner à leur vie chacun de leur côté. Non ?
Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'orient, Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche.
Elle supplie plus qu'elle ne demande soudainement, la jolie blonde. Et c'est rare que ça lui fasse cet effet mais le tatoué s'en veut. Le coeur de pierre qui se serre alors que sous ses yeux, les larmes dévalent la pente des joues délicates. Il est allé trop loin. Il n'est pas capable de se contrôler. Il ne réagit jamais bien à la colère. Mais a juste ce qu'il faut de retenu pour ne pas commettre un acte irréparable. Elle ne mérite pas du tout d'être frappée. Aussi emmerdante et casse couilles soit-elle. Il n'ira pas aussi loin. Il préfère encre se briser le poing contre le mur. Alors il se fait lionceau qui frotte son crâne contre celui de maman lionne. Conscient que ça ne suffira pas. Qu'elle est bien trop apeurée maintenant Pearl. Trop persuadée qu'il peut la briser d'un simple geste. Y'a son corps fin qui tremble contre le sien. Secoué par des sanglots qu'elle tente de retenir et de canaliser. J'te ferai pas de mal. J'te ferai pas de mal Pearl. Qu'il répète inlassablement, avant de redresser le visage pour essuyer plus encore ses larmes. Comme s'il espérait les faire s'arrêter de couler juste par des gestes aussi tendres que possible.
J'ai envie d'te laisser tranquille mais j'ai pas envie d'te laisser comme ça ... Qu'il souffle sans savoir pourquoi lui même. Il s'y perd, tente de comprendre et en même temps, tente de la libérer de sa présence qu'il sait devenue tout bonnement insupportable pour elle. Mais il galère, clairement. Il se perd dans tout ça, incapable de savoir quoi faire. Il n'a jamais eut la sensation d'être allé beaucoup trop loin comme c'est le cas en cet instant. Et oui, il s'en veut. Il aimerait comprendre pourquoi il en est arrivé là. Et pourquoi il ressent ces sentiments tout de suite derrière. Le regret, la culpabilité, le besoin qu'elle cesse d'avoir peur de lui. Alors qu'il a clairement tout fait pour en arriver là avec elle, justement. Maintenant il tente d'inverser la tendance. Quand il attire son corps contre le sien, c'est pour lui offrir une étreinte qui se veut réconfortante. Il n'est définitivement pas le mieux placé pour ça. C'est lui qui l'a mise dans cet état. Elle doit surtout être terrifiée à l'idée qu'il puisse recommencer. Elle sera incapable de se détendre simplement parce qu'il fait tout ce qu'il peut pour que ce soit le cas. Mais il essaie quand même. Un peu bêtement sans doute.
Il a un coeur Joe. Et elle ne pensait pas Pearl qu'il pouvait avoir de la compassion pour quiconque. Mais le fait est que, là, il en a pour elle. Si elle est allée trop loin dans son comportement par le passé, lui est allé trop loin aujourd'hui. Il s'en rend compte ce qui est déjà bien. Mais plus jamais elle ne pourra le voir comme avant. En même temps, c'est bien ce qu'il souhaitait non ? Elle n'a qu'une envie, toujours la même depuis le début de la soirée. Depuis qu'elle l'a surpris ici chez elle. Qu'il s'en aille. Qu'il quitte son appartement et sa vie. Qu'elle ne le croise plus jamais. Mais il est là. Encore et toujours. Il se fait tendre et gentil, tente de la rassurer par quelques mots et en essuyant ses larmes. Mais c'est trop tard. Elle ne contrôle plus rien Pearl. Pas ses larmes qui ne cessent de couler en tout cas. Elle ne bouge plus. Toujours tétanisée. La peur qui reste là malgré les excuses et les gestes tendres. Elle sait qu'il suffira d'un rien pour que ça recommence. Et elle ne veut pas qu'il franchisse la limite. Celle qu'il dit ne jamais franchir. Elle croise son regard quand il redresse la tête. Les yeux toujours remplis de larmes, le coeur qui bat toujours aussi fort, le corps tremblant et les sourcils froncés de tristesse et de peur mélangés. "O...k..." Elle ne peut dire que ça. Aller dans son sens. Comme il l'a demandé. Pour ne plus le mettre en colère.
