Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'orient, Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche.
Il n'est pas du tout dérangé par sa tête qui tombe sur son épaule. Il laisse même faire sans râler. C'est elle même qui se reprend, apparemment mal à l'aise. Sans doute gênée du fait qu'elle se rapproche soudainement de lui malgré leurs violents échanges. Ils se font continuellement la guerre tous les deux. Et pourtant, cette fois il est calme. Sans doute lui aussi traumatisé par leurs derniers échanges. Comme quoi, tout peut arriver. Il se contente de hocher positivement la tête quand elle l'invite à faire de même. Ce qu'il n'a pourtant pas du tout l'intention de faire. Soit, il ne contrôlera plus grand chose quand il sombrera dans le sommeil à son tour. Peut-être que lui aussi aura la tête qui part sur le côté pour se trouver un peu d'appui quelque part. Il espère que non pourtant. Il n'est pas fan des contacts physiques non prévus. Surtout avec elle qui pourrait, malgré ses dires, vraiment péter une durite. Il n'a pas envie d'un retour en puissance de la crise de panique. Une quelques secondes plus tôt lui a suffit. Il a une patience relativement limitée malgré l'impression qu'il est en train de donner. Et elle a d'ailleurs déjà eut l'occasion de s'en rendre compte.
Il se veut rassurant en lui faisant remarquer qu'il n'a pas faim. Ce qui signifie clairement qu'il ne risque pas de lui sauter dessus. Ce à quoi elle lui offre une réponse tout ce qu'il y a de plus claire. A la réaction qui suit tout de suite derrière, il ricane. Sans la regarder. Elle est terrifiée à l'idée de le vexer ou de l'énerver. Ce n'est finalement plus mal. Puisqu'elle revient toujours trop vite sur ses paroles pour qu'il ait le temps de s'emballer. T'inquiète t'es pas mon genre non plus. Qu'il rétorque avant de ricaner de nouveau. C'est faux. Toutes les gonzesses sont mon genre, j'suis pas difficile. Qu'il reprend tout de suite en haussant les épaules. Il doute qu'elle ait très envie de discuter avec lui. Mais lui même en a soudainement un peu l'envie. Et comme ce qui compte le plus c'est lui, lui et re-lui, il tourne la tête vers elle. C'est quoi ton genre d'ailleurs ? Sportif ? Petit intello coincé ? Raie sur le côté ? Ou genre militaire au crâne rasé ? Il n'a pas l'intention de juger. Il est juste curieux de savoir. Ce n'est apparemment pas les tatouages et les barbes son délire .Ou juste les mecs qui sortent de prison. Ou c'est sa gueule à lui qui lui revient pas.
Evidemment qu'elle est gênée de ce rapprochement qu'elle n'a pas souhaité. Enfin, rapprochement... Le mot est fort. Sa tête a simplement glissé pour se loger sur l'épaule du tatoué. Rien de bien transcendant non plus. Mais elle s'excuse déjà pour ça. Même si ce n'était pas voulu oui. Parce qu'elle ne sait pas comment il pourra réagir à ça. Joe la surprend continuellement. Et pas toujours dans le bon sens il faut dire. En tout cas, pour une fois, ils se montrent sages tous les deux. Ils ne se parlent pas (en même temps ils n'ont pas de sujets de conversation en commun ou ils sont rares). Ils ne bougent presque pas non plus. Ne surtout pas déranger l'autre. Pacte qu'ils semblent avoir fait tous les deux sans pour autant en parler.
