Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'orient, Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche.
Lui aussi aurait préféré se retrouver enfermé là dans cet ascenseur étroit, avec quelqu'un d'autre. Une nana qui n'aurait rien eut contre l'idée d'une partie de jambes en l'air pour passer le temps par exemple. Au lieu de ça, il a fallut qu'il tombe sur elle. La personne qui le déteste le plus au monde. Qui réagit vivement quand il ose lui poser une question. Avant de s'excuser. Trop vite. Trop fort. Les mots s'échappant certainement de sa bouche sans qu'elle ne réalise tout de suite à qui elle s'adresse. Les excuses quand elle se rappelle que c'est lui. Qu'elle se souvient de ce dont il est capable. Il n'a pas le temps de s'emballer lui même. Ne peut que lever un regard étonné sur elle. Il semble plus blasé qu'autre chose. Trop pour l'envoyer chier en retour. Il se contente alors de lui rappeler de la façon dont il faut utiliser le bouton d'appel d'urgence. Et sous son regard toujours aussi médusé, elle le fait. Non sans pleurer et crier comme une désespérée. Y'a de quoi faire peur. Même à Joe, c'est dire. Il a rarement l'occasion de devoir affronter ses phobies lui. Alors il ne comprend pas forcément ce qui se passe.
Et l'a... Qu'il commence avant d'être coupé par la suite de ses cris. Y'a rien à faire, elle ne l'entend pas. Elle est trop concentrée sur sa panique grandissante. Sur sa crise et sa certitude qu'elle va crever là dans cet ascenseur. Il est beaucoup plus serein lui. Si jamais la corde lâche et que l'ascenseur chute, ils crèveront sans souffrance. Pas de quoi en faire tout un plat donc. Sauf quand on tiens sacrément à sa vie, comme ça doit être son cas à la blonde. Il attend qu'elle soit allée se foutre en boule dans un coin de l'ascenseur, pour se diriger à son tour vers les boutons. Et pour rester appuyé sur le bouton de l'alarme. Qui, elle, fonctionne. Il espère sincèrement que quelqu'un les entendra. C'est leur dernier espoir. Vu l'heure, ils risquent d'y passer la nuit entière si personne ne se rend compte de la panne. Pourquoi tu crèverais ? J'doute qu'il lâche cet ascenseur. Et t'es pas prête de manquer d'air non plus. Il n'est pas des masses doué pour réconforter et apaiser. Mais au moins il essaie de la rassurer. Un peu. Juste histoire qu'elle se calme un peu. Parce que ce n'est pas en répétant ces mots que ça va s'arranger ... Elle doit bien en être consciente, au fond d'elle.
Elle réagit trop vivement Pearl. Elle part trop vite dans les tours. Quand elle l'envoie chier, quand elle s'excuse parce qu'elle se rappelle que c'est lui, quand elle panique et commence à manquer d'air. Sa phobie qui se rappelle à elle. La présence de Joe ne semble plus être le problème principal désormais. Elle a oublié la peur qu'il lui a fait. Elle a oublié parce qu'une peur plus grande encore a prit le dessus, tout simplement. Elle ne fait rien de bien et panique encore plus. Elle n'écoute qu'à moitié ce qu'il lui dit parce qu'elle n'est pas en mesure de l'entendre de façon posée et raisonnée. Et elle se replie sur elle-même Pearl. Dans un coin de l'ascenseur, elle se recroqueville et répète en boucle qu'elle va crever ici. Y'a meilleur endroit, c'est certain. Mais sa claustro parle pour elle. Elle respire de plus en plus mal. Elle a de plus en plus chaud aussi. Elle ne tient pas en place. Elle se relève et regarde Joe qui appuie sur le bouton. "Dis moi que ça fonctionne s'il te plait... Dis-moi que ça fonctionne..." Elle fait les cent pas comme un lion en cage. Elle essaie de respirer, de garder son calme mais n'y arrive pas. Elle passe le dos de sa main sur son front. "Il fait super chaud là non ?" Non Pearl. Il fait une température normale.