La suite est tout aussi surprenante que le revirement de situation. Elle semble perdue Pearl. Elle ne sait quoi dire, quoi faire. Se montrer gentille. Ne surtout pas l'énerver une nouvelle fois. Et c'est toujours en tremblant qu'elle lui répond. "Ca... va aller. T'en fais pas. Ca... va... aller..." Les sanglots retenus entre deux mots peuvent faire croire le contraire mais elle sait que dès qu'il sera parti, ça ira mieux. Ou pas... Elle aura certainement toujours cette peur au ventre qu'il ne revienne. Il est venu une fois, est entré par effraction. Il peut recommencer autant de fois qu'il le veut. Imprévisible... Joe est imprévisible. Et il l'est encore quand il la serre dans ses bras pour une étreinte des plus tendres. Il veut se rattraper certainement, s'excuser. Mais Pearl est encore trop tendue pour accepter aussi facilement. Elle se tend pendant l'étreinte, incapable de bouger. Elle se dit que là, il lui suffirait de la serrer fort pour lui briser les os. Toujours cette peur latente. Toujours... Et elle ne partira jamais. Ce n'est pas possible. Elle se fait agneau Pearl. Elle ne dit rien. Accepte tout ce qu'il lui fait sans rechigner. Et elle acceptera tout ce qu'il lui dit. Elle va enfin réagir comme il le voulait. Il devrait en être heureux.
Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'orient, Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche.
C'est bien la première fois que le tatoué se trouve à ce point désemparé et incapable de savoir quoi faire. A part essayer, en vain, de se faire pardonner. Il voulait pourtant lui faire peur. Il devrait se réjouir que l'effet ait été si saisissant. Au lieu de ça, il regrette les larmes que ses yeux déversent en abondance. Il ignore bien pourquoi il trouve ça à ce point insupportable. Pourquoi il ressent toutes ces choses là. Pourquoi ça l'effraie tant de voir l'impact qu'il aura finalement eut sur elle. Plutôt que de s'en réjouir, de s'en nourrir et de se tirer sans demander son reste maintenant qu'il a atteint son but premier. Non, il n'y arrive pas Joe. Il pousse même la chose jusqu'à lui offrir une étreinte tout ce qu'il y a de plus tendre. Tout ce qu'il pense être nécessaire pour l'apaiser. Sans grande surprise, elle se tend et se crispe contre lui. Tendue de la tête aux pieds, craignant peut-être qu'il ne lui fasse vraiment du mal. Elle n'a plus la moindre petite confiance en lui. Ce qu'il ne peut que comprendre. Et accepter sans se plaindre surtout. Il a vite fait de comprendre également que rien de ce qu'il fera ne pourra la rassurer. Au contraire.
J'te laisse tranquille. Qu'il finit par lâcher en libérant son corps de son étreinte dans le même temps. Sans perdre une seconde de plus et sans lui adresser le moindre regard, il pivote pour s'en aller. Disparaître aussi discrètement qu'il est apparu. Et laissant derrière lui, une petite blonde en larmes et une marque dans le mur. La seule chose relativement intelligente qu'il peut faire, c'est de la laisser totalement tranquille. Et c'est ce qu'il s’attelle à faire dès le lendemain. L'évitant comme la peste au sein de l'entreprise familiale des Campbell et esquivant habilement toutes les propositions de Diamond qui veut les voir de nouveau réunis tous les trois. Pour une fois dans sa vie, le tatoué se fait discret au possible. Ce n'est clairement pas dans ses habitudes, c'est sûr. Comme de se soucier du mal qu'il peut faire. Il ne s'en nourrit pas mais il reste froid d'ordinaire, quand il fait quelque chose de ce genre. Ca ne le touche pas le moins du monde. Alors pourquoi cette fois ci est-elle différente ? Lui aussi aimerait bien le savoir. Peut-être que ça lui éviterait de vivre en fonction d'elle. Pour éviter de la croiser où que ce soit, tout le temps.
Elle est perdue Pearl. Elle ne sait quoi penser. Joe est entré par effraction chez elle pour lui faire peur. Et il a réussit. Il devrait se réjouir d'avoir fait couler les larmes sur sa peau claire mais au lieu de ça, il reste là à s'excuser et la prendre dans ses bras. Si elle n'était pas aussi effrayée, elle lui demanderai certainement ce qu'il attend réellement d'elle et pourquoi il réagit comme ça. Il saute du coq à l'âne. Il passe d'un état ironique à un état de colère noire pour finir par une culpabilité évidente. Il peut parler d'elle... Effectivement, il avait raison. Il est complètement taré ce mec. Et bien évidemment qu'elle ne le lui dira jamais. Elle ne lui adressera plus jamais la parole d'ailleurs. Enfin... dès qu'il aura quitté son appartement.