Pearl le fixe un peu trop longtemps et se fait griller. S'en suit une conversation (courte) qui dérive naturellement sur le sexe. Parce qu'ils ne savent parler que de ça tous les deux. Si lui n'a pas faim, elle, par contre, ne montre aucune gêne à son aveu. Des mois qu'elle n'a pas eu un plan cul. Donc oui, elle a faim. De là à sauter sur tout ce qui bouge non. Elle n'est pas Joe. Quand il lui dit qu'elle n'est pas son genre, elle ne le croit pas. Et elle a bien raison puisqu'il dément aussitôt ses dires. Elle ricane. "Tu ne peux pas être attiré par toutes les filles. Pas possible. Les nanas très repoussantes par exemple. Aussi ?" Non. Pas possible. Et elle le sait. Il a quand même des limites. C'est obligé. Quand il poursuit en lui demandant quel est son type à elle, Pearl semble un peu étonnée que ça l'intéresse. Elle finit par hausser les épaules et sourit légèrement à la liste qu'il énumère. "J'ai pas de genre particulier. C'est un tout. Mais d'une façon générale je suis plus attirée par les bruns. Et les barbus..." Mouche qui vole. Ange qui passe... Tatoué /barbu brun qui va se la péter. Bien qu'il ne soit pas brun super foncé non plus mais bon.
Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'orient, Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche.
Joe accepte sans mal que la blonde repose sa tête sur son épaule. Ce n'est pas si grave. Elle ne pèse pas une tonne et si ça peut lui permettre de s'endormir rapidement et de rester tranquille pour les prochaines heures, ça l'arrange pas mal. Mais ils discutent finalement. Parce que le sujet botte sacrément le tatoué qui ne se fait pas prier pour continuer sur sa lancée. Il est curieux de connaître son genre de mec. Elle qui passe son temps à lui faire saisir que oui y'a des moments où il parvient à éveiller la flamme chez elle mais que dans l'ensemble ... Non. Juste non. D'accord, pas toutes les filles. Disons plutôt tous les genres de filles. Grandes petites, avec ou sans courbes, avec ou sans rondeurs, toutes les teintes de peaux et de cheveux ... Non, il n'est pas difficile. Il croque dans à peu près tout ce qui passe. Et il est forcément plus intéressé par celles qui n'ont pas froid aux yeux et qui ne craignent pas du tout de se donner à un mec comme lui. Rien à voir avec Pearl qui ne s'amuse qu'à le faire tourner en bourrique depuis le début. Il n'est pas mécontent d'avoir mis fin à ça.
Et tout naturellement, il est curieux de connaître ses goûts à elle. Persuadé qu'ils n'auront rien à voir avec lui. A sa réponse, il lève les yeux au ciel. Il aurait certainement du s'y attendre dans le fond. Il ne se défini pas comme brun du tout. Alors il ne le prend clairement pas pour lui. Les petits bruns aux cheveux en pagaille, les yeux foncés, le regard un peu ailleurs ? L'artiste torturé qui fait fantasmer avec sa gratte entre les mains ? Qu'il se moque ouvertement avec le petit ricanement qui vient tout naturellement avec. Parce qu'il a toujours trouvé cliché les goûts des nanas en matière de mec. Il juge ces goûts beaucoup trop précis et donc, tout naturellement, plus difficilement atteignables. Alors ça l'amuse un peu lui, forcément. Il ne comprend pas pourquoi elles s'emmerdent tant. Quand bien même parfois, ça l'arrange un peu. Certaines minettes sont attirées par le danger. Par les types instables comme lui qui ne jouent pas la comédie. Qui ne prétendent pas juste être de sales gosses. Il est l'enfoiré type. Celui qui se fout de tout et tout le monde. Celui qui n'a pas peur de foutre le bordel en secouant un peu trop le monde. Celui qui passe sa vie à flanquer son poing dans la gueule d'autres types. Parfois des mecs totalement innocents.
Ce mec s'intéresse vraiment à des choses futiles sérieusement. Encore une raison pour laquelle ils ne peuvent s'entendre sur du long terme. Bien que Pearl aime aussi, parfois, parler de sujets beaucoup moins prises de tête dans ce genre. Mais avec ses amis, pas avec... lui. Mais bon. Ils sont coincés ici alors autant faire passer le temps. Et pour une fois qu'ils peuvent parler sans se prendre la tête. Ahem. Pour le moment. Avec eux, on sait bien que ça ne dure jamais longtemps. "Ok ! Pas de type particulier alors." Elle a saisi. Elle aurait pu lui dire "toutes les nanas consentantes sont ta came" mais non. Elle ne le dit. Faut pas trop pousser mémé dans les orties quand même.