Personne ne répond à l'appel de Joe. Ce putain de bouton ne fonctionne pas, elle en était sûre ! Putain de bordel de merde ! Elle est bien conscience que c'est une peur un peu irraisonnée. Mais comme toutes les peurs, on n'arrive pas toujours à les contrôler. Joe essaie. Maladroitement, peut-être, de l'aider. Et Pearl ne voit rien. Ne comprend rien. "J'vais crever parce que oui, on va manquer d'air !" Et là, elle se met à avoir les lèvres qui tremblotent. "Tu crois que le câble peut lâcher ?" Elle n'y avait pas pensé à ça mais maintenant qu'il le dit, l'idée lui trotte dans la tête. C'est malin tiens ! Elle refait les cent pas Pearl. Et elle marmonne. Faut que j'pense à autre chose... Faut que j'pense à autre chose... Faut que j'pense à autre chose... Elle est encore en boucle. Inlassablement. Et elle se tourne vers Joe. "Parle-moi. Fais-moi penser à autre chose. Occupe-moi. S'il te plait. J'ai de plus en plus chaud là. J'sens que j'vais pas tenir longtemps avant de tomber dans les pommes si ça continue." Non, elle n'en fait pas trop. Mais pour lui, ce sera sûrement le cas. Pearl qui fait sa princesse... Roulements d'yeux vers le ciel et tout le tralala. Mais encore une fois, c'est une phobie. Elle fait de son mieux pour contrôler sa peur. Et c'est loin d'être simple.
Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'orient, Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche.
De toute évidence, sa claustrophobie dépasse la peur qu'elle peut avoir de lui. Joe ne sait pas s'il doit prendre ça comme un compliment ou l'inverse. Ou s'il doit juste s'en foutre. En vérité, il s'agit sans doute plus de ça. Ce n'est pas cet enfermement ensemble dans un si petit espace qui va changer quoi que ce soit à leur situation bien compliquée. Le tatoué passe outre leur passé pas si ancien, en se voulant rassurant. Je sais pas. Il préfère être honnête en évitant de lui donner de faux espoirs. Ça risque juste de rendre la situation plus compliquée encore qu'elle ne l'est déjà. T'aurais moins chaud si t'arrêtais de tourner en rond comme ça ... Le ton n'est ni au jugement ni à l'agression. Il se contente d'énoncer un fait. Parce qu'elle se donne forcément chaud à remuer comme elle est en train de le faire. Au point de devoir abandonner sa veste et d'ouvrir son chemisier. Semblant totalement oublier sa présence au tatoué. Qui essaie de ne pas trop regarder dans sa direction. Histoire d'éviter de la foutre mal à l'aise, de l'effrayer ou de l'enrager. Il sait qu'il a le don pour provoquer le tout, et parfois même un sacré mélange, chez elle.
On manquera d'air si on reste ici des jours entiers. Et je doute fort que ça arrive ça ... Parce que quelqu'un finira par prendre conscience que l'ascenseur ne fonctionne plus et que deux personnes dans l'entreprise ont disparu. Enfin c'est surtout son absence à elle qui se fera remarquer, bien entendu. Les câbles ne lâchent que dans des ascenseurs qui ont plus de cinquante piges, qui ne sont pas aux normes et qui ne sont pas régulièrement entretenus et changés. J'doute franchement que ce soit l'cas dans cet immeuble ... Selon lui, ils en font même forcément trop niveau entretiens. A tous les niveaux d'ailleurs. Mais si ça peut leur éviter de crever à cause d'un ascenseur en panne, il n'ira pas s'en plaindre. Et comment tu veux que j'fasse ça, sérieux ? Qu'il soupire en posant enfin les yeux sur elle. Il ne voit pas bien de quoi ils pourraient parler tous les deux, pour la maintenir au calme et l'apaiser un tant soit peu. J'peux au moins te rappeler que si tu claques, j'vais être obligé d'te faire du bouche à bouche pour te secourir. Et j'suis pas certain que t'ais vraiment envie de ça. Qu'il ironise maintenant. Ce serait sans doute plus une raison supplémentaire pour elle de se laisser aller à la mort.