Il le fait quelques minutes plus tard lorsqu'elle lui dit que tout ira bien. Elle veut surtout qu'il s'en aille rapidement. Très rapidement. Qu'il la laisse tranquille oui. Et il le fait. Dès qu'il a passé la porte, Pearl s'effondre. Elle glisse sur ses genoux et pleure toutes les larmes de son corps. Fini la retenue. Les vannes sont lâchées. Elle pleure bruyamment, la respiration se saccade et elle peine à se calmer. Cela ne se fait que plusieurs longues minutes plus tard. Elle parvient à se reprendre un peu et part fermer la porte à clés avant de mettre une chaise pour en bloquer l'accès ainsi qu'un meuble qu'elle peine à déplacer. Mieux vaut être prudente. Oui, elle a encore peur. Et malgré les excuses faites, cela ne change rien à ce qu'il a fait. Cette nuit-là, Pearl ne dort pas de la nuit. Au moindre bruit, elle sursaute. Elle enchaine clope sur clope et fait les cent pas. Les lumières restent allumées toute la nuit et c'est ainsi les jours qui suivent également. Au bout de quatre nuits quasi blanches, elle achète des somnifères. Maintenant qu'elle a fait installer trois verrous supplémentaires et une alarme, elle se sent un peu mieux. Ce n'est pas encore ça, non. Mais c'est de mieux en mieux.
Au travail, Pearl se montre plus taciturne. La joie de vivre semble l'avoir quitté. Elle est sur le qui-vive, appréhension de le croiser à chaque détour de couloir. Mais rien. La peur s'évanouit progressivement. Il a tenu parole. Il la laisse tranquille. Tout le monde s'inquiète pour elle mais Pearl affirme qu'elle a juste du sommeil en retard. Ce qui est vrai. Trop de boulot, pas assez de temps pour se reposer. Ca, c'est faux. Mais peu importe. Les gens n'insistent pas et c'est plutôt tant mieux. Même Diamond essaie de lui tirer les vers du nez mais Pearl ne lâche rien et sort toujours la même rengaine. Elle refuse toutes les soirées proposées par Diamond prétextant une montagne de travail. Non, elle ne veut plus jamais le voir. Plus jamais...
Mais il n'y a que les montagnes qui ne se croisent pas, pas vrai ? Et Pearl et Joe ne sont pas des montagnes. Donc, oui, ils finissent par se croiser de la façon la plus simple qui soit. Dans un ascenseur. Pearl monte à bord de cet élévateur pour regagner le parking au sous-sol. La journée est terminée, il est déjà tard. Elle doit certainement l'une des dernières à trainer ici. Mais elle a l'habitude. Elle regarde son téléphone lorsque l'ascenseur s'arrête et que les portes s'ouvrent pour laisser entrer une nouvelle personne. Par réflexe, elle lève la tête tout en disant "Bonsoir." Mais elle se fige aussitôt lorsque ses prunelles croisent celles de Joe. Figée. Bloquée. Tétanisée. Elle en lâche même son téléphone au sol et ne se baisse même pas pour le ramasser. Que faire ? Partir ? Rester ? Peut-être que c'est lui qui ne va finalement pas monter ....?
Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'orient, Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche.
Il ne sait toujours pas ce qu'il doit faire pour gérer cette crise, Joe. A part ... Ne rien faire justement. Se contenter de disparaître pour lui permettre de respirer à nouveau, sans avoir à le supporter. Lui qui vient de la ramener sur terre de la plus brutale des façons. En la rappelant à l'ordre. Elle qui semblait avoir oublié qui il était vraiment, malgré une première piqûre de rappel. Mais cette fois semble être la bonne. Un peu trop violente sans doute. Mais efficace au possible. Il s'en va avec quelques regrets au ventre et dans la tête le tatoué. La libère de sa présence devenue insupportable. Et les jours suivants, il fait l'effort de l'éviter comme la peste. Plus si troublé que ça par l'affaire non plus. Parce qu'il n'est pas du genre à se faire une montagne d'un rien. Et parce qu'il n'a aucune idée de l'état dans lequel elle même se trouve. Parce qu'elle l'évite sans doute aussi bien que lui même le fait. Joe retrouve peu à peu sa routine. Les soirées dans les bars qui n'en finissent plus. Les nuits dans le lit de Diamond quand il veut bien rentrer. Les journées sans fin dans l'entreprise.