Sans grande surprise, il lui demande quel est son genre de mec. Et sans grande surprise pour lui, elle répond qu'elle préfère les bruns... barbus. Apparemment, la réponse qu'elle lui sort ne l'étonne pas. Elle rit de bon coeur quand il lui sort un type bien particulier. "Non. Pas du tout." Elle réfléchit et hausse les épaules. "Je t'ai dit, j'ai pas vraiment de type particulier. En général, ouais, je me retourne plus facilement ou je vais plus souvent vers les bruns et les barbus mais c'est plus l'attitude, le caractère ... ce genre de conneries quoi, qui m'attirent." Et dire que c'est à lui qu'elle dit ce genre de choses. On aura tout vu ma parole ! "Toi, tu étais mon genre. Avant..." Les mots sont lâchés. Et il sait très bien ce que le avant veut dire.
Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'orient, Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche.
Joe se fout évidemment pas mal de savoir si la conversation intéresse ou non la jolie blonde. Pour la simple et bonne raison que lui, ça lui permet de passer le temps. Et que c'est tout ce qui semble importer dans l'immédiat. Lui qui ne semble s'intéresser qu'au sexe et aux échanges de coups, a envie de connaître les goûts de la jeune femme en matière d'hommes. Et il assume complètement cette curiosité. Elle a tout l'air de le juger quand elle apprend que, non, il n'a pas de type de femme en particulier. Et il s'en fout pas mal. Il se contente de hausser les épaules, comme toujours, pour signifier qu'il s'en tape royalement de son avis sur la question en vérité. Pour autant, il la lui retourne la fameuse question. Et il s'amuse de la réponse, forcément. Parce que ça reste très cliché à son goût. Elle n'est pas si surprenante la petite blonde. Voir pas du tout, pour lui. Ce qui, en soit, importe assez peu. Il ne demande plus à être surpris par elle. Elle qui a surtout le don de l'emmerder depuis si longtemps ... Il avait juste envie de savoir. Et maintenant que sa curiosité est satisfaite, il peut retrouver le silence.
Sauf quand elle affirme qu'il a été son genre. Il sait très bien à quoi elle fait référence. Arrête, c'est faux. J'ai jamais été ton genre. T'as brièvement été excitée par le côté mauvais garçon, tout au plus. Comme toutes les filles un peu trop sages. Mais de là à dire qu'il aurait pu être son genre ... Bien sûr que non. Pearl n'est pas vraiment ce genre de nana. Ou alors il n'a absolument rien compris le tatoué. C'est une possibilité. Mais il a comme un doute. Quant à la suite ... Bien sûr qu'elle a perdu toute potentielle attirance pour lui quand elle a réalisé que ce n'était pas du tout un jeu ni une façade, ce côté mauvais garçon. Il est sérieux à ce niveau là. Il est vraiment dangereux. Ce n'est ni pour amuser la galerie ni pour jouer un rôle. Elle a eut l'occasion de s'en rendre compte, à ses dépends. Depuis, elle n'a plus du tout envie de jouer la blonde. Et il ne s'en plaint pas. Tant qu'il n'a plus à subir ses petits jeux parfaitement stupides qui tenaient davantage de la torture pour lui ... Finalement il ne cherche plus à faire la conversation. C'est tout aussi bien quand ils ne parlent pas, finalement. Et à moins qu'elle n'ait quelque chose de vraiment intéressant à dire, il espère qu'elle se taira aussi.