Joe ne sait pas si le bouton fonctionne. Magnifique ! Manquait plus que ça ! Pearl ne tient plus en place. Elle fait les cent pas, pour s'occuper et tenter d'évacuer ce stress. Elle a très chaud et se demande si ça vient d'elle ou s'il fait vraiment une chaleur atroce dans cette petite cage. Vu la réponse de Joe, il semblerait que ça vienne d'elle. "Oui, c'est vrai. Tu as raison." Mais c'est plus fort qu'elle. Il faut qu'elle s'occupe, qu'elle fasse quelque chose. Veste enlevée, chemisier ouvert, elle s'affale au sol et se recroqueville dans un coin avant de finalement se relever. Elle cherche du réconfort auprès de Joe. Ce qui est tout à fait ironique quand même !
"C'est vrai." Encore une fois il a raison. Il l'aide à redescendre en pression. A retrouver les pieds sur terre. Tout cela est logique. Ce qu'il lui dit est tout à fait logique oui. Mais quand on a peur, on n'a plus aucune logique ! Côté entretien de l'ascenseur, il a une nouvelle fois raison. Pearl arrive à se calmer petit à petit. Elle a toujours aussi chaud mais ça va finir par se calmer aussi ça. Enfin, elle l'espère en tout cas. Elle demande alors à Joe de lui parler, de l'aider à se calmer. Mais quand on connait leur passé commun, c'est loin d'être simple. Dès qu'ils se parlent, ça finit mal. Entre insultes et menaces, c'est clair que ça ne va pas la calmer. Plutôt le contraire même. La boutade qu'il lui sort après la fait sourire. Y'a du progrès ! "En effet, j'en ai pas envie." Elle reprend alors ses exercices de respiration. Inspirer et expirer lentement mais complètement. Elle relève ses cheveux en un chignon mal fait pour s'aérer la nuque avant de les laisser retomber. La seconde d'après, elle refait ventilo avec sa main. C'est de mieux en mieux. Elle reprend place au sol. Dos collé à la paroi du fond, jambes tendues et pieds croisés. Ses chaussures sont enlevées, et respire toujours de la même façon. Lentement. Elle reprend pied peu à peu. Grâce à lui en un sens. "Tu veux bien venir t'assoir près de moi ?" Elle lève les yeux vers lui. "S'il te plait." Il est évident qu'il est la dernière personne avec qui elle aurait aimé être bloquée ici mais il est là. Et elle a besoin d'un peu de réconfort là. Il peut faire ça. Elle le sait. Il n'aura même pas besoin de bouger. Juste à lui prêter une épaule au pire. Ou à l'autoriser à se placer entre ses jambes pour une étreinte plus rassurante encore. Oui, pour le moment, elle a oublié la dernière fois dans son appartement. Certainement parce que ça l'arrange...
Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'orient, Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche.
Il s'attend à ce qu'elle l'envoie chier bien comme il faut la petite blonde, quand il lui fait remarquer qu'elle remue trop dans le petit espace, pour ne pas avoir chaud. Au lieu de s'agacer et de l'envoyer chier une nouvelle fois, elle confirme qu'il a raison. Comme quoi, tout arrive ! Sans doute qu'elle peut entendre raison pour une fois. Et peut-être qu'elle se rend compte qu'il essaie de l'aider à sa façon, pour une fois aussi. Il arrive même à plaisanter en parlant du bouche à bouche qu'il serait forcé de lui faire si elle venait à claquer sous son nez. Elle est d'accord avec lui, le sourire sur les lèvres qui en fait naître un sur les siennes aussi. C'est bien la première fois qu'il a la sensation de dégoûter une nana à ce point là. C'est presque rafraîchissant. Presque seulement ... Parce que c'est également vexant dans le genre, il faut bien le reconnaître. Mais la requête qui est faite ensuite, le prend de court. Il pose un regard presque choqué sur elle. Comment ça, venir près d'elle ? C'est insensé. Elle ne peut pas, vraiment, souhaiter qu'il soit son réconfort. Ça se saurait s'il pouvait avoir ce genre de pouvoir sur elle.
