Sujet: la famiglia prima di tutto (annalisa) Mer 29 Mai - 19:26
l’appel a été rapide, et surtout très clair. l’ordre, entendu. le message est bien passé, annalisa arrive, l’enfant, la gamine vient à new-york, et je n’ai plus qu’à la surveiller. je me dois, même, de la surveiller. comme si j’avais pas assez de boulot de surveillance, de garderie, entre la petite sœur, et mon fils. mais outre le fait de devoir encore jouer à la nounou, ce que je pourrais faire de loin, au fond, je me retrouve enjoué comme un gamin, à l’idée de retrouver la petite cousine, l’enfant terrible, la gangster en devenir, celle qui voulait toujours suivre nos pas, faire comme nous, quoi qu’il arrive et quoi qu’on lui dise. alors il n’a pas fallu beaucoup de temps pour que je libère mon agenda, que je me débrouille à faire garder milo par la nourrice qui n’était pas censée travailler, que je dise à leo que je serais occupé et qu’il ne m’appelle qu’en cas d’urgence uniquement. il a fallu encore moins de temps pour que je sache où la retrouver, en un claquement de doigts pour la pister. j’crois que j’vais finir par lui foutre un gps au cul à elle aussi, comme ça au moins, j’serais plus ou moins tranquille. je me gare devant son salon de tatouage, comme un enculé, celui qui ne respecte rien ni personne, jamais, celui qui se bat les couilles de tout et de tout le monde. je m’en bats les couilles parce que putain, j’suis le roi, j’suis le roi de new-york. j’entre dans me faire prier, j’essaie de garder un air sérieux, le plus sérieux possible, de faire en sorte de ne pas me faire trahir. les clients me regardent l’air mi-grave, mi-effrayé, et c’est ce sentiment que j’aime instaurer partout où je passe. mais j’arrive pas à le garder longtemps, mon sérieux, quand je la vois, de dos, que je vois ses cheveux rouges flamboyants. putain, elle a grandi, l’enfant. elle a vraiment grandi, j’en reviens pas. - elle est passée où, l’enfant qui jouait les durs à cuire? je lui lance dans un italien rapide, limite mâché. mais je sais qu’elle va comprendre, je sais qu’elle va reconnaître ma voix immédiatement. et je n’ai qu’une hâte, l’immense sourire accroché aux lèvres, c’est qu’elle vienne se jeter dans mes bras, que je lui offre un verre et qu’elle me raconte ce qu’il s’est passé dans sa vie, ces quinze dernières années. putain, quinze ans sans se voir. il s’en est passé tout un paquet, de choses.
Sujet: Re: la famiglia prima di tutto (annalisa) Mer 29 Mai - 21:15
lΛ fΛmigliΛ primΛ di tutto
celianna
« Quand on lui demanda de définir la Mafia, Pitrè indiqua que le mot venait de l'arabe « mascias » signifiant conscience exagérée de sa propre personne, refus de se soumettre au plus fort — sentiment qui, dans les classes pauvres, pouvait mener à la délinquance. »
Tu te revois petite, te tenir dans l'encadrement de porte du bureau de ton père pendant qu'il enseigne à tes frères comment monter et démonter une arme à feu. Tu regardes minutieusement, tu ne fais aucun bruit. Dès le plus jeune âge, on vous met des armes entre les mains. Toi aussi tu passes par là, un peu plus tard. T'es douée, enfant terrible et prodige. Ton père est contre le fait que tu suives autant tes frères, les femmes n'ont pas la même place que les homme. On te répète que ton devoir et ton apprentissage sont différents des jeunes hommes de ta famille. Tu n'as que faire des livres, des langues, ou de la danse cependant tu n'as pas ton mot à dire. Pourtant tout ce que tu veux c'est te bagarrer avec Enzo, courir après ton cousin Celio, et faire les même choses que Flavio ton plus jeune frère. Ne pas être mise de côté, qu'on te regarde toi aussi, qu'on t'écoutes lorsque tu parles. C'était plutôt mal barré.
« Alors, du coup t'as ta crème de cica, la feuille de soin. Tout est bon pour moi! » ah, les joies des retouches. Ces petits rendez-vous parfait pour combler les trous entre deux monstrueuses séances de quatre heures ou plus. T'es toute souriante, t'aimes bien le gars que tu viens de piquer. T'aimes surtout sa façon de gesticuler et de geindre lorsque la douleur devient moins supportable pour lui. T'as des petits penchants sadiques, avec certains, c'est vrai faut avouer. Tu vas pour lui tendre la main, souriante pour lui souhaiter une bonne journée quand une voix fortement familière et bien trop italienne à ton goût te viens de ton dos. Comme un coup de poignard t'assaillant la colonne vertébrale. Tu fais volte face, oubliant toute politesses envers ton client. Ta mâchoire tombe au sol, ton cœur s'accélère et se met à cogner dans ta poitrine. De tout les fantômes de ta famille, un des plus improbables se tient devant toi. Quinze années vous séparent de la dernière fois où vous vous êtes vus. T'étais encore une gamine rebelle, bien que tu l'es toujours été, en fait. T'étais surtout encore chez tes parents, à palerme.
