I've walked too long in this lonely lane. I'm a man of the world and they say that I'm strong.
Tu sais que t'as fait le bon choix en demandant à cette personne là en particulier, de s'occuper de ton tatouage. T'as totalement confiance en elle, c'est évident. Tu sais qu'elle ne te ratera pas. Que, au contraire, elle va rendre justice à ta grand-mère et à ton tatouage initial. Il n'est question que de lui rendre un petit coup de jeune. Et tu sais qu'elle sait parfaitement ce qu'elle fait la jeune femme. Mais tu sais aussi que c'est frustrant pour les tatoueurs de se "contenter" de retouches de ce genre. Ils ont besoin d'exprimer leur art. Leur imagination pure et dure. Et t'as justement bien l'intention de lui offrir ça également. Pas aujourd'hui, pas demain. Mais dans quelques temps. Quand vous aurez mis en place la chose. Que vous aurez vraiment finalisé le tatouage qu'elle viendra placer sur ton dos. Le tatouage qu'elle encrera à vie sur ta peau. Ouais il me semble que t'aimes bien les projets de ce genre. Que tu fais remarquer avec un petit sourire amusé sur les lèvres. T'as eus l'occasion de le constater sur le corps de la cliente précédente. Elle dont elle a recouvert tout le côté pile du corps, de dessins travaillés. Tu ne sais pas quand vous aurez l'occasion d'en parler parce que t'es pas sûr qu'elle n'ais pas encore plein de clients à venir après tout. Mais tu sais que c'est vers elle que tu reviendras, quoi qu'il arrive. A elle que tu confieras cette mission qui est loin d'être ordinaire pour toi. Ce sera quand même le plus impressionnant de tes tatouages.
Tu lui confirmes que ces retouches ne sont pas en train de te faire souffrir plus que ça. Mais bien vite, tu laisses échapper un rire qui se veut presque nerveux. Arrête, tu vas me faire changer d'avis ! Tu connais les zones sensibles sur le corps. T'en aurais presque versé une larme quand t'as fais recouvrir d'encre noire une bonne partie de ton cou, jusque derrière ton oreille. Quant à ta gorge et à ta tempe, n'en parlons pas ! En vérité, ce n'est pas la douleur qui te feras reculer. Quand t'as envie d'un tatouage -ou de recouvrir une zone quelconque- rien ne saurait te faire vraiment hésiter. T'y vas sans réfléchir plus longtemps, tu souffres en silence ou tu demandes à faire quelques pauses de ci et de là pour que la douleur s'apaise un peu avant de reprendre. Les tatoueurs sont généralement pas mal tatoués eux mêmes. Ils peuvent donc sans mal piger la douleur et le besoin de faire quelques pauses. Bref, y'a que les tatoués qui peuvent se comprendre entre eux à ce niveau là. Comme le besoin d'y revenir constamment malgré tout. D'ailleurs, t'interroges la jeune femme sur ses tatouages. Tu peux voir ceux de ses bras. Mais tu te doutes qu'elle en a d'autres. Tu te demandes juste quelle quantité, approximativement. Et elle te les énumères. Prenant le temps de réfléchir en le faisant, pour ne pas en oublier. Signe qu'elle en a pas mal, elle aussi.
T'auras clairement pas tous l'occasion de les voir. Pour des raisons évidentes. Ce n'est pas comme si vous fricotiez ensemble et risquiez de finir par vous voir nus l'un et l'autre. Elle termine finalement son oeuvre, avec une joie évidente. Tu souris, tourne la tête et lèves légèrement le bras pour voir la gueule de ton tatouage. T'es satisfait. Plus encore maintenant qu'elle a nettoyé l’excédant d'encre. C'est super ! Merci beaucoup ! T'es sincère. Et le sourire immense que t'arbores est là pour le confirmer. T'es du genre à t’enthousiasmer d'un rien, c'est évident. Et tu te dis qu'elle a de quoi être fière de son boulot quand même. Même si dans son esprit il ne s'agit sans doute pas de grand chose. Pour toi qui ne saurais même pas faire une retouche, c'est carrément énorme ! Gamin en extase. Encore plus quand elle te propose d'aller boire un café pour pouvoir parler projet. Du vrai, grand et beau projet. De ce tatouage qui promet d'être carrément génial. Ok, t'auras pas l'occasion de le voir tous les jours vu l'endroit où il seras placé. Mais t'en seras forcément heureux quand même. Juste de le savoir présent là, dans un coin de ton corps. Pas un petit coin d'ailleurs. Juste la surface la plus grande de ton corps.
Ouais carrément ! Si t'as pas d'autre rendez-vous tout de suite et que ça nous laisse un peu de temps, on peut faire ça ! T'as hâte de pouvoir en discuter de tout ça avec elle. Même si t'es toujours carrément indécis à propos de ce tatouage. T'as des tonnes d'idées qui fusent constamment dans ton esprit. Et c'est pour ça que tu ne t'es toujours pas fait faire ce tatouage d'ailleurs. Parce que t'as trop peur de te précipiter et de ne pas choisir LE tatouage qui te correspond le plus. Y'a tellement de choses que tu pourrais faire encrer à cet endroit là de ton corps. Et comme t'aimes avoir l'avis d'une femme sur chacun de tes tatouages, tu t'es dis que c'est parfait que la nouvelle personne qui s'occupe d'eux, soit une femme. Avec laquelle tu t'entends bien tant qu'à faire. Mais ce détail là est idiot en soit. Puisque t'es le genre de personne qui s'entend bien avec tout le monde. Tu ne crois pas avoir un seul ennemi. Si ce n'est Joanne, qui est également ta meilleure amie, ton ex petite amie et ton plan cul irrégulier. Elle est beaucoup de choses pour toi Joanne. Ce n'est pas pour rien que votre relation est à ce point mouvementée. Vous êtes trop de trucs l'un pour l'autre.