Sérieusement ? Il ronchonne un peu, parce qu'elle lui en demande beaucoup. Bien trop, même. De plus en plus en tout cas. Et que lui il ne sait pas quoi faire du coup. Il n'a pas tellement envie de tant en faire pour elle. Il n'est pas sûr qu'elle mérite. Soit, il a été un sacré connard avec elle. Mais faut-il vraiment le punir de cette façon ? D'autant plus que ça ne va certainement rien lui apporter du tout à elle, qu'il soit là à ses côtés. Mais contre toute attente, il s'y plie. Avec une grimace qui en dit long sur son manque flagrant de motivation, il vient s'asseoir à même le sol, à côté d'elle. En silence. Ils n'ont donc plus qu'à attendre que quelqu'un se rende enfin compte que l'ascenseur est en panne. Mais à cette heure ci, plus grand monde ne travaille. Avec une dose supplémentaire de malchance, ils vont devoir attendre le petit matin quand les premières personnes à bosser arriveront. Et qu'ils réaliseront que l'ascenseur est hors service. Avec des gens bloqués à l'intérieur. Il ne faut pas compter sur Diamond pour s'alarmer de l'absence du tatoué ce soir. Elle est bien trop habituée à ce qu'il rentre très tard. Ou qu'il ne rendre pas du tout. Ce qui arrive fréquemment.
Oui, elle a eu envie de l'envoyer chier. Mais ça aurait servi à quoi franchement ? A l'énerver ? A la rendre encore plus hystérique ? Aucune envie de revivre la situation passée dans l'appartement de blonde. Aucune, clairement. Et ça, elle s'en est rappelé juste avant d'ouvrir la bouche. Raison pour laquelle elle est allée dans son sens. Comme elle le lui a promis ce soir-là. Elle restera sage avec lui désormais. Aucune provocation. D'aucune sorte. Et au fond, elle sait qu'il a raison également. Plus elle s'agitera dans cet espace clos, pire ce sera. Il arrive même à lui arracher un sourire quand il parle de bouche-à-bouche. Il ne la dégoûte pas. Pas du tout. Il lui fait peur, ce qui n'a rien à voir. Parce qu'elle ne peut pas nier qu'il est très attirant Joe. Cependant, maintenant, elle a une réticence envers lui. Ce qui est peut-être mieux au fond.
Elle lui demande ensuite de venir s'assoir près d'elle et au vu de la réaction qu'il a juste après, elle sait que ce n'était pas une bonne idée. "Ouais... non. Laisse tomber." Idée stupide. Clairement. Et pourtant, il le fait. Non sans une grimace qui en dit long mais il le fait quand même. Elle sait bien qu'elle ne l'oblige à rien. Mais vu la tête qu'il fait, elle pourrait s'en passer en fin de compte. Elle soupire Pearl. Et pose sa tête en arrière, en appui contre la paroi. "J'crois qu'on est bons pour passer la nuit ici..." De nouveau un soupir. Son regard se perd sur le plafond, elle se fait pensive. Elle aimerait lui parler mais ne sait pas par quoi commencer, comment le faire. Ils ne sont pas doués pour parler eux deux, ils le savent très bien. Ca se termine toujours très mal. Alors elle ne fait rien et ne dit rien. Elle attend, patiemment, que le temps passe.
Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'orient, Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche.
Ils n'ont d'autre choix que celui de prendre leur mal en patience tous les deux. D'attendre que le temps passe, tranquillement. Parce qu'ils ne vont pas pouvoir sortir de là par leurs propres moyens. Et parce que le bouton d'appel du concierge n'a pas l'air de fonctionner. A moins que le type ne soit simplement trop occupé à faire Dieu sait quoi, pour prêter attention à ce coup de fil. Il faudra simplement penser à tenter à nouveau. Il aimerait vraiment éviter d'y rester toute la nuit le tatoué. Mais ça ne dépend malheureusement pas que de lui. Il est forcé de faire avec. Et de faire avec la blonde tant qu'à faire. Qui traîne là, elle aussi. A faire sa crise de panique en sachant pourtant très bien que ça ne va pas du tout les aider. Au contraire. Plus elle va faire cette crise de panique, plus elle sera mal et plus elle rendra insupportable leur cohabitation temporaire du coup. Ce qu'elle semble finalement prête à entendre puisqu'elle se laisse enfin tomber dans un coin de l'ascenseur. Concentrée pour ne plus s'emballer, s'énerver, prendre chaud, manquer d'air. Jusqu'à sa requête qui le prend de court. Il hésite. Il n'a clairement pas envie. Et elle même revient déjà sur sa propre décision.