Dans un véritable ascenseur émotionnel, tu passes par toutes les émotions à une vitesse fulgurante. Vous vous jaugez un autre quart de seconde, bordel ce qu'il a changé. Il est devenu imposant, charismatique, puissant. Quinze ans, putain. Tes pieds agissent indépendamment de ton cerveau, et voilà que tu te jettes dans les bras de celui que tu suivais comme son ombre lorsque vous étiez enfant. Tu noues tes bras autour de son cou, tes pieds ne touchent plus le sol. « Je me demandais quand nos chemins se croiseraient de nouveau, cousin. » que tu lui réponds dans un italien presque chantant. Pas "si", mais "quand". Il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas. Tout te reviens, les haies de citronniers, l'odeur du romarin, la longue cour de la villa familiale. Tu t'étonnes à trouver un peu de réconfort dans les bras de Celio, dans le fond qu'est-ce que ça fait du bien de retrouver les siens. Tu le lâches après une étreinte de quelques instants, et tu continues de le jauger impunément l'observant sous toutes ses coutures. C'est fou comme il ressemble aux hommes de votre famille, maintenant. Froids, mystérieux, sérieux. Tu passes une main dans tes cheveux flamboyants, comme pour te remettre de toutes ces émotions. Les clients autour vous regardent d'un air curieux, quoi ils ont jamais vu de retrouvailles? Le temps semble se stopper autour de vous deux. « Quel homme! Cel' bon dieu! Qu'est-ce tu fais ici? » t'envoies valser ton poing dans son bras affectueusement, le resserrant dans tes bras au passage. Qu'il est bon de retrouver les siens.
Sujet: Re: la famiglia prima di tutto (annalisa) Mer 29 Mai - 22:01
le bonheur, la joie de revoir enfin anna après toutes ces longues années, tous les souvenirs qui reviennent en mémoire, tous les moments où elle était la plus chiante des cousines sur terre, où elle me suivait constamment, peu importe ce que je faisais. tous les moments où j’ai pu la faire tirer avec mon arme aussi, clandestinement. anna, que j’ai protégé, évidemment, mais moins que ma sœur, quand même. anna que j’ai voulu un peu former au métier, quand les autres ne voulaient pas, quand les autres la voyaient trop faibles, et que moi je voyais une future femme rebelle, une future femme forte, capable de tout encaisser. alors tout revient à la surface subitement quand ses cheveux volent dans les airs au moment où elle se retourne, visiblement surprise de me voir ici. surprise, anna. j’suis pas dans ton shop par hasard. j’suis pas dans ton shop pour un tattoo non plus, désolé. j’viens jeter un œil sur toi, quinze ans après, j’viens te surveiller, te protéger à nouveau. m’occuper de toi, comme j’ai pas pu le faire ces quinze dernières années. j’dois bien avouer que moi aussi, je me demandais quand on allait se recroiser. le peu de fois où je suis retourné au bercail, récemment avec milo, même, pour le présenter aux parents, elle était pas là, anna. elle était plus là aux rares réunions de famille où j’assistais. elle était plus là, et j’avais aucune idée de où elle était. j’avoue que j’ai jamais vraiment demandé, non plus, l’esprit beaucoup trop préoccupé. je la serre fort dans mes bras, en retour, la soulève, comme l’enfant qu’elle est encore, et finit par la reposer par terre, l’immense sourire qui refuse de quitter mes lèvres. elle m’observe attentivement, sous tous les angles, presque, et je me tiens droit, la tête haute, la posture de l’homme fier, l’homme sérieux, celui qui en impose, qui s’impose. - j’habite ici, anna! ça fait des années que j’suis à new-york. me dis pas que t’ignorais ça? t’as dû en entendre parler pourtant, non, que j’étais parti aux états-unis? t’as dû entendre mon prénom sifflé dans des conversations, au moins ça. - et toi? je peux savoir pourquoi t’as quitté la famille? attends, attends, on peut pas parler de ça ici, c’est pas possible. - t’as fini ta journée? on se casse, je t’offre un verre. allez, viens, dis pas non, tu peux pas refuser ça.