Elle ne juge pas Pearl. Contrairement à ce qu'il pourrait croire, non, elle ne le juge pas. Il peut coucher avec n'importe quelle fille, ça changera rien à sa vie à elle. Elle s'en fout royalement. Mais elle comprend pourquoi il semble avoir eu tant de nanas dans son lit. Il n'est pas difficile. Ok, ça se tient. Pearl l'est certainement un peu plus. Avec elle, faut plus qu'une attirance physique. Faut une certaine alchimie. C'est une princesse Pearl... Et même si ce n'est que le temps d'une soirée/nuit, elle aime qu'on la courtise, qu'on se plie en quatre pour lui faire plaisir. Raison pour laquelle, très certainement, elle a très faim. Si Joe n'est pas difficile, Pear l'est elle. Indéniablement. Ce qui est indéniable aussi c'est qu'elle a été très fortement attirée par Joe. Et qu'il n'a pourtant rien fait de spectaculaire pour ça.
Et elle ose lui dire Pearl. Qu'il l'a attiré. Qu'à un certain moment, elle a eu envie de lui. La réponse qu'il lui fournit lui tire une moue et pourtant, il a raison. Encore une fois, il a raison ce petit con. Et elle en ricane d'ailleurs. "Ouais. C'est possible. Mais tu restes quand même, physiquement, le genre de mec qui pourrait me plaire." Elle sait qu'il s'en cogne pas mal mais c'est dit. Elle hésite Pearl... Et puis, finalement, elle se lance. Comme d'habitude, ça va lui retomber dessus. Mais tant pis. "Mais depuis la dernière fois, c'est plus le cas. Enfin... plus vraiment." Et il comprendra aisément pourquoi. D'autres questions lui viennent en tête. Est-ce qu'elle va vraiment s'autoriser à les dire ? Mais oui ! Evidemment ! Quand Joe et Pearl se retrouvent ensemble, ça ne peut pas se terminer en conte de fées. Parce que Pearl gâche toujours tout avec son côté méga relou. Alors... ? Alors, let's go ! Elle tourne la tête vers lui, hésite encore. Hésite toujours mais finalement les mots sortent. "Pourquoi t'as besoin d'autant de violences dans ta vie ?" C'est vital, certainement. Sa seule façon de communiquer. Mais elle est curieuse Pearl. Il y a forcément une raison à tout ça. Forcément...
Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'orient, Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche.
Il n'est pas tellement surpris d'apprendre que Pearl a "très faim". Aucun doute qu'elle n'est pas du genre facile. Qu'elle ne se donne vraiment qu'à des hommes qu'elle juge dignes de son intérêt. Dignes d'elle toute entière. Petite princesse habituée à obtenir tout ce qu'elle désire. Petite princesse qui aime et a besoin de se sentir désirée avec force. Il peut comprendre le pourquoi du comment et le fait qu'elle s'en amuse certainement beaucoup. Il ricane quand elle insiste sur le fait que, physiquement, il a quand même de quoi lui plaire. Evidemment. J'suis putain d'beau. Franchement faut être difficile pour n'pas être attirée. Qu'il affirme, à moitié sérieux dans le fond, malgré le rire qui suit ses dires. Il se sait beau garçon. Il sait qu'il plait pas mal. Mais dans le fond, ça n'importe que lorsqu'il peut jouer en retour et profiter des courbes qui viennent avec l'attirance et l'attraction. Il lève les yeux au ciel quand elle croit bon de rappeler, encore une fois, leur dernière entrevue et la façon violente avec laquelle tout s'est arrêté ce soir là. J'regrette pas Pearl. J'aime pas les jeux qui s'éternisent ... Il avoue sans honte ne pas vraiment éprouver de regret. Il fallait que ça s'arrête de toute façon.