Il vient quand même s'asseoir. Toujours pas certain que ce soit là l'idée du siècle. Et attend en silence à côté d'elle. Ça posera problème quand l'un d'nous aura envie d'pisser ... C'est très fin comme remarque, pour sûr. Mais surtout, c'est la chose la plus humaine et logique qui soit. Le pire serait d'avoir une furieuse envie d'uriner. J'espère que t'as une vessie costaud. Qu'il poursuit tout naturellement. Presque pour plaisanter. Presque. En tout cas il n'est pas tout à fait sérieux. Il a l'espoir qu'ils pourront tenir toute la nuit, s'ils doivent vraiment en arriver là. Et il arrête là de parler le tatoué. Parce qu'ils n'ont strictement rien à se dire tous les deux et qu'il ne se voit absolument pas forcer la chose. Lui qui n'est pas forcément doué pour faire la conversation, de base. Avec elle c'est pire. Ils ne sont absolument pas faits pour s'entendre, c'est évident. Alors ils vont se contenter de regarder les mouches imaginaires voler jusqu'au moment où ils finiront peut-être par s'endormir. Avec un peu de chance. S'il n'y avait pas eut un certain traumatisme quelques jours auparavant, aucun doute qu'il lui aurait proposé de passer le temps en baisant. Parce qu'il n'y a rien de mal à baiser dans un ascenseur. Au contraire.
Passer la nuit ici, bloquée dans cet ascenseur avec le mec qu'elle déteste le plus au monde. Enfin... c'est un bien grand mot. Elle en a plus peur qu'elle ne le déteste en fait. Mais bon. Détail. En tout cas, la peur qu'elle éprouvait en le voyant entrer semble s'être dissipée. Simplement parce qu'elle a été remplacée par une autre de façon temporaire. Elle parvient à se calmer la blonde et se cale au fond de la cage en lui demandant de venir près d'elle. Mauvaise idée. Comme toutes celles qu'elle a pu avoir en sa compagnie d'ailleurs. Oui, toutes. Il parait qu'on apprend de ses erreurs. Il semblerait que ce ne soit pas le cas pour Pearl.
En silence, les voilà assis l'un à côté de l'autre. Silence pesant. Les minutes passent et semblent infinies. Cinq minutes seulement sont passées lorsqu'elle regarde de nouveau l'heure à sa montre. Putain... Espérons qu'ils ne passent pas la nuit ici. Elle ricane légèrement à la réflexion de Joe. "Ouais, ça va. J'ai l'habitude de me retenir des heures." Mais bon. Entre trois - quatre heures et une nuit entière, y'a un palier ! Mieux vaut ne pas trop y penser. Parler pour passer le temps ? Non. Pearl oublie vite cette idée des plus stupides. Alors, elle ferme les yeux et s'imagine être ailleurs. Loin. Très loin d'ici. Elle commence à s'endormir et sa tête bascule vers l'épaule de Joe. Dès qu'elle entre en contact avec, elle se redresse aussitôt et se réveille. "Désolée. J'voulais pas." Non. Ne surtout pas entrer en contact avec lui.
Un frisson la parcoure. Son stress semble parti. Et si Joe avait voulu lui faire du mal, il l'aurait déjà fait depuis longtemps non ? Alors, elle re-boutonne son chemisier et enfile de nouveau sa veste avant de bailler le plus discrètement possible. Elle coule un regard vers Joe et semble pensive. Il semble si calme. Rien à voir avec le Joe de l'autre soir. On croirait même que c'est un autre mec. En tout cas, elle a comprit désormais. Elle n'ira plus contre sa volonté. Elle ne le provoquera plus d'aucune sorte. Que ce soit par les mots ou par les gestes. Dommage... Il est vrai qu'elle aimait ça. Mais pour jouer, faut être deux. Et Joe n'aimait clairement pas ce jeu.
Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'orient, Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche.