Sujet: Re: la famiglia prima di tutto (annalisa) Mer 29 Mai - 22:43
lΛ fΛmigliΛ primΛ di tutto
celianna
« Quand on lui demanda de définir la Mafia, Pitrè indiqua que le mot venait de l'arabe « mascias » signifiant conscience exagérée de sa propre personne, refus de se soumettre au plus fort — sentiment qui, dans les classes pauvres, pouvait mener à la délinquance. »
« Pardon?» que tu lâches sans même le contrôler. Il te regarde, dubitatif. Des années, bordel t'en savais strictement rien, en même temps cela doit bien faire douze ans que toi, t'as quitté le foyer. T'as jamais été faite pour suivre les règles des autres, ta vie c'est toi qui l'a choisie et qui l'a menée. T'as pas suivi bêtement ce que tes parents te disaient, si tu l'avais fais Pierre et toi ne vous seriez jamais mariés. C'est un étranger anna. Et pourtant ce qu'il a fait battre ton coeur, ce français. Ça a été une des premières disputes, un des premiers coups dans ta relation avec ta famille. Puis alors tu as continué de t'affirmer. Je veux devenir tatoueuse, et en faire mon métier. ils t'ont ri au nez, ils n'ont pas cru en toi ni en ton art. Comme si tu ne valais rien, mise à part suivre bêtement les ordres.
Ton cousin arque un sourcil, merda, t'avais oublié à quel point son air réprobateur pouvait déjà te faire froid dans le dos à l'époque. Alors avec quinze ans de plus. Il te demande comment tu en es venue à quitter la maison, et ta douce italie toi aussi. D'abord la rupture avec la famille, puis le décès de l'homme de ta vie des années plus tard. Ca te faisais trop mal, de rester dans cet appartement trop vide de lui. De marcher dans ces rues où vous vous êtes aimés à l'abri de tout pendant si longtemps. Alors t'es partie, t'as pris le peu de courage qu'il te restait à deux mains et tu t'es enfin décidée à ouvrir ton salon. Loin de tout, loin de l'italie et ses mafias, loin de ces balles perdues et vies abrégées trop vites. Naïve, comme si la vie était moins violente ici.
Tu déglutis péniblement, sous le regard accusateur de Celio. Puis celui-ci te propose de sortir boire un verre, si ta journée est terminée. Le ton de sa phrase indiquait clairement que ta journée était finie que tu le veuilles ou non. Il veux que vous sortiez, tu t'opposes. « Je vis au dessus, il y a ce qu'il faut pour boire un verre.» Tu marques une légère pause, tout en levant légèrement les bras comme pour indiquer à ton sang de regarder autour de lui. « Laisse moi d'abord te faire visiter mon empire.» Tu souris, fière de ton dur labeur. Tout ton staff n'est pas présent, et encore moins au complet. Mais ton bébé, lui, est fin prêt.
Tu invites poliment ton cousin à suivre tes pas, tandis que tu descends les marches d'un petit couloir menant à la petite galerie d'art se trouvant au sous-sol de ton salon. Vous faites le tour de ce qui est exposé, tu lui expliques que tout ce qui est ici vient d'artistes originaires du queens. C'est important pour toi, de donner de la visibilité au travail des gens. Ensuite, vous montez au premier étage. Tu lui montres ton atelier de travail, aux murs remplis de stencils déjà tatoués aux quatre coins du globes et à la lumière naturelle offerte par une large vitre exposée au soleil l'après midi. Tes pas sont légers, tandis que tu déambules chez toi notifiant chaque petit détail à Cel. Vous finissez par monter dans ce que tu considères comme ton appartement. Un petit deux pièces que t'as pas fini d'aménager. Tu pousses la porte, et demandes instinctivement ce que ton cousin boit. « Faites comme chez vous, monsieur Franzone.» que tu blagues. C'est clair c'est pas le grand luxe, mais ce que t'as c'est toi qui te l'ai offert.