Une journée qu'il termine tard ce soir. Parce qu'il est arrivé vachement en retard le matin même et que sa petite amie lui a bien fait comprendre qu'il allait devoir rattraper ses heures désormais. Plus le temps passe, moins elle lui laisse passer de choses. A croire qu'elle prend l'exemple sur sa soeur aînée ... Pearl ... Qu'il retrouve d'ailleurs dans l'ascenseur. Il s'arrête devant, pas sûr d'avoir le droit de monter alors qu'elle est déjà à l'intérieur. Salut ... Qu'il répond alors qu'elle lâche son téléphone. Un bonjour qui ne lui était même pas destiné. Finalement il décide que ça a assez duré. Que ce ne sont que des enfantillages stupides qui ne vont quand même pas l'empêcher de vivre. Il entre et plonge lui même son nez dans son téléphone. T'as fait tomber un truc j'crois. Qu'il fait remarquer, l'air de rien. Sur le ton de la conversation, presque. Si elle préfère quitter l'ascenseur plutôt que d'y rester enfermée plus d'une minute avec lui, grand bien lui fasse. Elle a encore juste le temps pour en sortir avant que les portes ne se referment. Lui, évite de bien la regarder durant tout ce temps. Le pouce occupé à faire défiler quelques photos sur l'accueil de son compte instagram. Comme concentré sur un truc qui semble lui demander beaucoup d'attention.
Son coeur recommence à faire des siennes. Il bat si fort qu'elle se demande une nouvelle fois s'il ne va pas sortir de sa poitrine. Joe semble ... serein. Et ignore presque Pearl. Ou du moins, il lui parle comme si de rien était. Ok... "Euh... Oui..." Elle se penche alors pour ramasser son téléphone. Le temps qu'elle le fasse, les portes se sont refermées derrière le tatoué. Trop tard pour s'échapper. Mais une minute ou deux n'est rien comparé à la dernière fois pas vrai ? Bien qu'elle l'imagine déjà en train de la plaquer contre une paroi. Faire en sorte que l'ascenseur ne s'ouvre plus. Ils sont sûrement les derniers dans l'entreprise. Elle le regarde Pearl. Subjuguée. Buguée. Dans l'attente qu'il fasse un truc certainement. Mais il ne fait rien. Il regarde son téléphone sans se soucier d'elle. Aucunement. Elle soupire intérieurement de soulagement. Tout cela semble passé. Ils vont passer à autre chose. Ca va être difficile. Première fois qu'elle le revoit depuis l'épisode de l'appartement et elle a encore du mal à le voir autrement que comme un prédateur froid prêt à lui bondir dessus.
Collée à la paroi latérale, elle le regarde et ne bouge toujours pas. Du coin de l'oeil, il la regarde. Elle le voit. On sent quand les gens nous regarde de cette façon. Alors, elle détourne les yeux et se met face à la porte, prête à sortir de ce maudit ascenseur. Elle regarde les étages défiler en décroissant. Et là... L'ascenseur se bloque. C'est une blague. Y'a que dans les films qu'on voit ça c'est pas possible ! "Non non non..." Pearl appuie comme une tarée sur le bouton pour tenter de redémarrer. Rien. Elle tente même d'ouvrir la porte. Rien non plus bien évidemment. Elle tape contre les portes. "Y'a quelqu'un !? On est bloqués ! Allooooo !!!!" Elle tape, elle tape et elle tape encore à s'en faire mal aux mains. Elle tape, elle crie, elle appelle à l'aide et elle se met à pleurer. "Sortez-moi de là ! A l'aide ! S'il vous plait !" Oui, elle a peur. Elle est enfermée avec Joe dans un ascenseur. Et la dernière fois qu'ils se sont retrouvés tous les deux, on ne peut pas dire que c'était la meilleure expérience de sa vie...
Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'orient, Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche.
Il évite de la regarder le tatoué. Conscient qu'un rien pourrait la faire flipper et pleurer. Pour un peu qu'il prenne l'envie à son corps d'évacuer un éternuement et là, elle est bonne pour une crise cardiaque la petite blonde. Il garde évidemment cette pensée pour lui. Conscient qu'elle ne trouverait même pas ça drôle de toute façon. Alors il continue de se taire et de se concentrer aussi fort que possible sur l'écran de son téléphone. Alors même que son attention tente de retrouver la blonde qui se tient aussi loin que possible de lui. Il le sent bien qu'elle est démesurément tendue et aux aguets. Mais bien consciente qu'elle ne pourra fuir hors de cet ascenseur tant qu'ils ne seront pas arrêtés. Il sent bien son regard peser sur lui. Occupée qu'elle est, certainement, à guetter le moindre mouvement de sa prête. Persuadée, sans doute, qu'il va lui faire un sale coup et l'agresser encore une fois. Ce n'est pourtant pas dans ses intentions. Et à moins qu'elle ne le foute encore une fois en rogne, ça ne devrait plus arriver. Il a retenu la leçon lui aussi ... Il sursaute lui aussi quand l'ascenseur, après un bref soubresaut, s'arrête totalement. Entre deux étages, tant qu'à faire. Puis le bouton d'ouverture des portes n'a aucun effet.