Joe reste calme. Sans doute parce que Pearl est en train de paniquer de façon démesurée à côté de lui. Il n'est pas dans le même état. Encore en mesure de réfléchir et de rester tranquille, contrairement à elle. En état de rester sage à côté d'elle qui vire beaucoup trop vite et trop loin. Il reste calme même quand il vient s'asseoir à côté d'elle. Franchement pas sûr de savoir ce que ça va lui apporter pourtant. Il doute que ça l'aide à s'apaiser. C'est plutôt juste de quoi la faire se tendre toujours plus. Paniquer de nouveau peut-être même. Pourtant ça n'arrive pas, non. Elle est juste là, tranquille à côté de lui. Pendant que lui même se perd dans ses pensées. Il tente de ne pas penser au côté enfermement. Il n'est pas claustrophobe. Juste sérieusement épris de liberté. Se rappeler qu'il n'est là que pour quelques heures, devrait suffire à l'apaiser et le rassurer le tatoué. Savoir que ce n'est rien du tout. Juste un petit accident qui peut arriver à tout le monde. Il n'est pas enfermé pour une connerie qu'il a faite, comme ça lui est déjà arrivé. Ses premières semaines de prison, il les a passé au trou.
Il est surpris lorsque la tête de la jeune femme bascule sur son épaule. Mais pas de quoi le traumatiser non plus. Il se contente de lever les yeux au ciel quand elle s'excuse. C'est rien, ça m'dérange pas. Qu'il prend quand même la peine de l'informer. Qu'elle repose sa tête sur son épaule, si ça peut lui permettre de dormir un peu. Parce qu'ils ne vont certainement rien faire d'autre que ça. Dormir. Pour passer le temps aussi vite que possible. Joe n'a pas du tout envie de discuter avec elle. Et il ne fait aucun doute qu'il en va de même pour elle. Ils ne sont pas faits pour s'entendre après tout. J'sens ton regard sur moi Pearl. Tu peux t'détendre. J'ai pas faim. Qu'il soupire alors qu'elle pose pour la énième fois son regard sur lui. Il ignore si elle craint encore pour sa vie en cet instant. Si elle s'attend à le voir lui bondir dessus ou non. Ou si elle se demande pourquoi il se montre si calme ce soir. Pourquoi il se contente de rester silencieux plutôt qu de l'envoyer chier depuis le début de sa petite / grosse crise de panique. Elle doit croire qu'il va bientôt péter une durite à son tour. Ce n'est pas impossible non plus, en soit.
Étrangement, le fait qu'il s'asseoit près d'elle la rassure. Ca a toujours été comme ça avec lui. Il lui fait peur, il la rassure. Il l'énerve, il l'excite. D'un point extrême à un autre sans comprendre pourquoi ni comment elle ressent tous ces sentiments contradictoires envers lui. Incompréhensible. Elle arrive à se calmer Pearl. Enfin. Et elle parvient même à s'endormir avant de se réveiller en sursaut car elle touche l'épaule de Joe avec sa tête. Encore une fois, Joe la surprend par son calme et sa... compréhension !? "Ok." Ce qui sous-entend qu'elle peut le refaire sans soucis non ? Le prendre comme oreiller et tâcher de dormir quelques minutes ou heures. "Tu peux faire pareil si tu veux. Ca me gêne pas non plus." Vu qu'il se montre gentil avec elle, elle fait de même en retour. Ce qu'elle ne veut pas, c'est le braquer et l'énerver.
Juste après, elle se met à le regarder un peu pensive. Il la coupe dans ses réflexions et elle relève la tête, piquant même un petit fard par la même occasion. "Moi oui par contre. J'ai super faim. Mais pas de toi, t'en fais pas." Euh... oups !? Encore une fois, elle a parlé trop vite. "Enfin non c'est pas ce que je voulais dire. Enfin si. Mais... non. Euh... ouais. Ahem." Oui. Tais toi Pearl. Ca vaut mieux. La seconde d'après, elle détourne le regard et essaie de faire comme si elle n'avait rien dit. Plus facile à dire qu'à faire... Son cœur recommence à faire des siennes. Et elle a de nouveau un peu chaud. Elle entrouvre légèrement son chemisier une nouvelle fois, espérant qu'il ne lui tienne pas rigueur de ce qu'elle vient de dire...
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Sujet: Re: (hot. +18) Nightmares. {ft Pearl} 
Ven 23 Aoû - 21:51