Sujet: Re: la famiglia prima di tutto (annalisa) Mer 29 Mai - 23:17
comment ça, pardon? donc, non, anna n'a vraiment pas entendu parler de moi ni de mes activités dernièrement, j'imagine. c'est peut-être pas plus mal. c'est mieux, au final, qu'elle ne sache pas tout ça, qu'elle ne sache pas tout ce qui a pu m'arriver, tout ce qu'il s'est passé dans ma vie, ces quinze dernières années, les hauts et les bas. c'est peut-être même pas nécessaire. ça pourrait lui éviter des heures d'inquiétudes inutiles. moi, en revanche, je veux absolument avoir ce qu'il s'est passé dans sa vie, tout ce temps durant. je veux savoir ce qu'elle a fait, et putain, je veux surtout savoir pourquoi elle a tout quitté, pourquoi elle a quitté la sicile, la famille, et tout ce qui allait avec, alors qu'elle aurait pu obtenir tout ce qu'elle voulait, en y restant. une princesse, même fille de mafieux, reste une princesse à nos yeux, et obtient tout en un claquement de doigts, en un battement de cils. alors j'comprends pas. j'comprends pas, surtout quand elle tenait tant à en être, avant. encore moins quand elle m'ignore, qu'elle fait exprès de ne pas répondre à ma question, que je sens que même quand on sera que tous les deux, seuls, elle continuera d'éviter ça. et j'veux savoir pourquoi. anna, tu sais que t'y échapperas pas, pas vrai? alors je veux l'emmener boire un verre, la mener dans une de mes propriétés, dans un de mes bars, qu'elle s'approprie les lieux et qu'elle s'y fasse reine, qu'elle en fasse son qg et qu'elle aille boire à l'oeil chaque fois qu'elle le veut avec ses amis, ensuite. je veux lui montrer la partie légale de mon empire. mais non. non, anna, elle préfère me montrer le sien, d'empire, et j'trouve ça mignon. elle a dû tout bâtir de ses propres mains, à la sueur de son front, et j'trouve ça beau, cette fierté qu'elle a, le sang sicilien toujours bien présent, cette prestance dans sa présentation. je la suis sagement, un sourire au coin des lèvres, j'observe tout, j'écoute tout bien attentivement. j'suis fier, moi aussi, fier d'elle, de tout ce qu'elle a accompli, de ce qu'elle a réussi à faire de sa vie. j'en suis fier, de la cousine. on entre dans son appartement, je continue de la suivre sagement, referme la porte derrière moi et commence à faire mon tour, sans rien demander, en soufflant juste un léger 'whisky' quand elle me demande ce que je bois. c'est mignon. mais c'est petit. comment tu fais pour respirer, comme ça, anna? new-york, c'est immense, mais si pollué, comment tu fais avec un si petit appartement, toi? moi, j'pourrais pas. je finis par m'écraser dans son canapé, pose mes pieds sur la table, et allume une cigarette. - alors? tu comptes me raconter ce qu'il s'est passé, pour que tu partes? j'te lâcherais pas avec ça, et tu le sais. et encore pire, tu sais aussi que je peux finir par tout apprendre par mes propres moyens, alors que je préfèrerais largement l'entendre de ta bouche. allez, dis-moi tout, anna.
Sujet: Re: la famiglia prima di tutto (annalisa) Jeu 30 Mai - 17:55
Annalisa de Bertolis a écrit:
lΛ fΛmigliΛ primΛ di tutto
celianna
« Quand on lui demanda de définir la Mafia, Pitrè indiqua que le mot venait de l'arabe « mascias » signifiant conscience exagérée de sa propre personne, refus de se soumettre au plus fort — sentiment qui, dans les classes pauvres, pouvait mener à la délinquance. »
« Comment ça tu prends un whisky? Et la sambuca alors? » tu te retournes vers ton cousin qui prends ses aises, et le regarde avec un air effaré pour appuyer ta blague. Il fait le tour de ton appartement, regardant avec insistance plusieurs détails. Tu le vois essayer de calculer rapidement le métrage carré de la surface au sol en essayant de faire des pas de géants dans ton salon, il regarde l'état général, le quartier effervescent par la fenêtre d'un coin d'oeil. Tu prends sur toi, pour essayer de ne pas imaginer les jugements de Celio que tu peux déjà entendre d'ici. Tu doutes qu'il comprenne ton mode de vie, tu ne lui demandes pas de le faire après tout. T'as survécu toutes ces années sans compter sur l'empire familial, c'est pas maintenant que tu profiteras des passes droits que t'as passé ta vie à fuir.
Tu sors une bouteille de whisky, encore intacte de ton placard de cuisine. C'est une bonne bouteille, qu'une de tes clientes t'as offerte lors de l'inauguration de TAT. Tu la gardais pour une autre occasion, vos retrouvailles familiales collant parfaitement au contexte. Tu t'encombres les mains de deux verres à whisky à la forme arrondie, et la fameuse bouteille qu'il te tardais de déguster. Tu poses le tout sur ta table basse, et réprimande au passage ton cousin pour ses pieds posés dessus. Petit prince. La voix chaude et suave de Cel reprend. Tu ne peux retenir un léger soupir. Servant une carafe d'eau fraîche et deux autres verres tu reviens te poser sur ton canapé d'angle aux côtés de ton sang. Tu lui piques la clope qu'il s'est allumé et qu'il porte à ses lèvres pour porter la cigarette aux tiennes. Tu tires une épaisse latte, ne sachant pas trop par quoi commencer, le regard perdu dans l'animation de la rue à travers la fenêtre.
Tu te rappelles de ce français, à peine plus âgé que toi. De sa difficulté à rouler certaines consonnes, de son coup de crayon à couper le souffle, de ses yeux magnifiques et captivants. Vous vous êtes observés, longuement comme on observe un félin. Discrètement, admiratifs. Puis les cours vous ont rapprochés, les arts étant votre point de ralliement. Tu te rappelles de cette boule d'euphorie dans ta gorge lorsqu'il rentrait dans la salle, ses épaisses pochettes à dessin en désordre sous le bras. Avec Pierre, tout était simple. Tu n'avais pas besoin de faire attention, aucun besoin de tenir ces haut murs de défense ériger autour de ton coeur. Il t'a apprit ce que la vie en dehors de ta prison dorée pouvait être. Tu pouvais être une adolescente normale et rêveuse en sa compagnie, et lui il te voyait. Toi, annalisa, et pas cette gamine suivant les ordres par défaut essayant tant bien que mal de se garder dans le rang.