Il n'aime pas beaucoup la situation le tatoué. Mais ce n'est rien en comparaison de Pearl qui est prise d'une soudaine et violente crise de panique. Inconsciemment ou non, elle secoue l'ascenseur dans sa tâche qui consiste à tenter un appel auprès des gars de la maintenance. Joe quant à lui, reste totalement immobile, un regard médusé posé sur elle. T'es claustro ? Etant la seule chose qui lui passe par la tête en cet instant. Avant que la réalité ne le rattrape. Ne le frappe de plein fouet plutôt. Il lève les yeux au ciel et marmonne dans sa barbe un truc à peine compréhensible "ah non c'est vrai ..." alors qu'il comprend la raison de sa panique sans nom. Il décide d'aller se fourrer dans le fond de l'ascenseur, histoire de la laisser tranquille dans son coin. L'hystérique qui pleure, supplie et tape sur les portes coulissantes qui demeurent résolument fermées. Faut appuyer pendant cinq secondes sur le bouton d'appel pour que ce soit prit en compte. Qu'il prend quand même la peine de l'informer, les mains dans le dos et le nez en l'air. Plus innocent que ça, y'a pas. Il n'a pas l'air d'être sur le point de bondir.
Elle n'est pas encore prête à rire de ce qu'il s'est passé entre eux non. A vrai dire, elle ne sait même pas si elle en sera capable un jour. Elle n'a jamais eu aussi peur de toute sa vie. Et maintenant qu'il est de nouveau là près d'elle, la peur revient. Moins forte, peut-être. Mais elle est là quand même. Pearl est à l'affût du moindre geste du tatoué. Du moindre mot. Ne surtout pas l'énerver. Ne pas lui adresser la parole. Ne pas le regarder... Ah merde. Trop tard pour ça. Sans le vouloir, son regard reste figé sur lui. Scrutant tout ce qu'il fait. Heureusement elle s'en rend compte. Ou plutôt, il l'aide à s'en rendre compte. Ce qui revient au même. Elle détourne son regard, jetant tout de même des regards en biais vers lui. Juste pour surveiller. Pour se rassurer. Et là... l'ascenseur arrête son ascension. Coup de grâce !
Pearl maudit la terre entière. Elle a fait quoi au bon dieu sérieusement ? Elle se le demande... Et là, Pearl s'emporte. Elle panique. Quand elle ne crie pas, elle tape sur les portes qui refusent de s'ouvrir. Et plus ça va, plus elle panique. Elle ne réfléchit plus. Elle n'est plus en mesure de le faire dès qu'il est dans les parages désormais. "Oui et alors ? Qu'est-ce que ça peut te foutre ?" lui dit-elle presque sèchement avant de se retourner vivement vers lui. "Pardon ! Pardon ! J'voulais pas t'envoyer chier. Je... Oui. Je suis claustro." Elle a de plus en plus de mal à se calmer, à contrôler sa respiration. Elle se ventile avec les mains mais rien n'y fait. Entre sa peur des espaces clos et Joe, la voilà au sommet ! Elle va clamser là, dans cet ascenseur. Elle crie, hurle même et se met à pleurer. C'en est trop. Vraiment trop... Joe lui donne un conseil et aussitôt elle se met à appuyer frénétiquement sur le bouton. "Cinq secondes. Merde. C'est vrai. Cinq secondes putain !" Elle tente de reprendre une respiration normale mais ça devient de plus en plus compliqué. Elle ferme les yeux, prend une grande respiration et appuie cinq secondes sur le bouton. Rien ne se passe. "Il est cassé ! PUTAIN ! FAIS CHIER ! Il est cassé BORDEL !" Et là, elle panique encore plus. Les larmes coulent de plus belle et sa respiration se fait forte et rapide. "J'vais mourir ici." Elle commence à avoir chaud. Elle ne se sent pas bien. Elle enlève sa veste légère et déboutonne son chemisier sans se soucier de Joe. Bizarrement, il devient le cadet de ses soucis en cet instant. Elle trouve une feuille dans ses affaires et se fait un éventail avec avant de se laisser glisser sur le sol. "J'vais mourir ici..." Incroyable de voir comme les peurs peuvent nous contrôler. Incroyable...
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Sujet: Re: (hot. +18) Nightmares. {ft Pearl} 
Jeu 22 Aoû - 23:58