Un nouveau bref rire, toujours sans joie réelle, se fait entendre dans l'habitacle restreint de l'ascenseur. La question le prend de court pourtant. En quoi ça l'intéresse ? Depuis quand la petite princesse des hautes sphères, s'intéresse-telle à l'éternelle violence du tatoué qui sort tout juste de prison ? Parce que j'suis tout le temps énervé. Evidemment. Quelle question bête dans le fond ! De son point de vue en tout cas. Il trouve la réponse qu'il lui offre d'une logique imparable. Et se dit qu'elle même ne va pas en être tellement étonnée. On a tous une part de noirceur en nous Pearl. C'est juste que la mienne ... Elle est démesurée. Et trop souvent hors de contrôle. La violence est la seule réponse que je peux lui offrir pour l'apaiser. J'dois la nourrir pour l'apaiser. Pour m'éviter de démarrer constamment au quart de tour et d'aller trop loin quand il le faudrait pas ... Tu vois la dernière fois, il aurait pu t'arriver tellement pire. Si j'passais pas mon temps à extérioriser avec mes poings, peut-être que je m'en serais vraiment pris à toi. Il avoue sans honte, sans tourner autour du pot, sans chercher à enjoliver les choses. Son regard planté dans le sien qui ne montre pas grande émotion.
Elle ne peut pas retenir son rire Pearl quand il se la joue narcissique. "Ca va les chevilles ?" dit-elle, souriante et ironique. "Moi aussi j'suis bonne. Tu peux pas dire le contraire..." se permet-elle d'ajouter comme si c'était un concours. Ca va dévier... Ca va dériver, mal. Le jeu va encore prendre une tournure malsaine, méchante. C'est évident ! Ca part tellement de rien à chaque fois ! Comme là, quand Pearl lui rappelle leur dernière entrevue. Là, tout de suite, elle n'éprouve plus de peur mais il suffirait qu'il hausse la voix de nouveau pour que ça reparte. Elle le sait. "J'avais compris..." qu'il n'aimait pas les jeux qui s'éternisent. "Et j'ai bien enregistré le message, t'en fais pas." Il a bien dû se rendre compte de ça depuis qu'ils sont enfermés ici non ? Sinon, il y a bien longtemps qu'elle aurait cherché à l'allumer. Comme quoi, ce petit épisode tragique lui a servi quand même à la blonde. Après tout, on apprend de ses erreurs non ?
Pearl a besoin de comprendre pourquoi il aime tant cette violence au quotidien. Pourquoi ça semble un besoin presque vital pour lui. Et elle ose lui demander. Tant pis s'il le prend mal. Tant pis si elle se fait pipi dessus par peur. Tant pis... "Ca, j'avais saisi. Mais y'a bien une raison à ça. Non ? Pourquoi t'es tout le temps énervé ?" Tu vas pas tarder à le savoir Pearl si tu continues avec tes questions de ce genre. Et contre toute attente, il se livre Joe. Elle ne sait pas s'il a déjà parlé ainsi à quelqu'un d'autre mais elle l'écoute. Attentivement. Elle l'écoute et boit ses paroles comme elle ne l'a jamais écouté. Il devient son unique centre d'intérêt. Peu importe ce qu'il se passe dehors, de l'autre côté de ses portes bloquées, il a toute son attention. Tournée légèrement sur le côté, les jambes repliées, elle le regarde. "Tu sais... Il y a une source à tout. Un début à toute chose. J'connais rien de toi, j'sais pas pourquoi tu es comme ça. Mais ..." Elle hausse alors une épaule et secoue la tête, arrêtant ce qu'elle allait dire. Un soupir et elle reprend, en baissant les yeux. "J'ai cru que tu allais me faire pire oui." Pire que la main légèrement serrée autour de sa gorge. Elle n'ira pas dans les détails, il a très bien comprit. Elle relève la tête et leurs regards se croisent. Aucune émotion particulière. "Toi, tu dis qu'on a tous un côté sombre. Moi, je dis qu'on a tous une part de lumière, de bonté. Ok, t'es pas le mec le plus sympa du monde mais quand tu te donnes la peine... quand t'es d'humeur, t'es super agréable. Et bien plus attirant..." Pour ce que ça vaut. Le dernier détail, il s'en moquera sûrement. Comme tout ce qu'elle peut lui dire d'ailleurs. De nouveau, elle hausse une épaule. "J'pense qu'il faut juste que tu trouves une alternative à cette rage, cette violence perpétuelle en toi. Parce que ça peut pas te rendre heureux tout ça. Enfin... j'en sais rien dans le fond mais j'pense pas." Elle reste gentille dans ses mots, dans le ton employé. Elle aimerait bien faire quelque chose pour lui, vraiment. Mais elle sait d'avance ce qu'il va lui répondre. "J'suis bien comme ça. Et je t'emmerde. J'fais ce que je veux. T'es personne pour moi. Ta psychothérapie à deux balles tu peux te la garder...blablablablabla..."
Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'orient, Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche.
Parfaites, elles aussi ... Qu'il rétorque, sans doute sans grande surprise. C'est beaucoup trop facile comme réponse, pour sûr. Surtout de sa part. Le tatoué trop sûr de lui qui assume complètement la chose. Dans le fond, il n'y a pas de mal à s'aimer un peu trop. Au contraire. Et Pearl est bien placée pour se foutre de lui, vu la suite de ses mots. Comme pour le prendre à témoin, il lève les yeux au ciel. On en parle des tiennes, de chevilles ? Pour sûr, elle est trop sûre d'elle, elle aussi. Et parce qu'elle est toujours sans pitié avec lui, il ne va certainement pas lui faire le plaisir de lui confirmer qu'elle est sexy, bandante et tout ce qu'elle veut. Elle en est bien assez consciente comme ça de toute façon, ça ne fait aucun doute. Et ce n'est pas non plus comme s'il s'en était caché jusque là. De nouveau, elle confirme se rappeler de leurs derniers échanges et du message que lui a bien fait passer le tatoué. Et non, il ne regrette toujours pas. Malgré la violence qu'il a pu y mettre. Il ne voit pas de raison de culpabiliser. Elle n'a que trop joué.
Il ne comprend pas très bien pourquoi elle en arrive sur le sujet de la violence, juste après. Pourquoi ça l'intéresse soudainement tant. Mais elle l'interroge avec une curiosité qui a tout l'air d'être sincère. Joe reste encore calme. Pas du tout énervé alors qu'il prend le temps de lui répondre. C'est p't'être héréditaire. Qu'il répond avec désinvolture. Dans son cas, c'est même certain. Sa mère a bien tenté de le sauver quand il était ado. Mais il était déjà trop tard. Parti sur les traces de son père le futur tatoué aux poings constamment en sang. Il soupire quand elle continue. De plus en plus. Bientôt trop à son goût, ça ne fait aucun doute. Il est calme encore. Ce n'est que la lassitude qui pointe le bout de son nez et qui risque de simplement faire couper court à la conversation. Pour l'instant, il plante son regard très sérieux dans le sien alors qu'elle a l'air de vouloir comprendre. Décrypter l'enragé qu'il est. Elle semble se remémorer cette fameuse soirée qui aurait pu tourner bien plus mal. A ses mots, il hoche négativement la tête. Y'a pas de lumière chez moi. Juste de la comédie. Qu'il affirme sans hésitation aucune. Même si ce soir là, il a effectivement laissé apparaître un petit côté humain. A s'en vouloir pour l'état dans lequel il venait de la mettre.
Il détourne le regard quand elle affirme qu'il ne peut être heureux ainsi. Elle n'est qu'une nana de plus qui s'imagine qu'elle pourra le changer dans le fond. T'es comme toutes les autres, hein ? Persuadées de pouvoir changer le grand méchant tatoué plein de rage. Désolé de t'le dire, mais j'suis heureux comme j'suis. On t'demande à toi, d'être un peu moins superficielle ? J'suis pas ton futur grand projet Pearl. Y'a rien d'cassé chez moi. Rien à réparer dans sa personnalité. Il est ce qu'il est. Il n'a pas été conçu pour plaire. Ni pour être le grand défis de qui que ce soit. Il ne changera pas. On l'accepte comme il est ou on n'est que de passage dans sa vie. Comme toutes ces filles qui prennent leur plaisir entre les pattes de la sale bête avant de disparaître pour de bon. Parce qu'il n'a que ça à offrir. Et il juge ça suffisant.