Tu te souviens de la colère de ton père, de la dureté de ses mots. De sa xénophobie injustifiée, de sa langue claquant injures sur injures. Tu n'as pas ton mot à dire, anna. Ta mère se contente de se tenir droite, bien raide à son habitude derrière ton paternel. Elle non plus, n'aurait-elle pas eu le choix? Tu refuses. On t'as mise à l'écart pendant des années, puis ils ont essayé de faire de toi quelqu'un que tu n'es pas. Une petite fille docile, qui ne réfléchit qu'en fonction des intérêts de la famille, prête à n'importe quel sacrifice. Ils auraient pu te demander de marcher sur des graviers incandescents, de te séparer d'organes afin de sauver la vie des tiens, de pousser le bouton qui tuerai aléatoirement un innocent pour en sauver mille. Mais renoncer à ce que toi tu voulais devenir, jamais. Alors t'as fais ton sac, quand ils t'ont dit de renoncer à celui que tu aimais. T'as choppé de l'argent, beaucoup d'argent et t'es partie. Laissant une note sur ton lit d'adolescente disant que tu ne reviendrai uniquement pour leurs prouver qu'ils avaient tort de ne pas croire en toi. Combative, ça c'est ce que t'as toujours été.
« Tu connais mon père, c'était obligatoire que je prenne mon indépendance pour lui prouver que j'étais bonne à quelque chose. » et c'est ainsi que vous trinquez pour la première fois. En mémoire de ce bon vieux papa. Ta main droite vient caresser et tourner nerveusement ton alliance, toujours à ton doigt. Il faudra te le couper, ton doigt, pour t'enlever un jour cette bague. T'expliques à ton cousin ce qui c'est passé à palerme il y a douze ans avant ton départ. Ta rencontre avec un garçon, votre amour naissant, l'opposition brutale de ta famille et leurs désir de faire de toi une totale inconnue. Tu lui racontes quelques anecdotes sur naples, où tu t'es ensuite installée. Tu lui conte comment petit à petit tu t'es bâtie ton propre empire, nuits blanches après nuits blanches. Carnets de dessins après carnets de dessins. Tatouages après tatouages. Ton coeur se serre au fur et à mesure de ton récit, arrivant indéniablement vers le plus douloureux de ton histoire. « Oh, et je me suis mariée, avec Pierre. » ta voix se meurt, un peu plus que tu n'aurais aimé le contrôler. Tout te revient à chaque fois avec tellement de violence, la violence de cet instant terrible. Le bruit des balles qui fusent, les cris, les pleurs. De tout ce sang sur tes mains.
Sujet: Re: la famiglia prima di tutto (annalisa) Ven 31 Mai - 18:06
- j'y peux rien, les états-unis ont eu raison de moi, c'est whisky ou rien, maintenant. je lâche un léger rire à son air faussement froissé de ma possible traitrise envers l'italie. de toute façon, quitte à faire chantant, j'ai toujours préféré le vin à la sambuca. je la suis, j'observe tout finement, dans les moindres détails et je retiens le moindre commentaire quant à la taille de l'appartement, sa disposition dans le queens, tout. je me retiens très fort, parce que j'voudrais pas non plus la blesser, anna. mais je me demande bien pourquoi elle n'a pas pris plus grand, plus beau, plus voyant, comme elle. alors forcément, la question passe une nouvelle fois la barrière de mes lèvres alors que je m'installe au canapé, comme si j'étais chez moi, pieds sur la table basse et cigarette au bec. après tout, j'suis un peu chez moi, pas vrai? je suis chez la famille, chez le sang, le vrai, alors, c'est pareil. j'suis à l'aise, confortable, jusqu'à ce qu'elle décide que mes pieds n'ont rien à faire ici, et je grogne, rauque, mécontent. sérieusement, anna? qu'est-ce que ça peut te foutre? je la nettoierais ta table, si y a que ça. mais la gamine, elle s'arrête pas là, elle me vole même ma cigarette, et un nouveau grognement m'échappe. quelle génération. ils sont tous permis, maintenant, les gosses. et en attendant, moi je l'attends toujours, mon explication. je veux savoir pourquoi on m'a appelé récemment, au beau milieu de la nuit, pour me dire qu'ana arrivait à