«Le monde de l’art n’est pas celui de l’immortalité, c’est celui de la métamorphose..» andré malraux
Tu te remémores rapidement ton apprentissage avec leo. Sa façon de te taper sur les doigts lorsque ton dermographe ne piquait pas assez bien l'agrume fermement tenu dans ta main droite. Etant gauchère, il ne cessait de te beugler dessus pour que tu t'améliores, que tes traits s'affinent. Ton maestro a perfectionné ton art, t'as poussé à dessiner quitte à en perdre le sommeil. A manier ta bécane offerte par lui même jour et nuit. Tu pouvais pas le laisser tomber, tu pouvais pas lui faire faux-bond après avoir autant insister pour faire partie de son épopée. Un peu comme Jabez, qui petit à petit s'est invité après la fermeture du salon. Qui petit à petit, à gagné ta confiance suffisamment pour que tu lui prêtes le saint dermo pour le laisser finalement s'entraîner. Jusqu'à le laisser inscrire son art sur tes côtes dans une explosion d'aquarelle. Tu ne te souviens que trop bien que de cette première nuit fauve, celle où vos corps se sont finalement mêlés dans une étreinte fiévreuse pour vous laisser ce goût de trop peu sur vos lippes avides de plus. T'aimerais beaucoup, piquer Gabriel pour plus que de simple retouches. T'aimerais mettre ton art à son service, veiller jusque tard la nuit en l'ayant passée à griffonner sans relâche. C'est comme ça que tu vis, de sambuca et de mine de graphite usée jusqu'au bout du bois.
T'enlèves ton tablier, que tu viens ranger à sa place fidèle sur son porte manteau attendant d'être passé à froid pour le nettoyer. Une mine satisfaite venant faire rayonner ton visage, tu te retournes vers Gabriel visiblement heureux des retouches apposées par tes soins sur son épiderme déjà encré. Faveur que tu accordes à peu de personnes, ton talent n'étant pas voué à repasser après d'autres tatoueurs. Pourtant, pour l'encré t'as dis oui, comme une mise à l'épreuve, comme si t'en avais besoin pour qu'il te confie un projet plus important. Tu t'y es prêtée, au jeu de lui montrer ce que tu valais sublimant à la perfection la pièce représentant sa grand-mère comme expliqué plus tôt. Tu viens poser tes mains sur tes hanche, conquérante en lui proposant de t'accompagner boire un café à l'étage supérieur où se trouve ton appartement. Le tatoué te sourit, toujours aussi enjoué que lorsqu'il l'était pour t'exprimer son contentement quant à la palette de couleur utilisée pour venir redonner vie à ces traits légèrement palots avec le temps. Cruel destin de la couleur, vouée à vieillir et à se ternir.
"C'est parti alors! Laisse moi juste t'envelopper tout ça!" Souriante, tu te rapproches de ton client une nouvelle fois. D'une main habile, tu viens envelopper son épiderme malmener de film alimentaire afin de retenir un maximum les pigments lors des premières heures. Tu accompagnes le papier fin transparent d'une couche généreuse de vaseline ne manquant pas de graisser la zone attaquée par ton aiguille. Vos échangez brièvement, sur ce biceps serré par ce film et ce sang venant pointer à certains endroits. Selon l'encrage tu te retrouves obligée de piquer plus ou moins profondément entraînant ou pas des saignements. Gabriel l'encré ne s'affole pas, connaît les conséquences d'un acte comme celui-ci. Après que ton atelier est été nettoyé entièrement en un temps record, et que tu sois descendue au rez-de-chaussée pour prévenir l'intérimaire à l'accueil de la fin de ta journée bien méritée. Tu remontes rapidement, indiquant à Gab la route à suivre jusqu'à ton appartement. Vous grimpez le escaliers ensembles, deux par deux pour atteindre tes murs les plus intimes.
Vous gagnez finalement le second étage, tes quartiers que tu gardes secret bien à l'écart des regards. Pourtant l'encré suit tes pas, pénètre dans ta demeure, s'installe sur ton convertible dans le plus grand des calme. T'aurais pu vivre dans l'un de ces gigantesques penthouse, maintenant arrosée de l'argent familial tant ton père se retrouve fier de ta vendetta. Tu te contentes de TAT, que tu peux assumer seule sur son entièreté. Car ton entreprise t'appartient, à toi et à toi seule. Combien même l'idée t'as été inspirée de leonardo, de jabez et du reste de tes clients désireux de te voir enfin exercer dans un endroit à toi. Vous enchaînez clopes sur clopes, cafés italiens sur cafés. L'humeur est légère, il fait bon vivre dans ton appartement lorsque cette odeur arabique vient s'élever dans l'air de par ta cafetière italienne. Vous discutez longuement, tes nombreux books venant couvrir ta table servant de dining room. Et c'est ainsi que jusqu'à l'apparition d'étoiles haut dans le ciel, que vous restez ensembles à discuter de ce projet le passionnant tant.
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Sujet: Re: tattoo stories (ft Annalisa) 
Sam 3 Aoû - 18:25