"Evidemment ! Ca va avec tout le reste." répond-elle de la même façon que lui. Ironique, bien entendu. Ne surtout pas se prendre au sérieux. Et surtout, surtout ! Aller dans son sens. Toujours ! D'ailleurs, elle fait la même chose de son côté. Elle se la pète. Elle aussi se la joue narcissique. Parce qu'elle le vaut bien, comme les nanas pour les pubs L'Oréal. Pearl sait qu'elle plait, elle aussi et oui, bien évidemment qu'elle en joue. Souvent... Peut-être parfois un peu trop. Et jusqu'à aujourd'hui, elle n'avait trouvé personne à sa taille. Elle a trouvé. Il la dépasse, même. Il est bien trop loin devant elle. Lui qui aime jouer mais sur de courtes durées. De très courtes durées même. Comparé à elle qui aime faire tenir les choses en longueur. "On peut, si tu veux. Mais elles vont très bien !" dit-elle en les regardant et en les faisant légèrement bouger.
Elle reparle de leur dernière entrevue, de la violence de ce qui s'est passé. Elle s'en souvient très bien et s'en souviendra certainement toute sa vie. Raison pour laquelle elle s'interroge la blonde. Joe et la violence ça semble être une très grande histoire d'amour. Et elle aimerait comprendre. "Mh. Ouais. Peut-être..." Pour elle, l'hérédité ne fait pas tout. On peut très bien changer. Si on le souhaite. Faire en sorte de ne pas, justement, se laisser porter par le passé et/ou l'hérédité. Elle essaie Pearl. De comprendre, oui, mais de lui faire comprendre qu'il n'y a rien de figé dans la vie. Mais vu le soupir qu'il pousse, elle sait qu'elle en a déjà trop dit. Déjà trop fait. "J'y crois pas. Tu peux pas tout le temps 'jouer'. Pas possible." Et elle sait qu'elle a raison. Comme elle sait qu'il ne le reconnaitra pas. Mais ce baiser qu'ils ont échangé, ce n'était pas de la comédie. La façon qu'il a eu de s'excuser à maintes reprises en se montrant doux et compréhensif... là non plus ce n'était pas de la comédie. Ou alors, il est encore plus doué qu'elle ne le croyait. Et c'est dans ces moments-là qu'il lui a le plus plu, bien entendu. Quand il a montré son côté humain, quand il lui a prouvé qu'il n'était pas qu'une brute qui parlait avec sa rage/violence.
Elle sourit en coin à ce qu'il dit et secoue la tête. "J'me proclame rien du tout. Et surtout, j'suis personne pour te dire quoi faire ou comment le faire. J'voulais juste..." Et elle se coupe. Parce que ça ne sert à rien. Et surtout, parce qu'il commence à s'énerver. "... Laisse tomber." C'était couru d'avance qu'ils n'allaient pas pouvoir parler pendant des heures sans se prendre la tête. Elle soupire Pearl. Encore. Et elle se tait. Pour le plus grand bonheur de Joe, certainement. Elle se remet droite et referme les yeux. Ne parler avec lui ne sert à rien, ne rime à rien. Elle ne comprend pas pourquoi elle s'obstine à ce point à vouloir essayer continuellement. Elle finit par s'allonger, les bras repliés sur son front et ses yeux, les jambes croisées. "J'aime bien ton côté cassé justement..." Et elle se tourne, dos à lui. Parce que même s'il vient de prétendre le contraire, y'a un côté cassé chez lui. Pas dans le sens cassé=réparable, non. Dans le sens, cassé=usé par la vie et ce qui lui est arrivé ou encore cassé = peur de rien. Joe n'a peur de rien. Et c'est en parti ce qui lui plait à la blonde aussi. En plus de son physique de 'putain d'beau'. Un mec qui ne reculera devant rien. Devant aucun danger, aucune menace. Oui, c'est excitant... Autant que ça fait peur. Toujours la même rengaine...