new-york, qu'il fallait que je jette un oeil sur elle. non pas que je comptais désobéir à l'ordre, en aucun cas. mais quand même, putain. je les veux, moi, ces explications. et ça finit par venir. enfin. non, j'suis pas d'accord avec toi, anna. j'suis pas d'accord et ça doit se voir sur mon visage, à mes sourcils froncés. c'est pas vrai qu'il fallait absolument que tu prennes ton indépendance. t'aurais pu t'affirmer, tout simplement, comme t'as toujours essayé de le faire. t'aurais pu te donner à fond dedans, et y rentrer, dans les affaires de la famille. pour de vrai. t'aurais pu, t'as juste décidé d'en faire autrement. mais je ferme ma gueule, et je continue d'écouter toute l'histoire attentivement. évidemment. il a fallu qu'il y ait un garçon au milieu. j'aurais pu y mettre ma main à couper, c'était sûr. l'opposition brutale, malheureusement, je ne peux que la comprendre. moi aussi, je me serais brutalement opposé, si j'avais une fille et qu'elle avait décidé de partir avec un homme que je ne connaissais pas, et pire encore, un homme qui n'est pas du clan. j'ai un léger sourire au bord des lèvres quand elle parle de tout ce qu'elle a construit. un sourire de fierté. et puis la fin. le sourire tombe un peu. l'incompréhension. - avec pietro? puis, il est où? il t'a pas suivi ici? parce que pierre, moi, j'en conclus que c'est un italien. pietro, probablement un pietro. elle n'aurait pas fricoté avec un non-italien. non. sinon, ça expliquerait encore plus l'opposition de la famille. puis ça fait tilt, d'un coup, dans ma tête. un électrochoc. - attends, comment ça, mariée? et t'as même pas invité ton cugino à la cérémonie? ça, par contre, c'est scandaleux, mademoiselle. j't'aurais préparé un putain d'enterrement de vie de jeune fille, moi. le genre dont toutes les futures mariées auraient été jalouses.
Sujet: Re: la famiglia prima di tutto (annalisa) Ven 31 Mai - 19:54
Annalisa de Bertolis a écrit:
lΛ fΛmigliΛ primΛ di tutto
celianna
« Quand on lui demanda de définir la Mafia, Pitrè indiqua que le mot venait de l'arabe « mascias » signifiant conscience exagérée de sa propre personne, refus de se soumettre au plus fort — sentiment qui, dans les classes pauvres, pouvait mener à la délinquance. »
Bien sûr, que t'étais sûre que Celio ne comprendrait pas. Bordel pourquoi t'as espéré que lui puisse te comprendre? Tu grommelles en voyant sa mâchoire crispée et continue de fumer sur sa cigarette que tu t'es totalement appropriée. Plus ton récit avance, plus ton cousin fronce ses sourcils. Lui non plus ne t'aurais pas soutenue à l'époque, tout comme le reste des tiens à été incapable de le faire. Tu grinces des dents, l'amertume sur le bout des lèvres. Cel se déride, au fur et à mesure que tu lui racontes tes victoires. La façon dont tu t'es imposée du haut de tes dix huit ans pour bâtir tout ce que t'as aujourd'hui. Lui mieux que quiconque devrait savoir que les De Bertolis ne t'aurais pas laissé faire ce que tu voulais. Ni te marier avec un étranger, ni exercer l'art du tatouage. Non t'aurais été mariée par défaut avec un autre mafieux, il t'aurais fais des enfants que t'aurais élevé de la même manière dont toi t'as été élevé. Tu te serais occupée de ta famille, lui donnant toujours plus. Jusqu'à ce que quoi? Qu'il te ne reste plus rien? Que tu ne sois que l'ombre de la gamine que t'étais? Hors de question. Tu te demandes quand les mentalités évolueront dans les mafias, jamais sûrement. Ton sang te parle de Pierre, en l'italianisant. Cette xénophobie encore et toujours.; « Non Celio, il s'appelle Pierre. Francais, pas italien. On s'est rencontrés lors de mes cours aux beaux-arts. C'est une des principales raisons de mon départ de la villa. » tu sais pertinemment que ça non plus, ça ne va pas lui plaire. Tu t'en moques, t'as déjà assez été traînée dans la boue par les tiens pour tes choix de vie. Tu les emmerdes, et tu chéris précieusement les quelques années de bonheur qu'il t'ai été donné d'avoir.
Ton sourire revient un peu lorsque ton cousin te parle de ton enterrement de vie de jeune fille. « J'aurais aimé que tu sois là aussi, cousin. Mais honnêtement tu aurais fais le déplacement? Pour me voir marier un étranger alors que j'avais tourné le dos à notre famille? » Franchement, soit honnête. Oui, il aurait été fabuleux avec les tiens. T'aurais aimé avoir tes parents, tes frères, oncles et cousins présents à ton mariage. Tu aurais aimé qu'ils te voient, resplendissante dans ta belle robe blanche devant l'autel quand tu promettais au seigneur de veiller et de chérir l'homme de ta vie jusqu'à ce que la mort ne vous sépare. Chose qu'elle a faite bien trop tôt. Tu revois les bancs de l'église à moitié vide, remplis uniquement de vos amis et collègues. Comme si vous aviez eu besoin du monde pour vous prouver votre amour aux yeux de dieu après tout. Tu continues de caresser ton alliance nerveusement, la suite de ton histoire étant la plus douloureuse que tout ce que tu ai pu vivre par le passé. Tu tentes de rassembler ton courage à deux mains en tirant une dernière fois sur la cigarette avant de l'écraser dans ton cendrier. Tu tentes de chasser tes larmes, de réprimer ta haine. Qu'il est dur, pour l'instant de parler de lui.
« Tu as sûrement entendu parler de la rixe entre la Camorra et les Basilischi à Naples l'an passé? » Bien sûr qu'il en a entendu parler, plusieurs membres de la cosa ont bien failli y passer aussi. Ton envie de vengeance est encore bien là, tu t'en rends compte au ton glacial que t'emploie. C'est ta langue à présent qui claque, venimeuse. Si seulement vous n'aviez pas été en terrasse de ce café, mais tout simplement à l'intérieur. Si seulement tu n'étais pas tombée éperdument amoureuse d'un homme bon et droit peut être que tu n'aurais pas causé sa mort. Peut-être qu'il serait encore en vie, quelque part sur le globe si il ne t'avais pas épousé. Tu commences à trembler, bien que tu ne sois pas capable de contrôler grand chose. Tu trembles de rage, de cette même rage incontrôlable qui t'habite depuis huit mois sans que tu puisses faire quoi que ce soit pour la faire taire. « On était en terrasse d'un café, à fêter un heureux événement. Je venais de passer chercher certains résultats d'une prise de sang, je venais d'apprendre que j'étais enceinte et j'avais trouvé une manière un peu originale de lui annoncer. » Parce que oui, t'aurais dû devenir maman. Porter la vie en toi, porter le fruit de votre si bel amour. Vous auriez dû être heureux, putain, vous en aviez le droit. C'était au bout de vos doigts. « Les consentino ont ouvert le feu et la camorra à riposté avec une lourde artillerie. J'ai à peine eu le temps de comprendre ce qu'il ce passait que Pierre venait d'être touché dans la carotide d'une balle perdue. » tu marques une pause, le regard livide perdu en compagnie de tes démons. Tu revois ses yeux s'éteindre petit à petit pour sombrer dans le néant total. Tu te revois, hurlant à la mort serrant son corps ensanglanté contre le tiens. Incapable d'y croire. « Il est mort bien avant l'arrivée des secours. Et j'ai perdu l'enfant quelques semaines après. » Tu relèves le visage, des larmes silencieuses dévalant tes joues pour venir mourir sur tes genoux. Tu finis ton verre d'une traite, l'alcool te réchauffant de l'intérieur. Bordel, comme ça te faisait encore tellement mal.
Sujet: Re: la famiglia prima di tutto (annalisa) Mar 4 Juin - 22:31
non, c’est vrai, j’approuve pas. j’en suis même loin, très loin pour être honnête. mais de là à la renier, c’est quand même un peu exagéré, à mon avis. et même s’il venait à être un napolitain, ce garçon, ce pietro, peu importe, après tout. tant qu’il n’est pas de la camorra. tant qu’il n’est pas l’ennemi, qu’il n’est pas du clan adverse, le pietro aurait pu être accepté dans la famille, puis initié, testé, tout pour qu’on puisse lui faire confiance et le laisser vivre volontiers avec anna. mais il y a quelque chose de bizarre dans tout ça, parce qu’elle en parle, de son mari, je la vois qui touche son alliance, mais il est pas là. il n’était pas au shop, il n’est pas dans le petit appartement et visiblement il n’y a pas l’air d’avoir d’affaires d’hommes. anna, dis-moi où est ton mari, dis-moi ce qu’il t’a fait, à quel moment il t’a abandonnée, et j’irais te venger. pierre, donc. pierre, pas pietro, et j’hoche légèrement la tête. je tacherais de m’en souvenir. je grimace légèrement, mais j’arrête bien vite quand elle laisse sous entendre que je l’aurais lâchement abandonnée. - honnêtement? oui, je serais venu, anna. famille, pas famille, peu importe. célébrer ton amour c’est important. et puis tu sais, moi aussi j’ai déjà été avec une étrangère, une américaine pendant plusieurs années. et mon fils, lui, est italo-américain. alors tu sais, j’crois que du côté des franzone maintenant, on n’est plus à ça près. et puis elle change de sujet, elle parle de la rixe, et je me raidis tout entier, mes poils se hérissent. si j’en ai entendu? évidemment que j’en ai entendu, même d’ici. malheureusement. et puis anna, enceinte. anna, avec un bébé. et l’envie me prend d’un coup de lui annoncer que j’ai un gamin, moi aussi, et que ça va être bien étrange de se voir tous les quatre avec les deux gosses à surveiller alors qu’avant, c’était nous, les gosses. mais non. si elle a mentionné la camorra juste avant, rien de bon ne s’annonce. alors je la ferme, ma gueule. j’écoute, attentivement. son mari mort dans ses bras des mains de l’ennemi. son enfant mort né. elle relève la tête, le visage trempé, et j’avance légèrement jusqu’à elle pour faire ce geste que j’offre si rarement. je la serre dans mes bras. fort, vraiment fort. j’ai envie de lui demander s’ils ont été vengés. c’est la première chose que j’ai envie de dire. mais anna, elle doit pas avoir envie d’en parler, de ça. elle doit pas vouloir d’effluves de sang, à nouveau. probablement pas. - allez, ça va aller, j’suis là maintenant, tu crains plus rien. je vais te surveiller et te protéger quoi qu’il arrive, cousine. je te donne ma parole. - du coup.. j‘comprends mieux le fait que tu sois partie aussi loin. puis, new-york c’est vraiment le meilleur endroit pour les nouveaux départs, tu verras. crois-moi, je parle en connaissance de cause.
« Quand on lui demanda de définir la Mafia, Pitrè indiqua que le mot venait de l'arabe « mascias » signifiant conscience exagérée de sa propre personne, refus de se soumettre au plus fort — sentiment qui, dans les classes pauvres, pouvait mener à la délinquance. »
Tu le sens furieux, inquiet, agité, empathique. Ton cousin abat tes dernières barrières en t'attirant dans ses bras sans même réfléchir. Il te serre avec force, te coupant presque le souffle par son étreinte. Cel, d'un naturel sur de lui semble s'équiper d'une toute nouvelle armure. Et lorsque vos deux cœurs battent l'un contre l'autre, c'est comme si cette armure venait te revêtir aussi. Apaisant un peu ta douleur, laissant un peu plus place à ta rage vengeresse. Celle qui t'empêche de fermer l'oeil la nuit, celle qui te consumes les entrailles. Tes larmes ont cessées de couler, ce n'est pas comme s'il t'en restait beaucoup à verser après ces derniers événements. Tu fixes le vide, contre l'épaule de ton cousin alors que celui-ci tentes de te rassurer du mieux qu'il ne le peut. Oh celio, si tu savais comme tes mots ont neufs mois de retard. Le pire qui pouvait t'arriver s'est déjà produit, tu as déjà perdu tout ce qui t'était cher. On t'as ôté ton futur, on te l'a arraché sauvagement. Depuis, tu ne peux t'empêcher de les voir brûler lorsque tu fermes les paupières. Tu peux presque entendre leurs cris d'agonie tandis que les flammes dévorent leurs peau. Comme tu y as pensé, à mille et une manière de leurs rendre la monnaie de leurs pièce. Et c'est là que toute ton éducation prend son sens, t'as été faible anna. Si t'étais restée près des tiens t'aurais eu toutes les cartes en mains pour arriver à tes fins. Tu n'aurais eu qu'à ciller pour que l'on te ramène ces hommes. sur un plateau d'argent, la pomme dans la bouche prêt à la découpe.
C'est toi, qui défait votre étreinte. D'un geste mécanique, tu vous ressers deux verres, vous en avez bien besoin l'un comme l'autre après cette micro série de confessions. L'avalant d'un trait, et dans un léger claquement tu repose ton verre sur la table basse. « Je veux qu'ils crèvent Celio. » Tes yeux d'un naturel sombre sont devenus noirs, ton côté fragile et poli ont laissé place à un monstre de rancœur, assoiffé de chaos et de destruction. Tes mots sont froids, tout comme ton cœur à cet instant bien précis. «Mon enfant, cel. Ils m'ont tout retiré, c'est comme si ils m'avaient eu moi aussi. Sauf que ça aurait été tellement moins pénible à supporter putain.» tu te revois à l'hôpital quelques semaines après l'enterrement de ton bien aimé. Tu revois cet homme qui te prends à part et qui te fais asseoir. Tu te souviens de ce pressentiment qu'encore une fois ton monde allait s'écrouler. Puis d'un ton très calme et très professionnel, il t'as annoncé que le coeur de ton bébé ne battait plus. Que ce petit bout d'être qui grandissait en toi ne verrait jamais le jour, que jamais la consécration de votre amour n'aboutira. L'hystérie, la colère toujours, l'anéantissement. «J'irais brûler tout ces fils de chiens jusqu'au dernier moi même s'il le faut, basilischi, consentino , ils paieront tous.» Te revoilà, Libitina. Déesse des funérailles et du chaos.